Léger fléchissement des intentions de recrutement de cadre
La chasse aux candidats continue : 84 % des employeurs anticipent des difficultés de recrutement de cadres au troisième trimestre, un niveau record, mais ce qui est nouveau c’est que les intentions de recrutement accusent un léger recul. Seules 10 % des entreprises envisagent de recruter au moins un cadre au troisième trimestre, contre 13% au second trimestre, selon le dernier baromètre trimestriel de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) publié ce lundi 29 août.
Dans un contexte toujours incertain (guerre en Ukraine, forte inflation, difficultés d’approvisionnement…), les intentions d’embauche de cadres ont retrouvé leur niveau de septembre 2020. Serait-ce le signe d’un ralentissement du marché du travail ?
Ce fléchissement s’inscrit dans une perspective plus large : l’économiste Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, note que dès juillet le service des statistiques du ministère du travail indiquait une première hausse depuis dix-huit mois du nombre de demandeurs d’emploi (catégorie A, B et C). « Il ne faut pas tirer de conséquences trop hâtives d’une indication un peu isolée, est d’avis Denis Ferrand. Toutefois, beaucoup d’éléments concourent à un net fléchissement de l’activité ». Indicateur avancé du marché de l’emploi, l’intérim enregistrait une décélération ces derniers mois. Une tendance qui touche toutes les catégories de salariés, y compris les cadres.
Mais « ce léger fléchissement des intentions d’embauche des cadres n’empêche pas les tensions de recrutement d’atteindre ce trimestre un niveau record », souligne Gilles Gateau, directeur général de l’APEC. Les offres d’emploi dépassent les niveaux enregistrés avant-Covid : + 30% d’offres sur le site de l’APEC en juillet 2022 par rapport à juillet 2019.
Pour les cadres interrogés en août 2022, le changement d’entreprise reste considéré comme une opportunité plutôt qu’un risque (52 %), malgré l’inquiétude que suscite la situation internationale. 22% des cadres se disent préoccupés par la santé de leur entreprise et 66 % inquiets de la situation économique du pays. 34 % veulent changer d’entreprise dans les douze mois. Du fait de l’extrême volatilité de leur secteur ces derniers mois, les cadres en poste dans le secteur de la construction et du commerce sont les plus enclins à bouger. Mais le goulet des recrutements semble bien se resserrer.