Amélie de Montchalin veut « un coup d’accélérateur » sur les stages et l’apprentissage

L’administration devra « jouer toute sa partition » dans le soutien apporté aux jeunes en cette période de crise. « Cela passe par plus d’apprentissage, plus d’offres de stage », a déclaré aux députés la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, mardi 16 mars. Selon nos informations, l’Etat devrait faire passer le nombre d’apprentis dans le secteur public de 8 000 à 14 000, et ce, dès cette année. De même, la fonction publique devrait accueillir 40 000 lycéens et étudiants en stage en 2021, contre moins de 10 000 en rythme annuel jusqu’à présent.
« Mon enjeu », a dit la ministre, c’est d’« avoir une fonction publique exemplaire dans la politique que nous menons pour la jeunesse », laquelle « se sent parfois oubliée ou sacrifiée ». Mais Mme de Montchalin poursuit, ce faisant, un deuxième objectif : attirer les jeunes vers l’administration. Le nombre de candidats aux concours de la fonction publique de l’Etat a chuté de 650 000 en 1997 à 228 000 en 2018. Une crise des vocations qui s’explique par le niveau de salaire mais aussi par une méconnaissance de l’administration.
« Nous ne pourrons pas recruter la jeunesse d’aujourd’hui si nous ne lui montrons pas la réalité des métiers », estime la ministre. Les accueillir via des stages et l’apprentissage, a-t-elle précisé, c’est « permettre à des lycéens et des étudiants de s’approprier les valeurs du service public, de susciter des vocations ». Objectif : « créer une nouvelle génération de serviteurs de l’Etat. »
Les stagiaires mieux rémunérés
Ce « coup d’accélérateur » s’accompagnera d’autres nouveautés, selon les informations du Monde. Pour ce qui est de l’apprentissage dans les collectivités locales, le gouvernement a mis en place, à côté du financement traditionnel du Centre national de la fonction publique territoriale, une aide exceptionnelle de 3 000 euros pour chaque contrat signé depuis le 1er juillet 2020. Cet appui devait s’achever le 31 mars. Le gouvernement entend le pérenniser et le compléter. Mais les détails sont encore en discussion. Quoi qu’il en soit, le cabinet de Mme de Montchalin considère que, « compte tenu du succès de l’apprentissage dans le privé, il n’y a pas de raison que le public reste à la traîne ».
Deuxième aspect : les stages. Outre la forte augmentation de l’objectif fixé aux services de l’Etat, l’idée est de mieux les accueillir. La loi impose qu’un stagiaire soit payé à partir du troisième mois. Un plancher est fixé : 3,90 euros de l’heure, soit quelque 600 euros par mois. Mais, selon l’entourage de la ministre, « la plupart des administrations appliquent la loi au minimum ». Dorénavant, tout stagiaire sera payé dès le premier mois. « Les petits boulots, ils n’existent plus », justifie le ministère, ce qui rend la rémunération d’un stage d’autant plus importante.
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