Un mouvement de grève au sein du Groupe Nice-Matin bloque la parution des journaux

Devant le siège du Groupe Nice-Matin, à Nice, le 20 décembre 2012.

Aucun journal du Groupe Nice-Matin n’est paru, jeudi 13 mars, en raison d’un mouvement de grève lié à plusieurs revendications.

Les inquiétudes tournent d’abord autour de l’impression : dans un tract, la chambre syndicale typographique niçoise (CSTN/CGT) a exprimé sa colère face à une potentielle remise en cause d’un projet de centre d’imprimerie commun entre les groupes Nice-Matin et La Provence au Muy, dans le Var. Les salariés redoutent que Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde), qui détient le Groupe Nice-Matin depuis 2019, par l’intermédiaire de sa holding NJJ, n’opte pour la délocalisation de la production à Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône.

« L’avenir s’annonce sombre et les conséquences sociales, dramatiques. La faute à un actionnaire milliardaire qui renonce à investir pour préserver nos emplois, satisfaire son lectorat, ou même maintenir un journal digne de ce nom alors que le papier représente toujours 80 % de nos revenus ! », dénonce la CGT.

« Des conditions de travail devenues insupportables »

La tension monte aussi au sein de la rédaction du groupe, dont les éditions couvrent les Alpes-Maritimes, le Var et Monaco. Une motion de défiance contre le comité de direction a été adoptée à la majorité lors de deux assemblées générales à Nice et Toulon, les 6 et 7 mars, et adressée jeudi à la direction, selon le syndicat SNJ.

La motion dénonce essentiellement « une dégradation des conditions de travail devenue insupportable à la suite de dizaines de départs depuis cinq ans ».

« Comment faire face aux municipales, “notre coupe du monde” comme le dit le directeur de la rédaction, quand ce dernier assume le non-remplacement dans ses équipes ? », interroge le texte, qui demande « une réponse concrète et précise » avant une nouvelle assemblée générale, prévue mardi.

Le Monde avec AFP

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Retraites : troisième réunion de concertations entre syndicats et patronat, le Medef propose de durcir le dispositif de départ en carrière longue

Le président du Medef, Patrick Martin, et François Asselin, président de la CPME, avant une réunion avec le premier ministre et les syndicats, au ministère du travail, à Paris, le 17 janvier 2025.

Syndicats et patronat ont exprimé des positions toujours aussi antagonistes, jeudi 13 mars, lors de la troisième réunion de concertations sur les retraites. Le Medef a proposé de durcir le dispositif de départ en carrière longue et faire ainsi des économies, ce à quoi s’opposent les syndicats.

Sur proposition de Matignon, les partenaires sociaux se sont engagés dans trois mois de discussions visant à « améliorer » la réforme des retraites de 2023, qui a décalé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Dans sa lettre de mission, le premier ministre, François Bayrou, a toutefois posé une « exigence » : un retour vers « l’équilibre financier » du système à horizon 2030, qui impose aux partenaires sociaux de trouver 6 milliards d’euros d’économies, ou de nouvelles recettes.

Principale revendication des syndicats, un retour à 62 ans coûterait quelque 10,4 milliards d’euros supplémentaires à horizon 2030.

Un dispositif « éloigné de sa cible initiale »

Jeudi, la réunion a essentiellement porté sur l’emploi des seniors et le dispositif « carrières longues », mécanisme dérogatoire qui permet aux salariés ayant commencé leur carrière jeune de partir plus tôt, élargi lors de la réforme de 2023.

Ce dispositif concerne aujourd’hui « 22 % des départs » avec des bénéficiaires qui ont globalement une bonne espérance de vie, et il s’est donc « éloigné de sa cible initiale », a déclaré à la presse la négociatrice du Medef, Diane Milleron-Deperrois, en sortant de la réunion.

L’organisation patronale voudrait donc « le recentrer » sur ceux qui ont réellement « commencé de manière précoce » et pas seulement effectué quelques trimestres (jobs d’été, étudiants) quand ils étaient jeunes. « C’est un principe d’équité » mais aussi une « piste d’économie », a-t-elle défendu.

Les syndicats s’y opposent totalement. L’élargissement du dispositif « est l’un des rares points positifs de la réforme de 2023 qu’on n’a pas du tout l’intention de revoir », a tranché, pour la CFTC, Pascale Coton.

Aborder le sujet de la pénibilité

« On a dit qu’on fermait la porte à cette discussion-là », a aussi annoncé le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau. Pour lui, le débat sur les carrières longues ne peut avoir lieu que la semaine prochaine, lorsque sera abordée la pénibilité.

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Pour la CGT, le dispositif carrières longues doit au contraire être « amélioré », pour s’ouvrir aux personnes touchées par des périodes de chômage, d’arrêt de travail ou de maladie professionnelle, qui en sont aujourd’hui souvent exclus car ils ne peuvent pas justifier d’une « carrière complète ».

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) estime, elle, que le dispositif est « coûteux » et qu’on peut « clairement économiser » en « le rendant plus équitable ». Ces économies pourraient être réutilisées pour améliorer les droits des salariés concernés par l’usure professionnelle, a suggéré le négociateur de la CPME, Eric Chevée.

Le Monde avec AFP

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Le groupe NRJ lance un plan de sauvegarde de l’emploi

Au siège du groupe NRJ, à Paris, le 24 juillet 2012.

Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été présenté, mercredi 12 mars, aux salariés du pôle télé et de la régie publicitaire du groupe NRJ. Cette annonce est la conséquence directe de la disparition de la chaîne NRJ12 de la TNT, effective depuis samedi 1er mars, à la suite d’une décision de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de ne pas lui accorder de nouvelle autorisation de diffusion sur la TNT.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La fin de NRJ 12, un scénario noir pour le groupe NRJ

Selon un communiqué du comité social et économique (CSE) envoyé aux salariés, que Le Monde a pu consulter, deux scénarios leur ont été présentés, selon que l’autre chaîne de la TNT du groupe, Chérie 25, trouve rapidement un repreneur ou non. Comme les deux chaînes mutualisaient leurs charges, NRJ Group avait effectivement annoncé, dès jeudi 27 février, qu’il explorait « différentes options stratégiques pour Chérie 25, notamment une éventuelle cession ».

Dans le cas où la chaîne thématique, dont l’autorisation de diffusion court jusqu’en 2027, ne serait pas vendue prochainement, 12 postes pourraient être supprimés au pôle télé (l’entité économique nommée STL), tandis que cinq seraient sacrifiés à la régie publicitaire (NRJ Global).

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Cinq ans après le Covid-19 : les travailleurs de « deuxième ligne », ou l’amertume des promesses non tenues

C’est d’abord le souvenir d’une peur bleue. « On allait au travail l’estomac noué… On entendait tellement de choses aux infos… Et, au départ, on était sans masque et sans blouse ! », se remémore, cinq ans après le début de la crise liée au Covid-19, Ana Fernandes, 57 ans, aide à domicile en Loir-et-Cher. « On a vraiment travaillé dans l’angoisse… L’angoisse, répète-t-elle à plusieurs reprises. D’attraper le Covid-19 mais aussi de l’amener chez les personnes fragiles dont on s’occupait. Mais il fallait y aller, on avait besoin de nous. » Comme toutes ses collègues intervenant auprès de personnes en perte d’autonomie, elle n’a jamais arrêté de travailler pendant la crise sanitaire, malgré les confinements.

Comme les salariés de la grande distribution. Lucia – les personnes présentées uniquement par leur prénom n’ont pas souhaité donner leur nom de famille –, 30 ans, se souvient de l’intensification du travail dans son supermarché du Val-de-Marne. « Les clients dévalisaient le magasin ! Normalement, on dispose les denrées dans les étals une seule fois le matin, pour toute la journée. Mais il fallait le refaire en début d’après-midi, car il n’y avait plus rien !, se rappelle-t-elle. Tout le monde a fait des heures sup, on a fait le max qu’on pouvait ! » Les premiers jours, sans masque ni Plexiglas pour protéger les caissières : « On avait quand même un peu peur, souligne-t-elle, mais les clients nous remerciaient beaucoup d’être là, ils étaient très reconnaissants ».

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Audi annonce la suppression de 7 500 emplois en Allemagne d’ici à 2029

Un employé du constructeur automobile allemand Audi est photographié sur une ligne de production à Ingolstadt, dans le sud de l’Allemagne, le 14 mars 2018.

Illustrant les difficultés du secteur automobile face à une faible demande et à une concurrence croissante des modèles électriques chinois, le constructeur Audi (groupe Volkswagen) a annoncé un plan de suppression de 7 500 emplois d’ici à 2029 en Allemagne, lundi 17 mars.

Ce plan, qui prévoit de supprimer 13,5 % des effectifs du constructeur en Allemagne, vise à « renforcer à la fois la compétitivité et les perspectives d’avenir d’Audi », a déclaré le PDG de la marque allemande, Gernot Döllner, dans un communiqué. Il évoque « des conditions économiques se durcissant de plus en plus, la pression de la concurrence et les incertitudes politiques [qui] posent d’énormes défis à l’entreprise ».

Audi s’engage à mener une « réduction d’effectifs socialement acceptable », ce qui devrait exclure les départs contraints. En contrepartie, la garantie de l’emploi, qui exclut les licenciements économiques, sera prolongée de quatre ans jusqu’en 2033, annonce le constructeur dans la présentation de cet accord conclu avec le comité d’entreprise. Le but est de rendre la marque aux quatre anneaux plus compétitive en simplifiant son organisation, avec « une réduction de la bureaucratie » et des « structures de gestion », précise le communiqué.

L’industrie européenne en pleines difficultés

Le fabricant de véhicules haut de gamme emploie 87 000 personnes, dont 55 000 sur ses sites allemands. Les deux plus grosses implantations de la marque, à Ingolstadt et Neckarsulm, dans le sud de l’Allemagne, vont bénéficier d’environ 8 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2029 pour soutenir leur transition vers la mobilité électrique, précise encore Audi.

Baisse de la demande, inflation, perte de compétitivité, passage à l’électrique… L’industrie automobile européenne traverse une période particulièrement difficile avec des programmes de réduction de coûts annoncés par plusieurs poids lourds du secteur.

En 2024, Audi a livré plus de 164 000 modèles « tout électrique », soit un recul de 8 % sur un an. Le marché chinois, représentant près de 40 % de ses livraisons globales (650 000 sur 1,67 million), a décliné de 11 %. Audi a fermé fin février son usine de Bruxelles, en Belgique, qui employait quelque 3 000 personnes et fabriquait le SUV électrique haut de gamme Q8 e-tron.

Dans la galaxie Volkswagen, dont fait partie Audi, la marque historique VW va tailler dans ses effectifs et supporter l’essentiel des 35 000 suppressions d’emplois d’ici à 2030 annoncées par le groupe en fin d’année dernière.

Le Monde avec AFP

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Retraites : Bayrou ferme la porte aux 62 ans, suscitant l’indignation des syndicats et de la gauche

Le premier ministre, François Bayrou, à l’Assemblée nationale, le 19 février 2025.

François Bayrou jette le trouble dans la négociation entre partenaires sociaux sur les retraites. A la question de savoir s’il est possible de ramener de 64 à 62 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension, le premier ministre a répondu par la négative, dimanche 16 mars, sur France Inter. Plusieurs syndicats oscillent entre colère et stupéfaction devant de tels propos qui font obstacle à l’une de leurs revendications prioritaires. Le mécontentement des représentants des travailleurs est d’autant plus vif que le chef du gouvernement avait promis que les discussions sur notre système par répartition pouvaient concerner tous les sujets – y compris celui de l’âge légal de départ. Pour Yvan Ricordeau, le numéro deux de la CFDT, M. Bayrou prend le « risque de torpiller » les tractations consacrées à ce dossier, moins de trois semaines après leur commencement.

La déclaration du locataire de Matignon n’est pas le fruit du hasard. Depuis plusieurs jours, des interrogations montent sur la pertinence des échanges entre les syndicats et le patronat, dont l’un des objets est d’étudier l’éventualité d’une remise en cause de la retraite à 64 ans. Des personnalités politiques et des experts pensent qu’un tel scénario doit être écarté car il serait coûteux pour les finances publiques, déjà très dégradées, alors que la France veut investir dans son réarmement.

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L’Insee douche les espoirs du gouvernement sur la croissance française en 2025

Un employé chargé de l’embouteillage de chablis, au Domaine Louis Moreau, à Beine (Yonne), le 17 mars 2025.

Sans grande surprise, la croissance française, qui ne progressait déjà pas à grande allure – l’année 2024 s’est achevée sur une hausse de 1,1 % du produit intérieur brut –, s’embourbe. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui escomptait encore en décembre 2024 une activité en hausse de 0,2 % sur chacun des deux premiers trimestres 2025, a révisé cette prévision à la baisse. La croissance ne dépasserait pas, finalement, 0,1 % au premier trimestre et 0,2 % au deuxième. A la mi-année, l’acquis de croissance – soit la croissance définitivement engrangée, même si l’activité est atone au second semestre 2025 – ne dépassera pas 0,4 %. Le gouvernement, qui a échafaudé le budget sur une hypothèse de croissance de 0,9 % pour l’année, n’a plus qu’à espérer qu’une embellie survienne à partir de l’été, avec une croissance atteignant 0,6 % sur chacun des deux derniers trimestres, pour que son scénario se réalise.

Il n’est guère non plus de surprise dans les causes de cette dégradation conjoncturelle. En vertu de la politique de consolidation budgétaire, visant à réduire le déficit public, le « moteur de la dépense publique s’éteindrait », explique l’Insee, notamment au premier trimestre, dont les dépenses budgétaires sont régies par la « loi spéciale » votée en décembre 2024 faute de budget. L’autre responsable de la dégradation est à trouver outre-Atlantique. En agitant le chiffon rouge des droits de douane, le président des Etats-Unis, Donald Trump, va provoquer un ralentissement des échanges internationaux.

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Bénéficiaires du RSA : une suspension d’allocation de 30 à 100 % prévue en cas de manquement

L’agence de la caisse d’allocations familiales, à Calais, le 15 avril 2015.

Les modalités du nouveau régime de sanction pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) se précisent. La loi pour le plein-emploi de décembre 2023, qui a réformé la prestation, en rendant notamment automatique l’inscription des allocataires à France Travail et en instaurant pour ces derniers une obligation d’au moins quinze heures d’activité par semaine, a créé une nouvelle sanction, appelée « suspension-remobilisation ». Elle permet au conseil départemental ou à France Travail de suspendre le versement du RSA si un allocataire ne respecte pas une partie de ses obligations, avec un versement rétroactif s’il régularise sa situation dans un certain délai.

Un décret relatif à ce nouveau dispositif doit être publié dans les semaines qui viennent pour en fixer le cadre. Le gouvernement espère une mise en application en juin. D’ici là, le ministère a envoyé aux conseils départementaux un document – que Le Monde s’est procuré – présentant un projet de barème pour cette sanction.

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Les journaux du groupe Nice-Matin ne paraîtront pas vendredi à la suite d’une grève

Devant le siège du Groupe Nice-Matin, à Nice, le 20 décembre 2012.

Les différents journaux du groupe Nice-Matin ne paraîtront pas vendredi 21 mars à la suite d’un mouvement de grève, jeudi, au sein de la rédaction. Celle-ci réclame « des renforts immédiats » pour pallier de nombreux départs, a-t-on appris auprès du Syndicat national du journalisme (SNJ) et de la direction.

Les journaux Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin n’étaient déjà pas parus jeudi 13 mars en raison d’un mouvement de grève des services de l’impression. Ils dénonçaient un projet du groupe détenu depuis 2019 par Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde), via sa holding NJJ, de centre d’impression commun avec La Provence à Vitrolles (Bouches-du-Rhône).

Du côté de la rédaction, qui compte environ 160 journalistes et qui avait déjà voté la semaine dernière une motion de défiance contre la direction, il s’agit d’alerter sur une dégradation des conditions de travail au sein de la rédaction à la suite de nombreux départs non remplacés et d’un manque de moyens techniques.

« Le malaise est profond »

A Nice, une cinquantaine de grévistes se sont rassemblés à la mi-journée devant le siège, a constaté une journaliste de l’Agence France-presse (AFP). Après avoir posé derrière une banderole dénonçant « plus de 80 départs depuis Xavier Niel », ils sont montés spontanément exposer leurs doléances dans les bureaux de la direction.

« Il y a eu des témoignages assez forts sur les conditions de travail et sur le niveau d’épuisement de certains », a rapporté Rodolphe Peté, délégué syndical SNJ. « Le malaise est profond, il n’est pas nouveau mais on arrive à un point de rupture ». Le directeur général du groupe, Simon Perrot, a expliqué à l’AFP que Nice-Matin, qui « perd de l’argent » et a enregistré 30 départs − tous volontaires − l’an dernier au sein de la rédaction, était à la recherche d’un équilibre entre les économies nécessaires et le maintien de la qualité.

Pour « répondre à la souffrance », il prévoit d’annoncer la semaine prochaine des renforts immédiats dans les bureaux les plus en difficulté, et d’engager deux mois de concertations pour « mettre à plat sans doute une nouvelle organisation ».

Concernant le centre d’impression, M. Perrot a déclaré que Vitrolles était « une hypothèse » et qu’il n’accepterait pas de compromis sur « un cahier des charges précis ». Outre les pertes d’emplois, les syndicats redoutent en effet qu’un centre d’impression lointain limite les possibilités de bouclage tardif et augmente les retards de livraison.

Le Monde avec AFP

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Journée de grève à « Nice-Matin » : « On bosse de plus en plus, on trinque »

Devant le siège de « Nice-Matin », à Nice, le 20 décembre 2012.

Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin ne sont pas parus, vendredi 21 mars, en raison d’un mouvement de grève. C’est la deuxième fois depuis le début du mois. En cause, les relations de plus en plus tendues entre les salariés, leur direction et leur actionnaire Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde) qui détient à 100 % Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin depuis 2020 par l’intermédiaire de sa holding NJJ et qui est actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde.

« Ça devait être une année d’anniversaire, une année où on célébrait des choses positives. C’est tout le contraire », se désole Rodolphe Peté, délégué syndical du Syndicat national des journalistes. Nice-Matin, qui fête ses 80 ans, a perdu une trentaine de journalistes en deux ans. Les équipes se réduisent à vue d’œil et « la charge ne fait qu’augmenter », déplorent les syndicats.

Avec le manque d’effectifs, les permanences nocturnes pour les faits divers se sont multipliées et les plannings en journée débordent. « A chaque pot de départ, on nous dit : on pense à ceux qui restent. Mais on bosse de plus en plus, on trinque, notre santé et nos vies de famille aussi », dit Lucie (les prénoms ont été modifiés), journaliste du groupe.

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