Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lors d’un meeting de campagne, à Azat-le-Ris (Haute-Vienne), le 28 janvier 2025. STEPHANE LEFÈVRE / PHOTOPQR/POPULAIRE DU CENTRE/MAXPPP
Arnaud Rousseau se déplace désormais sous protection des forces de l’ordre. Pas une semaine ne passe, dit-il, sans qu’il reçoive des menaces de mort ciblées. Le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), syndicat historique, élu en 2023, concentre les critiques, les insultes et les violences verbales dans une campagne pour les chambres d’agriculture que tous les acteurs, de tous bords, s’accordent à décrire comme plus rude que jamais, plus tendue, plus violente. Plus incertaine aussi.
Quelque 2,2 millions d’agriculteurs, dont près de 400 000 chefs d’exploitation, 800 000 salariés et 807 000 retraités, sont appelés à désigner leurs représentants d’ici le 31 janvier. Et ainsi dessiner les rapports de force entre les trois principaux blocs : l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs (55 %), la Coordination rurale (21 %) et la Confédération paysanne (20 %). Avec un constat partagé : longtemps protégé par son histoire syndicale, le monde agricole n’échappe ni à la fragmentation ni à la radicalisation des opinions.
Pour son dernier meeting de campagne, mardi 28 janvier, à Azat-le-Ris (Haute-Vienne), puis à Liniers (Vienne), le patron de la FNSEA a été accueilli par une banderole de ses adversaires de la Coordination rurale, qui tiennent les chambres d’agriculture dans ces deux départements, avec un slogan simple : « Rousseau dégage ».
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Sur la chaîne de production de l’usine Stellantis de Sochaux (Doubs), le 3 octobre 2024. FREDERICK FLORIN/AFP
Stellantis lance 210 recrutements en CDI dans ses usines françaises. Le groupe veut maintenir et renforcer ses compétences dans les usines qui fabriquent des composants et intégrer certains intérimaires dans ses usines d’assemblage. Deux cent dix postes sur 40 000 salariés en France, ce serait un début : « Le groupe veut recruter progressivement, avec régularité. Il y aura d’autres annonces », indique un porte-parole de l’ex-PSA-Fiat-Chrysler. Chez Stellantis, contrairement à un intérimaire, « en 2024, un ouvrier a eu un 14e et un 15e mois de salaire avec l’intéressement et la participation ». C’est l’esquisse d’un changement de pied, qui fait suite au départ de Carlos Tavares.
Chargé du marché européen, Jean-Philippe Imparato résume la nouvelle approche du groupe en deux mots : « se reconnecter ». Stellantis veut améliorer ses relations avec les pouvoirs publics, les concessionnaires, les salariés et les fournisseurs.
Bureau de recherche et développement en Belgique
Le groupe a également annoncé, mercredi 29 janvier, reprendre l’intégralité des parts de la coentreprise créée en 2018 avec l’équipementier belge Punch, pour la fabrication de boîtes de vitesses pour les moteurs hybrides légers. Stellantis détenait déjà 85 % des parts. Ces boîtes de vitesses équipent aussi les modèles hybrides rechargeables. Elles sont fabriquées à Metz et à Mirafiori, près de Turin, en Italie. Le site de Metz compte 900 personnes. Stellantis reprend aussi un bureau de recherche et développement en Belgique.
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« Avec le métier qu’on fait, on ne devrait pas avoir à râler », soupirent en chœur des ouvriers du bâtiment devant leur entreprise Demathieu Bard Ile-de-France, à Chevilly-Larue (Val-de-Marne). En ce glacial lundi 20 janvier, ils sont entrés en grève pour protester contre la faiblesse des augmentations proposées par leur direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), + 1 % selon leurs délégués syndicaux.
Interrogée, l’entreprise a refusé de communiquer des chiffres, tout en disant veiller « à mettre en œuvre une politique salariale équitable ». « C’est un métier pénible : dans la pluie, dans le froid, on est dehors pour bosser, même quand, comme aujourd’hui, il fait 0 degré,fait valoir l’un d’eux, âgé de 40 ans. Et c’est dangereux,ajoute-t-il, en montrant sa main. Ce doigt-là, je me le suis coupé, on me l’a recollé ! Et, malgré tout, il faut encore cesser le travail pour essayer de ne pas perdre d’argent avec l’inflation ? » Elle a atteint, en décembre 2024, 1,3 % sur un an, selon l’Insee, qui prévoit 1 % en juin 2025.
L’une des usines de l’aciériste HKM, à Duisburg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), le 13 août 2024. INA FASSBENDER / AFP
Le décalage est vertigineux. En 2024, l’économie américaine a crû de 2,8 %, un chiffre plus de trois fois supérieur à celui enregistré en zone euro (0,7 %) et dans l’Union européenne (0,8 %), selon les données officielles publiées des deux côtés de l’Atlantique, jeudi 30 janvier. Un fossé confirmant le décrochage du Vieux Continent observé depuis plusieurs années, et décrit avec vigueur par Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, dans un rapport rendu en septembre 2024.
Aux Etats-Unis, la plupart des indicateurs sont au vert. En 2024, le taux de chômage reste très bas, à 4,1 %, contre 6,3 % en zone euro. L’inflation y était encore à 2,9 % en décembre 2024, chiffre jugé encore trop éloigné de l’objectif des 2 % de la Réserve fédérale (Fed). C’est notamment pour cela que son président, Jerome Powell, a décidé de laisser ses taux inchangés, à 4,2 % mercredi, après les avoir baissés d’un point fin 2024. Il n’empêche : la Fed et les Etats-Unis ont réussi à faire ce que la plupart des observateurs jugeaient quasi impossible : juguler l’inflation, qui s’était envolée jusqu’à 9,1 % en juin 2022, sans faire remonter excessivement le chômage, ni passer par la case récession. Les économistes appellent cela un atterrissage en douceur, prouesse déjà réalisée seulement au milieu des années 1990.
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Des travailleurs agricoles dans un champ d’oliviers à Ronda, en Espagne, le 28 novembre 2015. JORGE GUERRERO/AFP
La frénésie a gagné tout le pays, de Saint-Louis (nord) à Kaolack (centre est), et jusqu’à Ziguinchor, en Casamance. Deux jours durant, lundi 27 et mardi 28 janvier, les bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi ont été pris d’assaut, dès leur ouverture au petit matin, par des milliers de Sénégalais brandissant leurs CV, en quête d’un emploi en Europe.
Ces bureaux, rattachés aux quatorze agences régionales de développement, ont été chargés par l’Etat de réceptionner les candidatures dans le cadre du programme de migration circulaire renouvelé entre le Sénégal et l’Espagne. L’accord prévoit que pour 2025, 350 emplois de travailleurs agricoles en Espagne soient ouverts aux Sénégalais. Ils n’étaient que 100 en 2024.
La mesure a toutefois été victime de son succès. Pour la seule journée de lundi, 10 000 candidatures ont été déposées sur l’ensemble du territoire, selon le secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur chargé du dossier. Elles étaient 5 000 pour la seule ville de Dakar. Submergé, le même secrétariat a indiqué, mardi après-midi, dans un communiqué que, « pour des raisons de sécurité », les dépôts de dossiers « se poursuivront désormais à travers une plateforme numérique dédiée ».
« Grand désespoir de la jeunesse »
« Cet engouement traduit le grand désespoir de la jeunesse sénégalaise, minée par un chômage endémique », observe Abdoulaye Ngom, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Assane-Seck de Ziguinchor. D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le chômage atteint 20,3 % au troisième trimestre 2024, en hausse de 0,8 point par rapport à l’année précédente. Et le nouvel exécutif, installé en mars 2024, n’a pour l’instant pas instauré de mesure concrète pour endiguer le chômage, en dépit de ses promesses de « transformation systémique du pays ».
Le programme de migration circulaire conclu avec l’Espagne en 2021, et renouvelé en août 2024 lors de la venue du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à Dakar, n’a rien d’inédit. Des accords similaires ont été signés avec l’Arabie saoudite, le Koweït ainsi que la France, sous les présidences d’Abdoulaye Wade (2000-2012) puis de Macky Sall (2012-2024). Face aux nombreux morts en mer et à l’afflux de migrants sur l’archipel espagnol des Canaries – près de 47 000 personnes y ont débarqué depuis les côtes ouest-africaines en 2024 –, cet accord vise à « garantir des mouvements migratoires sûrs, ordonnés et réguliers », selon le ministère espagnol du travail.
Pour cela, encore faudrait-il que le programme cible les candidats à l’émigration clandestine. Ces 350 contrats de travailleurs agricoles en Espagne sont officiellement destinés aux citoyens sénégalais âgés de 25 à 55 ans, sans considération de diplôme ni de niveau d’étude. Il s’agit de contrats à durée déterminée de trois mois, renouvelables, pour des missions de cueillette et de conditionnement de fruits.
« Gages de retour »
« Depuis les premiers accords de migration circulaire en 2006, il n’y a jamais eu de transparence dans la méthode de sélection des travailleurs », dénonce Moustapha Fall, président de l’Association nationale des partenaires migrants, qui a son siège à Mbour, ville de départ de nombreuses pirogues. Selon lui, beaucoup de ces postes auraient été par le passé « accaparés par des militants politiques », sans préciser qui et à quelle fin.
Le secrétariat des Sénégalais de l’étranger promet que la gestion des demandes sera désormais moins opaque. « C’est d’ailleurs parce que nous avons été transparents sur l’appel à candidature qu’il y a eu un tel engouement », assure le secrétaire d’Etat Amadou Chérif Diouf. Reste que, selon le chercheur Abdoulaye Ngom, l’ambition du programme d’endiguer l’émigration clandestine est « une utopie », au regard du ratio entre les milliers de candidats au départ et le nombre « dérisoire » de postes ouverts en Espagne.
Selon le secrétariat des Sénégalais de l’extérieur, d’autres initiatives du même ordre seraient à l’étude avec la Belgique et le Japon, avec des cohortes plus importantes. « Mais pour cela, nous devons donner des gages de retour des candidats retenus, sinon on ne peut pas parler de migration circulaire », ajoute le secrétaire d’Etat, qui espère atteindre le niveau du Maroc, qui envoie chaque année près de 10 000 travailleurs agricoles en Espagne. En 2024, le taux de retour officiel des Sénégalais issus du programme était de 65 % ; en 2019, il était de 40 %.
En visite au Qatar, le 21 janvier, le ministre du travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, Abass Fall, a en outre annoncé avoir obtenu un millier de perspectives d’emploi pour des Sénégalais dans ce pays, dans les secteurs des technologies, des sciences, de la médecine et de la logistique. L’accord date en réalité de 2014, mais il n’avait jamais été mis en œuvre. Dans l’opposition et la société civile, de nombreuses voix se sont élevées, interrogeant le bien-fondé pour le Sénégal de laisser partir des scientifiques, des médecins et des ingénieurs, alors que le pays en manque cruellement.
Un cas de suicide pèse depuis plusieurs semaines sur le climat social d’une filiale de la Banque de France, neuf mois après la présentation au comité économique et social central du groupe d’un rapport d’expertise mettant en cause l’impact social de la restructuration de ses activités après un suicide et une tentative de suicide parmi les salariés.
Le regain de tension touche le site de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), qui fournit l’imprimerie historique du groupe à Chamalières et une trentaine de clients étrangers en papiers sécurisés pour l’impression de billets et de documents sécurisés. Ce site est exploité par la société EuropaFi, issue d’une filialisation de l’activité de papeterie industrielle en 2016.
Un agent de maîtrise du service de maintenance électrique de Vic-le-Comte a mis fin à ses jours en novembre 2024. S’il n’a laissé aucun écrit permettant d’établir un lien entre son suicide et ses conditions de travail, la CGT, majoritaire sur le site, souligne qu’il avait mis en cause à plusieurs reprises ces dernières années les difficultés rencontrées dans son travail en évoquant la « mauvaise ambiance au service » ou encore « l’impression de faire trois métiers ». Il avait déposé une demande de changement de poste, avant d’y renoncer.
De son côté, la CGT déclare avoir alerté la direction sur la situation qu’elle jugeait « inquiétante » du service de maintenance en évoquant un « mal-être » et des tensions « palpables au quotidien ».
Un expert extérieur
Après le suicide de ce salarié, le CSE a désigné le 19 décembre 2024 le cabinet spécialisé Technologia pour mener une expertise concernant « l’ensemble du périmètre d’EuropaFi » sur « l’augmentation des risques psychosociaux (RPS) », des « problèmes au service maintenance » et un « manque criant d’actions sur la prévention des RPS ».
Mais la direction de l’entreprise, qui était prête à l’ouverture d’une enquête interne paritaire, conteste à la fois le bien-fondé de l’expertise et les conditions dans lesquelles elle a été décidée par le CSE. Lors de l’audience du 28 janvier au tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand, elle a réfuté les arguments avancés par le CSE pour caractériser l’existence d’un « risque grave, identifié et actuel », qui justifie, selon le code du travail, le recours à un expert extérieur à l’entreprise. Elle a reçu des manifestations de soutien des parents du défunt.
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Devant un bâtiment de l’Usaid fermé aux employés, à Washington, le 3 février 2025. KENT NISHIMURA / REUTERS
L’ensemble du personnel de l’Agence américaine pour le développement international (ou Usaid, pour United States Agency for International Development, en anglais), sera placé en congé administratif à compter de vendredi, y compris à l’étranger, selon un document de l’organisation diffusé mardi 4 février sur son site Internet.
Dans une décision extraordinaire, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, chargé par le président Donald Trump de faire le ménage au sein du gouvernement fédéral, a déclaré, lundi, que l’agence, qui gère des milliards de dollars d’aide à travers le monde, allait « fermer ». Dans la foulée, l’Usaid a été placée sous la tutelle du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, qui a déclaré que les Etats-Unis ne faisaient pas « la charité ».
De fait, des dizaines de hauts responsables de l’Usaid ont déjà été mis en congé et le siège de l’agence à Washington n’est plus accessible. « Vendredi 7 février 2025, à 23 h 59 (heure de la côte est des Etats-Unis), tous les employés directement employés par l’Usaid seront mis en congé administratif dans le monde entier », à l’exception du personnel jugé indispensable, annonce une note diffusée par l’agence sur son site où n’apparaît, par ailleurs, aucune autre information.
Les employés ont trente jours pour revenir aux Etats-Unis
La décision a suscité choc et émoi au sein de l’agence indépendante créée par une loi du Congrès américain en 1961, et qui gère un budget de plus de 40 milliards de dollars (38,5 milliards d’euros) destiné à l’assistance humanitaire et à l’aide au développement à travers le monde. Les employés travaillant à l’étranger et leurs familles ont trente jours pour revenir aux Etats-Unis, selon la note.
L’Usaid emploie quelque 10 000 personnes, dont les deux tiers sont en poste à l’étranger, selon le Congressional Research Service, un organe dépendant du Congrès américain.
Le séisme provoqué à l’Usaid découle du gel de l’aide américaine décidé par Donald Trump – à l’exception de certaines dérogations, dont l’aide humanitaire jugée vitale –, le temps d’un réexamen pendant quatre-vingt-dix jours destiné à juger de la conformité de ces financements avec les objectifs de politique étrangère.
Le co-lauréat du prix Nobel de chimie 2024, le chimiste et informaticien américain John Jumper, donne sa conférence à l’université de Stockholm, le 8 décembre 2024. PONTUS LUNDAHL / AFP
Chaque mois ou presque des progrès sont annoncés, sous forme d’outils ou de méthodes, qui améliorent le quotidien des scientifiques, voire accélèrent le progrès des connaissances. Citons, pêle-mêle, les outils de prédictions météorologiques des sociétés Google ou Nvidia rivalisant désormais avec les méthodes traditionnelles. Ou les logiciels AlphaGeometry et AlphaProof de DeepMind, racheté par Google en 2014, qui résolvent des problèmes mathématiques complexes.
En physique des particules ou en détection d’ondes gravitationnelles, des modèles aident à trier dans les flots importants de données pour identifier des événements rares et intéressants. En astronomie, des programmes sont mis au point pour piloter les futurs télescopes. En physique quantique, des méthodes à bases de réseaux de neurones, mises au point à partir de 2016, promettent de résoudre le problème difficile de l’interaction entre de multiples particules, qui permettraient de prévoir les propriétés de matériaux, sans les fabriquer. Et peut-être de battre les ordinateurs quantiques dans cette course.
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« Ce projet est incompréhensible, c’est une catastrophe dans l’image de la simplicité de l’autoentreprise » : c’est en ces termes que Grégoire Leclercq, président de la Fédération nationale des autoentrepreneurs, désigne une mesure passée sous les radars. Alors que la majorité avait rejeté, à l’automne 2024, un amendement qui cherchait à limiter le régime de franchise de TVA pour les petites entreprises, elle l’a finalement inscrite dans son projet de budget. En jeu, 400 millions d’euros de recettes pour l’Etat.
Le nouveau seuil unique d’exemption de la TVA s’établira à 25 000 euros, contre 37 500 euros aujourd’hui pour les prestations de service, et 85 000 euros pour le commerce de biens. En cas de dépassement de ce seuil, un entrepreneur est redevable de la TVA sur l’ensemble de son chiffre d’affaires sur l’année en cours, puis pendant les deux années qui suivent.
Alors que la majorité des microentrepreneurs se trouvaient en dessous – en 2022, 89 % d’entre eux déclaraient un chiffre d’affaires inférieur à 34 400 euros, le seuil pour être considéré comme tel –, la nouvelle mesure conduirait environ 250 000 personnes supplémentaires à collecter la taxe. « L’Urssaf m’a dit que 242 000 autoentrepreneurs ont dépassé 25 000 euros fin 2023, mais si l’on compte d’autres statuts concernés comme les entreprises individuelles, on monte facilement à 300 000, 350 000 personnes », estimeGrégoire Leclercq.
La mesure impacte en particulier les professions n’ayant pas ou peu de charges, et qui ne peuvent ainsi répercuter la TVA sur leurs propres achats. Pour maintenir leurs prix, elles devront retrancher jusqu’à 20 % de leurs revenus. « Dans la coiffure, la beauté, le massage, cette mesure fait porter une charge immense sur des gens qui gagnent 2 000 euros par mois », s’indigne Pierre André, dirigeant de la plateforme Wecasa. Il a fait le calcul : avant la réforme, un autoentrepreneur déclarant 30 000 euros de chiffre d’affaires obtenait un revenu net mensuel de 1 885 euros. Après la réforme, il chuterait à 1 558 euros.
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