Archive dans 2022

Léger fléchissement des intentions de recrutement de cadre

La chasse aux candidats continue : 84 % des employeurs anticipent des difficultés de recrutement de cadres au troisième trimestre, un niveau record, mais ce qui est nouveau c’est que les intentions de recrutement accusent un léger recul. Seules 10 % des entreprises envisagent de recruter au moins un cadre au troisième trimestre, contre 13% au second trimestre, selon le dernier baromètre trimestriel de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) publié ce lundi 29 août.

Dans un contexte toujours incertain (guerre en Ukraine, forte inflation, difficultés d’approvisionnement…), les intentions d’embauche de cadres ont retrouvé leur niveau de septembre 2020. Serait-ce le signe d’un ralentissement du marché du travail ?

Ce fléchissement s’inscrit dans une perspective plus large : l’économiste Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, note que dès juillet le service des statistiques du ministère du travail indiquait une première hausse depuis dix-huit mois du nombre de demandeurs d’emploi (catégorie A, B et C). « Il ne faut pas tirer de conséquences trop hâtives d’une indication un peu isolée, est d’avis Denis Ferrand. Toutefois, beaucoup d’éléments concourent à un net fléchissement de l’activité ». Indicateur avancé du marché de l’emploi, l’intérim enregistrait une décélération ces derniers mois. Une tendance qui touche toutes les catégories de salariés, y compris les cadres.

Mais « ce léger fléchissement des intentions d’embauche des cadres n’empêche pas les tensions de recrutement d’atteindre ce trimestre un niveau record  », souligne Gilles Gateau, directeur général de l’APEC. Les offres d’emploi dépassent les niveaux enregistrés avant-Covid : + 30% d’offres sur le site de l’APEC en juillet 2022 par rapport à juillet 2019.

Pour les cadres interrogés en août 2022, le changement d’entreprise reste considéré comme une opportunité plutôt qu’un risque (52 %), malgré l’inquiétude que suscite la situation internationale. 22% des cadres se disent préoccupés par la santé de leur entreprise et 66 % inquiets de la situation économique du pays. 34 % veulent changer d’entreprise dans les douze mois. Du fait de l’extrême volatilité de leur secteur ces derniers mois, les cadres en poste dans le secteur de la construction et du commerce sont les plus enclins à bouger. Mais le goulet des recrutements semble bien se resserrer.

En Espagne, des vols d’Iberia Express et d’EasyJet annulés au démarrage d’une grève

A l’aéroport Adolfo-Suarez de Madrid-Barajas, le 28 août 2022.

Iberia Express, la filiale low cost de la compagnie espagnole Iberia, a annulé, dimanche 28 août, huit vols intérieurs et la compagnie à bas coût EasyJet, douze vols internationaux reliant l’Espagne à Genève et à Londres, selon le syndicat USO.

Les vols d’Iberia Express ont été annulés au démarrage d’une grève de dix jours de son personnel de cabine en vue d’obtenir des augmentations de salaires en pleine période d’inflation. A la mi-journée, aucun retard n’avait été enregistré, a assuré dans un communiqué le syndicat USO, à l’origine de la mobilisation.

La direction de la compagnie à bas coût a confirmé les huit annulations, qui ont concerné environ 1 500 passagers, assurant avoir redirigé 84 % des voyageurs concernés vers d’autres vols. Les autres ont été remboursés ou ont reçu des bons d’achat.

La grève, prévue jusqu’au 6 septembre, doit entraîner au total 92 annulations de vol, affectant plus de 17 000 passagers, estime une représentante de l’USO. Selon Iberia Express, qui relie Madrid à une quarantaine de villes européennes, 24 vols intérieurs seront annulés dans les seuls trois premiers jours du mouvement.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les compagnies aériennes low cost remplissent de nouveau leurs avions, mais le climat social se dégrade

Douze vols d’EasyJet annulés

D’autre part, douze vols d’EasyJet ont également été annulés dimanche, troisième mouvement de grève observé par les pilotes de cette compagnie en août, selon le syndicat Sepla. Les annulations ont concerné des vols à destination ou au départ de Barcelone et de Palma de Majorque dans les Baléares reliant ces villes à Londres et Genève.

Depuis le premier mouvement de grève des pilotes d’EasyJet, qui avait débuté le 12 août et avait duré trois jours, 87 vols ont été annulés. Les pilotes demandent le retour aux conditions de travail dont ils bénéficiaient avant la pandémie de Covid-19 et la reprise des pourparlers portant sur une nouvelle convention collective.

Leur grève, en pleine saison touristique et reprise de l’activité, a été lancée deux semaines après une grève du personnel de cabine d’EasyJet qui a abouti à un accord.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Aérien : les compagnies à bas coût, grandes gagnantes de l’après-Covid-19

Le Monde avec AFP

Santé, éducation : « Il faut recréer un marché du travail dynamique dans les professions et les secteurs régulés par l’Etat »

A l’hôpital, mais plus largement dans l’ensemble du système de soins, les mêmes mots reviennent, comme dans une mauvaise antienne : manque de personnel, manque de reconnaissance, épuisement physique et psychique ; perte de chance pour les patients, actes de négligence, voire maltraitance, auprès de personnes fragiles.

Au sein de l’école républicaine, ce n’est guère mieux : 30 % de candidats en moins en quinze ans aux concours d’enseignement et mille admissibles pour deux mille cinq cents postes à pourvoir au concours de professeurs des écoles dans deux des académies concentrant les élèves avec le plus de difficultés socioculturelles, celles de Créteil et de Versailles ; les démissions d’enseignants en poste, certes rares, ont en outre plus que triplé depuis 2012.

Comment un pays passionné d’égalité en est-il arrivé à construire de fait, contre toutes ses valeurs et en dépit de ses institutions, un système de santé et un système éducatif à deux vitesses ?

Lire aussi : Santé : tout un système à revoir

Le fil rouge qui unit ces dysfonctionnements en apparence autonomes, puisque présents dans des institutions de nature très différentes, publiques et privées notamment, est en réalité une faille de marché, au sens littéral : dans les hôpitaux, les cliniques, les écoles, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les crèches, c’est le marché du travail qui fait défaut depuis des années.

Des dérives

Son absence fait l’objet d’un consensus paradoxal entre deux acteurs pourtant antagonistes : d’un côté, Bercy, qui pilote année après année le point d’indice et les niveaux de dotation en cherchant à minimiser les dépenses, et en se gardant de convoquer trop d’éléments de « benchmark » ; de l’autre, les enseignants, les soignants et leurs syndicats, qui, attachés à la notion de service public et fiers de leur choix de carrière altruiste au service de l’intérêt général, écartent d’emblée toute référence à l’univers privé marchand.

Mais, faute de boussole pour rendre ces métiers stratégiques attractifs, le système prend l’eau. En fixant, directement ou indirectement (avec les dotations soins et dépendances pour les Ehpad, par exemple), des grilles de rémunération déconnectées des réalités, l’Etat attire toujours davantage d’agents économiques « irrationnels » – et héroïques –, qui acceptent de sacrifier leur propre intérêt sur l’autel du bien commun ou du service public.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Le système de rémunération des fonctionnaires empêche de mettre en place une bonne gestion des ressources humaines »

Ce recrutement de personnels sur une logique de vocation est à l’origine d’autres dérives, que l’on retrouve parfois dans le secteur de l’entrepreneuriat social et solidaire : oubli du droit du travail, effacement des frontières entre vie professionnelle et vie privée, burn-out, etc.

Il vous reste 58.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« Le Canard enchaîné » visé par une plainte pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux

A Paris, en février 2017.

Le Canard enchaîné a-t-il rémunéré l’épouse de l’un de ses anciens dessinateurs sans que celle-ci fournisse de travail effectif ? C’est ce que cherchent à déterminer les enquêteurs de la section F2 du parquet de Paris (les affaires économiques, financières et commerciales) qui ont entrepris, cet été, d’auditionner des salariés du 173, rue Saint-Honoré (Paris 1er), siège de l’hebdomadaire satirique.

Une plainte contre X a été déposée le 10 mai pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux par Christophe Nobili, journaliste au Canard depuis une quinzaine d’années. Selon nos informations, le rédacteur aurait des raisons de penser que la compagne d’un des dessinateurs historiques du journal, qui en fut longtemps administrateur, aurait bénéficié d’un emploi fictif pendant environ vingt ans.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au « Canard enchaîné », une cellule syndicale jette un pavé dans la mare

« La plainte ne vise pas le journal, mais un système qui a été mis en place par deux ou trois personnes, et sur lequel d’autres ont peut-être fermé les yeux », explique l’avocat de Christophe Nobili, Pierre-Olivier Lambert, assisté de Me Maria Cornaz Bassoli. Interrogé, au cours de l’hiver 2021, par Christophe Nobili, le directeur général délégué et directeur de la publication, Nicolas Brimo, n’aurait pas apporté de réponse satisfaisante aux yeux du journaliste, ce qui l’a conduit à engager une procédure en son nom propre, détaille Me Pierre-Olivier Lambert.

Si les faits devaient être établis, ce seraient environ 3 millions d’euros qui auraient été indûment versés à la bénéficiaire au moins jusqu’en 2020, date à laquelle elle aurait accédé à la retraite, estime l’avocat. L’entreprise ne versant pas de dividendes à ses actionnaires, le préjudice, s’il existait, serait essentiellement moral.

Tensions internes depuis plusieurs mois

Contacté par Le Monde, Nicolas Brimo répond : « Je n’ai été ni convoqué ni entendu au sujet d’une plainte dont je ne connais ni la date ni l’objet. » A toutes fins utiles, il rappelle également qu’« une enquête préliminaire peut se terminer du jour au lendemain », faute de raisons de suspecter des faits délictueux. Car, même s’ils ne sont pas nommés, ce sont bien Michel Gaillard, président de la SAS Les Editions Maréchal-Le Canard enchaîné, et Nicolas Brimo que la plainte vise au premier chef. Le premier, 78 ans, est membre du conseil d’administration depuis 1976 ; il a été nommé directeur en 1992, avant d’accéder à la présidence en 2017. C’est à cette même date que le second, 71 ans, administrateur délégué depuis 1991, est devenu directeur de la publication.

Il vous reste 54.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Les patrons se préparent à une rentrée à risques multiples

Il est habituel de présenter la rentrée économique et sociale comme la période de « tous les dangers ». Mais celle de 2022 s’annonce particulièrement difficile. « Entre le regain d’inflation, la crise énergétique, l’impact sur le pouvoir d’achat comme sur la consommation et la menace de récession, tous les ingrédients sont en place pour nourrir les tensions sociales et politiques », prévient Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc. Un diagnostic partagé par la directrice générale du géant de l’immobilier Nexity, Véronique Bédague : « Nous sommes face à une situation économique inédite par l’ampleur des incertitudes, nous abordons donc cette rentrée de manière attentive et concentrée. »

Lors de l’université d’été du Medef, prévue les 29 et 30 août à Paris, le président de l’organisation patronale, Geoffroy Roux de Bézieux, doit réitérer au gouvernement un appel à poursuivre les réformes (retraites, assurance-chômage, impôts de production, transition écologique…). Inquiet du risque de paralysie politique dû à l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, il invite les syndicats et les organisations patronales à dégager eux-mêmes des « consensus ». « On ne peut pas rester cinq ans immobiles, les partenaires sociaux doivent aussi former des majorités de circonstance », soulignait-il, fin juin, sur RMC – BFM-TV.

Transition écologique. L’été 2022 a confirmé les craintes sur le dérèglement climatique. « Nous sommes entrés dans l’ère du risque avéré, et notamment climatique, terrifiant, puisque tout ce que le GIEC avançait comme scénarios les plus défavorables devient notre vie courante, note Nicolas Théry, président du Crédit mutuel. J’ai donc une inquiétude : que l’on fasse une erreur de diagnostic, car l’inflation, la moindre croissance, les pénuries d’énergie, le climat, c’est un même ensemble qu’il faut traiter comme un tout. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dérèglement climatique : le coût de l’adaptation pour la France évalué pour la première fois

PDG du constructeur ferroviaire Alstom, Henri Poupart-Lafarge pense qu’il faut adopter des stratégies de sortie des crises « là où nous sommes pertinents ». Cela implique une « accélération de la décarbonation des transports grâce à un meilleur report vers le train » et la fin du diesel au profit de l’hydrogène. Sur ce point, il rejoint Marie-Ange Debon, présidente du directoire de la société de transport Keolis, qui veut « convaincre davantage d’automobilistes de prendre des abonnements de transport public ». « Le prix des carburants devrait nous aider », et la possibilité désormais donnée aux employeurs de rembourser 75 % de l’abonnement de leurs salariés sans cotisations ni impôt.

Il vous reste 61.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« La loi sur le pouvoir d’achat écarte le salaire comme instrument principal de la relation sociale de travail »

La série de mesures votées par l’Assemblée nationale le 22 juillet dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat [définitivement adoptée, mercredi 3 août, à l’Assemblée nationale puis au Sénat] dissimule, sous les bruits d’une bataille médiatique opportune, des enjeux et des effets qui vont au-delà des aménagements annoncés comme des avancées pour les salariés.

Ces mesures ponctuelles (prime annuelle, intéressement) se substituent aux discussions des organisations syndicales de salariés et d’employeurs sur les rémunérations, devenues inutiles. Plus grave, elles les ignorent, confirmant le dénigrement macronien des organismes intermédiaires de la démocratie.

Lire aussi : Pouvoir d’achat : le Conseil constitutionnel valide le paquet législatif malgré des réserves

Les primes dont le montant, triplé, peut atteindre jusqu’à 6 000 euros par an, ne ciblent pas les ménages modestes. Les sans-emploi, exclus de fait du dispositif, sont confrontés au durcissement des conditions d’accès à l’assurance-chômage et aux réductions de leur indemnisation. Quant aux retraités, la revalorisation des pensions ne répare pas leurs gels successifs ni même l’inflation.

Travail dissimulé

Lorsque l’exécutif menace de fusionner d’autorité les branches dans lesquelles des salaires sont inférieurs au smic, il feint d’ignorer que durant son précédent mandat, Macron a inversé les normes, permettant qu’un accord d’entreprise, validé par une seule organisation de salariés même minoritaire, prévale sur les accords de branche nationaux et même sur la loi.

Les critères de ces primes entérinent les pratiques du travail dissimulé : versement au bon vouloir de l’employeur, exonération de cotisations sociales et défiscalisation. C’est d’une certaine manière la légalisation des pratiques du travail au noir.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés, de nombreuses solutions sont déjà à la disposition des entreprises »

Toutes les composantes sociales du salaire, les cotisations, la complémentaire santé, l’épargne salariale, sont ainsi réduites ou plus précisément contournées. Comme les ordonnances Macron de septembre 2017 ont contourné le Parlement pour casser le code du travail, la loi sur le pouvoir d’achat écarte le salaire comme instrument principal de la relation sociale de travail.

Les exonérations de cotisations – Sécurité sociale, assurance-chômage, retraite complémentaire – appauvrissent un peu plus encore les assurances sociales, déjà affectées par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) de 2019. Ces exonérations visent à fragiliser les organismes de protection sociale, c’est la « politique des caisses vides » dont parle l’économiste Michaël Zemmour (Le Monde, 21 juillet 2022), pour justifier la nécessité d’une réforme et le recours aux assurances privées de tous ordres, complémentaires santé, accident, retraite.

Il vous reste 35.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Loi sur le pouvoir d’achat : qui peut débloquer son épargne salariale avant l’heure ?

Vous ne souhaitez pas que votre prime de participation ou d’intéressement soit bloquée cinq ans sur un plan d’épargne entreprise (PEE) et préférez qu’elle atterrisse directement sur votre compte bancaire pour en disposer tout de suite ? Chaque année, c’est la même démarche : vous avez quinze jours pour le faire savoir, à partir du moment où vous êtes averti du versement (le plus souvent au printemps). Dans ce cas, vous renoncez à l’exonération d’impôt sur le revenu accordée à ceux qui placent l’argent au moins cinq ans.

Vous ne vous êtes pas manifesté à temps ? Il est toujours possible de débloquer cette épargne salariale avant les fameux cinq ans, mais habituellement ce droit ne peut s’exercer que dans certaines situations – après un mariage ou un pacte civil de solidarité (pacs), un divorce, le décès du conjoint, la naissance d’un troisième enfant, à l’occasion de l’achat de son logement ou d’une création d’une entreprise, etc.

Dans ce contexte de forte inflation, la règle vient toutefois d’être temporairement assouplie : d’ici au 31 décembre 2022, l’épargnant peut demander à débloquer son argent – jusqu’à 10 000 euros – même si les cinq ans ne sont pas atteints et même s’il n’entre pas dans les cas de déblocage anticipé habituels. Une possibilité introduite par la commission des affaires sociales du Sénat dans la loi de mesures d’urgence sur le pouvoir d’achat promulguée le 16 août. Comme pour un déblocage classique, les sommes ne seront pas soumises à l’impôt sur le revenu.

Lire aussi : Pouvoir d’achat : ce que contient le projet de loi adopté à l’Assemblée nationale et au Sénat

Sont toutefois ainsi « récupérables » uniquement les sommes placées sur un PEE avant le 1er janvier 2022. Et celles investies dans des entreprises solidaires ou dans des titres de votre entreprise ne sont pas concernées, sauf, dans ce dernier cas, si un accord collectif l’autorise.

Pour acheter un ou plusieurs biens

« Seules les primes d’intéressement et de participation sont visées. L’abondement de l’employeur, les versements volontaires et les éventuels jours de congés payés versés ne sont pas mentionnés dans les textes », précise Jean-Christophe Benzo, directeur général de Groupama épargne salariale. Pas question non plus d’utiliser cette mesure pour retirer de l’argent sur un plan d’épargne-retraite collectif, que ce soit un ancien « Perco » ou un nouveau « Percol ».

En pratique, il faut effectuer sa demande directement auprès du teneur de compte de votre PEE (l’établissement financier qui le gère, pas votre entreprise). En une seule fois. « Vous ne pourrez pas utiliser deux fois ce motif de déblocage, mais vous pouvez bénéficier de cette mesure même si vous avez déjà demandé un déblocage anticipé classique cette année, par exemple si vous vous êtes marié début 2022 », poursuit M. Benzo.

Il vous reste 53.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L’Allemagne, durement frappée par la pénurie de main-d’œuvre, s’apprête à réformer sa politique migratoire

Une affiche à l’entrée d’un restaurant de Hambourg (Allemagne) indique que celui-ci cherche du personnel, le 6 juillet 2022.

« Réceptionniste, temps plein, 2 300 à 2 700 euros brut par mois, 25 jours de congé par an. » Sur le site Internet de cette chaîne d’hôtellerie allemande créée à Berlin en 1999, des dizaines d’offres d’emploi du même type se succèdent, dans une liste qui semble interminable : réceptionniste, personnel de salle pour le petit déjeuner, agent de maintenance… Presque aucune expérience n’est demandée ; les conditions semblent attractives. Toutefois, les candidatures se font rares. « C’est catastrophique. Nous avons énormément de mal à trouver des gens », déplore une cadre de ce groupe, qui préfère rester anonyme par crainte de l’effet négatif sur l’image de son entreprise, cruciale dans le recrutement. « La situation est devenue extrêmement critique. Nous allons sans doute revoir nos plans de croissance à la baisse. »

La pandémie de Covid-19, qui a conduit à des licenciements et mis un coup d’arrêt à l’embauche dans le secteur, a aggravé une situation déjà tendue. « Dans l’hôtellerie, les carrières ont perdu de l’attractivité auprès des candidats, qui redoutent le retour d’éventuelles restrictions. Et ceux qui sont là subissent le stress de devoir assurer le service en effectif réduit, ce qui conduit à des départs et affecte l’image de ces emplois. C’est un cercle vicieux », poursuit cette même source.

Lire notre décryptage : Article réservé à nos abonnés Logistique, hôtellerie, bâtiment… La grande pénurie de main-d’œuvre à travers l’Europe

Dans l’hôtellerie et la restauration, comme dans les aéroports, où les 7 300 emplois vacants ont provoqué d’importantes perturbations cet été, la pénurie est particulièrement prégnante. Mais ce n’est que la partie la plus visible du problème. Selon un sondage de l’institut économique IFO, paru début août, tous secteurs confondus, une entreprise sur deux ne parvient pas à recruter. Presque deux millions de postes sont vacants, a relevé l’institut IAB en août. Un record absolu.

Menace sur la reprise de la conjoncture

Dans certains métiers, le personnel manquant pourrait ne jamais revenir, tant la bataille pour les recrues et les apprentis est impitoyable sur le marché. « Après la pandémie, beaucoup de salariés déçus du tourisme et de l’hôtellerie-restauration ont redécouvert l’attractivité des métiers de l’artisanat. Certains se sont tournés vers nous », témoigne Lasse Kutzbach, qui dirige une entreprise spécialisée dans les toitures et les structures en bois. « Nous en avons profité, car nous offrons une atmosphère familiale et une formation de qualité », se félicite-t-il, en montrant l’effervescence des travailleurs dans la cour remplie de poutres de son atelier, au cœur du quartier de Tempelhof, à Berlin. S’il estime n’avoir pour l’instant pas de mal à dénicher des candidats, en raison du bouche-à-oreille positif qui s’est créé autour de son entreprise, il reconnaît être une exception au sein de sa branche. Dans les métiers de l’artisanat, 150 000 postes sont actuellement non pourvus.

Il vous reste 57.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Les quatre défis de la rentrée d’Emmanuel Macron : pouvoir d’achat, vote du budget, réforme de l’allocation-chômage et des retraites

Emmanuel Macron et Elisabeth Borne tiennent une réunion de cellule interministérielle de crise, au fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), le 18 août 2022.

Il a appelé les Français à « accepter de payer le prix de la liberté ». Vendredi 19 août, à Bormes-les-Mimosas (Var), Emmanuel Macron a donné le ton : les sujets économiques et sociaux vont occuper l’ordre du jour politique de l’automne, sur fond d’inflation persistante et de répercussions du conflit en Ukraine. « Entre les incertitudes sur la question du pouvoir d’achat et de la croissance, et les réformes à mettre en place en l’absence de majorité au Parlement, la rentrée ne sera pas facile pour le gouvernement », résume Philippe Martin, le président délégué du Conseil d’analyse économique, un groupe de réflexion rattaché à Matignon.

L’automne doit aussi marquer le vrai coup d’envoi du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Là encore, les mois à venir seront déterminants. L’exécutif parviendra-t-il à faire passer les réformes censées permettre d’atteindre les deux principaux objectifs de politique économique promis par le chef de l’Etat pour 2027 : le plein-emploi et un déficit public réduit à moins de 3 % du produit intérieur brut (PIB) ? « On peut aller vers le plein-emploi, mais il nous faut continuer à mener les réformes indispensables », avait-il rappelé dans son interview du 14-Juillet.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron face au vertige du second quinquennat

Parmi celles-ci, la réforme de l’assurance-chômage, destinée à la fois à faire des économies budgétaires et à inciter au retour à l’emploi, prévoit de moduler les indemnités des personnes concernées en fonction de la santé de l’économie, sans que les critères précis soient encore connus. Un principe qui hérisse les syndicats. La réforme des retraites, toujours prévue pour entrer en vigueur à l’été 2023, promet, elle aussi, des débats houleux, tandis que celle du revenu de solidarité active (RSA) doit être expérimentée dans plusieurs départements. Alors que les oppositions comptent bien se faire entendre, les prochaines semaines s’annoncent semées d’embûches pour le président et son équipe, qu’il devait réunir pour un premier conseil des ministres, mercredi 24 août.

Le piège de la flambée des prix

Elle a été au centre des premiers textes parlementaires de l’été : la flambée des prix, en particulier alimentaires et de l’énergie, va continuer à mettre l’exécutif sous pression. Les plus de 20 milliards d’euros de mesures votées – non sans mal – cet été pour soutenir le pouvoir d’achat (remise carburant, prime de rentrée, revalorisation des minima sociaux, bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité, hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires…) suffiront-ils à calmer les inquiétudes des Français ? Rien n’est moins sûr. Si les prix à la pompe sont en recul, l’inflation a dépassé 6 % en juillet.

Il vous reste 75.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.