Covid-19 : dans la zone euro, l’explosion du chômage n’a pas eu lieu

Covid-19 : dans la zone euro, l’explosion du chômage n’a pas eu lieu

Dans une agence pour l’emploi, à Castrop-Rauxel, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne), en février 2020.

L’immense vague de chômage annoncée au printemps 2020, lors du premier confinement, n’a pas déferlé. Près d’un an après le début de la pandémie de Covid-19, le taux de chômage dans la zone euro n’est passé « que » de 7,4 % en décembre 2019 à 8,3 % un an plus tard, selon les données publiées, lundi 1er février, par Eurostat, l’agence européenne des statistiques.

« Normalement, le chômage et le produit intérieur brut [PIB] sont fortement corrélés. Quand on a vu qu’on parlait d’une chute de 25 % du PIB pour 2020, on a pensé que le chômage allait passer à 15 % au moins », se rappelle Andrew Kenningham, économiste au cabinet de conseil Capital Economics. Finalement, il n’a progressé que de 1 point, touchant 1,5 million de personnes supplémentaires. « La situation est évidemment inquiétante, mais elle est bien meilleure que pendant la crise de la zone euro », estime M. Kenningham.

L’explication vient presque intégralement de la mise en place du chômage partiel, qui a amorti le choc. Inspirés de l’expérience allemande, qui avait limité les dommages sociaux lors de la crise de 2008, tous les grands pays de la zone euro ont décidé de payer directement une large partie des salaires, afin de maintenir l’emploi.

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Reflux très rapide

Le résultat est plutôt probant. En France, jusqu’à 31 % des emplois ont été subventionnés pendant la première vague de Covid-19, avant de redescendre à 5 % à la fin de l’été, puis de remonter à environ 11 % aujourd’hui, avec le retour des restrictions. L’Espagne, l’Allemagne et l’Italie ont suivi la même trajectoire, montant à près de 20 % pour revenir à environ 5 % actuellement. Ce reflux très rapide, alors que le taux de chômage est resté relativement stable, montre que le mécanisme a joué son rôle : la grande majorité des employés qui ont bénéficié du chômage partiel ont retrouvé leur emploi.

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Mais derrière ces chiffres rassurants commencent à émerger des tendances inquiétantes, signe d’un marché du travail en difficulté. D’abord, il reste quelque 7 millions de chômeurs partiels rien qu’en additionnant ceux de France, d’Italie, d’Espagne et d’Allemagne. Après la pandémie, combien finiront par retrouver un emploi ? « Prenez les agences de voyages. Après les confinements, vontelles rouvrir ? Et combien de leurs employés retrouveront alors leur travail ? », interroge Felix Huefner, économiste à UBS. La même question peut se poser pour les emplois dans les magasins, alors que le grand public a pris l’habitude de commander en ligne, par exemple.

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