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Résultats Parcoursup

Dès le 15 mai, Parcoursup a débuté à afficher les offres d’orientation faites aux lycéens. Un an après son déclenchement, des enseignants racontent les effets de la nouvelle plate-forme dans le quotidien des résidences et des élèves.

Le 15 mai, Parcoursup version 2 a débuté à rendre ses premiers résultats aux quelque 900 000 candidats qui avaient posé un dossier pour une formation d’enseignement supérieur. Professeurs, enseignants, principaux et proviseurs s’attellent désormais à accompagner et à rassurer les élèves de terminale qui n’ont pas encore reçu d’offre ou qui n’ont pas réussi l’un de leurs vœux.

Cet instant, rempli en stress, forme la fin d’une année où Parcoursup, après son baptême du feu en 2018, s’est établi dans les lycées. Qu’ils soient satisfaits ou non de la réforme, nombre d’enseignants en conviennent : en classe de terminale, les choses ne sont plus tout à fait les mêmes.

C’est d’abord dans le rapport des établissements et des enseignants à leurs homologues de l’enseignement supérieur qu’on aperçoit déjà, dans certains lycées, un « effet Parcoursup ». La requête faite aux professeurs primordiaux du secondaire de donner leur avis sur tous les vœux de leurs élèves s’est traduite par une évolution naturelle des actions d’information auprès des élèves, mais aussi des enseignants.

Ce changement amène chacun « à connaître et à comprendre les filières du supérieur », analyse Christophe Barrand, directeur du lycée Turgot, à Paris, où les parents d’élèves et les professeurs principaux « ont très spontanément décidé d’organiser, ensemble, une série de conférences » sur les métiers de la médecine, des arts, du droit, etc., en effectuant appel à d’anciens élèves.

Même initiative au lycée René-Cassin de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), où l’on dit s’être senti imposé « de s’intéresser un peu plus à l’“après” », déclare le proviseur adjoint Ronan Minier. Ici, Parcoursup a « suscité des rencontres » entre enseignants du secondaire et du supérieur lors de réunions structurées pour mieux connaître les attentes des uns et des autres, désormais liés par cette fiche avenir de l’élève par laquelle se fait, entre autres, la sélection. « Ces réunions ont débouché sur des actions intéressantes abordant les différences de pédagogie entre le lycée et l’enseignement supérieur », déclare-il.

Le « stress » des notes

Des pensées d’autant plus sérieuses que les professeurs de lycée doivent actuellement faire avec des élèves chez qui le « stress de la note est un peu plus important qu’avant, car ils ont l’impression qu’il y a de la sélection partout », déclare Ronan Minier. De là à penser que le léger « phénomène d’évitement et d’absentéisme » enregistré dans son établissement cette année lors des devoirs sur table en est une suite, il n’y a qu’un pas.

 

Ouverture d’une enquête à l’université de Lorraine après des échanges racistes entre étudiants

Echanges de propos racistes entre des étudiants : l’université de Lorraine ouvre une enquête
Un signalement auprès du procureur de la République a été effectué, après la découverte de propos racistes sur un groupe de messagerie privée d’étudiants.
L’université de Lorraine a ouvert, lundi 29 avril, une enquête administrative, à la suite de divers signalements concernant des échanges de propos et de vidéos racistes entre des étudiants sur le campus de Metz. Une commission d’enquête interne va « convoquer les auteurs des faits, entendre les différentes victimes et témoins des agissements racistes qui ont été révélés ces derniers jours », a indiqué dimanche l’établissement.

« Nous avons été alertés par les réseaux sociaux sur le fait qu’un groupe privé Messenger [la messagerie de Facebook] d’étudiants en sociologie à Metz était apparemment un déversoir de propos et de vidéos racistes se moquant des étudiants et d’enseignants noirs », avait expliqué samedi le directeur de la communication de l’université, David Diné, à l’Agence France-Presse (AFP).

Un signalement au procureur de la République de Metz a été effectué durant le week-end par l’université, qui a condamné « la gravité des actes racistes dont elle a pris connaissance ». Elle a également annoncé la mise en place d’un dispositif d’accompagnement et d’écoute en direction des personnes victimes et de la communauté universitaire.

Une marche contre le racisme
L’affaire a été révélée lors d’une sortie pédagogique, jeudi, quand une jeune fille a pris des captures d’écran des conversations de ce groupe de messagerie électronique, et les a postées sur les réseaux sociaux. « Ces étudiants prenaient des photos et des vidéos des étudiants noirs, qu’ils publiaient dans le groupe en les traitant de “singes”, “bonobos”, qui se “bouffent le cul”, c’est absolument exécrable », décrit Ousmane Gueye, étudiant en communication et ami des victimes.

Le syndicat étudiant UNEF Lorraine a appelé, dans un communiqué, la communauté universitaire « à prendre toutes les mesures nécessaires pour que de telles agressions ne puissent plus se reproduire », notamment en renforçant les « moyens alloués au chargé de l’égalité de l’université ».

Dans une lettre adressée à la ministre de l’enseignement supérieur, dimanche, l’association SOS-Racisme s’inquiète elle aussi de ces événements d’une « particulière gravité », qui révèlent « des visions racistes sur fond de dynamiques identitaires qui ont produit, ces derniers mois, des actes racistes à Metz ou des actes antisémites sur plusieurs campus ». Elle demande la mise en place, dans chaque établissement, de dispositifs d’écoute et d’accompagnement pérennes, que pourraient saisir des étudiants et enseignants s’ils sont victimes de racisme, d’antisémitisme ou de discrimination.

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Brexit : « Des coalitions sauraient étonnamment voir le jour dans l’enseignement universitaire entre la Grande-Bretagne et l’UE »

Quel paradoxe si, définitivement, le Brexit repoussait les grandes institutions britanniques à se tourner davantage vers l’Europe, s’exclame Delphine Manceau, spécialiste en management.

On nous interroge souvent pour savoir si le Brexit constitue une opportunité pour les institutions d’enseignement supérieur françaises. D’abord, nous ne saurions nous réjouir d’un événement qui ferme les frontières alors que nous préparons les jeunes à un entourage généralisé. Mais plus encore, nous pensons qu’il aura un effet paradoxal d’ouverture européenne consolidée des institutions britanniques.

Les cent cinquante établissements d’enseignement supérieur britanniques, signataires d’une lettre ouverte destinée en janvier aux membres du Parlement européen pour avertir sur les suites académiques, culturelles et scientifiques du Brexit, sont anxieux. En effet, il semble actuellement clair que le Brexit saurait avoir des suites majeures sur l’attractivité du système éducatif britannique.

Les suites se font déjà percevoir, comme en témoigne un nouvel article du mensuel Times Higher Education accentuant le déclin de réputation des grandes institutions britanniques. Si 450 000 étudiants internationaux regagnent chaque année le Royaume-Uni, avec à la clé plus de 14 millions de livres sterling qui participent au produit intérieur brut (PIB) national, ce chiffre pourrait fermement amoindrir.

D’abord, à cause d’une potentielle promesse pour les ressortissants étrangers d’avoir un visa de travail aux termes de leurs études au Royaume-Uni.

Programmes de recherche arrangement

Mais aussi à cause d’un accroissement plaisante des frais de scolarité compensant une attractivité en déclin à l’international. Toutefois, ces transformations ne sont pas nouvelles. Les conditions d’accès aux visas étudiants se sont durcies depuis quelques années déjà, sous l’élan d’ailleurs de Teresa May quand elle était secrétaire d’Etat à l’intérieur.

Autre crainte : l’attractivité auprès des enseignants-chercheurs. La sortie de l’Union européenne dominerait restituer en cause les programmes de recherche financés par des fonds européens au sein des universités britanniques, et obscurcir l’obtention de visas pour les professeurs étrangers. Deux effets collatéraux qui inquiètent les meilleures institutions, comme la London Business School et l’University of Exeter Business School.

Le journal britannique The Independent montre d’ailleurs qu’en 2017, plus de 2 300 universitaires européens ont abandonné des universités britanniques (+19 % par rapport). Avec 230 départs (contre 171 en 2014-2015), l’université d’Oxford correspond la plus grosse perte.