Alvance Aluminium Poitou, nouvelle fonderie française au bord de la liquidation

Alvance Aluminium Poitou, nouvelle fonderie française au bord de la liquidation

Chez Alvance Aluminium Poitou, à Ingrandes-sur-Vienne (Vienne), le 17 juin 2021.

Ses salariés ont appris la mauvaise nouvelle à l’issue d’un comité social et économique extraordinaire mardi 11 janvier au matin : au terme du délai imparti, aucun repreneur ne s’est manifesté pour reprendre leur usine, la fonderie Alvance Aluminium Poitou, à Ingrandes-sur-Vienne (Vienne). « Le fondeur chinois Huanxang a renoncé lundi. Il ne veut pas d’une usine qui n’est pas encore diversifiée », explique Jean-Philippe Juin, délégué CGT et porte-parole de l’intersyndicale des salariés.

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La liquidation judiciaire du sous-traitant automobile, qui fabrique des culasses en aluminium pour un client unique, Renault, pourrait être prononcée par le tribunal de commerce d’ici à trois semaines, à moins d’un nouveau sursis – la date limite pour trouver un repreneur avait déjà été repoussée du 20 octobre 2021 au 10 janvier.

En moins d’un an, quatre fonderies automobiles françaises ont déjà fermé : FVM à Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle), MBF Aluminium à Saint-Claude (Jura), la Fonderie du Poitou Fonte et, à la fin de novembre 2021, la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), à Viviez (Aveyron). Plus de 1 000 salariés ont ainsi été licenciés depuis le printemps alors qu’une étude du cabinet Roland Berger, en 2020, avait souligné le risque de voir disparaître plus de 5 000 emplois d’ici à dix ans dans la filière (40 % des postes).

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Si l’accélération du passage au moteur électrique les oblige à se diversifier pour survivre à moyen terme, c’est d’abord, à court terme, la délocalisation de leur production, en Espagne ou en Turquie, qui nuit souvent aux fonderies automobiles françaises.

« C’est une aberration de nous fermer »

Mais Alvance Aluminium Poitou produit encore une culasse pour Renault. « Ils ont besoin de nous jusqu’en 2025 », affirme Jean-Philippe Juin. D’ici à la décision du tribunal de commerce, les 320 salariés de la fonderie (285 sont en CDI) entendent donc jouer une dernière carte.

« Selon les consultants de Roland Berger, qui ont étudié notre site, notre fonderie a la capacité de se retourner. Mais il faut nous laisser le temps de transiter vers la production de pièces pour les voitures hybrides et électriques, explique le délégué syndical. Aussi nous demandons au gouvernement de nous prendre sous tutelle deux ou trois ans, jusqu’à ce qu’on se soit diversifiés. C’est une aberration de nous fermer, comme c’est une aberration de fermer la SAM, alors que nous avons tout pour réussir et que demain les pièces pour l’électrique ne trouveront plus où être fabriquées en France ! »

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LJD

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