Air France diminue de son effectif au niveau national

Air France diminue de son effectif au niveau national

Le siège d’Air France-KLM, à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, près de Paris, en août 2018.
Le siège d’Air France-KLM, à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, près de Paris, en août 2018. JOEL SAGET / AFP

La direction d’Air France envisage un plan de départs volontaires touchant 465 personnes. Les escales du Sud et de l’Est de la France domineraient payer le plus lourd tribut.

C’est sans doute la fin de la lune de miel entre Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, et les syndicats d’Air France. Le nouveau patron, nommé pendant l’été 2018, doit en effet annoncer, lundi 13 mai, un plan de départs volontaires (PDV) à l’occasion d’un comité social et économique central extraordinaire (CSECE). Au total, 465 postes sont visés. Des coupes qui doivent principalement concerner les effectifs des personnels des bases et des escales d’Air France à Paris, comme en province.

Pour cette première tendance de départs de l’ère Smith ce sont les escales du Sud et de l’Est de la France qui nécessiteraient payer le plus lourd tribut. Le tranchoir ne s’abat pas au hasard. Selon un syndicaliste, elles seraient lourdement déficitaires. Fermement faire concurrence depuis une dizaine d’années par les compagnies à bas coûts comme easyJet, mais aussi par les TGV de la SNCF, le court-courrier aurait creusé un déficit de 170 millions d’euros en 2018. Une perte qui tombe d’autant plus mal qu’Air France n’a plus les moyens « d’acheter la paix sociale comme elle l’a fait à un moment », ajoute le syndicaliste.

La compagnie franco-néerlandaise a connu un très mauvais premier trimestre 2019. Son déficit d’exploitation s’est élevée à 303 millions d’euros contre 185 millions sur la même période il y a un an. Le choix de la direction de réduire les effectifs agace les syndicats, qui dénoncent les options uniquement défensives d’Air France. « Nous souhaitons une politique offensive sur le court-courrier », dont les difficultés ne se régleront « pas seulement avec un plan de départs volontaires », se désole Gaël Amaury, secrétaire général adjoint de la CFDT Air France. Dans cette activité, la direction paie aussi le prix des retards de l’union entre les trois compagnies filiales d’Air France, Airlinair, Brit Air et Regional, identifiées sous la bannière d’Air France Hop !.

« Attrition des personnes »

Promise dans une politique de diminution des coûts, Air France devrait terminer son PDV par une réduction des répétitions sur certaines lignes et l’arrêt de quelques destinations sur son réseau domestique. Une démarche « d’attrition des personnes » et de l’activité qui provoque des demandes, indique la CFDT.

Le syndicat s’ahurit que « dans la stratégie qui sera présentée lundi par la direction, il n’y ait pas un mot sur Transavia France », la succursale à bas coûts d’Air France. Pour une fois sur la même longueur d’onde, la CFDT et Philippe Evain, ancien président du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), considèrent que « Transavia France aurait les moyens de faire concurrence aux low cost en province ».

 

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.