Crise due au Covid-19 : le retour à la normale de l’activité économique attendu au mieux en 2022
Moins de temps passé devant la télévision ou sur les plates-formes de jeu en ligne, plus de temps passé en voiture ou à vélo dans les grandes villes, un niveau de pollution qui augmente… des indicateurs inhabituels pour les économistes, mais qui permettent de déceler la reprise de l’activité économique. « Le retour au travail devient de plus en plus visible », indiquent ainsi les experts de CIB-Natixis dans une note publiée lundi 8 juin, fondée sur l’observation de ces données.
« Il y a des secteurs qui ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant », confirme François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, mardi 9 juin sur Franceinfo. Mais si la reprise s’amorce, le PIB devrait bien plonger de 10 % cette année, selon Banque de France. Et le retour à la situation « d’avant-Covid » sera long pour une rémission seulement mi-2022. Le chômage, lui, pourrait atteindre 11,5 % à mi-2021, contre 8,1 % au second trimestre de 2019.
Ruée dans les magasins de sport
Reste que la reprise est là. Les commerçants ou chefs d’entreprise voient revenir depuis le déconfinement, le 11 mai, les clients ou consommateurs. Les premiers gagnants sont à n’en pas douter les vélos. Depuis le 11 mai, c’est la ruée dans les magasins de sport ou spécialisés. Si Decathlon ne donne pas de chiffres, Intersport annonce vendre plus de 4 000 vélos par jour. C’est 2,5 fois plus que l’année précédente, pour la même période, et même près de 3,5 fois plus pour les seuls VTT. Globalement, l’Union Sport & Cycle, la fédération du secteur, enregistre une hausse de 114 % des ventes (accessoires compris) pour les trois dernières semaines de mai, par rapport à l’année 2019.
Entre la crainte de reprendre les transports en commun, les mesures d’aide contenues dans le plan de relance et le bas de laine accumulé pendant le confinement, les Français sont nombreux aussi à rêver d’une nouvelle voiture. « Les gens se bousculent dans les concessions automobiles », a même déclaré la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher mercredi 3 juin sur Franceinfo. « Il y a un vrai frémissement, en particulier sur le Web, avec des recherches plus spécifiquement ciblées sur les bonnes affaires », confirme Eric Champarnaud, fondateur de la société de conseil en marketing C-Ways.
Le textile et l’habillement profitent aussi de l’envie de consommer. « Certaines clientes abusent. Elles essayent une douzaine de vêtements. D’autres osent essayer chez nous ce qu’elles ont acheté chez H&M ou Zara, avant de les rendre si cela ne leur convient pas », déplore même une élue syndicale de l’enseigne de prêt-à-porter Pimkie qui, contrairement à d’autres, a laissé ses cabines d’essayage ouvertes. Les ventes, si elles n’ont pas repris leur niveau d’avant-crise, « sont bien meilleures que prévu », selon la syndicaliste.
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