Confrontés à une « crise de vocations », les magasins d’habillement peinent à recruter

Confrontés à une « crise de vocations », les magasins d’habillement peinent à recruter

Un magasin Zara, à Paris, en mai 2020.

Un coup d’œil sur le moteur de recherche Indeed suffit à saisir l’ampleur de la crise. Des dizaines d’offres d’emploi sont proposées en ligne pour des postes de vendeurs en Ile-de-France. Louis Vuitton, Petit Bateau, Primark, Maje, Fleux, Nike et autres Etam cherchent à pourvoir des contrats de vendeurs en magasins prêts à « veiller à la bonne tenue de la boutique », à « écouter la clientèle » et à « assurer un renfort pour Noël ». Ce sera à temps partiel ou à temps complet, en contrat à durée déterminée ou indéterminée.

La crise ouverte par le Covid-19 en 2020 avait « fait craindre des pertes massives d’emplois dans le commerce », reconnaît Sylvain Lecomte, DRH au sein de Beaumanoir, maison mère des enseignes La Halle, Caroll, Cache Cache et Morgan. Mais, à l’en croire, c’est une « crise de vocations » à laquelle fait face le secteur du commerce de l’habillement depuis l’été. Les candidats manquent à l’appel.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « La question du travail du samedi devient un souci » : la grande distribution confrontée à une pénurie de personnel

Bien avant le début de la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement pour juguler sa propagation, la tension se ressentait sur les métiers de « l’informatique ou de la logistique », rappelle Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce, fédération de commerçants de l’habillement.

Depuis des années, le basculement du secteur vers la vente en ligne oblige les entreprises à embaucher des profils d’ingénieurs, de spécialistes du Net et d’experts en stockage, transport et service après-vente, très recherchés partout en France. La crise, qui a renforcé l’essor de l’e-commerce, a tendu un peu plus ce bassin d’emplois techniques et a débouché sur une « guerre de talents », comme le formule M. Lecomte. Mais elle a aussi bousculé le recrutement pour des postes dans les sièges sociaux des enseignes au sein de leurs services finances et comptabilité, estime ce dernier. Et, dans les magasins, les populations de candidats sont plus « volatiles », selon ce dernier. Les aspirations des actifs ont changé.

Critères stricts

Les uns et les autres choisissent désormais leur employeur avec des critères stricts. Par exemple, rapporte M. Lecomte, travailler « le samedi jusqu’à 20 heures » en magasin est une contrainte que certains candidats peinent à accepter. Dans les fonctions d’encadrement, la possibilité de travailler à distance est devenue un critère décisif lors de la signature d’un contrat de travail. « En entretien, un candidat m’a demandé la possibilité de télétravailler à 100 % », s’étonne Jean-Jacques Salaün, directeur général d’Inditex en France, qui emploie 10 000 personnes dans l’Hexagone, au sein des magasins Zara, Bershka, Massimo Dutti, Stradivarius, Oysho et Pull & Bear.

Il vous reste 45.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.