Quand le management entre au musée

Au Walker Art Center de Minneapolis (Minnesota), aux Etats-Unis, on peut admirer l’un des tableaux du peintre Edward Hopper, Bureau de nuit (1940), dans lequel une relation managériale se laisse deviner. Plus proche de nous, dans l’Aisne, le Familistère de Guise est devenu un musée ouvert au public, où l’on découvre la politique sociale menée par l’industriel Godin en direction des ouvriers de son usine de poêles de fonte au XIXe siècle.

Le management au musée ? C’est aujourd’hui une réalité, de manière diffuse, dans différents établissements à travers la planète. En revanche, l’ouverture au public d’espaces d’exposition entièrement consacrés au fait managérial est, pour sa part, beaucoup plus rare. Le musée lancé par l’université Paris-Dauphine-PSL en 2018 fait figure d’exception, aux côtés d’initiatives éphémères telle l’exposition lancée par l’université Gustave-Eiffel en 2023.

Comment orchestrer un tel musée du management ? Que doit-il présenter ? A qui ? Quelles doivent être les finalités d’une exposition autour de ce thème ? Comment introduire une pensée critique au sein du parcours muséal ? Autant de questions soulevées dans un numéro de la revue Entreprises et histoire (Eska, 2024), qui regroupe plusieurs articles de scientifiques sur le sujet.

Un moyen de contrôle

Si le focus ainsi proposé peut sembler de prime abord « surprenant », comme en conviennent les auteurs eux-mêmes, il permet, au fil d’une réflexion sur les objets qui incarnent le management, de procéder à une définition fine de ce dernier avec une approche historique, soulignant ses multiples implications au sein des organisations.

Le management, notent les auteurs, s’est en particulier imposé comme un moyen de contrôle. En témoigne l’impressionnante pointeuse en bois et métal « pour 150 employés », datant de 1912, qui trône au milieu du musée de l’université Paris-Dauphine-PSL. Autre fonction mise en avant : la communication. Elle est illustrée au sein de l’exposition de l’université Gustave-Eiffel par des panneaux dits « Robert », qui présentaient dans la première moitié du XXe siècle des slogans à destination des ouvriers, tel « Notre devise à tous : maximum de production dans le minimum de temps pour le maximum de salaire ».

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Les bonus de la Silicon Valley ont perdu de leur lustre

L’éditeur de logiciels de gestion Salesforce avait placé la barre très haut. En février 2022, le géant de la Silicon Valley annonce à ses employés qu’ils peuvent se rendre dans un ranch de 30 hectares au sud de San Francisco. Ce lieu de retraite rêvé de 140 pièces, avec amphithéâtre et étang, est le lieu d’accueil des nouvelles recrues. C’est aussi là que se rencontrent les équipes pour apprendre à mieux collaborer, en pratiquant ensemble des séances de méditation, du yoga, des cours de cuisine et autres promenades dans les bois. « Détachez-vous de la technologie, apprenez à vous connaître », conseille-t-on alors chez Salesforce.

Ce ranch est une illustration des généreux avantages annexes qu’ont offerts les acteurs majeurs de la Silicon Valley à leurs équipes pendant de nombreuses années. En pleine guerre des talents, rien n’est trop beau pour garantir la loyauté de ses troupes. Les entreprises alignent hauts salaires et petits à-côtés non négligeables.

Les acteurs majeurs de la Silicon Valley ont offert à leurs équipes de généreux avantages pendant de nombreuses années. Un temps révolu.

Apple propose par exemple un concert gratuit de Stevie Wonder. La star du baseball Barry Bonds participe ainsi à un match de l’équipe d’Excite.com. Dernières illustrations, [l’application de prise de notes] Evernote envoie une femme de ménage au domicile de ses collaborateurs deux fois par mois, et Square [spécialisée dans les paiements numériques] propose dans ses bureaux les services d’un masseur, de l’acupuncture, du yoga et des séances de méditation.

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Diversité en entreprises : l’horizon s’assombrit pour le recrutement

Carnet de bureau. Samedi 29 mars a marqué la journée internationale des nuages, créée par l’écrivain Mathieu Simonet pour « proposer leur entrée dans le patrimoine mondial de l’Unesco », précise Météo France. C’est un bien sombre nuage que l’administration américaine avait poussé la veille d’outre-Atlantique jusqu’au-dessus des entreprises françaises « fournisseurs ou prestataires du gouvernement américain ».

Donald Trump affiche un décret signé dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 26 mars 2025.

Des entreprises ont ainsi reçu une lettre de l’ambassade des Etats-Unis leur intimant l’ordre de se plier à la nouvelle doxa américaine contre les politiques de diversité dans l’acception du décret publié le 20 janvier par la Maison Blanche. Les programmes de « diversité, équité et inclusion » (DEI) favorables à la discrimination positive y sont qualifiés d’illégaux. Les entreprises françaises destinataires du courrier ont également reçu un formulaire de « certification du respect de la loi fédérale américaine sur l’antidiscrimination » à renvoyer dans les cinq jours.

Mais sous le ciel de l’Hexagone, l’heure est plutôt à la consolidation des politiques de diversité au travail. La Défenseure des droits, Claire Hédon, a notamment contribué à faire reconnaître la notion de harcèlement discriminatoire. Constatant à nouveau une hausse des discriminations liées à l’origine ou la religion et en premier lieu dans l’emploi, la Défenseure des droits rappelle son attachement à la mesure des faits incriminés dans le but d’« enclencher des actions correctrices au sein des organisations ».

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La protection de l’enfance confrontée à une pénurie de professionnels

Dans la cuisine de la microstructure Interludes, à Marly (Nord), le 24 mars 2025. De gauche à droite, Sarah Aklil, cheffe de service éducatif, Léa Oversteyns, monitrice éducatrice, et Rosaria Cavallaro, éducatrice spécialisée.

« La protection de l’enfance était le Graal des éducateurs spécialisés, ils s’y engageaient par idéal. Maintenant, ils se tournent plus volontiers vers les secteurs du handicap et du médico-social, où il y a plus de moyens et moins de contraintes », constate Iven Gastard, qui dirige, à Pontivy (Morbihan), un établissement de l’Association pour la réalisation d’actions sociales spécialisées (Arass). Après avoir publié, en janvier, une annonce pour un poste en CDI à plein-temps auprès de mineurs étrangers non accompagnés, il a reçu une seule candidature avec le diplôme requis. Depuis, malgré une redéfinition du poste pour l’ouvrir à d’autres profils, il n’est toujours pas parvenu à le pourvoir.

Dans un contexte où le nombre d’enfants et de jeunes majeurs suivis ou placés progresse, 97 % des établissements et services de la protection de l’enfance ont des difficultés à recruter, et 9 % de leurs postes sont vacants, selon une enquête publiée fin 2023 par l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux. Les services d’aide sociale à l’enfance (ASE), gérés par les départements, sont eux aussi touchés, avec un taux de vacance de 6,9 %, d’après un sondage de l’association Départements de France en 2023.

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Des entreprises soumises aux convulsions de la société

Gouvernance. L’alignement quasi immédiat des grandes entreprises américaines sur la ligne culturelle du président Trump a stupéfié l’opinion européenne. Supposés porteurs d’une vision progressiste, les géants de la tech, pour la plupart soutiens financiers de l’administration démocrate, semblaient partager les valeurs sociétales qu’elle défendait. Pourtant, après la défaite des démocrates, ces mêmes entreprises ont prêté allégeance au nouveau pouvoir républicain. A la manière de féodaux d’un autre temps, on les vit se presser aux premiers rangs de la cérémonie d’investiture de Donald Trump.

Le constat est cruel pour ceux qui croyaient que les prises de position des entreprises reflétaient une réelle adhésion à leur vision du monde. En réalité, elles s’inscrivent dans le mouvement de sociétalisation des entreprises.

Mark Zuckerberg, PDG de Meta, Lauren Sanchez, Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, et Elon Musk, à la cérémonie d’investiture de Donald Trump, à Washington, le 20 janvier 2025.

Envers politique du capitalisme contemporain, la sociétalisation a transformé le débat public en un marché des opinions. Selon la logique décrite jadis par [le sociologue] Pierre Bourdieu (Les Règles de l’art, 1992), les acteurs de ce marché cherchent à maximiser des capitaux symboliques faits de valeurs éthico-identitaires, afin de préserver ou d’améliorer leur position sociale. Devenu liquide et spéculatif grâce aux réseaux sociaux, le marché est animé par des groupes de pression ou des individus s’auto-instituant porte-parole de la société pour influer sur l’opinion.

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Ce qui change le 1er avril pour le budget des ménages : RSA, crédits immobiliers, frais de notaire, arrêts maladie, chômage, chèque énergie…

C’est à compter du 10 avril qu’il sera possible de déclarer ses revenus en ligne. En attendant, plusieurs mesures entrant en vigueur dès ce mardi 1er avril vont affecter les finances personnelles des ménages, à commencer par la revalorisation de plusieurs prestations.

+ 1,7 % pour le RSA, la prime d’activité, etc.

Nombre de prestations sont augmentées de 1,7 %, en fonction de l’inflation. Parmi elles : le revenu de solidarité active (RSA), la prime d’activité, l’allocation adulte handicapé (AAH), les allocations familiales, le complément de libre choix du mode de garde, les pensions d’invalidité, les rentes accident du travail ou de maladie professionnelle, l’allocation de solidarité spécifique (ASS).

Le prêt à taux zéro est étendu aux maisons neuves

Un pas en arrière, un pas en avant. Comme en 2024, ce 1er avril est marqué par une réforme du prêt à taux zéro (PTZ), dispositif soumis à conditions de ressources visant à aider les primo-accédants à acheter leur logement. Mais il s’agit cette fois de l’étendre à davantage d’entre eux. Alors que, dans le neuf, il n’était, depuis un an, accessible que pour acquérir un appartement en zone « tendue », il concerne désormais tous les biens (maisons comprises), sur tout le territoire. Dans l’ancien, le périmètre du PTZ est inchangé : il s’agit des biens avec travaux en zone « détendue ».

En détail | Article réservé à nos abonnés Immobilier : le prêt à taux zéro nouvelle formule entre en vigueur

Assurance-chômage : de nombreuses nouveautés

Si la nouvelle convention d’assurance-chômage est théoriquement entrée en vigueur en janvier, l’essentiel de ses mesures ne s’applique qu’à partir du 1er avril. Plusieurs concernent les seniors. En lien avec la réforme des retraites, les bornes d’âge pour bénéficier de certaines dispositions qui leur sont favorables reculent de deux ans. Exemple : des durées d’affiliation maximale plus longues étaient jusqu’ici accordées si la période de chômage débutait à au moins 53 ans, ce sera maintenant 55 ans. Vous êtes concerné si « la fin de [votre] contrat de travail intervient à compter du 1er avril et [si votre] procédure de licenciement [est] engagée à compter de cette date », précise l’Unédic.

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En 2024, la hausse des rémunérations a dépassé l’inflation

2,8 % : c’est l’augmentation du salaire mensuel de base (SMB, le salaire brut) dans le secteur privé en 2024, selon des chiffres publiés vendredi 21 mars par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail.

Après plusieurs années où les revalorisations de salaires n’ont pas pu suivre l’inflation, 2024 est celle du rattrapage : la hausse généralisée des prix à la consommation ayant chuté à 1,2 % l’an dernier, cela signifie que la hausse réelle des salaires est de 1,6 % en euros constants.

Passage en caisse.

Pour rappel, l’inflation a été supérieure au SMB durant sept trimestres consécutifs, entre mi-2021 et mi-2023 : au deuxième trimestre 2022, l’inflation atteignait 6 % sur un an, ce qui représentait alors le double de l’augmentation du SMB.

Si l’on s’intéresse aux catégories professionnelles et aux secteurs d’activité, le salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE), autre indicateur important de la Dares, augmente, lui, en 2024, de 2,9 %, avec des pics dans des secteurs comme la fabrication de produits informatiques (4,5 %) ou les industries chimique et pharmaceutique (4 %).

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« Toute nouvelle réforme doit reposer sur l’acceptation de l’allongement de la durée de vie active, de la prise en compte des carrières longues et de la pénibilité »

La réforme des retraites de 2023 a échoué sur deux fronts : elle a été perçue comme injuste et n’a pas résolu le déséquilibre financier du système. Pour tenter de surmonter ce double échec, laisser les partenaires sociaux se concerter sur une nouvelle réforme, sans intervention politique, était une bonne idée.

Mais, selon les travaux de notre chaire Transitions démographiques, transitions économiques, toute nouvelle réforme doit respecter certaines conditions. Elle doit reposer sur l’acceptation du choc démographique, de l’allongement juste et progressif de la durée de vie active, de la prise en compte réelle des carrières longues et de la pénibilité, accompagnée par l’amélioration des petites retraites. Le déséquilibre du système de retraite est d’environ 9 milliards d’euros en 2030. Nous affirmons que l’on peut rétablir l’équilibre à l’horizon 2030, dans le cadre d’un système plus juste, en se basant sur les préconisations qui suivent.

Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, remet le rapport sur les retraites à François Bayrou, Astrid Panosyan-Bouvet et Catherine Vautrin, à Paris, le 20 février 2025.

Il faut d’abord abandonner tout âge légal de départ à la retraite. Ceci ne conduit en aucun cas à renoncer à l’idée d’un âge plus tardif de départ, mais il convient d’aller dans ce sens de manière moins clivante et plus juste. Il faut donc donner la priorité absolue aux annuités.

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« Pirater l’entreprise » : les clés d’une « gestion subversive » en 20 leçons

A la croisée des XXe et XXIe siècles, une « nouvelle proposition » émerge au sein du mouvement coopératif : la coopérative d’activité et d’emploi (CAE). Elle se veut une réponse au développement que connaît alors l’entrepreneuriat individuel, et aux risques de précarité et d’isolement qui lui sont associés. La CAE souhaite apporter un cadre sécurisant en proposant une hybridation du salariat et du travail indépendant. C’est la voie qu’emprunte à Paris Coopaname dès 2004.

Une voie menée avec succès, en dépit des crises que la structure a dû traverser : la coopérative a fêté en 2024 ses 20 ans, et ses chevilles ouvrières évoquent avec fierté le fait qu’« environ 2 800 personnes ont été ou sont toujours coopanamiennes » – on comptait 450 sociétaires en 2024, pour un chiffre d’affaires d’environ 12 millions d’euros.

Graphiste, paysagiste, prestations de conseil, microbrasseurs… Des profils divers ont ainsi rejoint la CAE – une « auberge espagnole du travail » –, attirés par les « protections » qu’elle offrait (couverture sociale, formation professionnelle…), mais aussi, bien souvent, par le projet plus politique porté par Coopaname. C’est cette histoire, et les multiples enjeux qui l’accompagnent, que nous expose Stéphane Veyer dans son ouvrage Pirater l’entreprise (Les Petits Matins, 2024).

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Coopérateur à Coopaname et ancien codirecteur général, l’auteur présente avec enthousiasme ce modèle qui permet aux porteurs de projet de devenir des « entrepreneurs salariés », et de bénéficier des atouts d’une structure collective (une équipe prend par exemple en charge les questions administratives, fiscales et juridiques) tout en restant autonomes dans l’exercice de leur activité professionnelle – le salaire étant généré depuis le chiffre d’affaires de l’activité.

Ambitions multiples

Au-delà, l’ouvrage a surtout pour objet de montrer comment ce modèle coopératif va servir de matrice à une expérience de « gestion subversive », « prenant le contre-pied de la doxa managériale ». Car la visée profonde de Coopaname est bien, aux yeux de l’auteur, de « pirater l’entreprise ». Pour y parvenir, M. Veyer met en avant 20 « gestes » au fil des pages. Elire à la direction générale des plus novices, décentraliser la prise de parole au nom du collectif, placer « la confiance comme clé de voûte de l’accompagnement », « déconnecter le travail et l’emploi »… Les ambitions sont multiples, certaines assumées comme « utopiques ».

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RSA : les départements dirigés par la droite et le centre refusent d’appliquer la hausse de 1,7 % prévue au 1er avril

France, Normandie, Eure, Evreux, CAF, caisse d'allocations familiales

Les départements dirigés par la droite et le centre ont annoncé, mercredi 26 mars, qu’ils n’appliqueront pas l’augmentation de 1,7 % du Revenu de solidarité active (RSA) prévue au 1er avril, afin de protester contre des décisions de l’Etat non compensées financièrement.

« Les départements du groupe “droite, centre et indépendants” [DCI] s’engagent à ne pas payer l’augmentation du RSA à la Caisse d’allocations familiales (CAF) prévue au 1er avril », écrivent-ils dans un communiqué à l’issue d’un séminaire de travail.

Les exécutifs départementaux refusent également de payer « toute dépense nouvelle ou supplémentaire décidée unilatéralement par le gouvernement et non compensée intégralement », estimant que le modèle social français « a un prix » et que « chacun doit bien comprendre que son coût ne peut pas être assumé par les seuls départements ».

Cette décision, qui concerne 72 des 104 départements et collectivités à compétence départementale de France, intervient à quelques jours d’un comité des financeurs qui doit réunir les acteurs des solidarités autour de Catherine Vautrin, ministre du travail et des solidarités.

Un contexte financier tendu

Mi-novembre, les départements du groupe DCI avaient déjà menacé de suspendre le versement du RSA au 1er janvier, mais y avaient renoncé après les promesses faites par l’ex-premier ministre, Michel Barnier, de réduire significativement l’effort d’économies qui leur était demandé.

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Les départements, confrontés à une explosion de leurs dépenses sociales et à une chute de leurs recettes issues de l’immobilier, après des années d’embellie, restent vent debout contre les ponctions prévues dans le budget 2025 alors que leur situation est critique pour au moins un tiers d’entre eux. Ils évaluent par ailleurs à « près d’un milliard d’euros » les dépenses supplémentaires à venir en 2025.

Dans une note relative aux finances des collectivités publiée mercredi, le député Renaissance du Gers Jean-René Cazeneuve, confirme que les départements « connaissent une période de grande difficulté liée à la chute des droits de mutation à titre onéreux [DMTO] et une hausse de leurs dépenses sociales ».

En 2024, les DMTO enregistrent selon lui « une nouvelle baisse de -13,2 % » avec « dans des cas extrêmes, comme la Haute-Marne et la Seine-Saint-Denis, une baisse qui dépasse -20 % et même -30 % pour la Haute-Vienne et l’Allier ».

La revalorisation du RSA au 1er avril prend en compte l’inflation. Selon la Caisse nationale des allocations familiales, le nombre de bénéficiaires du RSA a atteint près de 1,83 million de foyers au dernier trimestre 2024, soit 3,6 millions de personnes.

Le Monde avec AFP

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