A Toulouse, la Cité de l’espace promet la Lune pour solder la crise
La présentation scénographique de LuneXplorer, nouvelle animation de la Cité de l’espace qui promet un voyage vers la Lune sans quitter la terre ferme, est encore approximative. Et pour cause : si, dans ce centre de culture scientifique basé à Toulouse, les travaux démarreront en avril, la mise en service, prévue en juillet 2023, est encore lointaine. Mais les contours du nouvel équipement commencent à se dessiner.
Après une introduction explicative, dans le hall d’accueil, sur les missions spatiales des programmes américains Apollo (1961-1972) et Artemis (lancé en 2017), les visiteurs embarqueront dans une centrifugeuse équipée d’une capsule. Informé sur les règles de sécurité à respecter en vol et les actions à mener dans le cadre d’un scénario imaginaire, l’équipage sera ensuite propulsé à une vitesse de 2 à 2,5 G.
« Ils connaîtront les sensations d’accélération et de descente, mais pas d’apesanteur. On n’est pas dans la Station spatiale internationale, prévient d’emblée Jean-Baptiste Desbois, le directeur général de la Semeccel, l’exploitant de la Cité de l’espace, très attaché à la dimension pédagogique du site. Nous ferons vivre des sensations au service d’un projet de culture scientifique et d’éducation. »
« Vitrine pour la filière »
Surtout, l’objectif de cet équipement, construit en lieu et place du Terradome (un bâtiment en forme de sphère terrestre), est de relancer la fréquentation de ce parc de quatre hectares, ouvert au public depuis 1997 et reconnaissable par son imposante réplique de la fusée Ariane-5, haute de 53 mètres.
Alors que 2019 avait été une année record, avec un peu plus de 408 000 visiteurs, la fréquentation a dégringolé en raison des neuf mois cumulés de fermeture, imposés pour enrayer la pandémie de Covid-19. En 2020, 171 000 visiteurs ont poussé la porte d’entrée du site, 268 000 en 2021. Conséquence inévitable : le chiffre d’affaires a chuté, par rapport aux onze millions d’euros de 2019, de 50 % en 2020 et de 30 % en 2021.
« Notre enjeu est l’attractivité, admet, en toute franchise, M. Desbois. On envisage entre 30 000 et 40 000 visiteurs supplémentaires par an avec cet équipement unique en France et en Europe. » Pour Jean-Luc Moudenc, président (Les Républicains) de Toulouse Métropole, qui a financé à hauteur de 40 % le simulateur de vol de 11,8 millions d’euros, cet équipement est « une vitrine pour toute la filière du spatial et le reflet de cet écosystème ».
Car l’agglomération toulousaine concentre 15 000 emplois et 260 entreprises dans le secteur. « Toulouse est la capitale européenne du spatial, avec un quart des emplois » français, revendique M. Moudenc. Et, en comparaison avec l’aéronautique, le Covid-19 a moins bousculé cette filière en bonne santé, qui a enregistré une baisse de 10 % du chiffre d’affaires en 2020.