Fin des épreuves écrites, quota de boursiers : Sciences Po Paris chamboule sa sélection
Sciences Po Paris va supprimer ses épreuves écrites d’entrée en première année, au profit d’une sélection sur dossier, notes du bac et entretien.
Sciences Po Paris va supprimer ses épreuves écrites d’entrée en première année, au profit d’une sélection sur dossier, notes du bac et entretien.
Sciences Po Paris va annuler ses examens écrits d’entrée en première année, en faveur d’une sélection sur dossier, notes du bac et entretien.
A partir de 2021, les postulants à Science Po Paris seront jugés à partir de leurs notes au lycée et au baccalauréat, et par un oral.
C’est un carambolage dans le monde de l’enseignement supérieur : la fin du concours allégorique d’une grande école, et son entrée dans une nouvelle ère de la sélection, plus particularisée, où l’oral prend aussitôt la place de la sacro-sainte dissertation.
Sciences Po Paris a informé, le 25 juin, un remodelage de sa procédure d’admission en première année, à partir de 2021. Finies les examens communes d’entrée, emblématiques du « concours à la française ». Achevées la dissertation d’histoire, l’épreuve en sciences économiques ou en philosophie et l’épreuve de langue vivante, trio sur lequel ont examiné en 2019 plus de 5 000 lycéens.
Dorénavant, comme dans les universités anglo-saxonnes, la sélection s’accomplira principalement sur dossier : notes remportées pendant le lycée, dissertation d’un « essai » personnel, résultats du bac. A ce tiercé s’additionnera un oral, auquel seront conquis tous les candidats présélectionnés, et qui mêlera un entretien de motivation et une discussion autour d’un document.
L’instruction sera semblable pour tous, y compris pour les lycéens issus d’établissements étrangers (qui disposent actuellement d’une procédure parallèle), ainsi que pour les jeunes des 106 maisons défavorisés avec lesquels Sciences Po a signé des « conventions éducation prioritaire » (CEP). Ce concours spécifique, créé en 2001 et basé sur des oraux, a permis à 160 jeunes d’assimiler Sciences Po en 2018 (environ 10 % de la promotion).
CSP+ en majorité
« Nous faisons face à une crise globale de la pertinence des élites, qui nous amène à reconnaître sur la profession toute notre procédure, déclare Frédéric Mion, le directeur de l’établissement. Nous voulons plus de diversité des parcours et des origines, et nous voulons aussi prendre en compte plusieurs critères d’excellence, pas uniquement académiques : l’ouverture d’esprit, la persévérance, la capacité d’invention ou de résilience d’un candidat. » Il inscrit aussi cette réforme…
A partir de 2021, les candidats à Science Po Paris seront estimés à partir de leurs notes au lycée et au baccalauréat, et par un oral.
A la décision de sept syndicats qui ont mandaté leur antécédent directement à Christophe Castaner, les sapeurs-pompiers doivent commencer, mercredi 26 juin, une grève entrevue pour durer jusqu’au 31 août. Au ministère de l’intérieur, on se veut tranquillisant : « Le mouvement n’aura pas d’impact sur la prise en charge de nos concitoyens. » Tenus de garantir un service minimum, les grévistes se contenteront d’inscriptions sur les casernes, les véhicules et les tee-shirts, ou de brassards lors des interventions.
Les signataires – qui évoquent 85 % des 40 500 pompiers professionnels de France, et nomment les 195 000 pompiers volontaires à les maintenir – sollicitent notamment « le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique », « une revalorisation de la prime de feu à 28 % » – comme la prime de risque des gardiens de la paix – contre 19 % maintenant, et un « recrutement massif » pour combler les besoins. Les 12 500 pompiers de Paris et de Marseille, ayant le statut de militaires, ne sont pas concernés par le mouvement.
André Goretti, président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers professionnels (FA/SPP-PATS), premier syndicat du métier, explique :
« Il s’agit surtout d’exprimer le ras-le-bol général. On nous demande chaque année d’assurer de plus en plus de missions avec de moins en moins d’effectifs. Le service public de secours est malade. »
« De 2003 à 2018, rappelle Sébastien Delavoux (CGT), on est passé de 3,5 à 4,6 millions d’interventions par an », un chiffre en hausse de 7 % chaque année. Le « secours aux personnes » représente 84 % des interventions, contre à peine plus de 50 % au début des années 2000. « On nous appelle trop souvent pour des choses qui ne sont pas dans notre périmètre, déplore Sébastien Delavoux. Parce que si vous appelez le 18, il y aura toujours quelqu’un pour vous répondre. »
« En cas d’ivresse sur la voie publique par exemple, la police devrait verbaliser l’individu et le placer en dégrisement, expose André Goretti. Mais comme la police manque d’effectifs, on nous appelle pour emmener l’individu aux urgences. » Les syndicats dénoncent en chœur une « sursollicitation » due aux « carences de l’Etat », révélatrice des déserts médicaux, du vieillissement de la population, et d’une organisation défaillante entre le SAMU, qui dépend du ministère de la santé, et les pompiers.
Pas d’« embauche massive »
Place Beauvau, on garantit « partager » ce constat : « Des groupes de travail pensent aux moyens de faire baisser la pression au niveau de la prise en charge des personnes, comme le rapprochement entre les ARS [agences régionales de santé] et les SDIS [services départementaux d’incendie et de secours], ou la limitation du temps d’attente des pompiers aux urgences. »
Pas de « recrutement massif » au programme, néanmoins. « La solution consiste plutôt à ne faire sortir les pompiers que quand c’est nécessaire, déclare Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des SDIS, et représentant de l’Assemblée des départements de France – lesquels paient les salaires des pompiers. La mise en place d’un numéro unique et de plates-formes d’appels départementales communes aux acteurs de l’urgence – SAMU, pompiers, police et gendarmerie – permettrait de réduire le nombre d’interventions. »
La hausse de la prime de feu ne semble pas plus à l’ordre du jour, six mois après les augmentations consenties aux policiers et gendarmes lors du mouvement des « gilets jaunes », et quelques jours après le délivrance de 70 millions d’euros pour des urgentistes en grève. « Cela coûterait 130 millions d’euros, calcule Olivier Richefou, et les départements n’ont pas 130 millions d’euros pour cela. »
Les pompiers essaient d’autre part l’attention sur les violences à leur égard, qui éprouvent une hausse inquiétante : en 2015, 1 939 déclaraient avoir été victimes d’une agression. Ils étaient 2 813 en 2017, selon l’Observatoire national de la criminalité et des réponses pénales. Le ministère de l’intérieur a sollicité, en mars, à tous les préfets « d’établir un diagnostic sur la sécurité des pompiers », et lancera en septembre « une campagne nationale de sensibilisation » sur le sujet.
Plutôt que de « supprimer l’ENA », l’ouverture des « formations d’élites » à des publics plus divers doit passer par la reconnaissance d’autres compétences dans les concours d’entrée, plaident dans une tribune au « Monde » les participants à l’Institut de l’engagement
Plutôt que de « retirer l’ENA », l’accès des « formations d’élites » à des publics plus divers doit passer par l’exploration d’autres compétences dans les concours d’accès, défendent les participants à l’Institut de l’engagement.
Annuler l’ENA ? Changer nos élites ? La discussion actuelle a ouvert grand la porte aux envies de pousser la formation de la jeunesse. Concours pénibles d’accès, esprit de compétition et de classement, barrières sociologiques infranchissables, représentation sociale et entre-soi : un big bang est nécessaire. Pendant longtemps, on a cru que le concours était l’infranchissable garant de l’idéal républicain d’égalité. On a mis énormément de temps à se rendre compte que le concours pouvait lui-même entretenir la reproduction des élites ou éloigner insidieusement une partie des jeunes, en fonction de leur origine sociale, voire ethnique.
De ce constat certains retranchent qu’il faut glisser des ségrégations positives au sein des concours existants, voire supprimer les écoles dont les concours s’affirment si peu ouverts. Il existe pourtant une voie pour répondre vite à cette revendication de démocratisation, pour délier ce problème sans détruire, sans abandonner à nos principes républicains, sans tomber de Charybde en Scylla.
La mutation de paradigme passe par la mise en avant d’autres valeurs, celles de la gratitude. L’esprit d’entraide, de solidarité, de coopération doit pouvoir avoir tout autant qu’une bonne note en maths. Il faut faire évoluer l’accès aux formations les plus glorieuses et varier les profils de ceux qui dressent des responsabilités. Cette voie a été délacée discrètement mais solidement par l’Institut de l’engagement et les 150 établissements d’enseignement supérieur qui en sont collaborateurs. De quoi s’agit-il ?
Valoriser la reconnaissance
Pour améliorer la promesse, l’Institut a procréé un concours ouvert à tous les jeunes qui ont accompli leur service civique ou un bénévolat soutenu, mais c’est un concours sur les projets, sur les motivations, sur les parcours. Il a été avéré, avec l’appui de la Conférence des présidents d’université et celui de la Conférence des grandes écoles, comme l’adéquat de leur acceptabilité par des établissements aussi divers que huit instituts d’études politiques (dont Sciences Po Lille), des écoles de management (dont Skema, l’EM Lyon, Audencia, TBS, ESCP-Europe, GEM), des universités (dont Paris-Nanterre).
L’Etat lui-même a ouvert cette parité par des arrêtés ministériels, pour l’accès aux formations des instituts du travail social. Toutes ces universités ouvrent leurs portes à des jeunes qui ne sont pas passés par les voies traditionnelles : ils arrivent d’autres horizons culturels, d’autres origines sociales et ont souvent pris des chemins de traverse dans leur parcours scolaire. Et c’est tant mieux !
Le mouvement de réclamations des opérateurs de documentaires poussait depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. Il s’interprétera bientôt par la création du premier syndicat professionnel, alors qu’il ne présentait jusqu’à actuellement qu’une multitude d’associations.
Cette « Guilde », dont la naissance à l’automne doit être proclamé le 25 juin au festival du documentaire Sunny Side of the Doc à La Rochelle, a montré fin mars sur Facebook, en réaction à la proposition par des syndicats de producteurs d’un salaire minimum – exigé de longue date par les documentaristes – de 120 euros par jour, un montant jugé « méprisant » par ces derniers. Le 20 mai, 500 réalisateurs ont voté pour la formation de ce syndicat.
« Notre rémunération, mais aussi le temps de tournage, baisse depuis plusieurs années, alors qu’on nous demande de faire des films toujours plus exigeants », regrette Elizabeth Drévillon, membre du comité provisoire de la Guilde et coréalisatrice de Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise, dispensé sur Arte en mars.
« Réaffirmer les bonnes pratiques »
Ce futur syndicat entend peser dans les négociations avec les producteurs pour « réaffirmer les bonnes pratiques », déclare Mme Drévillon. Parmi les premiers griefs que la Guilde soutiendra : la rémunération systématique du travail d’écriture en amont, des forfaits moins déconnectés du temps de travail effectif du réalisateur ou encore une transparence sur la répartition du financement du documentaire.
« Le service juridique pourra aussi jouer un rôle de conseil en fournissant des contrats types et des grilles de salaires selon le programme, pour savoir quoi demander à certains producteurs qui fonctionnent parfois à la tête du client », déclare le journaliste Stéphane Bentura, en accentuant être « bien conscient que la production va mal elle aussi ».
La fragilisation du secteur s’est pressée avec le foisonnement des chaînes de télévision au budget modeste
De fait, le bouleversement du secteur s’est accéléré avec le foisonnement des chaînes de télévision au budget modeste. « Le volume de la production de documentaires a été démultiplié avec les chaînes thématiques ou de la TNT, qui ont des capacités financières moins grandes que les chaînes historiques », déclare Stéphane Le Bars, délégué général de l’Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA). Pour un documentaire de 52 minutes, un réalisateur est ainsi rémunéré en moyenne 17 090 euros sur les grandes chaînes publiques, contre 9 805 euros sur la TNT, d’après une étude de la Société civile des auteurs multimédia (Scam) de 2018.
Ces jeunes font partie de l’embellissement de l’université française dans le domaine de la biologie. Ils sont doctorants (en cours de thèse), docteurs (titulaires d’un doctorat, bac + 8) ou postdocs (jeunes chercheurs diplômés, recrutés en CDD dans un laboratoire de recherche). Ils parviennent de consacrer trois années ou plus de leur vie à la recherche scientifique. Mais s’ils sont dans cette pièce en ce vendredi de juin, c’est qu’ils envisagent, comme disent certains, de « passer du côté obscur » : quitter le monde académique – parcours considéré comme classique, menant à des carrières de chercheur et d’enseignant – et entrer dans celui de l’entreprise.
Pour cela, ils doivent apprendre à « se vendre », et ce n’est pas une évidence. « Les doctorants et docteurs sont extrêmement capés, ce sont de vrais spécialistes de leurs thématiques de recherche, explique Charlène Planchenault, animatrice de cet atelier et consultante chez Kelly Scientifique, un cabinet de recrutement. En revanche, ils ne vont pas naturellement mettre en avant leurs compétences transversales, tout simplement parce qu’ils n’en sont absolument pas conscients. Alors qu’en trois ans ou plus de doctorat ils ont acquis d’énormes qualités, surtout en gestion de projet et en recherche de partenaires. On leur apprend à s’en prévaloir face aux recruteurs. »
« Les années de thèse sont actuellement considérées comme de réelles expériences professionnelles. » Charlène Planchenault, animatrice de cet atelier et consultante chez Kelly Scientifique
Perles rares
Depuis plusieurs années, la cote des bac + 8 a éclaté sur le marché du travail. Eux que les entreprises ont souvent vus comme des rats de laboratoire inadaptés aux contraintes du privé sont aujourd’hui de plus en plus recherchés. « Ce sont vraiment des profils très complets, très autonomes et très créatifs, assure Charlène Planchenault. Les années de thèse sont actuellement considérées comme de réelles expériences professionnelles. »
Les employeurs potentiels viennent donc complimenter les docteurs dans les événements qui leur sont simulés. Au Forum BIOTechno, entre les ateliers de CV et d’entretiens et les tables rondes sur les différents métiers abordables, une dizaine d’entreprises ont décidé d’investir dans des stands – payants – pour avoir accès à ces perles rares. Les deux cofondateurs de Neoplants, « jeune pousse » en biologie synthétique des plantes, attardent bien y recruter plusieurs de leurs futurs assistants. « Nous allons embaucher six personnes, dont quatre docteurs, explique Patrick Torbey, lui-même docteur de l’Ecole normale supérieure. C’est un vrai choix stratégique. Ils sont les meilleurs pour innover, pour résoudre des problèmes qui n’ont jamais été résolus jusque-là. Et ils sont très curieux, y compris dans les domaines qui ne sont pas les leurs. »
« Quand on crée une petite entreprise, on passe son temps à devoir dénouer des problèmes, augmente son associé Lionel Mora. Or 90 % du temps d’une thèse consiste à être apprécié à des embûches. Ça a une valeur inappréciable ! Mais tout le monde n’est pas adapté au monde de l’entreprise. Les expirations sont beaucoup plus agressives, ce n’est pas la même gestion du temps. Moi qui ne suis pas issu de ce milieu, ça m’a toujours fasciné de voir à quel point les chercheurs ont besoin de temps pour lire de la bibliographie et pour penser, tout simplement. Il faut juste réussir à combiner cela avec la réalité du privé. »
Nouvelle esprit
L’intérêt est mutuel. Ce jour-là, les jeunes chercheurs font la queue, CV en main, discours de motivation en tête, pour tenter de séduire ces employeurs potentiels. Maya (les prénoms ont été changés à la demande des intéressés), qui a effectué sa thèse sur le diagnostic des maladies infectieuses il y a cinq mois, s’en développe : « Je veux changer le monde, participer à l’innovation concrète, faire des découvertes qui vont agiter la vie des gens. Et je ne pense pas que ce soit dans l’académique que je peux y arriver. On perd trop de temps avec toutes les contraintes administratives et de publications. C’est dans le privé qu’on a effectivement les moyens et le contexte propices à la découverte. Mais, attention, pas n’importe quel privé ! Je suis très attachée à l’éthique, je ne veux pas être une machine à produire de l’argent. »
Pour Allan, spécialisé dans les prothèses, ce sont des attentions réalistes qui ont guidé son choix : « En poursuivant dans l’académique, je me préparais à quatre, dix, voire quinze ans de CDD, d’incertitude, de précarité et de pression avant, peut-être, d’obtenir un poste. Ce n’est pas ma conception de l’existence. J’adore la science et la recherche mais ce n’est pas toute ma vie. Je veux édifier une famille, profité et non m’imposer encore des années de sacrifices. Et je pense qu’on peut faire un travail tout aussi passionnant en entreprise. Evidemment, je ne vais pas me précipiter. Je choisirai le poste qui me fera vibrer. »
Parmi les ateliers les plus affectionnés, ceux de l’Association Bernard Gregory (ABG), qui conduit les docteurs dans leurs évolutions de carrière depuis près de quarante ans. Et a vu apparaître, ces dernières années, ce nouvel esprit. « Pendant longtemps, le renoncement à une carrière académique était considéré comme un échec, reconnaît Vincent Mignotte, directeur d’ABG. Actuellement, le privé n’est plus forcément un choix contraint. Certains débutent même leur thèse en sachant déjà qu’ils ne resteront pas dans la recherche fondamentale. Ils sont de plus en plus conscients des débouchés captivants qui peuvent exister dans le monde de l’entreprise. C’est évidemment le cas pour les sciences dures et naturelles, mais également pour les sciences humaines et sociales. Par exemple, pour le développement de la voiture autonome ou des objets connectés, on a besoin de sociologues et d’anthropologues pour travailler sur les réactions de la population. »
Sarah doit entretenir sa thèse d’immunologie à la fin de l’année et sait depuis plus d’un an qu’elle rejoindra ensuite le secteur privé. Mais elle redoute d’informer son directeur de thèse…
Reste à persuader les plus récalcitrants : les encadrants des jeunes chercheurs. Sarah doit entretenir sa thèse d’immunologie à la fin de l’année et sait depuis plus d’un an qu’elle rejoindra ensuite le secteur privé. Mais elle redoute de prévenir son directeur de thèse : « Deux de mes camarades ont été transparents avec leurs directeurs. Ceux-ci, bien plus âgés, avec une mentalité “à l’ancienne”, ont été rebutés par ce choix et se sont totalement désintéressés d’eux pour la fin de leur doctorat. Ça a été très violent. J’admire beaucoup mon encadrant et je ne veux vraiment pas le décevoir. L’informer va être une épreuve. Rien que d’y penser, j’ai une boule au ventre ! Mais je ne peux quand même pas choisir ma carrière en fonction de lui… »
Frédéric Guzy, professionnel des ressources humaines, développe que le retour des chômeurs à l’emploi tient plus à l’accès à la propriété qu’à la limitation des conditions d’allocation.
Le premier ministre et la ministre du travail ont montré, lei 18 juin, les fondements de la modification de l’assurance-chômage. C’est le troisième volet de la transformation de modèle social retenu en 2017 par le gouvernement après les ordonnances travail et la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». L’objectif affiché est de admettre aux entreprises de s’ajuster aux évolutions de leurs marchés, et aux salariés de se préparer aux ruptures approches dans leur parcours professionnel simultanément un haut niveau d’employabilité.
De façon schématique, l’amélioration présentée par le gouvernement pressent qu’il sera plus complexe de rentrer dans le régime de rémunération et plus rapide d’en sortir. En clair, moins de personnes bénéficieront d’une indemnisation. Cette situation aura pour effet de renforcer, aux yeux des salariés, la sensation d’insécurité lié aux ruptures de carrière. Les mesures regardant les cadres ne vont pas non plus inciter à la mobilité professionnelle…
Une étude effectuée par Harris Interactive fin 2018 confirmait qu’une majorité des actifs de moins de 40 ans spécifieraient conserver le même employeur durant leur carrière. La mutation d’employeur et/ou de métier fait souvent peur. Une autre étude menée par BVA exposait que 89 % des salariés considéraient qu’il était difficile de se reconvertir après 45 ans.
L’équilibre comme un obstacle
Les DRH savent bien que l’envie légitime de stabilité est souvent un obstacle majeur aux politiques de reconduction des dynamismes. Dans un monde où un modèle de carrières à ruptures multiples se substitue à celui du métier unique dans la même entreprise, les instruments de rémunération prévus par le gouvernement éprouvent donc d’accroître le sentiment d’insécurité des salariés.
Le système de bonus-malus, quant à lui, a pour objectif de disputer contre la précarité. Bien sûr, si ce système encourage les entreprises à procéder en faveur de la qualification et de l’employabilité des salariés en contrats momentanés, alors il sera utile, nous sommes en droit de l’espérer. Néanmoins, empêcher les entreprises d’utiliser des contrats momentanés n’est pas une fin en soi.
Ces emplois admettent à des salariés peu ou pas qualifiés de subsister connectés du travail. Il serait paradoxal que cette mesure limite le nombre de contrats passagers sans admettre à leurs bénéficiaires d’atteindre à un emploi plus stable, c’est-à-dire souvent plus qualifié.
La ministre du travail a certifié dimanche que 200 entreprises nécessitent encore remplir leur devoir légale de proclamer un index sur l’égalité, faute de quoi elles seront punies.
Plus de 200 entreprises traînent des pieds face à leurs nouvelles obligations en matière d’égalité femmes-hommes. Alors que la loi contraint depuis le 1er mars les structures de plus de 1 000 salariés de publier un index de l’égalité professionnelle, « on a 1 130 entreprises sur les 1 340 concernées » qui n’ont pas respecté cette obligation, a témoigné dimanche, Muriel Pénicaud, lors du « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro ».
« D’ores et déjà, pour ceux qui n’ont pas répondu, dans les entreprises de plus de 1 000 salariés, l’inspection du travail et la direction générale du travail sont en train de les contacter. S’ils ne se conforment pas très vite, ils vont être mis en demeure et ils pourront avoir des sanctions financières, même pour ne pas avoir répondu », a averti la ministre.
« Les sanctions peuvent aller jusqu’à 1 % de la masse salariale. Je dis souvent aux employeurs : “plutôt que de donner [cet argent] au Trésor public, donnez-le aux femmes !” », a-t-elle déclaré.
Une note sur 100 points en matière d’égalité femmes-hommes
L’index est une mention globale sur 100 points, décomposée en cinq critères : l’écart de rémunération femmes-hommes (noté sur 40 points), l’écart dans les aggravations annuelles (20 points), l’écart dans les promotions (15 points), les accroissements au retour de congé maternité (15 points) et, enfin, la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points).
« La grande majorité » des entreprises ayant publié leur index « a du travail à faire », a déclaré la ministre, et « 15 % sont en alerte rouge », c’est-à-dire sous la barre des 75 points. Ces mauvaises élèves, qui risquent des sanctions si elles n’amendent pas leur situation dans les trois ans, « ont des résultats vraiment mauvais » et « doivent tout de suite agir ».
A l’inverse, seule une « toute petite minorité » des entreprises examinées a obtenu la note maximale de 100 points, a défini la ministre.
Une fois confirmé par l’entreprise, l’index est « public », a par ailleurs accentué Mme Pénicaud. « Quand vous voulez postuler dans une entreprise, regardez s’ils sont bons ou nuls en égalité salariale », a-t-elle ajouté. Les entreprises de plus de 250 salariés seront, à leur tour, observées par l’obligation de publier cet index le 1er septembre, puis celles de plus de 50 salariés le 1er mars 2020.
Ces syndicats ont proclamé un courrier mercredi dernier au ministre de l’intérieur, dans lequel ils dénoncent « un déni de dialogue social » et « les politiques et projets néfastes du gouvernement ».
« Sur-sollicitation » et « violences verbales »
Ils sollicitent le retrait du projet de loi de modification de la fonction publique, la réévaluation de la prime de feu similaire aux autres métiers à risque, et « le recrutement massif d’emplois statutaires ». M. Goretti regrette un « profond malaise au sein de la profession » :
« Nous devons répondre à une sur-sollicitation avec de moins en moins d’effectifs et de moyens (…) Nous assumons de plus en plus de missions qui ne relèvent pas de nos compétences, à cause des manquements des services de l’Etat. »
A cela s’additionnent « de plus en plus de violences verbales et parfois physiques », suivant le responsable syndical.
Même s’ils se formulent en grève, les pompiers peuvent être astreints à un service minimum, en tant qu’« agents assurant le fonctionnement des services indispensables à la garantie de la sécurité physique des personnes ».