Une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en juillet en France

Le nombre de chercheurs d’emploi n’exerçant aucun travail est en nette hausse en juillet en France métropolitaine après son léger recul du mois de juin, effaçant quasiment le recul enregistré depuis le début de l’année, selon les données mises en ligne lundi par le ministère du Travail et Pôle emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) a progressé le mois dernier pour s’établir à 3.462.000, soit 19.300 inscrits supplémentaires par rapport à fin juin. Au total, depuis le début de 2018, les effectifs des demandeurs d’emploi ont connu quatre baisses et trois hausses mensuelles, qui s’accomplissent à fin juillet par un reflux de seulement 1.400 inscrits.
En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d’inscrits à Pôle emploi a augmenté de 26.200 par rapport à fin juin, soit une hausse de 0,5%, à 5.645.200, un plus haut depuis le début de cette série statistique en janvier 1996. La hausse des effectifs de la catégorie A en juillet a concerné toutes les tranches d’âge, qu’il s’agisse des jeunes (+5.800 inscrits, soit +1,2%), des 25-49 ans (+9.300 inscrits, soit +0,5%) ou des seniors (+4.200 inscrits, soit +0,5%).
La Direction des études et des statistiques du ministère du Travail, met en ligne chaque mois les données reflétant l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi mais ne commente ces chiffres que tous les trimestres, afin de mieux refléter les tendances sous-jacentes. Au deuxième trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a augmenté de 0,1% et le nombre d’inscrits à Pôle emploi tenus de rechercher un emploi (qui relèvent des trois catégories A, B et C) a enregistré une progression de même ampleur.

En classe, les binômes d’enseignants débutants se multiplient

Faut-il s’alarmer que des binômes d’enseignants stagiaires – ces jeunes qui viennent de décrocher le concours mais pour qui la titularisation n’interviendra qu’au terme de l’année scolaire – se partagent la charge d’une classe ? Que deux aspirants professeurs – plutôt qu’un duo composé d’un débutant et d’un titulaire – se succèdent face aux élèves, alternant un mi-temps à l’école, un mi-temps en formation ?

Alors que la Seine-Saint-Denis, département habitué à faire sa rentrée sous le feu des projecteurs, généralise en septembre ces binômes de stagiaires – introduits depuis déjà deux ans –, et que le Val-de-Marne voisin s’y met lui aussi, des voix se font entendre pour en déplorer le principe autant que les effets.

Mi-juillet, sur Mediapart, une tribune à l’initiative des syndicats FERC-SUP-CGT, SUD et Snesup s’alarmait : « Encore deux à trois ans à attendre, et nous verrons des élèves entrer au collège en n’ayant connu de toute leur scolarité élémentaire que des enseignants débutants. » Ce texte fait état de 600 classes concernées en 2017-2018 – chiffres que le rectorat de Créteil ne confirme pas –, soit 15 000 élèves environ. C’est un « outil de gestion commode », écrivent les pétitionnaires, mais « considérer qu’un stagiaire travaille aussi bien qu’un enseignant expérimenté revient à considérer qu’il n’a pas besoin d’être formé ».

« Tout est plus long et lourd »

Sur le terrain, pour l’heure, le mécontentement est difficilement audible. L’appel à la mobilisation lancé à ce sujet, en novembre 2017, n’a pas été suivi – moins de 5 % de mobilisés, fait-on valoir au rectorat de Créteil. Mais le « silence relatif » des principaux concernés ne dit rien des difficultés rencontrées en classe, martèle-t-on dans les rangs syndicaux. « Quand on débute dans le métier, qu’on n’est pas encore titularisé, on évite de se plaindre et de se faire remarquer, observe Rachel Schneider, porte-parole en Seine-Saint-Denis du SNUipp-FSU, le principal…

Risques chimiques : le rapport Frimat veut renforcer le contrôle des employeurs

Dans une lettre du 25 août, le premier ministre Edouard Philippe a inscrit la santé au travail au menu des réunions bilatérales de rentrée avec les partenaires sociaux pour déterminer l’agenda social 2019. Quatre jours plus tard, le ministère du travail déterrait discrètement un rapport polémique consacré à la protection des travailleurs exposés à des agents chimiques dangereux. Etabli par le professeur de médecine du travail Paul Frimat, ce document dormait dans les tiroirs depuis plusieurs mois.

d’après la dernière édition de l’enquête Sumer, 2,2 millions de salariés ont été en contact avec au moins un produit chimique cancérogène

Contrairement au rapport Lecocq sur la prévention présenté à Matignon la veille (lien vers PDF), le rapport Frimat n’a pas fait l’objet d’une remise publique, et pour cause : alors que le gouvernement penche plutôt pour l’allégement des obligations des employeurs en matière de prévention des risques, le professeur Frimat fait plusieurs propositions qui prennent le contre-pied des réformes engagées sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Il met l’accent sur la responsabilisation des entreprises et la reconnaissance des maladies professionnelles dues à des substances chimiques dangereuses.

Le sujet est sensible : d’après la dernière édition de l’enquête Sumer pilotée par le ministère du travail et citée dans le rapport, 2,2 millions de salariés ont été en contact avec au moins un produit chimique cancérogène (gaz diesel, solvant…), soit environ un salarié sur dix. Or, la législation concernant l’exposition des salariés à des substances dangereuses paraît mal connue et peu appliquée par les employeurs.

Sanctions préconisées

Le rapport cite une des rares enquêtes de grande ampleur qui existe sur ce sujet, menée dans le cadre du comité européen des hauts responsables de l’inspection du travail (CHRIT) et portant sur les secteurs de la réparation de véhicules et du nettoyage en 2010. Cette enquête « a établi…

Laurent Berger : « Ce qui prévaut au gouvernement, c’est une vision du vieux monde »

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dans son bureau, à Paris, le 30 août.

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, doit être reçu, mardi 4 septembre, par le premier ministre, Edouard Philippe. Une rencontre dans le cadre des entretiens que le chef du gouvernement mène en tête-à-tête avec les partenaires sociaux sur l’agenda social de la rentrée. Quelques jours après les premiers arbitrages budgétaires du gouvernement, le numéro un de la CFDT critique « un coup de rabot qui touche les plus précaires ».

Dans quel état d’esprit abordez-vous votre rendez-vous avec Edouard Philippe mardi ?

Je vais dire au premier ministre que notre pays a besoin de justice sociale et de savoir où le gouvernement souhaite aller. Ce sentiment de réformer pour réformer ou du pragmatisme à tout crin ne fait pas sens. Quelle est la finalité de ce qui est proposé aujourd’hui ? Du progrès social ? Du progrès démocratique ? Ou bien uniquement des mesures égrenées les unes après les autres ?

Que pensez-vous des annonces budgétaires du gouvernement ?

C’est un coup de rabot qui touche les plus précaires. On a un quasi-renoncement à une revalorisation digne de ce nom des minima sociaux. Sur les pensions de retraite, pour l’instant, il n’y a pas de distinction entre les basses pensions et les autres. Sur la fonction publique, on a encore une présentation des agents comme un coût. Il n’y a pas de logique politique derrière – si ce n’est budgétaire –, pas de vision à long terme. Notre rôle de syndicalistes, c’est de réaffirmer ce besoin de sens, de faire des propositions. C’est ce que je vais dire au premier ministre : « Si vous laissez de l’espace à la démocratie sociale pour le faire, la CFDT s’en saisira. Si vous voulez nous dicter un chemin qui pour nous ne fait pas sens, nous ne l’emprunterons pas. »

C’est votre côté « Gaulois réfractaire au changement », selon la formule d’Emmanuel Macron ?

Cela fait longtemps que les Français ne sont plus des…

Education nationale : le sprint final pour affecter les enseignants

880 000 enseignants et 12 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école ce lundi.

« A Jules-Verne, il me manque un poste en petite section, et il m’en faudra un autre à Jaurès-2 ! » C’est une étrange liste de courses qu’égrène Isabelle Paulet, inspectrice des écoles primaires du secteur Pierrefitte-Villetaneuse, dans les bureaux départementaux de l’éducation nationale à Bobigny (Seine-Saint-Denis). A une autre table, Alain Gorez, chargé du secteur Livry-Gargan – Pavillons-sous-Bois, est sans nouvelles de cinq « nouveaux », des enseignants stagiaires tout juste admis au concours. L’inspecteur est confronté à un véritable jeu de piste, puisqu’il s’agit de croiser les informations pour retrouver la trace des absents et tenter de comprendre s’ils ont l’intention de se présenter en classe le jour J.

Lundi 3 septembre, l’enjeu pour l’institution est de taille : au plan national, 880 000 enseignants reprennent le chemin de l’école, de même que 12 millions d’élèves. En Seine-Saint-Denis, où nul n’a oublié la « rentrée catastrophe » de 2014 et sa quinzaine de classes restées sans enseignant plusieurs semaines durant, la pression est forte : achever la répartition des 12 000 enseignants du premier degré que compte le département, afin de s’assurer que, lundi matin, il y aura bien un professeur dans chaque classe.

Cette salle, le directeur d’académie, Christian Wassenberg, l’appelle en riant « la ruche ». La dernière semaine d’août, 34 inspecteurs d’académie chargés des 830 écoles maternelles et élémentaires de Seine-Saint-Denis y défileront, pour une heure environ, devant les représentants des services « mouvements » et « remplacements » du département. Stagiaires disparus dans la nature, d’autres qui n’ont pas validé leur master 1, congés longue maladie imprévus, congés maternité qui auraient dû être prévus mais ne l’ont pas été, demi, tiers, quart temps qu’il faut absolument combler… Les problèmes à régler ne manquent pas.

A trois jours ouvrés de la rentrée scolaire, les services parent donc au plus…

Le gouvernement n’a « aucun tabou » sur la dégressivité des allocations chômage

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, assiste à l’université d’été du Medef, au campus de l’école de commerce HEC, à Jouy-en-Josas, le 29 août.

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a déclaré dimanche que le gouvernement « n’avait aucun tabou » sur la nouvelle réforme de l’assurance-chômage, y compris au sujet de la dégressivité des allocations, alors que ce chantier va se rouvrir. Interrogée sur ce sujet lors de l’émission « Le Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI, Mme Pénicaud a répondu : « Aujourd’hui, il y a certains partenaires sociaux qui souhaitent aborder le sujet, nous on n’a aucun tabou. »

Cette idée de dégressivité a été avancée récemment, pour les cadres, par le député de La République en marche (LRM) Aurélien Taché. Le premier ministre, Edouard Philippe, avait lui aussi dit qu’il n’avait « ni tabou ni présupposés ». « [Ce n’est] pas forcément un sujet de “cadres”, a estimé la ministre. On est un des rares pays d’Europe qui indemnise les demandeurs d’emploi deux ans, trois ans pour les seniors, sans dégressivité. »

La CFE-CGC s’est insurgée contre cette mesure en général, de même que FO et la CGT.

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Objectif : un taux de chômage réduit à 7 %

La ministre a déclaré que la réforme de l’assurance-chômage avait deux « buts essentiels » : « lutter contre la précarité excessive » et « inciter au retour à l’emploi ». Il y a des règles du régime d’assurance-chômage qui « quelquefois se transforment en un piège », a-t-elle dit, en évoquant les règles liées à la « permittence » (travail par intermittence, alternant avec des périodes indemnisées).

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S’agissant des critiques concernant la réouverture de négociations sur l’assurance-chômage, à propos de la méthode et du fond, formulées notamment par des syndicats comme la CGT et FO, Mme Pénicaud a répondu : « Pour l’instant, il y en a qui veulent négocier. » Elle a confirmé le calendrier : une phase de « diagnostic partagé » avec « quatre séances » avant une lettre de cadrage qui sera envoyée fin septembre aux organisations patronales et syndicales.

Sur le dossier des intermittents du spectacle, et le fait de savoir s’il serait aussi rouvert, la ministre a indiqué que « pour l’instant c’est un sujet qui n’a été soulevé ni par le patronat, ni par les syndicats, ni par le gouvernement ».

Interrogée par ailleurs sur l’objectif du retour au plein emploi et d’un taux de chômage à 7 %, la ministre a indiqué que cela restait une « ambition forte » du gouvernement. Quant au travail du dimanche, qui a fait cet été l’objet d’une tribune de députés LRM souhaitant « aller plus loin », la ministre a répondu : « Ce n’est clairement ni à mon agenda ni dans mes priorités » car « aujourd’hui on a un système relativement équilibré ».

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Une pré-rentrée pour les étudiants en médecine à l’université de Bourgogne

L’université de Bourgogne vient d’organiser une pré-rentrée adressée aux étudiants en première année d’études de santé, réputée ardue. Dans le rôle des professeurs, des étudiants d’années supérieures qui sont déjà passés par cette période difficile.
La première année de médecine est difficile. Selon des chiffres ministériels de 2017 (PDF), seulement un tiers des nouveaux étudiants inscrits dans ce cursus ont réussi le concours en un ou deux ans. Il faut donc être très bien armé pour réussir sa PACES, la première année commune aux études de santé.

Pour s’y accommoder, l’université de Bourgogne propose cette semaine aux étudiants une pré-rentrée « pour se mettre dans le bain ». Dans le rôle du professeur, Milycène Deyre, étudiante en troisième année et membre du tutorat des étudiants de santé de Dijon, le TED.

« Le TED, je trouve que c’est indispensable, explique la jeune femme. Je me suis dit qu’on m’avait aidée, donc j’allais aussi aider les autres. J’aime bien transmettre donc c’est l’occasion de le faire. »

Comme Milycène Deyre, ils sont 65, prêts à conseiller, accompagner les nouveaux arrivants. Un programme de suivi complet et un vrai plus pour espérer passer en deuxième année.

Les tuteurs dijonnais ont pensé à tout. Les premières années ont même eu droit à un cours de relaxation. Apprendre à gérer son stress, pas de doute, ça sera utile !

Air France : les syndicats menacent d’une reprise du conflit

Le siège de la compagnie Air France-KLM à Paris, le 30 août.

Durcir le ton, et espérer, enfin, obtenir une augmentation des salaires. Jeudi 30 août, l’intersyndicale d’Air France a lu lors du comité central d’entreprise de la compagnie nationale une déclaration au vitriol contre la direction, mais de négociation, il n’y en a toujours pas. Et pour cause : l’arrivée effective aux manettes de l’entreprise de Ben Smith, le nouveau directeur général d’Air France-KLM, n’est prévue que le 30 septembre.

Jusqu’à présent, la direction n’a pas obtenu le feu vert du conseil d’administration pour négocier avec l’intersyndicale. Les neuf syndicats déplorent que « l’annonce faite le 16 août dernier de l’arrivée de M. Benjamin Smith au poste de directeur général d’AF-KLM n’ait absolument pas réglé la question du rattrapage de [leurs] salaires bloqués de 2012 à 2017 ».

Les syndicats soulignent que, même dans l’attente du nouveau directeur général, KLM a poursuivi les négociations avec ses pilotes.

Ils soulignent en revanche que cela n’a pas empêché KLM de poursuivre ses négociations salariales avec les pilotes de la compagnie néerlandaise. De même, le conseil d’administration n’a pas hésité à revoir à la hausse la rémunération du nouveau dirigeant d’Air France-KLM, à près de 4,25 millions d’euros, et de celui d’Anne-Marie Couderc, la présidente non exécutive du groupe. Bref, pestent les syndicats, « la question des salaires a trouvé une réponse rapide pour la direction générale d’AF-KLM, mais toujours pas pour les personnels d’Air France ».

Après la réunion, Karine Monségu, de la CGT-Air France, estimait que la direction d’Air France « se moqu[ait] » d’eux. Elle exige, comme les autres syndicats, la revalorisation de 5,1 % des salaires de l’ensemble des salariés de l’entreprise pour la seule année 2018, afin de gommer l’inflation subie sur la période 2012-2017.

Intersyndicale le 7 septembre

A défaut de l’ouverture de négociations, l’intersyndicale menace d’« un fort durcissement du conflit », sans en préciser la nature. « Ce sera détaillé dans les prochains jours », assure l’élue de la CGT. Une nouvelle réunion de l’intersyndicale est prévue le 7 septembre. 

Au sein de la compagnie, le nouveau patron canadien serait déjà à pied d’œuvre, à Paris, selon plusieurs sources, ce que réfute cependant Air France. « Il n’a toujours pas d’adresse ici, il faut encore attendre quelques semaines. » Il a en revanche obtenu pour mission « de traiter la question salariale et d’aller, peut-être, plus loin dans la redistribution des salaires », indique Laurent Le Gall (CFTC) à l’AFP.

Ben Smith va devoir surtout revoir son état-major. Franck Terner, directeur général d’Air France, et Gilles Gateau, le directeur général adjoint aux ressources humaines, sont annoncés sur le départ. « Pour l’instant, ils sont encore à leur poste », assure-t-on chez Air France. Cependant, note un proche de l’entreprise, « il faudra bien sacrifier des têtes pour repartir sur de nouvelles bases avec les syndicats, pour gagner un peu de répit ».

SNCF : l’intersyndicale se fracture sur la grève

Manifestation de cheminots contre la réforme de la SNCF à Lyon, le 12 juin.

« Vous reprendrez bien un rab de conflit social ? » C’est, en substance, ce qu’a proposé la CGT aux trois autres syndicats représentatifs de la SNCF, réunis en intersyndicale jeudi 30 août pour la première fois depuis la grande grève cheminote de plus de trois mois contre la réforme voulue par le gouvernement. Un mouvement qui n’avait pu empêcher que soit promulguée, le 27 juin, la loi « pour un nouveau pacte ferroviaire ».

« La CGT a proposé une journée de mobilisation le 18 septembre, cette proposition sera soumise à la consultation de nos structures régionales en début de semaine prochaine », a indiqué à l’AFP Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail. De leur côté, l’UNSA et la CFDT, les syndicats dits réformistes, ont refusé le principe d’une nouvelle grève lors de cette réunion.

« On n’a pas réussi à trouver d’accord pour une action, a confirmé Roger Dillenseger, secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire. Nous donnons priorité à la négociation. » La négociation en question est celle qui va démarrer mardi 18 septembre, d’où la date choisie pour cette nouvelle grève. Elle réunira le patronat du secteur et les représentants syndicaux de la branche ferroviaire (les quatre syndicats déjà cités plus Force ouvrière). Il s’agit de définir les nouvelles conditions d’embauche pour les futurs travailleurs du rail – qui ne seront plus embauchés au statut à partir de 2020 – et de préciser les critères de transfert des personnels dans le cadre de l’ouverture du transport ferroviaire à la concurrence.

« La CGT est en campagne électorale »

La désunion syndicale entérine les divergences de fond qui existent entre des syndicats réformistes qui, ayant admis que la réforme se ferait, veulent se concentrer sur le fond des sujets en négociation et les organisations plus radicales, qui souhaitent politiser le débat et n’ont pas totalement renoncé à faire abroger, au moins en partie, la loi.

Changement…

En quoi l’intelligence artificielle aide-t-elle l’emploi ?

Le rapport entre « capital humain » et l’intelligence artificielle (IA) est bien forgée. Les essaies de chiffrage inquiétantes pour l’emploi se succèdent. Selon « Future of Work », l’étude sur l’intelligence artificielle publiée par Malakoff Médéric et le Boston Consulting Group en mars, 39 % des dirigeants et 34 % des salariés jugent que le développement de l’IA va dégrader l’emploi.
Le think tank Institut Sapiens annonçait, le 21 août, que 2,1 millions d’actifs « ont une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années ». Une des premières estimations, faite dès 2013 par deux chercheurs de l’université d’Oxford, l’économiste Carl Benedikt Frey et l’expert en intelligence artificielle Michael A. Osborne, prévoyait que près de la moitié des emplois d’aujourd’hui n’existeraient plus dans vingt ans.
Pourtant, le numérique crée aussi de nouvelles opportunités : de nouvelles fonctions et de nouveaux métiers. Amazon Go, supermarché très automatisé lancé à Seattle en janvier par la plateforme américaine, a par exemple donné naissance à deux nouvelles fonctions : les « clarificateurs », dont la fonction consiste à expliquer aux décideurs, en interne, l’action d’un dispositif d’intelligence artificielle, et les « gardiens », dont le rôle est d’éviter aux dispositifs d’IA de faire n’importe quoi sur un malentendu.
« Par exemple, si vous êtes grand et que vous aidez quelqu’un à attraper un produit en haut des étalages, le dispositif d’IA risque d’ajouter le produit dans votre propre liste d’achat et non dans celle du consommateur réel. Le rôle des “gardiens”, derrière l’écran, est d’éviter une telle erreur », explique Isaac Getz, professeur d’innovation à l’ESCP Europe.
Dès 2013, l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) avait identifié 72 métiers émergents, à partir de l’analyse des volumes des offres d’emploi publiées par les entreprises….