Les quotas géographiques dans Parcoursup nourrissent les craintes de discriminations
Les rectorats ont dû fixer un taux de candidats extra-académiques, qui varie de 1 % à 70 %. La plate-forme d’admission dans le supérieur rouvre ce mardi.
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Automatisation, big data, Internet des objets… La plate-forme commune aux deux pays entend établir « des standards européens face aux Américains et aux Asiatiques ».
Un correcteur du baccalauréat aussi a un coût carbone.
Le sujet complet de l’épreuve de management des organisations du bac technologique STMG est disponible au format PDF.
Les sujets de thèse des grands acteurs de l’enseignement supérieur et de l’éducation.
Alors que les derniers chiffres du chômage annoncent une baisse du nombre de demandeurs d’emploi, la génération actuelle des bac +5 ne semble pas bénéficier de cette embellie.
Comme la culture, la communication est un secteur difficile. Et même avec un diplôme obtenu dans une école prestigieuse, la quête d’un travail se révèle compliquée. Marlène* 23 ans est titulaire d’une licence en communication obtenue à Sciences Po ainsi que d’un master professionnel en communication internationale passé au Celas. «La majorité des offres demandent 3 à 5 ans d’expérience. Je suis diplômée depuis décembre 2015, et depuis janvier je cherche un boulot…en vain. J’ai envoyé 150 candidatures et toujours rien…Ah si, 3 entretiens». La jeune femme comprend que la recherche d’emploi est délicate, mais plus qu’à la conjoncture, c’est à son école qu’elle en veut. «L’école nous a dit que l’on commencerait à 2000 euros net, c’est dur de voir la vérité en face. La vérité c’est 1700 euros brut par mois pour 5 ans d’études, parfois moins… Pour ne pas rabaisser leur diplôme, ils nous font miroiter des choses, je ne suis pas la seule dans ce cas» fulmine Marlène.
Les jeunes diplômés ont quelques difficultés pour mettre en valeur leurs compétences, à travers leurs CV ou leurs lettres de motivation notamment. Des méthodes existent pourtant. Elles consistent bien sûr à personnaliser vraiment sa lettre et son CV à chaque entreprise contactée, à valoriser des jobs, même les plus petits, ou encore à détailler les cours que chacun a suivis, surtout si vous n’avez pas suffisamment d’expérience professionnelle.
Tous les ans, 120 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme… or, moins d’un tiers de ces jeunes trouvent un emploi stable, et un peu moins de la moitié d’entre eux pointent au chômage. Pour remédier à « la désespérance totale » des familles, selon les propos de Michel Sapin, le ministre du Travail, des emplois d’avenir vont été créés.
Le gouvernement présentera un projet de loi « portant sur la création des emplois d’avenir » la semaine prochaine en Conseil des ministres. 150 000 emplois d’avenir devraient être créés pour remédier au chômage des jeunes sans diplôme.
Le projet de loi vise ainsi à créer 100 000 emplois d’avenir et 50 000 en plus l’année suivante. Ces CDD ou CDI seront subventionnés à 75% par l’Etat pour une durée de 1 à 3 ans. Estimé à environ 1,5 milliard d’euros, le coût de ces contrats sera pris en charge par le budget de l’emploi. Le gouvernement voudrait les concentrer dans des secteurs à fortes perspectives de recrutement comme le tourisme, l’aide à la personne, les filières vertes ou les activités numériques.
Si ces emplois d’avenir s’adresseront principalement au secteur public, les entreprises privées pourront aussi y avoir accès, mais elles ne bénéficieront pas des mêmes subventions. Leur taux de subvention sera fixé par décret tout comme les secteurs d’activités qui pourront en bénéficier.
Le projet de loi précise aussi que des « gardes fous » seront mis en place « pour éviter tout effet d’aubaine ». Les collèges et les lycées profiteront eux aussi d’emploi d’avenir « professeur » pour les étudiants en deuxième année de licence souhaitant s’orienter vers l’enseignement, mais rencontrant des difficultés pour se financer.
Les emplois d’avenir seront destinés aux jeunes de 16 à 25 ans sans qualification ou peu qualifiés, et habitant prioritairement des Zones Urbaines Sensibles (ZUS). Un décret viendra préciser le niveau de qualification maximum pour bénéficier de ces contrats, celui-ci pourrait varier selon l’appartenance à une ZUS ou non. Mis à part les emplois d’avenir « professeur », qui ne pourra pas excéder une mi-temps, les autres ne devront pas être inférieurs à un temps partiel.
25 % des jeunes actifs cherchent un emploi, il s’agit de la catégorie d’actifs la plus touchée par le chômage en France.
Le taux de chômage des jeunes est d’environ 20 %, contre environ 10 % pour le reste de la population active. Pendant les périodes de reprise d’activité économique, ces taux se rapprochent. Le problème de l’insertion des jeunes ne vient pas de leur âge mais du fait qu’ils soient entrants dans l’entreprise, un flux très limité à cause du manque de mobilité des salariés déjà insérés. De plus, en phase de crise économique, ce sont les profils à la marge qui sont le plus touchés. Le chômage des jeunes est le symptôme d’un ensemble de problèmes.
La France a beaucoup d’atouts : sa productivité, le bien-être de ses salariés ou encore le taux d’activité des 25-50 ans sont parmi les meilleurs d’Europe. Le problème est que nous avons un niveau d’éducation très élevé mais très inégal, marqué par un déterminisme social très important. Nous sommes capables de former des élites très compétitives et très recherchées dans le monde de l’entreprise et en même temps nous laissons de nombreux jeunes sans diplôme. Il faut adapter le système éducatif aux évolutions de la société et outiller ces jeunes non-qualifiés pour qu’ils aient quelque chose à proposer sur le marché du travail.
Il faut aussi investir dans la formation et créer des emplois en lien avec des enjeux de société comme le vieillissement ou le développement durable, qui absorberaient la jeunesse pour en faire le moteur du changement
De nombreuses études montrent l’importance de l’accompagnement des jeunes pour trouver un emploi. La “garantie jeunes” [un dispositif mis en place par le gouvernement qui octroie une allocation aux 18-26 ans s’ils recherchent activement un emploi] est un pis-aller, mais il est tout de même plus facile de trouver un emploi quand on peut se loger et se soigner. C’est la base. Ensuite, il faut inclure systématiquement un volet sur les jeunes à chaque négociation entre partenaires sociaux. Nous pouvons changer les choses sans toucher au code du travail
Si l’on en croit une étude récente venue du Royaume-Uni, un diplôme de l’enseignement supérieur ne fait pas pour autant un bon professionnel. De nombreux employeurs se déclarent de moins en moins satisfaits de leurs nouvelles recrues, notamment en ce qui concerne l’attitude à l’égard du travail, les capacités de communication et de résolution de problèmes, ainsi que l’aptitude à développer de bonnes relations avec les clients.
Serait-il possible que les lacunes pointées par les employeurs – manque des connaissances entrepreneuriales de base, faibles compétences en communication et attitude négative face au travail – provinssent directement de l’enseignement reçu dès les premières années scolaires ? Regardez par exemple ce qui est enseigné sur l’individu. Selon les mots de C. S. Lewis, le système scolaire encourage une attitude du style « tout le monde vaut tout le monde » sans se préoccuper des aptitudes ou des capacités des uns et des autres.
Éduques dans cette idée, les étudiants ont facilement tendance à se croire sortis de la cuisse de Jupiter. Si ce travers n’est pas corrigé, ils ne seront que trop enclins à exiger de plus de plus de louanges et d’avantages à mesure qu’ils grandissent et accèdent au marché du travail.
Ou regardez la façon dont l’école développe la socialisation des élèves. C’est depuis longtemps l’un des objectifs les plus importants du système scolaire, mais force est de constater que cette socialisation ne se fait qu’à l’intérieur d’une seule classe d’âge.
Les élèves ont alors du mal à interagir avec des individus n’appartenant pas à leur cercle immédiat. Cela devient problématique lorsqu’ils entrent dans la vie active et doivent coexister pacifiquement avec des personnes, clients ou collègues, ayant 10, 20 ou même parfois 50 ans de plus qu’eux.
De plus, le système éducatif a éliminé bon nombre d’expériences qui permettaient de se familiariser avec le monde de l’entreprise – les classes-ateliers par exemple – tout en dénigrant le concept d’apprentissage. Sans ces expériences précoces, il n’est guère étonnant de constater que les jeunes salariés n’ont aucune idée du monde de l’entreprise dans lequel ils entrent.
On estime que plus de 60 % des jeunes fonctionnaires (âgés de moins de 30 ans) occuperaient des postes qui n’équivalent pas à leur diplôme. Il ne s’agirait pas tant de pessimisme que de craintes dues à la dure réalité économique.
Actuellement, les entreprises ne veulent pas de jeunes « trop diplômés », afin de maîtriser le coût de la main d’œuvre. Ainsi, beaucoup de jeunes se contentent de postes qui ne correspondent pas du tout à leur niveau, y compris dans la fonction publique. Les jeunes peinent tellement à décrocher un emploi qui corresponde à leur niveau que plusieurs, ayant peur de ne pas être embauchés, ne mentionnent pas dans leur CV les diplômes supérieurs au bac+2.
Le même problème se retrouve dans d’autres pays développés :
Dérailleurs, cette crainte ne concerne pas que les jeunes français. Elle mine aussi le moral des étudiants américains. Bon nombre de jeunes américains en fin d’études se posent des questions sur leurs perspectives d’avenir. Par exemple, lors du deuxième débat présidentiel entre Obama et Romney en 2012, un étudiant interviewé précisait que ses parents et son entourage lui répètent souvent à quel point trouver un emploi après les études sera difficile. En Hexagone, les différents gouvernements ont répété qu’ils se fixaient pour objectif de restaurer la compétitivité des entreprises et d’assurer un climat d’affaires favorable. Pour ce dernier point, quand on sait que du fait de la surévaluation de l’euro, beaucoup d’entreprises ont déserté l’Allemagne pour s’implanter aux Etats-Unis ou ailleurs, l’objectif reste lointain.