Assurance-chômage : la réforme pourrait affecter jusqu’à un tiers des allocataires

Assurance-chômage : la réforme pourrait affecter jusqu’à un tiers des allocataires

Une femme dans une agence nationale pour l’emploi France Travail, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), en avril 2024.

Les contours de la réforme de l’assurance-chômage ne sont pas encore connus mais ses conséquences potentielles commencent à être évaluées. Vendredi 17 mai, l’Unédic, l’organisme copiloté par les partenaires sociaux qui gère le régime, a présenté à ses administrateurs une étude qui tente de cerner l’incidence de plusieurs scénarios. Selon le document, que Le Monde s’est procuré, jusqu’à près d’un tiers des allocataires pourraient être affectés, dans les hypothèses les plus défavorables, avec un report de la date d’ouverture des droits.

L’expertise dévoilée vendredi passe en revue des options que le gouvernement a déjà évoquées dans les grandes lignes, mais sans préciser jusqu’où les curseurs seraient poussés. Seule certitude : les mesures en question se traduiront par un durcissement des conditions mises pour verser une allocation aux chômeurs et par de moindres dépenses pour le régime.

L’une des pistes privilégiées aujourd’hui par l’exécutif consisterait à accroître la « durée d’affiliation » – c’est-à-dire le temps de travail nécessaire pour être éligible à l’assurance-chômage. A l’heure actuelle, il faut avoir exercé une activité de six mois sur une « période de référence » de vingt-quatre mois pour être indemnisé.

Le premier paramètre pourrait être modifié : s’il passait à sept mois, 11 % des allocataires seraient pénalisés (avec une entrée plus tardive dans le régime), ce qui engendrerait, à terme, une économie de 400 millions d’euros par an. S’il était relevé à douze mois, 31 % des personnes seraient touchées, tandis que l’Unédic, elle, verrait sa facture s’alléger de 2,3 milliards d’euros. Autre solution, aux effets encore plus puissants : raccourcir la « période de référence » en la ramenant de vingt-quatre à dix-huit mois. Dans cette éventualité, 32 % des allocataires seraient « impactés » et les économies atteindraient le montant colossal de 7,5 milliards d’euros par an.

« Ramener de l’argent »

Parmi les critères susceptibles d’évoluer figure également la durée pendant laquelle les demandeurs d’emploi sont couverts : si elle était fixée à douze mois (contre dix-huit, aujourd’hui, pour les personnes de moins de 53 ans), le régime économiserait environ 6 milliards d’euros.

L’étude diffusée vendredi montre également que la réforme n’a pas les mêmes retombées suivant les curseurs qui sont actionnés. Une augmentation de la durée d’affiliation frappe particulièrement les moins de 25 ans ainsi que les individus s’inscrivant au chômage après un CDD ou une mission d’intérim. Les profils seraient très différents s’il était décidé de réduire la durée d’indemnisation : selon l’Unédic, il y aurait davantage de personnes d’au moins 25 ans ou ayant mis fin à leur contrat de travail après une rupture conventionnelle ; ceux qui perçoivent des allocations au-dessus de la moyenne seraient également plus nombreux.

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