Beaumanoir et Celio reprennent 33 magasins Jennyfer

Thomas Beaumanoir et son père, Roland Beaumanoir, dans les locaux du groupe, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 30 mai 2024.

Beaumanoir et Celio relèveront le rideau d’une trentaine de magasins Jennyfer. Sans toutefois maintenir l’enseigne. Le groupe fondé par Roland Beaumanoir en 1981 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a été choisi par le tribunal de commerce de Bobigny, jeudi 12 juin, pour reprendre 26 magasins sur les 220 de la chaîne, en liquidation judiciaire depuis le 30 avril, et préserver 192 emplois (dont 38 relevant du siège social, situé à Saint-Ouen). La chaîne de mode masculine Célio reprend, elle, sept magasins et 47 salariés. Les juges ont préféré ces deux propositions à celle de l’actionnaire de Pimkie, Salih Halassi. Initialement, Celio s’était associé à cet homme d’affaires, avant de faire une proposition en solo.

Le tribunal de commerce de Bobigny a suivi l’avis des représentants du personnel favorables à l’offre de Beaumanoir. Toutefois, cette décision est un coup dur pour les salariés, car elle débouche sur 729 licenciements, sur 968 salariés (effectifs recensés le 12 juin). « Soit autant de familles impactées, à la veille des vacances d’été », déplore Stéphane Ducrocq, avocat des salariés Jennyfer, spécialiste du droit du travail.

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Un camping-car France services pour pallier le retrait de l’Etat : « Avant, je n’avais nulle part où aller pour me faire aider »

Le camping-car itinérant France services, à Plouasne (Côtes-d’Armor), en 2022.

Le camping-car est posté sous les platanes, non loin du monument aux morts. Une table de camping et deux chaises ont été sorties. Le camping-car France services, géré par la Mutualité sociale agricole (MSA), tient sa permanence sur la grande place de Gonfaron (Var), en cet après-midi de début juin. Un guichet unique mobile tenu par deux agents d’accueil, remplaçant pas moins de onze administrations dont les sigles ornent la porte du véhicule : Caisse d’allocations familiales, assurance retraite, France travail, finances publiques, ministère de l’intérieur, ministère de la justice, Assurance-maladie… A l’intérieur, à la place des lits couchettes, deux tablettes pour ordinateur portable. Sous cartes postales, une affichette contre les violences conjugales et un violentomètre, cette règle graduée permettant de repérer les signes d’une relation violente.

Dix minutes se sont à peine écoulées depuis l’installation du camion qu’un homme en treillis fleuri monte à bord, une chemise plastique sous le bras. Albert, 55 ans, viticulteur exploitant (les personnes dont le seul prénom est mentionné n’ont pas souhaité donner leur nom de famille) s’inquiète d’une cotisation sociale payée qui n’apparaît pas sur son compte Urssaf. « Il faut aussi que je fasse une déclaration de situation pour les prestations familiales mais je ne sais pas quoi mettre », explique-t-il en sortant une liasse de papiers de son bras tatoué. L’agent s’enquiert de la situation de sa femme, employée comme saisonnière pour l’ébourgeonnage des vignes : « Vous l’avez déclarée ? Il faut une photocopie du livret de famille. » Albert téléphone à sa femme pour qu’elle lui envoie une photo quand entre un homme massif accompagné de sa fillette en trottinette.

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Fanny, 25 ans, sage-femme, 2 289 euros par mois : « Dans ma famille, on ne parle pas d’argent. La philosophie, c’est de considérer le travail avant tout comme un plaisir »

Je gagne 2 289,09 euros par mois. Le salaire des sages-femmes est fléché dans une grille tarifaire, avec un gain d’échelon lié à l’ancienneté. Pendant la première année et demie, on est à l’échelon 1. Je travaille en salle de naissance, dans un hôpital en banlieue parisienne. Mon salaire varie en fonction des gardes effectuées. En moyenne, j’ai environ 600-650 euros de primes en plus de mon salaire, elles récompensent le travail d’urgence, les indemnités pour le travail de nuit et de week-end.

Comme on manque de personnel, je peux être amenée à prendre des gardes en plus, de jour comme de nuit. Chaque garde dure douze heures. J’en fais douze en moyenne chaque mois, la moitié de jour, l’autre de nuit. Lorsque je fais une garde la nuit, je suis « off » le lendemain en journée. Par exemple, je travaille le mercredi de 8 heures à 20 heures, puis le jeudi de 20 heures à 8 heures. Mais ça reste un sacré rythme. C’est compliqué, notamment pour mes collègues qui ont des enfants. Et on sait qu’à terme, le travail de nuit est mauvais pour la santé.

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Simon Jäger, économiste : « Il faut se débarrasser de l’idée romantique de l’ouvrier de l’industrie qui serait l’avenir du pays »

Un ouvrier sidérurgique de ThyssenKrupp, devant un haut fourneau de l’usine de Duisbourg, en Allemagne, le 14 novembre 2022.

Simon Jäger, professeur associé à l’université de Princeton (New Jersey) et au MIT, est spécialiste de l’économie du travail.

Aujourd’hui, en Allemagne, 10 000 emplois industriels disparaissent chaque mois. Est-ce la fin du travailleur classique de l’industrie ?

Le modèle industriel allemand est fortement sous pression. Mais la crise a commencé il y a longtemps, dès 2017-2018, quand a débuté la baisse de la production des industries intensives en énergie. Dans les années 2000-2010, l’Allemagne a fortement profité de l’essor industriel de l’Asie et de la Chine. Ce succès, qui s’est accompagné d’un boom sur le marché de l’emploi, a occulté beaucoup de choses, comme le vieillissement des infrastructures, l’absence d’investissement dans les technologies d’avenir, le déséquilibre de l’approvisionnement en énergie. On en paye aujourd’hui le prix.

Cela pose la question de l’avenir du modèle économique allemand, qui a toujours été fortement basé sur la production de machines de haute qualité. Le problème est qu’il n’y a plus autant de clients pour ces produits dans le monde, et que la concurrence s’est renforcée. Et, de façon générale, les emplois de production sont en déclin partout, même en Chine.

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Le Louvre bloqué plusieurs heures à la suite d’une grève surprise de ses agents d’accueil

Des touristes devant le Musée du Louvre, à Paris, le 16 juin 2025.

Le Musée du Louvre est resté inaccessible pendant plusieurs heures lundi 16 juin, dans la matinée, en raison d’un mouvement social spontané des agents d’accueil dénonçant le surtourisme et la dégradation de leurs conditions de travail, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) l’institution et le syndicat CGT-Culture.

Le musée le plus visité au monde n’a pu ouvrir qu’aux alentours de 14 h 30, selon une porte-parole du Louvre, des images sur les réseaux sociaux montrant de nombreux touristes faisant la queue, parfois assis à même le sol, dans l’incompréhension.

Les agents d’accueil et de surveillance protestaient contre « la surfréquentation » du musée et les problèmes de « sous-effectif », a expliqué à l’AFP, Christian Galani, membre du bureau national de la CGT-Culture, dont il est le représentant au Louvre.

Réunis pour une « heure mensuelle d’information syndicale » à l’initiative du syndicat SUD-Culture Solidaires, les employés ont refusé de rejoindre leur poste tant que la direction ne prenait pas connaissance de leurs doléances.

« En l’espace de quinze ans, nous avons perdu environ 200 emplois en équivalent temps plein », a déploré M. Galani, qui a aussi évoqué des « conditions de visite dégradées » pour le public.

L’engouement des visiteurs – 20 000 admirent chaque jour La Joconde, de Léonard de Vinci – gêne, en effet, souvent les conditions de visite des espaces environnants, à commencer par Les Noces de Cana, de Véronèse, tableau accroché dans la même salle des Etats.

Surfréquentation et vétusté

L’institution a en principe une jauge limitée à 30 000 visiteurs quotidiens. Le Louvre a accueilli en tout près de 9 millions de personnes en 2024, dont 80 % de touristes étrangers, devant le British Museum, les musées du Vatican et le Met, à New York.

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La présidente-directrice du Musée du Louvre, Laurence des Cars, avait ainsi tiré la sonnette d’alarme en janvier, décrivant une institution vétuste confrontée, entre autres, à des problèmes d’infiltration d’eau et de température dans les salles pour la conservation des œuvres.

En réponse, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé un projet de rénovation colossal, dont le coût est évalué à environ 800 millions d’euros sur une dizaine d’années, d’après son entourage.

Baptisé « Nouvelle Renaissance du Louvre », le projet prévoit d’ici à 2031 une nouvelle entrée pour décongestionner la pyramide de verre, une salle d’exposition dévolue à La Joconde, ainsi qu’un billet d’entrée plus cher pour les visiteurs non européens, avec, à terme, un objectif de 12 millions de visiteurs par an.

Le Monde avec AFP

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L’économie française engluée dans la stagnation, selon l’Insee

Une consommation qui ne redémarre pas, un taux d’épargne toujours au sommet, des investissements qui peinent à repartir et un commerce extérieur repassé dans le rouge : tous moteurs à l’arrêt, l’économie française ne devrait pas dépasser les 0,6 % de croissance en 2025, selon la nouvelle note de conjoncture de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée mercredi 18 juin.

Une déception sans doute pour Bercy, qui avait abaissé à 0,7 % sa prévision de croissance pour l’année en avril dernier, en retrait de 0,2 point par rapport aux 0,9 % encore espérés en janvier. En dépit des nouvelles incertitudes apparues avec la guerre entre Israël et l’Iran, Amélie de Montchalin, ministre des comptes publics, a affirmé, mardi 17 juin, devant la commission des finances du Sénat : « Notre prévision de croissance reste atteignable. »

L’Insee se montre donc moins optimiste que le gouvernement. Faiblement positive au premier trimestre (0,1 %), la croissance devrait plafonner à 0,2 % sur chacun des trois trimestres suivants. L’économie ne profite pas de la légère amélioration du climat observée en zone euro, en partie liée à la baisse des taux d’intérêt. D’autant que « la consolidation budgétaire pèse sur l’activité », souligne Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Insee. La consommation des administrations a ainsi reflué au premier trimestre 2025 par rapport à 2024 (0,2 %, au lieu de 0,4 %). Surtout : l’exécutif, qui doit atteindre l’objectif de réduction du déficit public à 5,4 % du produit intérieur brut en 2025, après 5,8 % en 2024, cherche à réduire les dépenses publiques de 40 milliards d’euros.

Un phénomène de « surépargne »

Autre handicap : la France n’a pas bénéficié, contrairement au Royaume-Uni, à l’Allemagne ou à l’Italie, de la « ruée commerciale », à savoir, de l’empressement des entreprises à constituer des stocks avant la mise en place des droits de douane décrétée par le président américain Donald Trump, début avril. Un phénomène qui a entraîné un bond de 1,7 % du commerce mondial au premier trimestre. Le commerce extérieur tricolore, lui, replonge après deux bonnes années. En dépit de la livraison par les chantiers de l’Atlantique du spectaculaire du paquebot World-America à la compagnie suisse MSC, en mars, les exportations sont en recul de 1,8 % sur les trois premiers mois de l’année. Sur l’ensemble de 2025, le commerce extérieur devrait rogner de 0,7 point la croissance française.

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Devoir de vigilance : « Alors que La Poste est la première entreprise française condamnée, un vent de fronde souffle depuis quelques mois »

« A jamais les premiers. » Ce slogan reflète la fierté de l’Olympique de Marseille d’avoir été le premier club de foot français à avoir gagné la Ligue des champions, en 1993. Mais, parfois, jouer les précurseurs n’a rien de flatteur. La Poste reste à jamais la première entreprise française à avoir été condamnée par la justice pour manquement à son devoir de vigilance, supplantant les TotalEnergies, EDF et autres Carrefour, en attente d’être jugés après avoir été assignés sur ce même fondement devant les tribunaux.

La cour d’appel de Paris a en effet confirmé, mardi 17 juin, la décision du tribunal judiciaire de Paris, qui, en 2023, avait trouvé insuffisant le travail mené par l’établissement postal afin de se mettre en conformité avec la loi de 2017. Celle-ci impose aux grandes entreprises de prévenir les risques environnementaux et sociaux associés non seulement à leur activité, mais aussi à celle de leurs sous-traitants.

Un bureau de La Poste, à Paris, le 10 janvier 2024.

Il est reproché à La Poste d’avoir établi, en 2021, une « cartographie des risques » présentant « un trop haut niveau de généralité », selon le tribunal. Le géant des boîtes aux lettres affirme avoir corrigé le tir depuis, mais il appelle les pouvoirs publics à « une application cohérente et proportionnée des obligations de vigilance, en ligne avec les principes internationaux et qui ne fragilise pas l’égalité des conditions de concurrence au sein de l’Union [européenne] ».

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« Conclave » des retraites : la CFDT dit qu’elle « sera au rendez-vous » de la dernière chance, prévu pour le 23 juin

Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, à l’Elysée, le 5 juin 2025.

Pour éviter un échec cuisant après trois mois et demi de concertation, les cinq instances encore présentes au « conclave » des retraites, qui devait s’achever mardi 17 juin – CFDT, CFTC, CFE-CGC du côté des salariés ; Medef et CPME du côté du patronat –, ont droit à une journée supplémentaire, le 23 juin. Mais le patronat ne cache pas ses doutes, et l’opposition de gauche demande des comptes au premier ministre.

Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, s’est montrée la plus allante, mercredi, au lendemain d’une longue séance de négociation à l’issue de laquelle les désaccords semblaient encore profonds. « La CFDT sera au rendez-vous lundi », a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse. « Il y a des avancées sociales qu’on doit pouvoir concrétiser, notamment pour les “essentiels” », parmi lesquels le sujet des femmes, a-t-elle poursuivi.

Mais le patron du Medef Patrick Martin s’est dit « très réservé » sur la présence de son organisation, même s’il doit « consulter [ses] instances » avant de prendre une décision.

« Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus et notre pays est en grande difficulté financière. Au rythme où vont les choses, rapidement nous ne pourrons plus payer les retraites », a estimé M. Martin sur France 2.

« Le Medef a fait des avancées remarquables mardi il y a huit jours, sur les carrières des femmes, sur l’usure, sur les invalidités. Ces propositions ont été balayées d’un revers de la main », a regretté M. Martin.

« Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous !, a commenté auprès de l’Agence France-Presse Cyril Chabanier, président de la CFTC. Quand Patrick Martin dit ce matin “on ne bougera pas”, c’est sûr qu’une dernière réunion ne servira à rien. » La CFE-CGC va également « rester jusqu’au bout », selon son président, François Hommeril, sur BFM Business mercredi, car dans le « format » du « conclave », ce n’est pas « le Medef qui tient la plume et le Medef couine un peu parce qu’il n’a pas l’habitude ». Mais Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est « pessimiste » pour un accord.

« L’opération de la dernière chance »

Mardi, à l’issue d’une longue journée de tensions entre représentants de salariés et du patronat, et alors qu’il était près de minuit, CFDT et la CFTC, deux des partenaires sociaux à la table des négociations depuis le 27 février, ont annoncé cet ultime round prévu le 23 juin.

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Une conclusion un peu confuse, loin de l’accord que Matignon avait promis de soumettre au Parlement, au terme d’une journée de discussions laborieuses. La fin de la partie a-t-elle déjà été sifflée ? La ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a redit mercredi sur Franceinfo sa « confiance » dans la capacité des participants à trouver « les compromis nécessaires ».

Mardi, les syndicats ont rappelé qu’ils voulaient en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023. Parmi les autres « points durs », la CFTC a également posé comme « ligne rouge » – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.

« Dans la dernière ligne droite, tout ce qui a été impossible dans la journée – nous avons flirté avec l’échec – a été en partie ouvert », grâce à Jean-Jacques Marette, médiateur expérimenté dans les négociations entre patronat et syndicat, a décrit Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sur les retraites, la question de la censure divise le PS

Les pistes pour parvenir à un accord

Parmi toutes les propositions retenues par Jean-Jacques Marette pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants. Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (un enfant), ou 23 meilleures années (deux enfants), d’après les indications fournies par les participants.

Sur la pénibilité, les termes de l’accord semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité – prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques – qui pourrait permettre, dans certains cas, un départ anticipé à la retraite.

Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi, contre 67 ans et demi. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues se voie alors restreint, et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.

Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la contribution sociale généralisée (CSG) serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.

La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait, elle, enterrée.

Le Monde avec AFP

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Michel Barnier s’attaque aux congés maladie des fonctionnaires

Le premier ministre, Michel Barnier, lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 2 octobre 2024.

La gauche et les syndicats de fonctionnaires voient rouge. En quête d’économies pour boucler le budget de l’Etat et limiter l’envolée du déficit public, Michel Barnier a décidé de s’attaquer aux congés pour maladie des agents publics, un sujet extrêmement sensible. Dès 2025, le gouvernement souhaite ne plus payer du tout les deuxième et troisième jours d’absence des fonctionnaires pour raison de santé, tout en limitant, ensuite, leur rémunération à 90 % de leur traitement, si l’arrêt de travail se prolonge au-delà de cette période de trois jours. Des amendements au projet de loi de finances actuellement en discussion au Parlement vont être déposés en ce sens par le gouvernement, ont indiqué le ministère du budget et celui de la fonction publique, dimanche 27 octobre. Autant dire que la reprise des débats sur le budget à l’Assemblée, le 5 novembre, s’annonce tumultueuse.

En dévoilant son projet de budget, le 10 octobre, le premier ministre avait prévenu qu’il n’avait pas eu le temps de rendre certains arbitrages, et que des économies d’environ 5 milliards d’euros seraient présentées ultérieurement, sous forme d’amendements. Après deux semaines de suspense, le gouvernement a arrêté le détail de ces mesures supplémentaires.

La moitié de ces 5,2 milliards d’euros doit provenir d’un coup de rabot sur l’ensemble des dépenses de l’Etat, à l’exception des ministères dont les crédits sont sanctuarisés par une loi de programmation (défense, intérieur, justice, enseignement supérieur et recherche) et de celui de l’outre-mer. Pour tous les autres, une partie des crédits jusqu’alors mis en réserve sera définitivement annulée. A charge pour chaque ministre de décider où il taille dans ses dépenses.

Situation « devenue insoutenable »

A cette mesure générale s’ajoute une série de décisions plus ciblées. La plus spectaculaire vise l’absentéisme des fonctionnaires. « Un fléau », dit-on dans l’entourage de Guillaume Kasbarian, le ministre de la fonction publique, en mentionnant une forte hausse du nombre de jours d’absences pour les agents employés par l’Etat, les collectivités locales et les hôpitaux (77 millions en 2022 contre 43 millions en 2014). Alors que les salariés du public et du privé étaient à peu près aussi absents il y a quatre à cinq ans, l’écart, depuis, s’est creusé, selon une « revue de dépenses » réalisée par l’inspection générale des finances (IGF) et par celle des affaires sociales (IGAS), et rendue publique début septembre : en 2022, les fonctionnaires comptaient en moyenne 14,5 jours d’absence par an, contre 11,6 jours dans le privé.

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Stellantis supprime 250 postes d’intérimaires dans une usine près de Rennes

La direction de l’usine historique de Stellantis de La Janais (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, a annoncé mardi 29 octobre la suppression de 250 emplois d’intérimaires à partir de janvier 2025. « Cette nouvelle organisation temporaire permettra de s’ajuster au volume de production », a expliqué Stellantis à l’Agence France-Presse (AFP), assurant que « ce personnel sera prioritaire pour réintégrer notre organisation lors de la montée en cadence de la nouvelle C5 Aircross », à l’horizon de l’été 2025.

« La direction dit “on les reprendra à partir de juillet ou septembre”, explique Fabrice Lucas, secrétaire CGT du site. Pour la direction ce sont de simples variables d’ajustement. Pour nous ce sont des êtres humains qui ont besoin de payer leurs loyers. » Il dénonce des conditions de travail déjà « très difficiles » avec des cadences « très élevées » entraînant de « nombreux arrêts de travail ». Une situation qui pourrait s’aggraver avec les postes en moins. « La direction de l’usine a déjà supprimé une demi-équipe en février 2024 », rappelle-t-il. Avec ces nouvelles suppressions de postes, en janvier 2025, il ne reste plus qu’une équipe sur les deux.

De l’autre côté de la France, à Sochaux (Doubs), l’usine historique de Peugeot va accélérer la production des SUV 3008 et 5008 électriques et hybrides. Une équipe de nuit doit commencer à travailler le 4 novembre et l’usine restera ouverte tous les samedis de novembre, notamment. En décembre, la tendance devrait être la même, a déclaré Stellantis mardi, et la direction pourrait faire appel à des volontaires pour travailler pendant la semaine de Noël.

Le constructeur, en difficulté, avait présenté un bénéfice net divisé par deux au premier semestre 2024, principalement dû à un recul des ventes en Europe mais aussi en Amérique du Nord. Le groupe a promis d’ici la mi-novembre un plan de production à trois ans pour donner de la « visibilité » aux différents sites français. Carlos Tavares, le directeur général du groupe, n’a pas exclu des fermetures de sites.

Le Monde avec AFP

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