Congés, télétravail, chômage partiel : les salariés contraints de s’adapter
Les annonces d’Emmanuel Macron, mercredi 31 mars, pour tenter d’endiguer la progression de l’épidémie de Covid-19, ont causé quelques maux de tête aux parents d’élèves et de nourrissons tout comme aux employeurs. Fermeture – pendant trois à quatre semaines – des crèches, écoles, collèges et lycées ; bouleversement du calendrier des vacances scolaires, désormais fixées du 10 au 26 avril sur l’ensemble de l’Hexagone… Ces décisions chamboulent les plans de millions de ménages qui avaient prévu de s’octroyer quelques jours de repos pour la période de Pâques.
Elles les plongent aussi dans des situations où la poursuite de l’activité professionnelle durant le mois d’avril s’annonce compliquée, avec des enfants qui auront « école à la maison ». Autant d’imprévus soulevant des questions très concrètes : si des dates de congés ont déjà été posées, peuvent-elles être modifiées ? Un salarié peut-il réclamer le chômage partiel dans l’hypothèse où il ne sait comment faire garder sa progéniture ?
Ces sujets ont été abordés lors d’une réunion, jeudi, entre la ministre du travail, Elisabeth Borne, le secrétaire d’État chargé des retraites et de la santé au travail, Laurent Pietraszewski, et les partenaires sociaux. A l’issue de ce temps d’échanges en visioconférence, le ministère a fait savoir, par un communiqué, que les patrons « sont invités à faciliter la prise de congés » de leurs personnels qui ont des enfants « sur les nouvelles dates de vacances scolaires », en recommandant que des solutions soient trouvées « dans le cadre du dialogue ». « Mme Borne a proposé que des mesures de bon sens soient prises et que les parties en présence, au sein des entreprises, se mettent d’accord pour décaler les vacances, pour ceux qui en avaient posé sur la première et la dernière semaine d’avril », relate Eric Courpotin (CFTC).
Les services de Mme Borne ont indiqué, jeudi, que le délai pour caler les congés – « habituellement d’un mois » – pourra être raccourci « en bonne entente » entre l’employeur et ses équipes : le but est que des compromis soient conclus si un travailleur souhaite changer les dates où il sera absent. Le ministère a, dans le même temps, rappelé qu’une ordonnance du 16 décembre 2020 offre la faculté à un dirigeant de société d’imposer jusqu’à six jours de congés payés à sa main-d’œuvre si un accord collectif sur le sujet existe. « Nous allons nous organiser au mieux pour tenir compte des contraintes de chaque collaborateur et de celles de l’entreprise », confie Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines.
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