« Comment allons-nous payer les charges reportées ? » : des petits patrons rassurés par les mesures mais angoissés par l’avenir

« Comment allons-nous payer les charges reportées ? » : des petits patrons rassurés par les mesures mais angoissés par l’avenir

Dans le quartier d’Oberkampf à Paris, un bar ferme ses portes dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mars.
Dans le quartier d’Oberkampf à Paris, un bar ferme ses portes dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mars. Benjamin Girette pour Le Monde / Benjamin Girette pour Le Monde

Empêcher le bateau de couler tout en cherchant le mode d’emploi des canots de sauvetage. Pour les patrons de toutes petites entreprises, de PME, les indépendants ou les commerçants, le quotidien ressemble depuis quelques jours à un remake du Titanic. Si les nombreuses mesures instaurées dans des délais record par le gouvernement ont plutôt rassuré dans un premier temps, leur mise en œuvre sur le terrain se heurte à des questions auxquelles les chefs d’entreprise ont parfois du mal à trouver des réponses.

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Preuve des multiples interrogations qui les assaillent, une webconférence, organisée le 12 mars, par la chambre de commerce des Hauts-de-France a réuni 80 000 participants. « A ce jour, sur les 3 millions d’entreprises présentes sur le territoire, plusieurs dizaines de milliers d’entre elles ont pris contact avec nous », confirme Pierre Goguet, président de CCI France, dont le réseau des chambres de commerce a été désigné par l’exécutif pour être l’interlocuteur de premier plan des entreprises sur le terrain. « D’ailleurs, aujourd’hui, dans les chambres de commerce, nous ne faisons plus que cela. »

Bugs informatiques

Les demandes de chômage partiel ont elles aussi flambé en quelques jours : les services du ministère du travail avaient été sollicités, mardi 17 mars, en fin de journée, par 21 000 entreprises pour un total de 400 000 salariés concernés. Mal dimensionné pour une crise de cette ampleur, le dispositif a d’ailleurs connu quelques bugs informatiques qui ont ralenti le traitement des dossiers et donné des sueurs froides aux chefs d’entreprise.

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« Nous n’avons pas reçu les codes nécessaires pour nous inscrire sur le site, relate ainsi Karine Gallet, propriétaire de deux hôtels à La Rochelle et à la tête d’une équipe de sept personnes. Je m’inquiète, car si cela prend du retard, il faudra que je fasse l’avance des salaires en fin de mois… alors que mes deux hôtels sont fermés et que je n’ai aucune recette. »

« Les problèmes informatiques ont été circonscrits et la difficulté est en train de se débloquer », a assuré Pierre Goguet, à l’issue de la réunion de la task force économique, jeudi 19 mars, réunie autour du président de la République et du premier ministre. Mme Gallet n’est pas seule dans sa situation. « La première inquiétude porte sur les trésoreries », rapporte Pierre Minodier, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), au lendemain d’une réunion de ses adhérents, « très angoissés », selon lui. De l’avis général, sur le terrain, les banques « jouent le jeu » de la renégociation des crédits, alors que les services fiscaux et sociaux enregistrent sans ciller les demandes de report des échéances.

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LJD

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