Coronavirus : « De l’importance de connaître les “fiches métiers” »
Carnet de bureau. Il y a un peu plus d’un mois, le 17 mars, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) s’arrêtait brutalement, prenant de cours le secteur de l’intérim qui, dans la foulée, perdait les trois quarts de ses emplois. Aux accusations de manque de « civisme » lancées par le gouvernement qui réclamait la reprise de l’activité dans le secteur, les trois fédérations ont répondu par un communiqué commun : « La santé et la sécurité des personnes sont une priorité absolue. (…) Il est de notre responsabilité collective (…) de trouver avec le gouvernement des solutions pour protéger la santé des [2 millions de] salariés et assurer la poursuite de l’activité dans de bonnes conditions. »
Il a fallu cet électrochoc pour que soit créé un cadre des bonnes conditions de reprise des salariés du BTP, tenant compte du contexte dû au coronavirus : un guide des préconisations sanitaires élaboré entre l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics et les services de santé au travail. Mais pas seulement.
Le BTP a joué les pionniers. Quelques jours plus tard, le 26 mars, le ministère du travail annonçait dans un communiqué la création d’« une cellule exclusivement dédiée à formuler des préconisations concrètes, par secteur ou par métier, pour poursuivre l’activité de l’entreprise tout en préservant la santé des salariés ».
Donner une référence commune
Non que ce soit au gouvernement de régir le management de chaque entreprise, mais, face à la désorganisation produite par les contraintes de mobilité, les difficultés d’approvisionnement en masques, en gel hydroalcoolique, et surtout l’insuffisance des connaissances sur le risque contagieux, la traduction de ce que signifient « gestes barrières » et « distanciation sociale » dans l’environnement propre à chaque entreprise était devenue un défi digne de Champollion. Et tous les DRH ne sont pas égyptologues. Pour le relever, un cadre officiel peut être bienvenu.
Au ministère du travail, « une équipe d’experts » produit donc, depuis fin mars, « des fiches pratiques par métier ou secteur d’activité », une par jour à peu près, pour répondre aux questions basiques du type : « A la boulangerie, un même employé peut-il servir les gâteaux et tenir la caisse ? » « Le lavage des mains fait-il partie du temps de pause ? » Au drive : « Comment donner la marchandise en respectant le mètre de distance entre le salarié et le client ? » Les réponses sont concrètes : en open space, « prévoyez une séparation entre chaque poste de travail (paroi en plastique transparent par exemple) avec nettoyage obligatoire en début et fin de poste », mentionne la fiche.
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