2 000 postes de fonctionnaire supprimés au ministère de l’action et des comptes publics en 2019

Le secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique, Olivier Dussopt, a annoncé mercredi 12 septembre qu’environ 2 000 postes seraient supprimés en 2019 au ministère de l’action et des comptes publics en 2019.

L’objectif d’une réduction de 120 000 postes dans l’ensemble des trois composantes de la fonction publique au cours du quinquennat, fixé par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, a été rappelé par le secrétaire d’Etat.

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Le premier ministre, Edouard Philippe, avait déjà précisé en août que 4 500 postes seraient supprimés dans la fonction publique d’Etat en 2019, et plus de 10 000 en 2020.

Négociation sur l’égalité entre femmes et hommes

Le secrétaire d’Etat a par ailleurs annoncé vouloir conclure la négociation sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, qui s’est ouverte lundi, « d’ici au 15 novembre ».

Il a évoqué des « mesures contraignantes », notamment pour permettre de réduire l’écart de rémunération entre hommes et femmes parmi les agents, qui était de 13,1 % en 2015.

L’accord visera aussi à « neutraliser les effets » de la « maternité et la parentalité sur le déroulement d’une carrière » et devra « élargir la liste des emplois assujettis à l’obligation de nomination équilibrée », imposant un taux minimal de personnes de chaque sexe, a-t-il dit.

Changer la fiscalité et la protection sociale pour encourager la mobilité internationale

Missionnée en janvier par le premier ministre, la députée LRM Anne Genetet a remis mardi 11 septembre un rapport sur la mobilité internationale pour encourager la mobilité des Français à l’étranger. Il a été rédigé sur la base d’une enquête menée auprès de 970 000 personnes (36 328 répondants) au printemps 2018. « La communauté des Français à l’étranger se transforme, avec un nombre de départs et de retours en hausse annuelle de 2,5 % à 3,5 %, et des profils de plus en plus variés », dit Mme Genetet.

Son importance est toujours l’objet de débat, puisque ne sont comptabilisés officiellement que ceux qui s’inscrivent volontairement au registre des Français à l’étranger. Entre les études de l’Insee, les données des organismes de protection sociale et celles du Quai d’Orsay, les estimations atteignent 3 millions de Français à l’étranger.

Le rapport présente pas moins de 215 recommandations qui portent sur la fiscalité, la protection sociale, l’accès aux services publics et le retour en France. Un précédent rapport Conway-Mouret, publié en 2015, sur les conditions de retour en France, avait permis quelques avancées sur ce point, dont la création d’une plate-forme numérique (https://retourenfrance.fr/). Un bilan salué par Mme Genetet lors de la présentation de son rapport à la presse le 12 septembre : « J’ai eu de très bons échos de la part des usagers. Mais faciliter la mobilité des Français à l’étranger est un travail de longue haleine. Il faut agir sur plusieurs leviers pour rendre la mobilité plus fluide. »

Fiscalité

Dans ce catalogue de 215 recommandations, celles concernant la fiscalité (49 recommandations) pourraient être les premières à se concrétiser. La députée a l’intention de les introduire rapidement sous forme d’amendement dans le cadre du projet de loi de finances. Elle propose entre autres :

– L’application d’un barème progressif sur les seuls revenus de…

« Les manageurs évoluent en France dans une bulle d’isolement »

Tribune. L’injonction permanente à l’innovation, à la transformation accélérée, cannibalise le quotidien des manageurs du privé comme du public. Elle dépasse largement l’exigence de réussite à tout prix et l’impératif de croissance. Alors que les influenceurs des réseaux sociaux font désormais office de modèles hégémoniques, que l’embauche de millennials aux codes bien particuliers donne des sueurs froides aux recruteurs, et que la tyrannie du « smart » s’impose dans tous les secteurs, les feuilles de route des manageurs sont marquées, sur toute la largeur, d’un tampon rouge : faire différent.

les démarches de type « nudge » peuvent constituer de véritables aides à la décision dès lors qu’elles s’inscrivent dans un projet de transformation partagé

Mais cette injonction est doublement paradoxale dans la France de 2018. Tout d’abord, parce que les sciences humaines et sociales ont, à l’exception notable de l’économie, énormément de mal à diffuser leurs résultats de recherche vers le monde de l’entreprise et vers celui des politiques publiques. Ces recherches sont pourtant riches en sources d’innovation, notamment en matière de gestion des ressources humaines, et permettent à ceux qui se donnent les moyens de s’en saisir de progresser sur des sujets aussi divers que l’inclusion des personnes en situation de handicap ou la motivation des salariés.

Pour ne prendre qu’un exemple, les démarches de type « nudge » (suggestions indirectes), fondées sur la recherche en psychologie et en économie comportementale et théorisées par l’économiste Richard Thaler (Prix Nobel 2017) et le juriste Cass Sunstein en 2008, peuvent constituer de véritables aides à la décision dès lors qu’elles s’inscrivent dans un projet de transformation partagé. Le succès qu’elles rencontrent aujourd’hui dans les secteurs public et privé dépasse de loin le simple effet de mode, même si elles restent encore trop souvent agitées comme de simples gadgets, à l’image des méthodes…

Indemnité transactionnelle : est-elle soumise à cotisations ?

Question de droit social. En droit du travail, lorsqu’un employeur et un salarié veulent mettre fin, à l’amiable, à un désaccord, les concessions de l’employeur prennent la forme d’un dédommagement financier, en contrepartie de l’abandon par le salarié de toute possibilité de contester la rupture ou les manquements dans l’exécution du contrat. Mais cette indemnité transactionnelle patronale doit-elle être soumise à cotisations sociales ?

Jusqu’alors, la situation différait selon qu’il y ait licenciement ou pas. Traditionnellement, lorsque l’indemnité transactionnelle était versée hors de tout licenciement, elle était, en principe, soumise à cotisations.

En revanche, en cas de licenciement, la Cour de cassation appliquait à l’indemnité transactionnelle le régime juridique des indemnités de rupture du contrat de travail. Ce qui signifie que le dédommagement était la plupart du temps exonéré de cotisations sociales. En effet, par combinaison des règles du code de la Sécurité sociale et du code général des impôts, l’indemnité transactionnelle n’était pas soumise à cotisations sociales dans la limite de sa fraction non imposable, plafonnée à deux fois le montant du plafond de la Sécurité sociale.

Changement de donne

Mais la jurisprudence a changé la donne. Comme l’y invitait une décision du Conseil constitutionnel de 2013, la Cour de cassation, actuellement soucieuse d’interpréter strictement les textes d’exonérations de cotisations sociales, s’est, par des arrêts du 15 mars et du 21 juin 2018, détachée de son analyse antérieure. Licenciement ou pas, dans la mesure où l’indemnité transactionnelle ne figure pas expressément dans un texte légal indiquant son exonération, les cotisations sociales s’appliquent au dédommagement financier fixé entre l’employeur et le salarié. La Cour de cassation ayant d’abord posé en principe que l’indemnité versée lors d’un licenciement ne se voit plus appliquer le régime juridique des indemnités de rupture…

Faut-il lier quête de travail et quête de sens ?

« Un emploi sur mesure », de Sven Hansen-Love (Seuil, 368 pages, 19,50 euros).

Livre. Longtemps Raphaël Thiolet a refusé de travailler, préférant vivre avec le minimum et continuer ses études sans se soucier de l’avenir. Face à l’insistance de sa mère, il oppose un refus et une posture nihiliste bien commode pour justifier sa paresse. Mais, à l’âge de 27 ans, cette position devient intenable : « Ce n’est pas pour moi qu’une question d’ordre économique, elle est aussi sociale – je dois créer du lien. » Dans le roman Un emploi sur mesure, Sven Hansen-Love retrace la quête de travail et de sens d’un jeune homme dans le Paris des années 1990, à une époque où le taux de chômage oscille entre 9 % et 12 %.

Après plusieurs tentatives infructueuses, Raphaël finit par être contacté par Eo Ipso, une mystérieuse société qui le convoque pour un entretien d’embauche. La promesse d’une première journée de travail modifie sa perception du temps : les heures du week-end filent à toute allure, le jeune homme passe un dimanche radieux.

à l’aube, sur le chemin, Raphaël croise de nombreux piétons, hagards, abattus, qui se rendent docilement à leur travail

Le grand jour venu, il enfile les vêtements les plus présentables de sa collection et se rend à l’adresse qu’on lui a donnée, en banlieue parisienne. Sa première réaction est de chercher des yeux une machine à café. « J’aime ces machines archaïques. Elles doivent évoquer quelque chose de rassurant, me renvoyant à l’image d’Epinal du travail en entreprise. Une image qui s’est ancrée en moi ces dernières années, alors que je rêvais d’un poste salarié. » Ses vœux sont exaucés : il passe des tests concluants pour intégrer Eo Ipso, où la belle Olivia va le former pour devenir un espion professionnel à la solde de clients fortunés.

Incompréhension

L’enthousiasme initial cède rapidement la place à l’incompréhension : qui dirige Eo Ipso ? Pourquoi faut-il surveiller nuit et jour une famille banale ? A l’aube, sur le chemin, Raphaël croise de nombreux…

Happychic : colère après l’annonce du plan social

Des syndicalistes bloquent l’entrepôt de la marque Jules, à Wattrelos (Nord),  le 2 juillet,  pour protester contre le plan social proposé par le groupe Happychic.

Dans un contexte de baisse du budget habillement des consommateurs, et face à la concurrence de géants mondiaux et du Web, la remise à plat des enseignes d’habillement de la galaxie Mulliez (Auchan, Decathlon, Leroy Merlin…) se poursuit.

Après un plan social en 2016 chez Grain de malice (177 suppressions d’emplois, 39 fermetures de boutiques) et chez Pimkie (208 suppressions d’emplois, 37 fermetures) en avril, c’est au tour des enseignes Jules, Brice et Bizzbee, réunies dans Happychic, d’être restructurées. Un plan social a été annoncé début juillet, visant la suppression de 466 postes et la fermeture de 88 magasins en France dès janvier 2019.

Mardi 11 septembre, des délégués syndicaux sont sortis en pleurs du comité d’entreprise organisé au siège à Roubaix pour présenter le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Le montant des indemnités de départ a fait bondir les salariés. « Imaginez la personne qui a travaillé ici pendant vingt ans, elle partira au maximum avec 17 000 euros ! Ce ne sont pas des indemnités mais du pourboire ! », a dénoncé Laurent Petit, délégué CGT. « J’ai honte, a déclaré, très ému, Patrick Digon, délégué CFDT, responsable d’un magasin Brice à Narbonne. Comment annoncer aux collègues que la direction propose 700 euros par année d’ancienneté ? »

Les négociations dureront quatre mois et ne font que commencer. « Je comprends l’émotion des collaborateurs, a expliqué Jean-Christophe Garbino, directeur d’Happychic. Mais je dois assurer la pérennité de l’entreprise. L’état des lieux, c’est 88 magasins durablement non rentables et un besoin de fusionner pour gagner en efficacité. » La fusion envisagée d’ici à la fin du premier semestre 2019 concerne les enseignes Jules et Brice. « Je suis convaincu qu’il y a de la place pour une grande marque de vêtements pour hommes, a insisté M. Garbino. On sait ce que l’on veut devenir. Le “comment” est en cours de construction…

Quelles sont les raisons qui freinent les jeunes pour trouver leur premier emploi ?

Une étude pointe les dix raisons qui freinent les jeunes diplômés dans la quête de leur premier job. Le manque d’expérience professionnelle et l’incompatibilité des emplois avec les profils sont les premières.

Les 18-30 ans manquent encore d’expérience professionnelle avant de chercher leur premier emploi. Ou en tout cas c’est ce qu’ils pensent. Malgré la démocratisation des stages et des alternances, le manque de vécu en entreprise est en effet la première des dix raisons qui freinent les jeunes pour trouver leur premier emploi recensées par une étude d’Opinion Way pour la plate-forme de recherche d’emploi Wizbii.

Les 18-30 ans ont aussi quelques difficultés pour mettre en valeur leurs compétences, à travers leurs CV ou leurs lettres de motivation notamment. Des méthodes existent pourtant. Elles consistent bien sûr à personnaliser vraiment sa lettre et son CV à chaque entreprise contactée, à valoriser des jobs, même les plus petits, ou encore à détailler les cours que chacun a suivis, surtout si vous n’avez pas suffisamment d’expérience professionnelle.

Les autres raisons invoquées par l’enquête sont la difficulté de trouver des offres d’emploi, la mobilité géographique ou les offres qui sont jugées trop destinées à un public «senior». Les formations «inadaptée» ou «peu reconnue» par les entreprises n’arrivent qu’en 7 et 8ème positions. Enfin, les deux dernières raisons invoquées sont les difficultés à trouver des informations sur les entreprises et le manque de connaissance des débouchés.

25% de jeunes prêts à faire du porte-à-porte pour déposer un CV L’enquête révèle aussi que plus le niveau d’études n’est bas, et plus les jeunes ne considèrent qu’il soit globalement difficile de trouver un emploi. En effet, ils sont 59% à niveau bac ou inférieur à avoir des complications au moment de trouver un emploi, contre 49% pour les bac+5.

 

 

 

Les « sans-bureau-fixe » se rebiffent

« Premier arrivé, premier servi », résume-t-on dans plusieurs entreprises ayant adopté le « flex office ».

C’est une situation dans laquelle Bruno s’est retrouvé à de nombreuses reprises, et qui l’agace au plus haut point. Arrivé dans son entreprise après plus d’une heure de transport, ce cadre supérieur du secteur banque-assurance débute sa journée de travail en arpentant le vaste étage réservé à son service, ses affaires à bout de bras, sans parvenir à trouver une place. Avant de finalement renoncer, et rejoindre un niveau supérieur réservé à d’autres métiers de son groupe. Il est un salarié « SBF » ou « sans-bureau-fixe », une espèce en voie de développement dans le monde de l’entreprise.

Dans un nombre croissant de sociétés en effet, les postes fixes ont disparu, et avec eux les piles de dossiers et les décorations personnelles sur les bureaux. Le placement est devenu libre, y compris pour les managers. « Premier arrivé, premier servi », résume-t-on dans plusieurs entreprises ayant adopté le « flex office ».

Les affaires nécessaires au travail (et en particulier l’ordinateur portable, véritable bureau mobile du salarié, qui intègre le téléphone) sont rangées chaque soir dans un casier personnel. Le dispositif est complété par d’autres espaces adaptés à des modes spécifiques de travail, comme ces « bulles de confidentialité », comme les appelle Accenture, où les salariés peuvent s’isoler pour téléphoner ou se concentrer sur une tâche, ou encore ces salles de réunion accessibles sur réservation pour discuter d’un projet.

Si leur usage se développe, ces « flex offices » sont encore peu répandus : ils concernent 6 % des actifs français travaillant dans un bureau, selon une étude Actineo réalisée en 2017. Ils se trouvent majoritairement dans de grands groupes franciliens (Sanofi, BNP Paribas, Engie…). « En province, on n’observe pas la même pression au mètre carré », justifie Odile Duchenne, directrice générale d’Actineo, observatoire de la qualité de vie au bureau.

Développement simultané du télétravail

C’est en effet la pression…

« Le revenu de base, tremplin vers l’insertion sociale et professionnelle, et vecteur d’intégration citoyenne »

Tribune. La solidarité est une idée porteuse d’innovation et de justice. Il n’est pas digne de notre pays, parmi les plus riches de la planète, de tolérer que près de neuf millions de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

De nombreux travailleurs ne parviennent pas à tirer un revenu décent de leur activité

Contre la pauvreté, nous n’avons pas encore tout essayé. Refusant tout fatalisme, plusieurs départements, en première ligne sur la question sociale, ont travaillé depuis près d’un an, avec la Fondation Jean-Jaurès, à un projet d’expérimentation d’un revenu de base sous condition de ressources afin d’inventer de nouvelles protections face aux mutations du travail et de la société.

Le revenu de base est un revenu de solidarité. Si notre protection sociale est efficace dans la crise économique que nous traversons, sa performance pourrait être nettement améliorée en réparant deux injustices majeures : automatiser les prestations sociales afin d’intégrer les ayants droit qui n’y recourent pas (environ 35 % pour le seul RSA) ; et les ouvrir aux jeunes de moins de 25 ans (pour l’essentiel exclus du RSA, alors que 25 % des 18-24 ans sont sous le seuil de pauvreté).

Le revenu de base est aussi un revenu de développement. De nombreux travailleurs ne parviennent pas à tirer un revenu décent de leur activité : agriculteurs, artisans, employés et ouvriers à bas revenus, salariés à temps partiel… Le dispositif apporte un complément de ressources pour améliorer leur pouvoir d’achat et revitaliser les territoires délaissés.

Vecteur d’intégration sociale

Le revenu de base est enfin un revenu d’autonomie. Son inconditionnalité permet de développer le pouvoir d’agir des personnes, de soutenir leurs projets de vie et professionnels, leurs parcours d’insertion et les activités d’utilité sociale (aidants de personnes handicapées ou âgées, reconversions professionnelles, formations longues, bénévolats, créateurs d’activité…).

prévenir…

David Graeber : « Les bullshit jobs  se sont multipliés de façon exponentielle ces dernières décennies »

David Graeber, le 22 mars 2018.

En 2013, il publia un article choc sur le sujet : d’innombrables salariés de la finance, du marketing ou du secteur de l’information sont aujourd’hui convaincus d’occuper des emplois inutiles, absurdes, voire nuisibles pour la société. Dans son truculent essai Bullshit Jobs (« boulots à la con »), paru le 5 septembre aux éditions Les Liens qui libèrent, David Graeber, anthropologue et professeur influent de la London School of Economics, explore les racines de ce phénomène, dont les conséquences ne se limitent pas à la souffrance professionnelle. Car au-delà, explique-t-il, notre société entière échoue à utiliser le progrès technologique comme un outil de libération des individus.

Les emplois inutiles que vous décrivez n’ont-ils pas toujours existé ?

Oui, mais ils se sont multipliés de façon exponentielle ces dernières décennies. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les salariés conscients de la faible utilité de leurs emplois, comme ceux rencontrés pour ce livre : le consultant dont les rapports ne sont lus par personne, l’assistant brassant de l’air car son chef a besoin de justifier sa position hiérarchique, l’avocat d’affaires gagnant de l’argent uniquement grâce aux erreurs du système… Des millions de personnes souffrent aujourd’hui d’un terrible manque de sens, couplé à un sentiment d’inutilité sociale. Ce qui peut sembler paradoxal : en théorie, l’économie de marché, censée maximiser les profits et l’efficacité par le jeu de la concurrence, ne devrait pas permettre à ces jobs peu utiles d’exister.

Comment expliquer leur prolifération ?

Par bien des aspects, le système où nous vivons relève moins du capitalisme que d’une forme de féodalité managériale. Depuis les « trente glorieuses », les salaires ont décroché par rapport aux profits. Ces derniers sont captés par le secteur financier, qui les redistribue à un petit nombre de personnes, comme au Moyen Age, par le biais…