Les salariés d’Hatier hostiles à leur déménagement

Devant le siège des éditions Hatier, rue d’Assas, dans le 6ᵉ arrondissement, à Paris, en mai 2023.

Premiers sérieux tours de vis budgétaires chez Hachette depuis que Vivendi, le groupe du milliardaire breton Vincent Bolloré, en a pris le contrôle, à la fin de 2023. Les salariés d’Hatier – l’éditeur du fameux manuel d’orthographe Bescherelle – ont fait grève, mardi 21 janvier, pour protester contre le déménagement prévu à la mi-2025 des effectifs de cette filiale à Vanves (Hauts-de-Seine), au siège d’Hachette Livre. La direction de Vivendi compte, en effet, vendre le bel immeuble rue d’Assas, à Paris, dans le 6e arrondissement, qui abrite les éditions Hatier, acteur important de l’édition scolaire et parascolaire. Une assemblée générale était prévue mardi 21 janvier à midi, également en présence des représentants des salariés de la maison mère, Hachette.

Ce déménagement concerne également trois autres filiales du numéro un français de l’édition : Kwyk, un site d’exercices interactifs destiné à l’enseignement secondaire, Rageot, qui détient un catalogue de fictions pour la jeunesse écrites par des auteurs contemporains, ainsi que Didier Jeunesse, un éditeur de livres jeunesse et de CD de musique classique et de comptines du monde. Avec Hatier, ce sont 300 salariés qui sont concernés par ce déménagement dans les locaux d’Hachette Livre, actuellement occupés par 800 salariés.

Il vous reste 66.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Pour les jeunes qui vivent hors d’Ile-de-France, la galère de trouver un emploi à la hauteur de leur diplôme

Jamais elle n’aurait imaginé que la traversée du désert serait si longue. Quand elle valide son master de design, en 2016, dans une école supérieure publique de Montauban, Lucie (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille) connaît un véritable passage à vide. En Occitanie, région où elle vient de finir ses études et dont elle est originaire, les offres d’emploi correspondant à son niveau de qualification sont rares, « pour énormément de demandes ». Dans son domaine, elle constate qu’une seule région concentre la plupart des postes : l’Ile-de-France. Mais, pour cette fille d’un magasinier et d’une aide à domicile, il est inenvisageable de « monter sur Paris ». « Cela aurait demandé trop de sacrifices : j’avais un prêt étudiant de 10 000 euros à rembourser, et mes parents n’auraient pas pu m’aider à assumer le coût de la vie là-bas », confie Lucie.

Après avoir pris un job de vendeuse, faute d’offres dans sa discipline, elle accepte de déménager en Bretagne pour un CDD d’assistante graphiste, payé « pas beaucoup plus que le smic ». Elle enchaîne sur plusieurs contrats courts au salaire guère plus élevé, « malgré un bac + 5 ». Quatre ans après sa sortie d’école, insatisfaite, elle choisit finalement de se lancer à son compte à La Rochelle, dans la création de logos et le conseil pour des collections de prêt-à-porter. « Ça commence à bien marcher, même si ce n’est pas simple tous les jours », raconte aujourd’hui la graphiste de 31 ans, qui ne peut s’empêcher de constater combien l’insertion fut plus facile pour ses camarades ayant déménagé à Paris.

Il vous reste 86.35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

ONG et compagnies aériennes s’affrontent à propos de la future taxe sur les billets d’avion

Les grandes manœuvres ont repris dans le transport aérien. Défenseurs de l’environnement, d’un côté, compagnies aériennes, aéroports et industriels de l’aéronautique, de l’autre, se confrontent de nouveau autour de la taxe sur le transport aérien. A l’instar de l’ONG Réseau Action Climat (RAC), les associations de défense de l’environnement redoutent « un potentiel allégement du taux de la TSBA [taxe de solidarité sur les billets d’avion] dans le futur projet de loi de finances » qui doit être prochainement présenté par le gouvernement Bayrou.

Le premier projet de TSBA, préparé par le précédent gouvernement de Michel Barnier, n’a pas survécu à la motion de censure votée début décembre 2024 par les députés. A l’origine, le gouvernement Barnier, pour combler une partie du déficit, souhaitait récupérer 1 milliard d’euros supplémentaires, dont 850 millions auprès des compagnies aériennes et 150 millions pris dans les caisses des jets privés.

Ambitions revues à la baisse

Le nouveau premier ministre, François Bayrou, serait désormais moins enclin à frapper aussi fort au portefeuille des acteurs du transport aérien. Le RAC craint que le gouvernement revoie ses ambitions à la baisse en reprenant la version du texte votée par le Sénat, lequel avait raboté de 250 millions d’euros le produit de la future TSBA. Cette dernière ne rapporterait plus que 750 millions d’euros, dont 600 millions payés par les compagnies aériennes.

Les sénateurs avaient drastiquement limité les effets de la taxe. Ainsi, la TSBA sur les vols dans l’Union européenne ne dépasserait pas 5,30 euros par passager, contre 9,50 euros dans le projet initial ; aujourd’hui, les compagnies doivent s’acquitter d’une taxe de 2,50 euros par passager. « C’est une décision incompréhensible, s’alarme Alexis Chailloux, responsable pour l’aérien et le ferroviaire au RAC. Nous espérons que le gouvernement arbitrera dans le sens le plus favorable aux finances publiques et en faveur des objectifs de baisse des émissions de gaz à effets de serre. »

Il vous reste 54.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Cinq ans après le Covid-19, les salariés du jeu vidéo luttent pour la défense du télétravail

Il y a presque cinq ans, confrontée aux premiers confinements liés au Covid-19, l’industrie du jeu vidéo adoptait massivement et dans la précipitation le recours au télétravail. Le temps a passé, les années de la pandémie, économiquement fastes pour le secteur, ont pris fin, une période de transition économique incertaine s’est ouverte, et voilà que la plupart des grandes entreprises se décident à faire revenir leurs salariés au bureau. Au grand dam des premiers concernés.

En France, les employés du mastodonte Ubisoft et leurs syndicats se mobilisent depuis quelques mois contre ce qu’ils considèrent comme un retour forcé au présentiel. L’entreprise a en effet annoncé en septembre qu’elle souhaitait revoir à l’échelle mondiale sa gestion du télétravail et obliger ses effectifs français à regagner physiquement ses différentes antennes de l’Hexagone au moins trois jours par semaine (contre deux pour environ 80 % de ses salariés français, depuis 2021). Plusieurs grèves ont eu lieu depuis, et des négociations sont toujours en cours sur une question qui cristallise chez le géant français du jeu vidéo bien d’autres tensions.

Ce rétropédalage sur le travail à distance n’est pas circonscrit à Ubisoft, loin de là : chez Spiders, autre acteur français, sont régulièrement dénoncées des menaces sur le télétravail ; à l’étranger, le studio Rockstar Games, à qui l’on doit la franchise Grand Theft Auto, a annoncé en février 2024 sa volonté d’imposer cinq jours de présence obligatoires par semaine à sa main-d’œuvre ; un an, voire deux ans plus tôt, ce sont des colosses du secteur comme Blizzard Entertainment et Riot Games qui adoptaient des politiques similaires.

Des « licenciements maquillés » selon des salariés

Pourquoi le secteur du jeu vidéo, comme celui de la technologie, fait-il aujourd’hui marche arrière sur le télétravail ? Certains patrons invoquent des préoccupations en matière de productivité ou de culture d’entreprise. Contactée, la direction d’Ubisoft, quant à elle, met en avant « les avantages uniques d’être ensemble sur site, notamment la cohésion, l’efficacité de la collaboration, l’intégration et la formation des employés ». Des arguments qui peinent à convaincre une grande partie de ses salariés habitués au télétravail, et dont certains vivent désormais loin des bureaux de leur employeur, voire n’y ont jamais mis les pieds.

Il vous reste 52.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Les Galeries Lafayette se retirent de Marseille, 145 salariés concernés

Les Galeries Lafayette à Marseille, c’est bientôt fini. Le groupe propriétaire des grands magasins a annoncé, mardi 21 janvier, aux instances représentatives du personnel qu’il comptait fermer les deux magasins qu’il possède dans la cité phocéenne d’ici à la fin de l’année.

Des cas très « spécifiques », assure la direction du groupe, qui ne révèlent en rien des difficultés sur l’ensemble du réseau des 19 grands magasins dont le groupe Galeries Lafayette est encore propriétaire. Au contraire, « le chiffre d’affaires du réseau a progressé de 4 % en 2024, après une hausse de 4 % [en 2023] », précise la direction, généralement peu loquace sur ses données économiques.

Dans le centre commercial Bourse, à Marseille, les Galeries Lafayette avaient hérité du magasin lors du rachat des Nouvelles Galeries, en 1991, mais, depuis, « le quartier a beaucoup évolué », explique-t-on en interne. De nombreux magasins de discount se sont installés, faisant venir une population en quête de prix bas, loin d’être celle qui fréquente habituellement les Galeries Lafayette.

A l’inverse, la clientèle plus bourgeoise du centre commercial du Prado, géré par Klépierre, où les Galeries se sont installées à l’ouverture, en 2018, correspondait mieux à une offre tournée vers les produits premium. Mais le centre commercial, qui espérait 7 millions de visiteurs annuels, n’a jamais pris son envol, confronté notamment à la concurrence des Terrasses du port, arrivées en 2014 et accueillant chaque année 9 millions de personnes. « La vacance commerciale trop longue du centre, combinée à la difficulté d’exploitation du magasin à proximité directe du Stade-Vélodrome », selon le groupe, a eu raison de l’activité économique des Galeries Lafayette Prado. Le bail commercial arrivant à échéance, le groupe a décidé de ne pas le prolonger.

Accompagnement des 145 salariés

Les deux magasins de Marseille affichaient depuis plusieurs années des pertes récurrentes, à hauteur de 10 millions d’euros par an, malgré des investissements importants. « Cette situation n’est aujourd’hui plus tenable pour ne pas déséquilibrer les performances du reste du réseau français Galeries Lafayette, qui s’inscrit, lui, dans une dynamique d’activité positive et porteuse, et dans lequel l’entreprise doit continuer à investir », a déclaré le groupe dans un communiqué. Il assure avoir cherché un nouvel emplacement à Marseille sans y être parvenu.

Il vous reste 10.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« Sidérés », les quartiers populaires perdent leurs derniers emplois aidés

Juliette Méadel, ministre déléguée à la ville, à Paris, le 14 janvier 2025.

C’est le coup de massue « de trop », alertent les acteurs de terrain, celui qui risque de mettre à terre nombre d’associations des quartiers populaires. L’État s’apprête à mettre un point quasi final aux emplois aidés, ces contrats de travail bénéficiant de subventions des pouvoirs publics. C’est ce qu’indique une circulaire adressée aux préfets, datée du 7 novembre 2024 mais passée un peu inaperçue jusqu’à présent : « Les contrats arrivant à échéance des six ans ne pourront pas faire l’objet d’un renouvellement ». « En clair, cela signifie que le poste est perdu », résume Catherine Arenou, maire (divers droite) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines).

Près de 5 000 postes « d’adulte-relais » sont ainsi voués à disparaître progressivement. Ces emplois facilitent non seulement le retour au travail d’habitants éloignés de la vie professionnelle, mais permettent également à certaines structures associatives d’embaucher, et ainsi de fonctionner malgré des moyens réduits.

« Ils [les pouvoirs publics] ne réalisent pas ce qu’ils font… Sont-ils au courant de l’impact que ça a pour nous ? Connaissent-ils l’aide que ça nous apporte ? Se rendent-ils compte qu’on ne peut pas tenir sans ces postes ? », s’inquiète Rombo Togbahoun, fondateur et président du club UGBD Grigny Boxe, présent dans les quartiers de la Grande Borne et à Grigny 2 (Essonne), qui compte entre 120 et 150 adhérents, âgés de 6 à plus de 50 ans.

Il vous reste 82.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L’intelligence artificielle met les acteurs de doublage en péril imminent

Même les héroïnes des romans le constatent : le doublage des voix dans les films ou les séries s’avère un métier condamné. Dans Jour de ressac, de Maylis de Kerangal (Gallimard, 2024), l’héroïne, résignée, annonce à sa famille qu’elle « [va] devoir changer de métier ». « Je vous conseille de vendre rapidement votre voix à une IA [intelligence artificielle] qui pourrait de ce fait en générer d’autres, plus complexes, plus intéressantes », vient de lui asséner son employeur à Londres. Une fiction guère éloignée de la réalité. Car, avec l’avènement de l’IA, les voix se dupliqueront à l’infini et s’affranchiront des corps. Les comédiens de doublage, les vrais, en ont bien conscience.

Pour eux, la menace vient d’abord des Etats-Unis, où les acteurs et les scénaristes ont conclu un accord avec les studios américains pour mettre fin à la dernière grève massive à Hollywood, à l’automne 2023. Si les premiers ont obtenu gain de cause pour des hausses de salaires et des contreparties financières en cas d’utilisation de leur image ou de leurs œuvres par une IA générative, rien n’a été conclu dans le domaine de la voix, resté un angle mort. Aucune compensation financière n’a été prévue si celle-ci est doublée par un robot. Les studios ont eu beau jeu d’expliquer aux acteurs que s’ils n’avaient, jusqu’à présent, jamais touché un seul centime grâce au doublage, ils bénéficieraient, en revanche, d’une plus large notoriété internationale s’ils étaient doublés par leur propre voix dans des langues du monde entier.

Par effet domino, cet accord frappe de plein fouet les comédiens français de doublage, qui, eux, traduisent à 90 % de l’anglais en français. Pour Stephan Kalb, comédien, producteur audiovisuel et membre fondateur de l’association Les Voix, « la technologie n’est pas encore au point, mais c’est une question de mois, ça marchera forcément dans un an ». A ses yeux, il en va aussi d’un problème culturel : celui du soft power français. « Il faut savoir si à l’avenir on veut des robots ou des humains » pour perpétuer convenablement la langue, poursuit-il. Ne pas l’altérer, ne pas inculquer un français approximatif aux enfants.

Il vous reste 80.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

La Fonderie de Bretagne demande son placement en redressement judiciaire, 350 emplois menacés

Des membres de la CGT lors d’une manifestation contre la vente de la Fonderie de Bretagne par Renault, en mars 2021, à Caudan.

Alors que 200 salariés étaient réunis devant le tribunal de commerce de Rennes (venus du Morbihan dans quatre cars affrétés par la CGT), la Fonderie de Bretagne (FDB), ancienne filiale du constructeur automobile Renault, y a demandé, mercredi 22 janvier, son placement en redressement judiciaire, avec 350 emplois en jeu. La FDB avait été placée le 15 janvier en cessation de paiements.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La Fonderie de Bretagne est menacée de fermeture

Lors de l’audience de mercredi, qui a duré environ deux heures, sa direction a demandé le placement en redressement judiciaire avec recherche de repreneur, a annoncé son directeur général, Jérôme Dupont. « On se bat maintenant pour sauvegarder l’entreprise dans ce nouveau contexte », a-t-il déclaré à des journalistes. « La position de Renault dans le dossier reste centrale », a estimé M. Dupont. La décision du tribunal est attendue jeudi.

La FDB avait été vendue en 2022 au fonds d’investissement allemand Callista Private Equity. Mais le groupe automobile est resté le principal client de la fonderie, représentant 95 % de son chiffre d’affaires en 2024. « On est venus il y a deux ans quand Callista a été choisi » pour reprendre FDB, « on ne veut pas que l’histoire se répète et que le tribunal valide n’importe quel plan » de reprise, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Maël Le Goff, délégué CGT de l’entreprise.

La moyenne d’âge des salariés est de 48 ans, avec des métiers très spécialisés. « Ça va être difficile de se retourner », s’est encore inquiété Maël Le Goff, placé en activité partielle comme l’ensemble de ses collègues. « Depuis lundi, on est à la maison », a raconté Patrick, 58 ans et treize années à la FDB. « A priori, il y a de l’argent pour payer les salaires jusqu’en avril », espérait-il. « On n’a pas grand espoir, ça va être très compliqué », a estimé pour sa part Catherine Le Ferrand, 60 ans, salariée depuis 2001 au restaurant de la FDB.

L’entreprise, qui produit des pièces en fonte pour les suspensions et les pots d’échappement, avait entamé en juillet des négociations avec un autre fonds d’investissement allemand, Private Assets, pour sa reprise. Ce dernier, propriétaire d’un groupe de fonderies présent en Allemagne et en Espagne, Procast Guss, s’était engagé à apporter 11 000 tonnes de pièces à produire dans le plan de charge, selon la direction de la FDB, qui assure que Renault a refusé en décembre de s’engager sur des commandes futures, faisant capoter l’accord de reprise par Private Assets.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Dans l’Isère, l’effet « domino » de la chimie se concrétise avec les licenciements d’Arkema

Le site chimique d’Arkema, à Jarrie (Isère), le 10 novembre 2022.

« Nous sommes les premiers sur la liste, les autres suivront derrière. » La prophétie prononcée par Alexandre Fiat, secrétaire CGT d’Arkema Jarrie (Isère), est glaçante. Mais les mauvaises nouvelles qui s’accumulent ces derniers mois dans le secteur de la chimie laissent craindre sa réalisation.

Mardi 21 janvier, le chimiste français Arkema, dont les salariés, en grève depuis début décembre, ont durci leur mouvement depuis le 13 janvier, a annoncé la suppression de 154 emplois sur les 344 que compte son site de Jarrie, dans l’Isère, avec la fermeture des ateliers correspondants. Le site est une référence en Europe pour la production de chlorates et d’eau oxygénée ainsi que d’autres dérivés comme le chlore et la soude.

Arkema explique pâtir des difficultés de son voisin du Pont-de-Claix (Isère), Vencorex, qui traite et fournit le précieux sel, sa matière première. Vencorex, en redressement judiciaire depuis septembre, ne fait, pour l’instant, l’objet que d’une seule offre de reprise, pour une cinquantaine de salariés sur les 450 du site isérois. Mais aucune offre n’a été faite pour l’activité d’acheminement et de traitement du sel, pièce maîtresse de l’équilibre économique des plateformes chimiques de Jarrie et du Pont-de-Claix.

Il vous reste 73.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Licencié pour avoir boycotté l’avion, un chercheur obtient une indemnité en justice

Le chercheur italien Gianluca Grimalda, à la frontière entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l’Indonésie, le 3 novembre 2023.

Il est connu comme le premier employé licencié pour avoir boycotté l’avion. Gianluca Grimalda, un chercheur italien en psychologie sociale, avait refusé de prendre un vol pour rentrer d’une mission scientifique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. A la place, il avait parcouru 28 000 kilomètres en train, cargo, ferry et voiture, un périple de soixante-douze jours à travers 16 pays, pour rejoindre la ville allemande de Kiel (Schleswig-Holstein), où il travaillait. Cette décision lui a coûté son poste à l’Institut pour l’économie mondiale (IfW).

Congédié en octobre 2023, le scientifique de 53 ans a engagé un recours en justice pour licenciement abusif. Après avoir perdu en première instance, il vient d’obtenir une « demi-victoire », se félicite-t-il. Le 10 janvier, Gianluca Grimalda et son ancien employeur ont accepté l’accord proposé par le tribunal du travail de Kiel : l’institut dédommagera le chercheur, mais sans le réembaucher, en raison d’une « incompatibilité des convictions idéologiques des parties ». Le montant exact de l’indemnité de départ n’a pas été divulgué, accord de confidentialité oblige, mais Gianluca Grimalda a annoncé d’ores et déjà qu’il en verserait une partie – 75 000 euros – à des associations écologistes.

Il vous reste 75.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.