250 postes supprimés dans le groupe Canal+ : « C’est l’ampleur du plan qui nous a surpris »
Lorsqu’ils ont été convoqués à un conseil social et économique (CSE) extraordinaire, la semaine dernière, les élus du groupe Canal+ n’ont pas été surpris. « Pour nous, il s’agissait d’annoncer le choix retenu pour l’après-C8, explique l’un d’eux. Est-ce que l’émission “Touche pas à mon poste” allait continuer sous une autre forme, être transférée sur une autre chaîne ? On savait qu’on nous annoncerait aussi un plan de départs. C’est son ampleur qui nous a surpris. »
Vendredi 6 décembre, la direction a informé les représentants du personnel de l’ouverture d’un plan social de « 150 postes (CDI, CDD, pigistes, intermittents) liés à l’arrêt de la chaîne C8 et 100 autres “additionnels” (postes dans l’unité économique et sociale du groupe Canal+), sans plus de précisions », résume le communiqué envoyé dans la soirée par l’intersyndicale + Libres, SNRT-CGT, CFE-CGC et CFDT. La veille, jeudi 5 décembre, Canal+ avait fait savoir qu’il retirait ses chaînes Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète+ de la TNT payante.
Les dirigeants du groupe, détenu par Vivendi, propriété de la famille Bolloré, n’ont ainsi attendu ni la confirmation par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de sa décision de ne pas attribuer à C8 de nouvelle autorisation de diffusion sur la TNT, programmée dans les prochains jours, ni le résultat des recours qu’ils devraient former devant le Conseil d’Etat, pour communiquer sur leur décision.
« Sans doute, ajoute le syndicaliste, cette annonce est-elle de nature à rassurer les investisseurs qui n’ont, semble-t-il, pas accueilli très chaudement les premières informations qui leur ont été données » sur la société en vue de l’introduction de Canal+ à la Bourse de Londres, dans le cadre de la scission des activités de Vivendi que l’assemblée générale des actionnaires est censée approuver, lundi 9 décembre. « Normalement, ce genre d’annonce s’accompagne d’un certain formalisme, explique Francis Kandel, délégué syndical SNRT-CGT. Là, aucun argument économique ne nous a été donné. » Des propos contradictoires tenus au cours de ce CSE trahissaient possiblement, selon lui, « un manque de préparation » de ce plan social.
Possibilité de « contester syndicalement »
Parmi les 150 départs liés à la fin de C8, une quarantaine de CDI seraient directement et exclusivement rattachés à la chaîne, tandis qu’une cinquantaine de personnes (à la technique, aux fonctions support) travailleraient en même temps pour d’autres canaux du groupe. Aux « 120 à 130 personnes en CDI, CDD et temps partiels, s’ajoutent les ETP [équivalents temps plein] occupés par des intermittents », ajoute une source syndicale.
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