Covid-19 : un tiers des radios locales privées ont procédé à des licenciements
Au plus près des territoires chers au premier ministre, Jean Castex, les radios privées locales, régionales, thématiques et généralistes indépendantes tirent le diable par la queue. D’après une enquête menée par le Syndicat des radios indépendantes (Sirti) auprès de ses 170 adhérentes, et révélée mardi 22 septembre, 33 % d’entre elles ont supprimé des emplois depuis le confinement de mars. « Il y a eu quasiment 200 suppressions de postes, sur un nombre total de 2 500 salariés, détaille Alain Liberty, président du Sirti. La plupart relèvent du non-renouvellement des personnels en contrats à durée déterminée d’usage [CDDU, liés aux grilles de programmes qui s’interrompent généralement en juin], alors qu’ils auraient dû l’être dans une période normale. »
Des emplois n’ont par ailleurs pas été créés. « Avec l’appétence toujours plus grande pour l’information de proximité, le nombre de journalistes embauchés dans ces stations avait quasiment doublé en dix ans », ajoute M. Liberty, qui en dénombre 500. « Cette dynamique est cassée. »
Les radios de moyenne ou de grande taille ont payé un tribut plus lourd que les structures modestes (qui ne comptent parfois que deux ou trois salariés), touchant les fonctions d’antenne, les services administratifs et commerciaux et, dans une moindre mesure, la technique.
Baisse de la publicité
Plus inquiétant, cette page sombre est encore loin d’être tournée. Car, au moment où les radios nationales privées regardent avec soulagement leur chiffre d’affaires publicitaire remonter la pente, après un printemps en forme de toboggan, celui des radios locales privées continue de souffrir. « La publicité locale accuse encore des baisses de 30 % ou 35 % par rapport à la même période l’an dernier », assure Jean-Eric Valli, président du groupe 1981, qui rassemble une dizaine de radios musicales et thématiques (Latina, Oüi FM, Voltage…).
Non seulement les enseignes nationales se contentent de campagnes nationales, se passant de déclinaisons locales, mais les événements culturels locaux ont disparu et les chiffres d’affaires des « petits » commerçants sont souvent encore trop fragiles pour envisager des dépenses en promotion… Or, sans retour à une activité économique soutenue, 79 % des radios indépendantes assurent, dans cette même étude, « qu’elles réduiront leur masse salariale en 2021 ».
Dans ce contexte, les trois quarts de ces radios, qui représentent 9 millions d’auditeurs, un quart du chiffre d’affaires de la radio privée en France et un tiers de ses effectifs (chiffres Sirti) réclament la mise en place d’un plan de relance pour leur secteur. Ainsi que l’exonération de leurs charges sociales. Un fonds de soutien à la diffusion hertzienne FM et DAB + (la radio numérique terrestre, en cours de déploiement) de 30 millions d’euros a d’ores et déjà été débloqué par les pouvoirs publics.
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