Les candidats attendent plus de rapidité et de transparence de la part des recruteurs
Ça ne va pas assez vite à leur goût. Les cadres souhaitent des délais de recrutement plus resserrés. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) sur les attentes des cadres en matière de recrutement, publiée le 28 mai. Plus de la moitié attendent une réponse à leur candidature sous moins de trois semaines et espèrent un retour, même succinct, de la part du recruteur quinze jours après un entretien d’embauche.
C’est loin d’être le cas. « La durée moyenne du processus de recrutement est de douze semaines, précise Pierre Lamblin, directeur des études de l’APEC. Elle était de neuf semaines en 2019 avant la crise sanitaire. Ce qui s’explique par les tensions sur le marché du travail, les entreprises ayant des difficultés à trouver des candidats. Ce que souhaitent ces derniers, c’est avant tout de la transparence et de la lisibilité. »
Ils veulent avoir le plus d’informations possible en amont de l’entretien (la description du poste, le salaire – cette mention sera obligatoire à compter de 2026 –, les différentes étapes du processus de recrutement, le nombre d’entretiens, leurs interlocuteurs, le suivi de la candidature…). Or, souvent, ils ne les obtiennent qu’à l’issue d’une première rencontre, ce qui peut se révéler une perte de temps tant pour le candidat que pour l’entreprise.
Pourtant, « les mentalités évoluent. Les entreprises ont pris conscience de ce besoin de transparence et elles y travaillent, affirme Flavien Chantrel, directeur éditorial d’HelloWork, acteur numérique de l’emploi et du recrutement, car, pour les candidats, naviguer dans l’inconnu est inconfortable, et, moins on est informé, plus le temps paraît long ».
D’après les chiffres d’HelloWork, en 2024, un postulant sur deux dit recevoir une réponse à sa candidature, alors qu’ils n’étaient que 26 % en 2016. D’autre part, en 2022, seuls 16 % des recruteurs envoyaient systématiquement le déroulé du processus de recrutement aux candidats. Ils sont 28 % à le faire cette année.
Une nouvelle recommandation
Alors comment gagner du temps ? Quand Emeline Brice, 27 ans, travaillant dans un service des ressources humaines (RH), a souhaité quitter Lyon pour revenir à Paris, elle a fait appel au « recrutement circulaire », moyen qu’elle utilisait déjà dans son poste lyonnais. Résultat : elle a été embauchée comme responsable RH en un mois chez Dipeeo (délégation à la protection des données externalisée), « et ce en plein mois d’août, précise-t-elle. J’ai eu deux visios puis une rencontre physique avec les équipes. Quarante-huit heures après, je recevais une proposition ».
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