En Chine, les conflits sociaux étendent leur périmètre

Des travailleurs démantèlent des téléviseurs, à Neijiang, dans la province chinoise du Sichuan, le 11 juin.

C’est une radiographie extrêmement précise et intéressante des conflits du travail en Chine et de la capacité de mobilisation des travailleurs de la seconde économie mondiale qu’a publiée, lundi 13 août, China Labour Bulletin (CLB). Le nouveau rapport de l’ONG, basée à Hongkong et fondée en 1994 par Han Dongfang, un ancien du mouvement démocratique de Tiananmen, dresse un état des lieux des conflits sociaux dans l’ex-empire du Milieu en se basant sur l’analyse de près de 7 000 mobilisations qui se sont déroulées dans le pays entre 2015 et 2017.

Premier constat : désormais, les mouvements de protestation ne se limitent plus aux régions côtières, où ont été lancées les réformes économiques il y a quarante ans, que ce soit dans le sud (delta de la rivière des Perles) ou dans l’est (delta du Yangzi). Ainsi, la province qui a été le théâtre du plus grand nombre de conflits entre ouvriers et patrons, dans les secteurs de la construction, des transports ou de la distribution, est celle du Henan, dans le centre. La transformation de l’économie chinoise peut expliquer ce phénomène : nombre d’usines sont délocalisées dans les régions les plus pauvres du centre et de l’ouest, à la recherche de coûts salariaux moins élevés.

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Les salariés sont de plus en plus « ubérisés »

Autre constat du CLB : avec le développement du numérique, les salariés se retrouvent de plus en plus « ubérisés » – il faudrait plutôt dire « didisés », du nom du géant chinois du VTC Didi –, avec pour conséquence des conflits croissants dans le secteur des services, de la livraison à domicile de nourriture ou de biens de consommation. Ces mêmes nouvelles technologies ont cependant aussi permis aux travailleurs de mieux s’organiser et d’obtenir « une négociation plus rationnelle et ordonnée », relève l’ONG. Fini les grèves sauvages sans lendemain.

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Mais le principal obstacle reste l’incapacité du syndicat officiel, la Fédération nationale des syndicats de Chine (ACFTU selon son acronyme en anglais), à porter réellement la voix des travailleurs. Même si, souligne le rapport, le Parti communiste chinois – désireux de redorer son blason auprès des moins privilégiés et de s’attaquer aux inégalités croissantes qui menacent sa légitimité politique – s’est lancé dans une réforme de la Fédération en 2015. « Au niveau local, l’ACFTU a cherché à créer de nouvelles branches, à recruter de nouveaux membres et à protéger les droits et les intérêts de ses membres. Cependant, le syndicat n’a pas vraiment changé son identité et les réformes menées trahissent encore une attitude paternaliste », indique le rapport.

Dans le même temps, le régime a réprimé dans la province méridionale du Guangdong des organisations non officielles : des militants ont été arrêtés et leurs associations dissoutes. Encore un effort pour être vraiment socialistes, conclut ironiquement le rapport, en s’adressant aux autorités syndicales officielles du pays.

EdTech : la France accélère

 

Le pôle de compétitivité francilien pour la transformation numérique (Cap Digital), a publié son plan des tendances 2018-2019. Éducation, formation et ressources humaines font l’objet d’un chapitre. Les entreprises françaises partent de loin mais affichent un dynamisme inédit.

L’évolution de la EdTech, qui regroupe les entreprises numériques du secteur de l’éducation et de la formation, connaît un boom au niveau mondial, souligne Cap Digital. Et si ce sont pour l’instant les États-Unis et la Chine, suivis de la Grande-Bretagne et d’Israël, qui profitent des levées de fonds faramineuses, « la France connaît depuis deux ans une vraie accélération ».

Un marché qui s’organise

Plusieurs raisons à cela. À commencer par l’organisation du marché, soutenue par la création en 2016 du premier Observatoire de la filière des EdTech. Cet outil, porté par Cap Digital avec le concours de la Caisse des dépôts et de la Maif, référence aujourd’hui quelque 361 organisations. Cet effort d’aménagement en filière, se traduit déjà en termes financiers : levée de fonds de 14 millions d’euros pour Digischool, 21 pour Skillandyou, 10 pour Coorpacademy et, le 16 mai dernier, près de 50 millions d’euros pour OpenClassrooms. C’est aussi du côté des pouvoirs publics que s’affiche la volonté de développer la EdTech française,  au niveau national (Programme d’investissement d’avenir), et régional (Trophées franciliens de l’innovation abondés à hauteur de 400 000 euros en 2017 et 1 000 000 d’euros en 2018).
Évoquant par ailleurs la « vitalité retrouvée » des entreprises françaises, Cap Digital en veut pour preuve leur capacité à se projeter à l’international, démontrée par une troisième place au Bett Show2018, le plus grand salon international de l’éducation.

La formation en mode +

Qu’apporte la EdTech à la formation ? « La promesse d’éduquer et former plus de monde, partout et tout au long de la vie, plus efficacement et plus vite. » Si les modalités d’accès à la formation changent, les modalités pédagogiques ne sont pas en reste. Cap Digital souligne le « poids de l’expérience comme source d’apprentissage et de développement », ainsi que la montée en puissance de « l’apprentissage par le faire ». Le passage à la « société de compétences » implique d’« être capable d’apprendre à apprendre, en continu ». Selon une étude du constructeur informatique Dell et de l’Institut pour le Futur, ce sont 85 % des métiers qui seront exercés en 2030 qui n’existent pas encore. De telles projections amènent les organismes de formation à revoir leur mode de fonctionnement. C’est par exemple le cas de L’École W, école des contenus et de la création numérique créée en 2016 par le Centre de formation des journalistes (CFJ), qui s’appuie sur une pédagogie « 100 % projets ». C.Q.F.D. : le périmètre de l’action de formation est bousculé, les finalités de l’apprentissage sont élargies.

Grève chez Ryanair : la compagnie refuse d’indemniser ses passagers pour les vols annulés

A l’aéroport de Madrid, le 10 août 2018.

Confrontée à une grève de ses pilotes dans cinq pays européens, la compagnie aérienne Ryanair a annoncé, vendredi 10 août, qu’elle n’indemniserait pas ses passagers pour le préjudice, en dehors du remboursement du billet.

Cette indemnisation, généralement comprise entre 250 et 600 euros selon la distance du vol, est prévue par l’article 12 du règlement européen n° 261/2004, qui régit les droits des passagers aériens, « sauf lorsque l’annulation est due à des circonstances extraordinaires qui n’auraient pas pu être évitées même si toutes les mesures raisonnables avaient été prises ».

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Or la compagnie irlandaise estime justement que cette grève est une circonstance exceptionnelle : « Ryanair se conforme pleinement à la législation, mais, comme ces annulations de vols relèvent de circonstances extraordinaires, aucune indemnité n’est due, a expliqué son PDG, Michael O’Leary. En vertu de la législation, aucune indemnisation n’est payable lorsque le syndicat agit de manière déraisonnable et totalement hors du contrôle de la compagnie aérienne. Si cela était sous notre contrôle, il n’y aurait pas d’annulations. »

Arrêt de la Cour de justice européenne

Ce n’est pas l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne, qui a tranché, le 17 avril 2018, dans un cas de grève sauvage touchant la compagnie aérienne allemande TUIfly. Elle avait jugé qu’une « grève sauvage » du personnel navigant à la suite de « l’annonce surprise » d’une restructuration ne constitue pas une « circonstance extraordinaire » permettant à la compagnie aérienne de se libérer de son obligation d’indemnisation en cas d’annulation ou de retard important de vol.

Elle avait estimé dans son arrêt que « les restructurations et réorganisations font partie des mesures normales de gestion des entreprises. Ainsi, les compagnies aériennes peuvent être, de manière ordinaire, confrontées, dans l’exercice de leur activité, à des désaccords, voire à des conflits avec les membres de leur personnel ou à une partie de ce personnel », ajoutant que de telles mesures doivent être considérées comme « inhérentes » à l’exercice normal de l’activité de la compagnie aérienne concernée.

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Selon Karin Basenach, directrice du Centre européen des consommateurs, interrogée par Le Parisien, considérer qu’une grève est une « circonstance extraordinaire » est « faux et archifaux » : « Si les passagers remplissent les conditions, Ryanair doit verser des indemnités. »

La compagnie irlandaise avait d’ailleurs dû admettre cette législation en septembre 2017 et avait été contrainte d’indemniser ses passagers après avoir annulé 18 000 vols affectant 400 000 personnes, en raison de problèmes de planning de ses pilotes. L’Autorité britannique de l’aviation civile (CAA) avait alors lancé une procédure contre Ryanair, estimant que Ryanair avait « induit en erreur » les passagers en leur « fournissant des informations inexactes sur leurs droits ».

Trop d’heures supplémentaires nuit à la carrière

Les salariés soumis à une intensification des tâches (...) suivent une carrière où les perspectives de promotion, à terme, sont moindres.

Jouer à super (wo) man au bureau et multiplier les séances nocturnes face à l’ordinateur augmente-t-il les chances de décrocher une promotion ? Pas toujours. Dans certains cas, cela peut même se révéler contre-productif pour la carrière, à en croire Argyro Avgoustaki, professeure à l’ESCP Europe Business School de Londres, et Hans Frankort, de l’université de Londres. A la faveur d’une étude à paraître dans une revue de l’université américaine de Cornell (« Industrial and Labor Relations Review »), et déjà disponible sur le site de l’université de Londres, les deux chercheurs posent la question : comment l’effort fourni au travail affecte-t-il le bien-être et la carrière des salariés ?

Jusqu’ici, les économistes se sont plutôt intéressés au lien entre productivité et heures de travail. « Les interactions entre les deux sont complexes et il y a encore beaucoup de choses que l’on ignore, mais il apparaît clairement qu’au-delà d’un certain nombre d’heures au boulot, la productivité se dégrade », résume Alexandre Delaigue, économiste à l’université de Lille-I. Les travaux de John Pencavel (université de Stanford) sur les ouvrières britanniques de 1914-1918 montrent ainsi que la production résultant de 70 heures de travail hebdomadaire excède à peine celle fournie en 56 heures. Au-delà de ce seuil, l’attention baisse, les erreurs se multiplient et, à long terme, la santé se dégrade. Selon l’Institut finlandais de la santé au travail, dépasser régulièrement 11 heures de travail par jour augmente de 67 % les risques de maladie cardiaque. Et ce, pour les cols bleus comme pour les cadres.

« Constat vrai pour les ouvriers et les professions intellectuelles »

Mme Avgoustaki et M. Frankort, eux, établissent une distinction entre les heures supplémentaires et l’intensification du travail, à savoir le fait de devoir effectuer plus de tâches – e-mails et téléphones portables aidant – dans le même temps. En étudiant le parcours de milliers…

Le nombre de chercheur d’emploi i a augmenté de 0,1% au deuxième trimestre 2018, et reculé de 1,3% sur un an

Selon le ministère du Travail, 3 440 500 personnes étaient en chômage France au deuxième trimestre 2018.

Le nombre des chercheurs d’emploi en catégorie A (en chômage) a augmenté de 0,1% au deuxième trimestre 2018 en France métropolitaine, annonce le ministère du Travail, mercredi 25 juillet. En un an, ce chiffre a reculé de 1,3%. Le nombre de personnes inscrites dans les catégories A, B et C a augmenté de 0,1% au cours du deuxième trimestre, et de 1,4% sur un an. Dans le détail, le chômage a augmenté de 0,1% en métropole et de 0,8% dans les Outre-mer (hors Mayotte).
Le ministère du Travail recense au deuxième trimestre 4 600 personnes supplémentaires dans la catégorie A des chercheurs d’emploi. Ils étaient 3 440 500 en chômage sur cette période, et 5 627 900 demandeurs d’emploi en catégorie A, B et C.
En métropole, les jeunes sont la catégorie d’âge la plus touchée, le nombre de chômeurs de moins de 25 ans ayant augmenté de 1,9%. La situation des seniors s’est aussi légèrement dégradée (+0,1%).

En Italie, la colère des forçats de la tomate

Un travailleur agricole lors d’une manifestation en juin, à Rome.

« Plus jamais des esclaves ». Mercredi 8 août, des centaines de travailleurs agricoles, essentiellement africains, ont délaissé les champs de tomates du sud de l’Italie pour manifester leur colère, après la mort de seize d’entre eux dans deux accidents de la route. Samedi 4, puis lundi 6 août, deux fourgonnettes ramenant des ouvriers agricoles à la fin de la journée sont entrées en collision frontale avec des camions de tomates : seize morts et quatre blessés graves, tous d’Afrique noire à l’exception du conducteur marocain de la seconde fourgonnette.

Dans la chaleur et la poussière, des dizaines d’entre eux ont marché pendant trois heures sur les petites routes défoncées de la région pour gagner Foggia, où d’autres les ont rejoints devant la préfecture. Ils dénoncent leurs conditions de travail, d’hébergement, ainsi que le niveau de leurs salaires.

Intermédiaires mafieux

Bien qu’ils soient quasiment tous en situation régulière − avec un permis de séjour ou une demande d’asile en cours d’examen −, les ramasseurs de tomates qui s’escriment sous un soleil de plomb bénéficient rarement des conditions de travail et de rémunération requises par la loi. Beaucoup de ces immigrants venus d’Afrique, mais aussi de l’Europe de l’Est, sont contraints de loger dans des squats ou des bidonvilles en rase campagne.

Si certains ont un contrat de travail, ils n’ont quasiment jamais de fiche de paie. Et beaucoup sont obligés de s’en remettre à des intermédiaires souvent mafieux pour se rendre sur les exploitations.

« Je travaille 8 à 10 heures par jour pour 30 euros, avec seulement trente minutes de pause à midi, et je dois encore verser cinq euros chaque jour pour le transport », a ainsi dénoncé un Malien de 22 ans, dont la rémunération apparaît dans la moyenne des témoignages recueillis. En principe, les accords de branche dans l’agriculture italienne prévoient un salaire minimum de 48 euros brut pour des journées de sept heures maximum.

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Beaucoup de manifestants portaient des caisses de tomates : « Tu sais combien coûtent les tomates italiennes ? Le prix du sang des Africains », a lancé Kogyate Diakine, un Ivoirien de 41 ans installé en Italie depuis douze ans. « Nous sommes découragés et mal accueillis. Ici, nous ne sommes rien », a ajouté Barri Alfa, un autre Ivoirien arrivé il y a quinze ans.

La Coldiretti, le principal syndicat agricole, a, pour sa part, dénoncé les pressions du marché, expliquant que dans une bouteille de coulis de tomates vendue 1,30 euro dans les supermarchés italiens, la tomate représentait 8 % du prix, contre 10 % pour la bouteille, 18 % pour le traitement industriel et 53 % pour la distribution.

Promesse d’une multiplication des contrôles

Mardi, le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), venu rencontrer les autorités mais aussi des représentants des ouvriers agricoles, a promis une multiplication des contrôles. « C’est un problème de mafia. Dans la province de Foggia, il y a une criminalité mafieuse que j’ai l’intention d’éradiquer rue par rue, village par village, par tous les moyens légaux », a-t-il prévenu.

Le procureur de Foggia, Ludovico Vaccaro, a confirmé à la presse que les enquêtes autour de la main-d’œuvre agricole révélaient « parfois une gestion par des groupes mafieux » mais qu’il n’y avait « pour l’instant pas d’élément allant dans ce sens » dans l’enquête sur les deux accidents mortels.

A travers le pays, certains ont aussi fait le lien avec le fait que le 8 août est la « journée du sacrifice des travailleurs italiens dans le monde », en hommage aux victimes d’un accident minier qui avait fait 262 morts, dont 136 Italiens, le 8 août 1956 dans une mine à Marcinelle en Belgique.

« De Marcinelle à Foggia, du charbon aux tomates. Nos grands-parents ont subi discrimination et exploitation, comme ceux qui sont exploités aujourd’hui par des Italiens sans scrupule », a commenté Pietro Grasso, chef de file de la gauche.

Est-ce que les jeunes diplômés sont-ils prêts pour le monde de l’emploi?

Les jeunes diplômés issus des différents cursus universitaires acquièrent une grande variété de connaissances théoriques et pratiques, requises pour s’engager sur le marché ICT. Cependant, nous remarquons que le programme de nombreux établissements d’enseignement ne répond toujours pas aux attentes des recruteurs. Par conséquent, les premiers mois, voire la première année, sont principalement une période d’apprentissage par essais-erreurs. C’est une période de passage du monde académique au monde professionnel, où tant le débutant que les collègues expérimentés y mettent beaucoup d’effort.

Un programme « young graduate » permet de franchir cette période de transition le plus efficacement possible. Vous commencez votre carrière par un programme de formation intensif qui aligne vos connaissances au niveau souhaité pour le marché de l’emploi. Les entreprises investissent dans cette formation car, à l’heure actuelle, on en attend davantage des consultants. Un consultant doit adopter une réflexion commune avec le client, faire preuve d’assertivité et offrir des solutions constructives.

Les contrats aidés de 2018 ont été sous-consommés au premier semestre

Près d’un an après le tollé suscité par l’annonce gouvernementale de la baisse des contrats aidés, l’enveloppe de ceux de 2018 est loin d’être épuisée. Environ 60 000 contrats aidés ont été signés au premier semestre, soit moins d’un tiers des 200 000 budgétés pour l’année, selon des chiffres mis en ligne, mercredi 8 août, par la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques).

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Le gouvernement a remodelé ces dispositifs d’insertion professionnelle en janvier, avec la mise en place des parcours emploi compétences (PEC). Leur base légale n’est pas modifiée, mais le ministère du travail a promis une plus grande rigueur dans la sélection des employeurs, pour s’assurer qu’ils puissent offrir un accompagnement et une formation aux bénéficiaires.

De janvier à juin, 52 060 PEC ont été signés en France entière, selon les données mises en ligne par le service des statistiques du ministère du travail. Si l’on y ajoute les anciens dispositifs (emplois d’avenir, CUI-CAE et CUI-CIE), près de 61 500 ont été signés pour la première moitié de l’année 2018. Cela ne représente que 30,7 % de l’ensemble des 200 000 nouveaux contrats aidés inscrits dans le budget pour 2018.

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« Un petit temps d’appropriation » selon Pénicaud

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, avait admis, lors d’une audition à l’Assemblée nationale début juin, que le PEC avait « mis un petit temps d’appropriation », mais avait estimé qu’il était « maintenant bien approprié ». Selon elle, les prescriptions de contrats aidés, qui dépendent des préfets, étaient bien dans en ligne. Elle avait rappelé que 30 500 contrats étaient « réservés pour la rentrée scolaire pour l’accompagnement des élèves handicapés à l’école ».

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La ministre avait aussi indiqué que 15 000 contrats aidés avaient été transformés en aides au poste dans l’insertion par l’activité économique, une « fongibilité » permise par la création en janvier d’un fonds d’inclusion dans l’emploi mutualisant les moyens des deux dispositifs. Quelque 71 000 aides au poste avaient été budgétées pour 2018, mais le nombre d’aides effectivement consommées au premier semestre n’est pas encore disponible sur le site du ministère.

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En juin, Mme Pénicaud indiquait que 75 % des nouveaux contrats aidés avaient bénéficié aux « publics les plus éloignés de l’emploi », assurant que cette proportion était en hausse par rapport aux années précédentes, 43 % à des demandeurs d’emploi de très longue durée, 13 % à des résidents de quartiers « politique de la ville », 18 % à des travailleurs handicapés et 38 % à des seniors.

Le gouvernement a réduit la voilure en matière de contrats aidés, avec 200 000 nouveaux contrats budgétés pour 2018, après 320 000 en 2017.

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Le numéro deux d’Air Canada pressenti pour diriger Air France-KLM

Les sièges de la direction d’Air France-KLM avant la présentation des résultats semestriels de la compagnie aérienne, à Paris, le 1er août.

Le processus de nomination avance chez Air France-KLM. Plus de trois mois après la démission début mai de Jean-Marc Janaillac, le comité de nomination du conseil d’administration de la compagnie franco-néerlandaise a mis la main sur un successeur potentiel. Il a arrêté son choix sur Benjamin Smith, l’actuel directeur de l’exploitation d’Air Canada, selon plusieurs sources, dont le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), le premier syndicat des pilotes de l’entreprise.

Le numéro deux d’Air Canada deviendrait directeur général du groupe Air France-KLM, qui se doterait d’un président non-exécutif, un poste aujourd’hui occupé par Anne-Marie Couderc à titre intérimaire. A la direction de la compagnie, on reste extrêmement prudent : « Aucune décision n’est prise à ce jour. » « Le choix final appartient non pas au comité de nomination, mais bien au conseil d’administration », rappelle un administrateur de l’entreprise. Et celui-ci n’a pas encore été réuni pour statuer.

Et puis, souligne-t-on dans l’entreprise, « nous souhaiterions éviter que tout candidat se retrouve dans la même position que Philippe Capron en juillet. » Après le départ de M. Janaillac, M. Capron, directeur financier de Veolia, avait été présélectionné par le comité de nomination du conseil d’administration d’Air France-KLM, mais son nom, sorti dans la presse et vilipendé par le SNPL, n’avait finalement pas été retenu par le conseil de la quatrième compagnie aérienne européenne.

Hausse de la rémunération

Depuis, ce comité a élargi ses critères de recherche. Sur l’insistance des actionnaires américain (Delta Air lines) et chinois (China Eastern), le conseil d’Air France-KLM a décidé de s’ouvrir davantage à des profils internationaux, un tabou jusqu’à présent pour le groupe.

« Nous avons un seul impératif pour le recrutement du futur dirigeant d’Air France, indiquait un administrateur courant juillet. Qu’il provienne du secteur aérien,…

Un monde nouveau à construire

« Disruption », de Stéphane Mallard (Dunod, 256 pages, 18,90 euros).

Livre. Qui aurait cru qu’Ariane et la NASA seraient concurrencées en quelques années seulement par l’entrepreneur Elon Musk sur le lancement de satellites, la conquête de Mars et le tourisme spatial, en partant de zéro ? Depuis l’arrivée de Uber, on évoque une ubérisation de la société pour caractériser les méthodes et les ambitions sans limites de ces nouveaux acteurs qui bousculent tout sur leur passage : la disruption n’est pas seulement technologique.

Elle est sociétale car elle transforme nos comportements et nos manières de vivre, elle est économique car elle accélère la baisse des prix, elle est culturelle parce qu’elle stimule la diffusion de l’information, elle est aussi « profondément transgressive : elle nous pousse à nous méfier des hiérarchies, à vouloir les aplatir, voire les supprimer », analyse Stéphane Maillard. Son ouvrage, Disruption, donne les clés pour « appréhender ce monde en train de naître, ne pas le craindre et éviter que d’autres ne le bâtissent à notre place ».

Jusqu’où ira la disruption ? Pour l’instant, elle attaque principalement les entreprises. Mais les disrupteurs rêvent de se substituer à l’Etat. Les plates-formes comme Facebook souhaitent que la démocratie s’exerce en son sein plutôt que dans les urnes des Etats, et que l’éducation ait lieu dans des plates-formes de disrupteurs pédagogiques comme Coursera.

Dans une rue parisienne

« Pour les disrupteurs, elle est comme eux : sans limites », avertit le digital evangelist pour Blu Age. Comprendre les dynamiques qui œuvrent à la disruption est alors urgent, et l’ouvrage en décortique les dynamiques et les nouveaux codes, de la révolution de l’intelligence artificielle à la contre-culture du disrupteur, friand de méditation et neurosciences. Travis Kalanick a eu l’idée d’Uber par hasard dans une rue parisienne parce qu’il était incapable de trouver un taxi pour se rendre à une conférence.

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