A la tête de la SNCF, le grand mercato des postes a commencé

A la tête de la SNCF, le grand mercato des postes a commencé

Sous l’œil attentif de l’exécutif, Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron du groupe, constitue sa nouvelle équipe.

Par Publié aujourd’hui à 11h12, mis à jour à 11h25

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Jean-Pierre Farandou, nouveau patron de la SNCF,  le 26 septembre à Paris. Il est encore à l’époque président de Keolis.
Jean-Pierre Farandou, nouveau patron de la SNCF,  le 26 septembre à Paris. Il est encore à l’époque président de Keolis. LIONEL BONAVENTURE / AFP

En plus de faire face à la grogne cheminote, Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron de la SNCF, doit réussir, à peine nommé, un délicat exercice de casting. Sous l’œil attentif du gouvernement, il s’apprête à constituer l’équipe qui l’accompagnera, à partir du 1er janvier 2020, dans la nouvelle SNCF telle qu’elle est organisée par la grande réforme ferroviaire de 2018.

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La première décision découle de la propre nomination de M. Farandou, qui, prenant la tête du groupe public ferroviaire, laisse vacante la présidence de Keolis, qu’il dirigeait depuis sept ans. C’est Patrick Jeantet, l’actuel PDG de SNCF Réseau, qui devrait quitter son poste pour se voir confier les rênes de cette filiale de la SNCF. Entreprise spécialiste du transport urbain (bus, tramways, métro, RER) en France et à l’étranger, Keolis (65 000 salariés, dans une quinzaine de pays) a réalisé, en 2018, 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Patrick Jeantet à la tête de Keolis, première surprise

L’information, révélée lundi 4 novembre par la lettre spécialisée Mobilettre, a été confirmée au Monde par une source interne à SNCF Réseau. Un conseil de surveillance exceptionnel du groupe Keolis (possédé à 70 % par la SNCF et à 30 % par la caisse des dépôts et placements du Québec) devrait entériner ce choix dans l’après-midi du mardi 5 novembre. La nomination de Patrick Jeantet à la tête de Keolis ne serait toutefois effective qu’en janvier ou février 2020.

Cette décision, si elle est confirmée, est une première surprise. Non parce que M. Jeantet ne correspond pas au profil attendu pour un tel poste. Le PDG partant de SNCF Réseau a passé dix ans chez Keolis entre 2005 et 2014. Il en a dirigé les activités internationales avant de devenir le directeur exécutif pour la France.

Mais les observateurs du secteur s’attendaient plutôt à ce que le patron du réseau reste à son poste actuel. Finaliste malheureux de la course à la présidence de la SNCF, M. Jeantet avait laissé entendre qu’il continuerait à diriger le réseau malgré sa déception.

Le statu quo avait, il est vrai, l’avantage de simplifier la tâche du gouvernement et du nouveau boss des cheminots. Car la nomination d’un patron de SNCF Réseau ne relève pas de la seule décision de la SNCF. Elle se fait par un décret présidentiel en conseil des ministres et doit être soumise au droit de veto de l’Autorité de régulation des transports (ex-Arafer).

M. Farandou a un souvenir un peu cuisant de ce processus : désigné pour diriger SNCF Réseau en 2016, il avait été retoqué par l’Arafer, car jugé trop lié et depuis trop longtemps à la maison mère SNCF. Il avait été alors remplacé par… M. Jeantet.

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LJD

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