Contrats aidés, ces emplois dont on ne peut pas se passer
Les torrents d’eau qui se sont déversés sur l’Aude ont, pour une fois, épargné la vallée de la Corneilla. Aucun dégât sérieux à déplorer dans ce bout de campagne heureuse, nichée dans les premiers contreforts des Pyrénées. Comme chaque jour, les cinquante-quatre enfants du regroupement pédagogique de Festes-et-Saint-André, Bourigeole, Bouriège et Roquetaillade, ont rejoint leurs écoles. Et comme chaque jour, ils ont déjeuné dans les locaux qui jouxtent la mairie, face à une antique remise, toujours à vendre.
Pourtant, si les murs ont tenu, un pan entier de la vie locale menace, lui, de s’effondrer. L’Association rurale d’éducation populaire (AREP), en sursis depuis plus d’un an, a besoin de 25 000 euros pour boucler son budget et continuer de prendre en charge la garderie, le réfectoire, l’étude, la bibliothèque, bref, l’essentiel des services périscolaires de la vallée. « Des missions qu’on remplit à la place de l’Etat », précise la directrice, Claire Poussou. Des missions en péril aussi depuis la baisse drastique du nombre de contrats aidés, décidée par le gouvernement en 2017.
Cassure
Destinés en priorité aux chômeurs de longue durée, aux jeunes sans qualification et aux allocataires de minima sociaux, ces emplois étaient subventionnés parfois jusqu’à 95 % du taux brut du smic.
Au deuxième trimestre 2017, 474 000 personnes en bénéficiaient dans le secteur non marchand grâce, notamment, aux contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE). Elles n’étaient plus que 280 000, un an plus tard, après les coupes de l’Etat. Une taille justifiée par le faible taux d’insertion sur le marché du travail des intéressés. D’après la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), seuls 26 % jouissaient d’un emploi durable six mois après la fin de leur contrat.
« Ces contrats sont des pansements qui ne font que cacher les plaies, on n’a pas le choix », se désespère Thomas Fonder, le président…
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