Au bord du fleuve Hai He, à Tianjin, dans le nord-est de la Chine, le 11 août 2025. ZHAO ZISHUO/XINHUA/MAXPPP
Les soirs d’été, le fleuve Hai He qui fend le centre de Tianjin déborde d’insouciance. Les Bateaux-Mouches vont et viennent, éclairés par une dizaine de gratte-ciel en surplomb. Sur une berge, des riverains à la retraite installent leurs karaokés. Sur l’autre, entre le pont de la Libération et une réplique du pont Alexandre-III, d’étonnants étals à liqueurs s’alignent, entourés de tables et de chaises de camping. Le tout s’évapore à la moindre ronde policière, avant de se reformer.
Les tauliers de ces bars clandestins ont entre 20 et 27 ans, démarrent dès 20 heures et finissent aux premières lueurs du jour. Leurs cartes des boissons sont identiques, leurs tarifs aussi : 48 yuans (5,70 euros) le gobelet. Derrière leurs shakers, cette même précarité : tous sont diplômés, mais au chômage ou occupant un emploi de jour mal payé, éloigné de leurs compétences.
Xiao Hong, 25 ans, lit du Mo Yan, le Prix Nobel de littérature chinois, en attendant les clients. Deux fois par soir, un homme en scooter électrique lui jette un sac de glaçons, tend un QR code pour se faire payer et disparaît sans un mot. Avec son master en commerce international décroché au sortir de la pandémie de Covid-19 à l’université de Nankai, à Tianjin, Xiao Hong se voyait cheffe de projet ou responsable export dans une grosse entreprise. Elle a vite déchanté.
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Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du travail et de l’emploi, à Paris, le 16 juillet 2025. LUDOVIC MARIN/AFP
Les réunions se suivent comme si de rien n’était. Jeudi 4 septembre, la ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, doit rencontrer les responsables de deux mouvements patronaux, le Medef et l’Union des entreprises de proximité (U2P), au sujet des pistes de mesures dévoilées, à la mi-juillet, par l’exécutif pour redresser les finances publiques. D’autres organisations représentant les employeurs et les salariés ont déjà été reçues, depuis le 25 août, par l’ex-députée de Paris ou sont censées l’être prochainement, avec un ordre du jour similaire. Les rendez-vous se déroulent dans un climat jugé étrange par certains participants, du fait de la très probable chute du gouvernement qui rend hypothétique l’ouverture de plusieurs chantiers annoncés il y a un mois et demi.
Lorsqu’il avait exposé, le 15 juillet, ses plans « Stop à la dette ! et « En avant la production ! », le premier ministre, François Bayrou, avait proposé aux acteurs sociaux d’engager des négociations sur trois dossiers : suppression de deux jours fériés, refonte de l’assurance-chômage – dans l’optique de durcir, une fois de plus, les modalités d’indemnisation –, « modernisation » du marché de l’emploi et amélioration de la qualité de vie au travail. S’agissant des deux premières thématiques, le pouvoir en place a envoyé, le 8 août, aux syndicats et au patronat, des feuilles de route pour cadrer les discussions. Quant au troisième et dernier sujet, il est au cœur des échanges que Mme Panosyan-Bouvet mène depuis plus d’une semaine avec les organisations de chefs d’entreprise et de salariés, après ceux que la ministre avait déjà eus avec celles-ci, courant juillet.
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L’usine ArcelorMittal de Vereeniging, en Afrique du Sud, le 17 avril 2019. GIANLUIGI GUERCIA / AFP
Le spécialiste de la sidérurgie ArcelorMittal a annoncé, mardi 2 septembre, la fermeture de ses activités d’acier long en Afrique du Sud. Le groupe a expliqué avoir tenté pendant des années de maintenir son activité sidérurgique, fragilisée par un marché en difficulté, un système ferroviaire défaillant et des coupures d’électricité à répétition qui ont paralysé l’économie sud-africaine.
L’activité de l’acier plat d’ArcelorMittal South Africa (AMSA), la branche sud-africaine du grand groupe sidérurgiste, restera opérationnelle. Ce type d’acier est surtout utilisé dans les industries automobile, aéronautique et l’électroménager. Les produits sidérurgiques dits longs sont principalement des fils, poutres, poutrelles et fers à béton ou des rails de chemins de fer, dont les clients sont les entreprises du bâtiment et des travaux publics.
Des discussions avaient été engagées avec le gouvernement et d’autres parties prenantes pour trouver une solution avant la date butoir du 30 septembre, sans succès. « Malheureusement, aucune solution n’a encore été trouvée », a fait savoir AMSA dans un communiqué. Un haut-fourneau situé à Newcastle, à 340 kilomètres au nord de la ville portuaire de Durban, a été placé « en maintenance temporaire », alors que l’entreprise a précisé qu’elle se préparait à réduire sa production d’acier long.
« Au bord d’une catastrophe industrielle »
Le syndicat Solidarity estime que cette fermeture entraînera la perte de plus de 4 000 emplois. L’acier faisant partie des secteurs qui devraient être touchés par les droits de douane américains de 30 % imposés aux exportations sud-africaines, le syndicat a mis en garde contre « un bain de sang en matière de licenciements qui pourrait toucher de nombreuses industries ».
« Si de grandes entreprises comme AMSA ne parviennent plus à garder la tête hors de l’eau, le gouvernement doit se rendre compte que le pays est au bord d’une catastrophe industrielle », a averti Willie Venter, le secrétaire général adjoint du syndicat Solidarity.
Le taux de chômage en Afrique du Sud, supérieur à 30 %, est l’un des principaux freins à une économie déjà en difficulté. En juillet, AMSA avait déclaré être confrontée à une « demande modérée du marché, des perturbations ferroviaires et des coupures d’électricité », ainsi qu’à la concurrence des importations qui ont affecté les ventes nationales, représentant près de 80 % de sa production locale.
L’ancien directeur général de Nestlé, Laurent Freixe, lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe, à Ecublens (Suisse), le 16 avril 2025. GABRIEL MONNET/AFP
Le géant suisse de l’alimentation Nestlé a annoncé, lundi 1er septembre, le licenciement de son directeur général, Laurent Freixe, pour cause de relation « avec une subordonnée directe » non déclarée, et nommé Philipp Navratil pour le remplacer.
Une enquête interne a été supervisée par le président du groupe, Paul Bulcke, et l’administrateur principal indépendant Pablo Isla, avec le soutien d’un avocat externe indépendant. Cette relation est intervenue « en violation du code de conduite des affaires de Nestlé », a déclaré Paul Bulcke, dans un communiqué, sans plus de précisions. « C’était une décision nécessaire, a-t-il ajouté. Les valeurs et la gouvernance de Nestlé constituent les fondements solides de notre entreprise. Je remercie Laurent pour ses années de service. »
Le Français Laurent Freixe avait été nommé directeur général en septembre 2024 de ce groupe propriétaire de plus de 2 000 marques, dont les dosettes de café Nespresso ou les barres chocolatées KitKat. Embauché par Nestlé en France en 1986, Laurent Freixe avait dirigé l’activité européenne pendant la crise financière de 2008, poste occupé jusqu’en 2014, puis la division Amérique latine avant d’être promu directeur général en septembre 2024.
Philipp Navratil, lui, était auparavant vice-président senior du groupe et responsable de l’unité commerciale stratégique du café, où il était responsable de la stratégie mondiale des marques Nescafé et Starbucks.
Chute du bénéfice net
Fin juillet, le géant suisse avait maintenu ses prévisions pour 2025 malgré les incertitudes macroéconomiques, entre l’environnement déflationniste en Chine, qui a freiné ses ventes au premier semestre, et un climat de consommation fragile sur le continent américain. Au cours des six premiers mois de l’année, le bénéfice net de Nestlé a chuté de 10,3 % à 5,4 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires en repli de 1,8 %, en deçà des prévisions.
L’entreprise avait également annoncé le lancement d’un examen stratégique de ses activités de vitamines et de compléments alimentaires, précisant qu’elle progressait dans l’évaluation stratégique de ses eaux en bouteille, secouées par un scandale en France et en Suisse autour de procédés de microfiltration interdits pour les eaux minérales.
En juin, Nestlé avait informé que son conseil d’administration proposerait son vice-président, Pablo Isla, à la présidence lors de l’Assemblée générale d’avril 2026, en remplacement de Paul Bulcke, en place depuis près de neuf ans.
La multinationale de Vevey, dans le canton de Vaud, a annoncé, lundi 1er septembre, le « licenciement avec effet immédiat » de Laurent Freixe en raison d’une « relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe, ce qui constitue une infraction au code de conduite professionnelle de Nestlé ». Le directeur général de 63 ans, entré en fonctions un an plus tôt, est remplacé par le Suisso-Autrichien Philipp Navratil, 49 ans, un vétéran de Nestlé, jusque-là à la tête de Nespresso. « Nous ne changeons pas de cap en ce qui concerne notre stratégie et nous ne perdrons pas le rythme en matière de performance », a précisé Paul Bulcke, le président du conseil d’administration.
Le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe (à gauche), et le président du conseil d’administration de Nestlé, Paul Bulcke, lors de l’assemblée générale des actionnaires du géant agroalimentaire suisse, à Ecublens (Suisse), le 16 avril 2025. GABRIEL MONNET/AFP
Pour brutal qu’il soit, ce « Freixit » s’inscrit dans une tendance lourde. Les patrons savent bien qu’entre le Capitole et la roche Tarpéienne se cache le glacis des liaisons fatales. En juillet, encore, les réseaux sociaux se sont gaussés peu élégamment de la vidéo d’un chef d’entreprise américain pris dans une pose compromettante avec sa directrice des ressources humaines par une « kiss cam », lors d’un concert de Coldplay, comme des lapins dans les phares d’une voiture. Les deux dirigeants ont démissionné dans la foulée.
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Mustafa Habash, 29 ans, est arrivé en Allemagne en 2015, après avoir quitté la Syrie en empruntant la « route des Balkans ». Il est désormais employé dans une entreprise textile de Burladingen, dans le Bade-Wurtemberg, qui fournit logement, formation professionnelle et cours d’allemand. Ici, le 16 juillet 2025. THOMAS KIENZLE/AFP
Comme souvent, la phrase n’avait pas été pensée pour devenir un slogan. Lorsque la chancelière Angela Merkel prononce le désormais fameux « Wir schaffen das » (« nous y arriverons »),le 31 août 2015, lors d’une conférence de presse, affirmant ainsi sa confiance dans la capacité de l’Allemagne à intégrer les centaines de milliers de réfugiés qui se pressent à ses frontières dans le sillage de la crise en Syrie, elle ne se doute pas que celui-ci va lui « exploser à la figure », comme elle l’écrit dans ses Mémoires. Encore moins qu’il ferait encore les gros titres, dix ans plus tard.
« Nous n’y arriverons pas », décrétait ainsi, le 20 janvier, le candidat Friedrich Merz, aujourd’hui chancelier, pendant une campagne pour les élections législatives du 23 février marquée par une succession d’attaques meurtrières perpétrées par des personnes issues de l’immigration. « Nous n’y sommes manifestement pas parvenus », répétait-il encore lors de son interview d’été du 13 juillet, cherchant à nouveau à se démarquer de l’héritage de sa prédécesseure, que la droite allemande accuse d’être à l’origine de la montée de l’extrême droite depuis dix ans. Entre 2 millions et 3 millions de réfugiés sont arrivés en Allemagne au cours des dix dernières années, dont 1,1 million en 2015 et 2016, puis un peu plus de 1 million d’Ukrainiens après 2022.
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Des ouvriers du groupe ThyssenKrupp, lors d’une manifestation contre les suppressions d’emplois, dans l’ouest de l’Allemagne, le 12 décembre 2024. LEON KUEGELER/AFP
Tout un symbole. L’Allemagne a dépassé, en août, le cap des 3 millions de chômeurs pour la première fois depuis dix ans. Dans un pays en récession en 2023 et 2024, le chiffre, publiévendredi 29 août par l’Agence fédérale pour l’emploi, a fait l’effet d’un électrochoc, à peine une semaine après l’annonce d’un recul du PIB plus important que prévu au deuxième trimestre 2025, à 0,3 %, contre 0,1 % attendu. Pire : l’institut statistique Destatis a révélé le 22 août que la récession qui a frappé l’Allemagne en 2023 et 2024 était en réalité plus profonde que les premiers chiffres ne l’avaient laissé croire : le PIB allemand a plongé de 0,7 % en 2023 et non de 0,1 %, et il a chuté de 0,5 % en 2024, soit 0,3 point de pourcentage de moins que la précédente estimation. « Le vent contraire conjoncturel laisse toujours des traces sur le marché du travail et nécessite des mesures de riposte », a admis la ministre sociale-démocrate du travail, Bärbel Bas.
Fondé sur l’industrie et les exportations, le modèle économique allemand subit depuis 2022 les effets non seulement du renchérissement des prix de l’énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine et de l’embargo décrété sur le gaz russe, mais aussi du ralentissement des échanges avec ses deux premiers partenaires commerciaux, les Etats-Unis et la Chine.
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Un Boeing 747 de Qantas Airways décolle de l’aéroport international de Sydney, le 18 août 2025. DAVID GRAY/AFP
Un tribunal australien a tranché dans une longue bataille judiciaire entre Qantas et les syndicats en condamnant, lundi 18 août, la compagnie aérienne à verser l’équivalent de 50 millions d’euros en raison du licenciement jugé illégal de quelque 1 800 membres de son personnel au sol durant la pandémie de Covid-19.
Sur ces 50 millions d’euros, 28 millions iront au Syndicat des travailleurs des transports. Les 22 autres millions seront attribués aux anciens employés de Qantas.
Le juge de la Cour fédérale, Michael Lee, a déclaré que cette décision avait vocation à constituer une « véritable dissuasion » pour les employeurs qui seraient tentés d’enfreindre le droit du travail.
Qantas avait décidé de renvoyer ces salariés et de faire appel à la sous-traitance en août 2020, alors que le secteur du transport aérien faisait face aux fermetures généralisées de frontières et aux mesures de confinement face au Covid, pour lequel aucun vaccin n’avait encore été mis au point.
Une réputation à reconstruire
La Cour fédérale avait déjà jugé que Qantas avait agi illégalement puisqu’elle avait empêché les membres de son personnel d’exercer leurs droits à mener une négociation collective et de faire grève. La Cour avait ensuite rejeté l’appel de l’entreprise.
Ces 50 millions d’euros s’ajoutent à quelque 67 millions d’euros d’indemnisation que Qantas avait accepté l’an dernier de débourser à l’attention de ses anciens employés.
La compagnie vieille de 104 ans, surnommée l’« Esprit de l’Australie », cherche à se refaire une réputation, après ces licenciements massifs, l’augmentation de ses prix, des critiques négatives quant à la qualité de ses services ou encore la vente de billets sur des vols pourtant annulés. Sa directrice générale, Vanessa Hudson, qui a pris ses fonctions en 2023, a promis une amélioration de la satisfaction de la clientèle.
Dans un communiqué, Qantas a annoncé qu’elle paierait les 50 millions d’euros demandés par la Cour fédérale. « La décision d’externalisation d’il y a cinq ans, en particulier à une époque pleine d’incertitudes, a provoqué de véritables difficultés chez nombre de nos anciens collègues et leurs familles », a décrit Mme Hudson dans ce communiqué. « Nous présentons nos excuses les plus sincères à chacun des 1 820 employés de manutention », a-t-elle ajouté.
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Après « cinq longues années, aujourd’hui est un jour de victoire, non seulement pour nos collègues mais aussi pour tous les travailleurs australiens », s’est réjouie Anne Guirguis, qui a nettoyé des avions de la compagnie pendant vingt-sept ans avant d’être renvoyée. « Nous pouvons refermer ce chapitre et passer maintenant à autre chose », a-t-elle déclaré à la presse à l’extérieur du tribunal.
Le secrétaire national du Syndicat des travailleurs des transports, Michael Kaine, a applaudi la décision, une « victoire définitive » pour les ex-travailleurs de la compagnie, dont « beaucoup ont découvert par un haut-parleur dans la salle de déjeuner qu’ils avaient perdu leur emploi », a affirmé M. Kaine.
La siège de Radio France, à Paris, le 8 juillet 2025. JOEL SAGET/AFP
A Radio France, la rentrée s’annonce agitée : vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi 25 août, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays. Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.
Les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d’Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel. Le transfuge de BFM-TV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20 heures de France 2.
Les syndicats rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil, dont l’arrêt de la radio Le Mouv’ sur la FM, des changements éditoriaux au sein d’Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l’arrêt d’émissions d’investigation et de reportage.
« Pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu », ont menacé les syndicats dans un communiqué commun, jeudi. Des discussions menées vendredi avec la direction n’ont pas abouti à la levée du préavis. « Pour l’heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes », ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.
Un rendez-vous entre syndicats et direction prévu lundi
La direction du groupe a de son côté assuré, samedi 23 août, avoir « fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l’objectif d’une levée du préavis ». « Ceci n’ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite : rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l’intérêt des auditeurs », a-t-elle poursuivi.
Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin. Elle avait immédiatement été suivie d’une deuxième, mais pour un motif différent. Il s’agissait de protester contre le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par la ministre de la culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’INA (Institut national de l’audiovisuel).
Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l’Assemblée nationale à l’automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d’employer l’arme constitutionnelle du vote bloqué.
Selon les dernières mesures d’audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.
Salle de maternité à Kahani (Mayotte), le 20 décembre 2024. YVES HERMAN/REUTERS
« Il y a beaucoup de colère chez celles qui ont encore assez d’énergie. » Sage-femme à Mamoudzou au centre hospitalier de Mayotte (CHM), Cloé Mandard dénonce, au nom de ses collèges en tant que présidente du conseil départemental de sa profession, une « situation critique en maternité » en demandant « des mesures urgentes ». Depuis le 14 août, les sages-femmes du CHM font valoir leur droit de retrait, en assurant toutefois les urgences et le maintien des soins vitaux. Elles ont également déposé un préavis de grève, qui peut être déclenché en fonction de l’avancée des négociations en cours avec la direction de l’établissement.
Dans un hôpital en souffrance depuis des années, en raison du manque de médecins et de personnel soignant, peu attirés par un territoire secoué par des crises successives (manque d’eau, insécurité, choléra…) et qui a subi de lourds dégâts durant le cyclone Chido qui a frappé l’île le 14 décembre 2024, les sages-femmes de l’hôpital disent ne plus vouloir accepter « des conditions de travail qui menacent [leur] santé et provoquent un danger imminent pour des patientes ». Leur mouvement est soutenu par l’organisation nationale syndicale des sages-femmes.
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