A Marseille, les éboueurs se mettent à nouveau en grève

Les poubelles joncheront-elles Marseille lors de la prochaine visite présidentielle d’Emmanuel Macron, attendue à la mi-octobre ? La perspective est encore lointaine mais la menace d’un conflit social sévère au sein des services de la propreté et de la collecte des déchets plane sur la cité phocéenne et sur l’ensemble des 92 communes de la métropole Aix-Marseille Provence (AMP).
Le syndicat Force ouvrière (FO), leader en voix à AMP, a déposé un préavis de grève pour le lundi 27 septembre. La CGT, membre d’une intersyndicale réunissant FSU, UNSA et CFTC, l’avait précédé dès le 1er septembre. A son appel, une quinzaine d’agents ont cessé le travail en fin de semaine au dépôt de la Cabucelle, dans le nord de Marseille, d’où partent chaque soir vingt-sept bennes.
Les organisations syndicales réagissent ainsi au plan de modification du temps de travail des agents, qui leur a été annoncé par la collectivité présidée par Martine Vassal (Les Républicains). Une énième tentative de rendre plus conforme à la légalité une organisation régulièrement pointée par la chambre régionale des comptes, et qui devrait encore subir les foudres de l’instance dans un rapport rendu public en octobre. Officiellement, les agents effectuent près de trente heures par semaine. L’installation de GPS sur les bennes aurait démontré, selon des sources syndicales, que le total hebdomadaire était bien plus bas.
Forcée de se conformer à la loi de transformation de la fonction publique qui prévoit le passage de tous les agents à 1 607 heures annuelles au 1er janvier 2022, Aix-Marseille Métropole a dévoilé oralement ses intentions lors de rencontres individuelles avec les syndicats. Selon ces derniers, elle propose un passage à 1 530 heures du temps de travail global, appliquant une réduction de 5 % de la durée légale pour prendre en compte la pénibilité des postes. Avec pour conséquences, l’abandon du « fini-parti » – cet aménagement qui permet toujours aux fonctionnaires d’arrêter leur journée une fois leur tournée achevée –, l’augmentation de près de deux heures du temps de travail quotidien mais aussi la perte de jours de congés et d’heures supplémentaires.
Dossier remisé
Jeudi 23 septembre, plus d’une centaine de chauffeurs, de ripeurs – les personnels qui travaillent à l’arrière des bennes – et de contrôleurs sont venus crier leur colère au pied de la tour La Marseillaise, qui abrite une partie des services d’AMP. « L’administration nous dit : vous allez perdre vingt-huit jours de congés, vos heures supplémentaires, et travailler plus longtemps. Cette proposition est une agression. Et un danger pour notre santé », explose Karim Yagoub, secrétaire du secteur collecte chez FO.
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