Après une grande école, les différences femmes-hommes poursuivent

Après une grande école, les différences femmes-hommes poursuivent

Si le marché de l’emploi demeure au beau fixe pour ces jeunes diplômés, les écarts de rétribution et de type d’emplois entre hommes et femmes sont importants, dès l’entrée dans la vie active.

Mieux payés, précipitamment insérés… Le soleil semble briller depuis neuf années pour les diplômés des grandes écoles d’ingénieur et de management. Le rapport net d’emploi, six mois après la sortie de l’école, flirte avec les 90 %, et même au-delà pour les jeunes ingénieurs. Quant à rémunérations moyennes annuelles à l’embauche, ils sont en hausse pour les nouveaux diplômés et s’établissent entre 34 920 et près de 40 000 euros.

De quoi commencer confortablement sa carrière dans un contexte « très favorable sur le marché de l’emploi des cadres », déclare l’enquête sur l’insertion des diplômés éditée mardi 18 juin par la Conférences des grandes écoles (CGE), en collaboration avec l’Ecole nationale de la statistique et de l’analyse de l’information (Ensai). « Nous constatons un phénomène d’aspiration de nos diplômés. Alors que les effectifs étudiants des grandes écoles ont augmenté de 40 % depuis sept ans, nous ne parvenons pas à répondre à la demande des entreprises », ajoute Anne-Lucie Wack, présidente de la CGE.

Moins rétribuées, moins vite en CDI

Toutefois, une zone sombre poursuit dans cette météo approximativement idyllique de l’employabilité des nouveaux diplômés : la situation des femmes. Dès leur sortie de l’école, elles sont moins rétribuées, moins brusquement en contrat à durée indéterminée (CDI) et disposent du statut cadre en proportion moindre. Par contre, la part des femmes en activité professionnelle est « systématiquement moins élevée que celle des hommes », déclare l’étude. Pourtant, les entreprises sont en demande de jeunes talents – au point que, pour s’assurer de ne pas laisser une pépite à la concurrence, elles engagent manageurs et ingénieurs avant l’acquisition de leur diplôme.

Dans ce marché adéquat, le CDI est la norme : 86,5 % des diplômés le soutirent pour leur première embauche. Sur ce point également une importante disparité existe entre les hommes et les femmes. Celles-ci ne sont que 75,6 % à obtenir un CDI (soit 10 points de moins que pour leurs homologues masculins). Les ingénieures de la promotion 2018 ont été recrutées à 22,4 % en CDD, une situation qui se dégrade par rapport à 2017 (15,3 %).

Le salaire médian des diplômés de 2018 est de 35 000 euros annuels hors primes. Dès la sortie de l’école, des différences de genre suscitent : près du quart des femmes (23,1 %) saisissent moins de 30 000 euros ; c’est le cas d’exclusivement 11,5 % des hommes. « Du côté des salaires plus élevés, la situation s’inverse, avec 33 % des hommes gratifiés d’un salaire supérieur à 38 000 euros et seulement 23,5 % de femmes », articule le rapport. Pour la promotion 2018, l’écart de salaire examiné entre les hommes et les femmes est de 6,08 %.

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LJD

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