Amazon : en France, une activité jalonnée de conflits sociaux

Amazon : en France, une activité jalonnée de conflits sociaux

Avril 2020 : des salariés mobilisés contre le Covid-19

Le 18 mars, les salariés d’Amazon Saran (Loiret) appelaient à un débrayage et demandaient la fermeture du site, s’estimant mal protégés contre le coronavirus.
Le 18 mars, les salariés d’Amazon Saran (Loiret) appelaient à un débrayage et demandaient la fermeture du site, s’estimant mal protégés contre le coronavirus. PhotoPQR/République du Centre/MaxPPP

Menaçant de se mettre en grève ou d’exercer leur droit de retrait, des salariés d’Amazon se mobilisent, depuis plusieurs semaines, contre des conditions de sécurité jugées insuffisantes. Cinq entrepôts de la firme sur six ont été mis en demeure par le ministère du travail de mieux protéger les salariés contre le Covid-19. Puis la mise en demeure a été levée pour trois d’entre eux. Ce qui n’a pas convaincu le syndicat Sud-Solidaires, qui a assigné, le 10 avril, la multinationale en référé devant le tribunal de Nanterre afin d’obtenir « l’interdiction de continuer à employer du personnel sur ses six sites français et, à tout le moins, de réduire, comme la société s’y est engagée, son activité aux 10 % de marchandises “essentielles” ». Quatre jours plus tard, la juridiction a estimé que la société avait « de façon évidente méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés ». Elle lui enjoint de restreindre son activité « aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d’expédition des commandes de produits alimentaires, d’hygiène et médicaux ».

Février 2019 : condamnation des prud’hommes à Orléans

A l’intérieur du site de distribution d’Amazon à Saran, dans la banlieue d’Orléans (Loiret).
A l’intérieur du site de distribution d’Amazon à Saran, dans la banlieue d’Orléans (Loiret). PhotoPQR/Le Parisien/MaxPPP

C’est une décision très attendue par beaucoup de salariés français de la plateforme américaine. Le conseil des prud’hommes a condamné le géant de la vente en ligne à réévaluer le statut de sept salariés caristes du site d’Orléans (Loiret). Une situation qui avait été dénoncée, un an auparavant, par la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation, qui affirmait que le classement des salariés d’Amazon ne respectait pas la convention collective. La juridiction orléanaise a assorti sa décision d’un rappel de salaire, de congés payés et de treizième mois. Au total, ce sont près de 154 000 euros qui devront être versés aux sept employés.

Janvier 2019 : quatre « gilets jaunes » licenciés

Le 5 février 2019 à Montélimar (Drôme), Des gilets jaunes, la CGT et la CFDT manifestent devant Amazon, qui veut licencier pour « faute grave » quatre personnes qui ont apporté leur soutien aux « gilets jaunes ».
Le 5 février 2019 à Montélimar (Drôme), Des gilets jaunes, la CGT et la CFDT manifestent devant Amazon, qui veut licencier pour « faute grave » quatre personnes qui ont apporté leur soutien aux « gilets jaunes ». PhotoPQR/Le Dauphiné/MaxPPP

Quatre salariés du groupe ont été licenciés pour avoir exprimé sur les réseaux sociaux leur solidarité avec le mouvement des « gilets jaunes » : deux logisticiens à Douai (Nord), un salarié de Montélimar (Drôme) et un autre sur le site de Saran (Loiret). Ce dernier, Rémi Deblois, avait posté le 18 novembre 2018 ce message sur Facebook : « Pour frapper un grand coup et nuire à l’économie, blocage des entrepôts Amazon. La semaine du Black Friday commence demain et c’est encore les plus aisés qui vont en profiter. » La direction l’accuse de manque de loyauté et estime que ce texte démontre son « envie manifeste de dénigrer l’entreprise et de lui porter préjudice ». Rémi Deblois a décidé de contester son licenciement.

Il vous reste 32.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.