Comment lutter contre le chômage avec son épargne

Comment lutter contre le chômage avec son épargne

L’épargne explose : en 2020, les Français ont mis de côté quelque 100 milliards d’euros de plus qu’en 2019, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Une manne que Bercy aimerait mobiliser pour relancer la croissance dans l’Hexagone. C’est même l’objectif du label « Relance », lancé par le gouvernement fin 2020. Les fonds labellisés – ils étaient 161 au 2 avril – doivent en effet consacrer au moins 30 % de leur actif au financement d’entreprises françaises.

Alors que le taux de chômage devrait s’envoler à 10,1 % en France fin 2021, selon l’Unédic, l’épargnant désireux de soutenir l’emploi peut-il se fier à ce nouveau label ? Pas forcément, estime Anne-Catherine Husson-Traore, la directrice générale de Novethic. « Il ne suffit pas de se déclarer “Relance” pour participer à la création d’emplois en France, attention à ne pas tomber dans le social washing. »

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Car si les fonds « Relance » doivent prendre en compte des critères d’investissement environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la création d’emplois n’est pas spécifiquement recherchée.

Comment trouver, dès lors, des produits d’épargne intégrant la création d’emplois ou, plus globalement la lutte contre le chômage, dans leurs critères d’investissement ? On peut se tourner vers les fonds solidaires, ces fonds qui doivent consacrer de 5 % à 10 % de leur actif au financement d’entreprises et autres entités de l’économie sociale et solidaire (ESS), le reste du portefeuille étant placé en actions et obligations. Car l’emploi est l’une des thématiques sur lesquelles les acteurs de l’ESS interviennent.

Quels critères pour mesurer la création d’emplois ?

« Parmi nos investissements solidaires, 56 % sont consacrés à des structures œuvrant pour l’accès à l’emploi, au logement ou à la création d’entreprise, trois domaines indispensables pour réussir l’insertion professionnelle des personnes en situation d’exclusion », illustre Marie-Geneviève Loys-Carreiras, responsable des investissements solidaires de BNP Paribas AM. En 2020, précise-t-elle, les acteurs de l’ESS soutenus par sa société de gestion ont ainsi accompagné 23 000 personnes vers un retour à l’emploi.

Certains de ces fonds solidaires vont par ailleurs plus loin en mettant aussi l’accent sur la création d’emplois pour leur « poche non ESS » – les 90 % à 95 % du portefeuille investis classiquement en valeurs cotées en Bourse. Un défi, tant la création d’emplois est complexe à appréhender. Par exemple, quand une entreprise rachète une activité, l’opération ne doit pas être comptabilisée comme une création nette d’emplois puisque ceux-ci existaient déjà.

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LJD

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