Archive dans 2021

Le gouvernement valide un assouplissement des règles du télétravail à partir du 7 janvier

Le télétravail à 100 % « partout où c’est possible » ne va plus être réclamé aux employeurs et à leurs personnels. A partir du jeudi 7 janvier, les salariés qui, jusqu’à présent, accomplissaient toutes leurs tâches à distance, pourront revenir dans l’entreprise un jour par semaine, s’ils le demandent. La ministre du travail, Elisabeth Borne, a confirmé cette décision, lundi 4 janvier, lors d’une réunion avec les partenaires sociaux, en visioconférence. L’hypothèse de consignes moins strictes avait déjà été évoquée dès la mi-décembre 2020, mais la date, tout comme les comme les modalités d’un tel aménagement, étaient incertaines.

A la fin octobre 2020, l’exécutif avait exigé le recours au télétravail à plein temps, pour toutes les fonctions où ce type d’organisation est applicable. Il s’agit d’une « obligation », avait alors martelé Mme Borne, l’objectif étant de combattre la propagation du coronavirus en réduisant les interactions entre individus et les déplacements dans les transports en commun.

Aujourd’hui, le pouvoir accepte de lâcher un peu de lest. « C’est un léger assouplissement, qui répond aux salariés exprimant le besoin de retrouver une vie sociale minimale », confie Mme Borne au Monde. Dans un entretien au Journal du dimanche du 3 janvier, elle avait fait état d’« études » montrant que « plus de six salariés sur dix en télétravail à 100 % depuis novembre souhaitent revenir dans l’entreprise au moins une journée par semaine ». « Plus de la moitié disent souffrir d’isolement, avait-elle ajouté. Nous devons l’entendre. »

« Une bonne nouvelle »

Le « protocole national pour assurer la santé et la sécurité » des travailleurs va donc, une fois de plus, être réécrit afin de permettre le « télétravail à 80 % » (quatre jours sur cinq dans une semaine). La nouvelle version de ce document devrait être diffusée mercredi 6 janvier. Toutefois, le gouvernement tient à ce que l’activité à distance continue d’être utilisé à haute dose, afin de ralentir la circulation du SARS-CoV-2.

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L’arbitrage officialisé lundi soir est « plutôt positif », confie Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef. « On sent bien qu’au bout d’un certain temps, il y a un risque d’isolement clair, observe-t-il. Cette journée de soupape, comme l’a qualifiée la ministre, est donc une bonne nouvelle. » Pour la suite, le « patron des patrons » souhaite que les chefs d’entreprise s’appuient sur l’accord national interprofessionnel (ANI) conclu fin novembre par les partenaires sociaux, « afin de négocier au plus près du terrain, sous réserve que la situation sanitaire le permette ». La décision de Mme Borne se situe dans « l’esprit de ce que nous voulions garder », commente François Asselin, le numéro un de la Confédération des petites et moyennes entreprises : le retour du salarié un jour par semaine « s’effectuera dans le dialogue social, avec l’accord de l’employeur », note-t-il.

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Covid-19 : le télétravail reste privilégié en France, mais sera assoupli à compter de jeudi

A compter du jeudi 7 janvier, les salariés en télétravail pourront revenir une fois par semaine en entreprise, s’ils « en éprouvent le besoin » et avec l’accord de leur employeur. « Je continue à dire qu’il faut privilégier le télétravail (…), par contre j’entends les salariés (…) qui n’en peuvent plus. Il faut entendre ces problèmes psychologiques, ces salariés qui souffrent d’isolement », a répété, mardi 5 janvier, la ministre du travail, Elisabeth Borne, sur Franceinfo.

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Depuis la fin du mois d’octobre, le protocole sanitaire en entreprise impose le télétravail comme une règle, précisant qu’il doit être porté à 100 % quand l’ensemble des tâches peut être effectué à distance. L’assouplissement du télétravail intégral se fera donc uniquement sur la base du volontariat du salarié et avec l’accord de l’employeur.

Après ce premier assouplissement attendu, Mme Borne avait fait état d’« un deuxième jalon au 20 janvier », consistant à laisser la main aux partenaires sociaux, qui viennent de conclure un accord national, « pour définir dans le dialogue social un nombre minimal de jours de travail ». Mais la ministre a laissé entendre, lundi soir, aux partenaires sociaux que cette échéance serait repoussée, en raison de la situation sanitaire.

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Maintien des aides pour l’emploi des jeunes

La ministre du travail a par ailleurs annoncé le prolongement des aides pour l’emploi des jeunes au moins jusqu’à la fin mars. Il s’agit d’une part de la prime de 4 000 euros (par an) pour l’embauche en CDD de plus de trois mois ou en CDI d’un jeune de moins de 26 ans, prime qui devait s’arrêter fin janvier, et d’autre part de l’aide de 5 000 ou 8 000 euros pour un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation qui devait s’interrompre fin février.

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Mme Borne a aussi confirmé les dérogations pour l’ouverture des commerces le dimanche en janvier et peut-être au début de février, en dépit des réserves des organisations de salariés, qui jugent cela contradictoire avec l’abaissement du couvre-feu à 18 heures dans certains départements.

Mais cette ouverture est décidée après concertation avec les collectivités et les partenaires sociaux, a détaillé la ministre sur Franceinfo.

« On a des situations différentes en fonction du résultat des concertations [dans les départements]. Dans la plupart des cas, on ouvrira comme on le fait chaque année pour les dimanches de soldes, donc les deux derniers dimanches de janvier. »

« Il n’y a pas d’automaticité », a-t-elle ajouté, rappelant que les communes avaient aussi à leur disposition « les douze dimanches du maire » par an.

La ministre a par ailleurs réaffirmé que la réforme de l’assurance-chômage, suspendue jusqu’au mois d’avril, « reste une priorité » et que la concertation avec les partenaires sociaux sur ce sujet reprendrait dans la deuxième quinzaine de janvier.

Le Monde avec AFP

Des salariés de Google créent un syndicat après des mois de tensions internes

En raison de divergences avec leur direction qui se multiplient, des salariés de Google ont annoncé, lundi 4 janvier, créer un syndicat, une décision qui coïncide avec une période de mécontentement grandissant envers les géants de la Silicon Valley.

La Silicon Valley était parvenue jusqu’à présent à éviter la création de syndicats en offrant de généreuses rémunérations à ses salariés mais fait face, désormais, à un activisme des employés sur de nombreuses problématiques sociétales. Ce tout premier syndicat ne s’occupera pas que des questions liées aux salaires et conditions de travail mais aussi des problématiques éthiques, selon un communiqué des fondateurs.

« Cela va être le tout premier syndicat ouvert à tous les employés et contractuels d’Alphabet, avec des membres s’acquittant d’une cotisation, un conseil d’administration (représentatif) et un personnel dûment rémunéré », peut-on lire dans le document. Environ 226 salariés ont déjà fait part de leur intention de le rejoindre, affirment dans une tribune, publiée lundi dans le New York Times, et intitulée « Nous avons bâti Google. Ce n’est pas la société pour laquelle nous voulons travailler », Parul Koul et Chewy Shaw, tous deux ingénieurs.

Entretien : Shoshana Zuboff : « Larry Page, cofondateur de Google, a découvert rien de moins que le capitalisme de surveillance »

Alphabet chapeaute plusieurs entités, dont Google, YouTube et Waymo (voitures autonomes), Verily, Fitbit et Wing, et emploie plus de 130 000 personnes à travers le monde. Le syndicat « va être la structure garantissant que les employés de Google peuvent pousser activement pour de réels changements au sein de l’entreprise, des contrats aux salaires en passant par les questions de rémunération. Toutes les problématiques liées à l’environnement de travail vont échouer dans le champ de compétence du syndicat et de ses adhérents », soulignent les fondateurs.

« Bien évidemment que nos employés ont des droits que nous soutenons. Mais, comme nous l’avons toujours fait, nous continuerons à discuter directement avec tous nos salariés », a déclaré Kara Silverstein, une dirigeante de Google dans un courriel à l’Agence France-Presse.

Plusieurs mois de tensions internes

La formation d’un syndicat chez Google intervient après plusieurs mois de tensions internes. En 2018, des salariés de Google ont signé une pétition demandant à leur PDG Sundar Pichai de mettre fin à la participation du groupe au programme de recherche du Pentagone baptisé « Maven ».

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La même année, des salariés du groupe ont protesté solennellement contre l’octroi de grosses indemnisations de départ à des dirigeants accusés de harcèlement sexuel, dont 90 millions de dollars au patron d’Android, Andy Rubin.

Plus récemment, c’est le licenciement en décembre 2020 de Timnit Gebru, une chercheuse noire sur les questions d’éthique liées à l’intelligence artificielle, qui a cristallisé la colère des salariés. « Ce licenciement a suscité l’indignation chez bien d’entre nous, notamment chez les Noirs et les Hispaniques, qui sont bouleversés par les actions de l’entreprise et n’ont pas d’assurance sur leur avenir chez Google », dénoncent encore les fondateurs du syndicat.

La pression des autorités américaines sur Google augmente également. Une coalition d’Etats a engagé, le 17 décembre, des poursuites pour pratiques anticoncurrentielles à l’encontre du géant de l’Internet. Elle s’ajoute à deux autres plaintes déjà déposées pour des motifs similaires.

Récit : Exploitation des données, manipulation de l’opinion, culte du secret… La trahison des GAFA

Le Monde avec AFP

La lente baisse du nombre de particuliers employeurs

Pour la dixième année consécutive, le nombre de particuliers qui emploient un salarié a diminué : il s’est établi, sur l’ensemble de 2019, à 3,34 millions, soit un recul de 1,2 % en douze mois, d’après les données diffusées le 30 décembre par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), qui coiffe le réseau des Urssaf. Cette évolution prolonge ainsi une baisse en pente douce, qui a débuté en 2010, si on reconstitue les séries statistiques disponibles : en une décennie, ce sont quelque 320 000 ménages qui ont cessé de jouer le rôle de patron pour obtenir un service. Le phénomène risque fort de continuer en 2020, du fait des deux confinements qui ont pénalisé un secteur où l’activité se déploie sous des formes multiples – du soutien scolaire à la tonte de la pelouse en passant par l’aide aux seniors.

Sur la période récente, le repli est relativement marqué s’agissant des particuliers qui recourent à une assistante maternelle – celle-ci accueillant le plus souvent les enfants à son domicile (– 3,2 % sur toute l’année 2019). De leur côté, ceux qui embauchent une nounou pour faire garder leur progéniture chez eux sont également moins nombreux mais le reflux s’opère plus lentement : – 0,7 % en 2019 (après une hausse de 1,1 % en 2018). Quant aux personnes qui emploient un travailleur pour d’autres motifs que la prise en charge de tout-petits, il y a, là encore, un mouvement de déclin, à un rythme modéré (entre – 0,3 % et – 0,6 % sur la période 2017-2019).

« La tendance reste effectivement à une légère baisse mais elle s’avère moins importante qu’en 2018 sur l’ensemble des indicateurs », commente Marie-Béatrice Levaux, la présidente de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem). Pour elle, la poursuite du fléchissement du nombre de naissances, en 2018 et 2019, exerce « une influence sur les besoins des parents en garde d’enfants, ce qui explique, en partie, la diminution du recours aux assistants maternels ».

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Myriade de sociétés

« L’effritement » des effectifs de particuliers employeurs peut aussi résulter de la « pénurie » de professionnels à laquelle on assiste « dans certaines régions », complète Mme Levaux. Une situation susceptible de prendre de l’ampleur, si rien n’est fait pour assurer le renouvellement de la main-d’œuvre. Selon une étude diffusée en 2018 par la Fepem, quelque 164 000 assistantes maternelles partiraient à la retraite d’ici à 2030 en métropole, ce qui implique de prévoir « le remplacement d’une professionnelle sur deux (…) pour maintenir la capacité actuelle d’accueil ».

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Trois podcasts pour trouver le métier de ses rêves

Les ficelles des métiers insolites avec « Into the Job »

En quoi consiste le métier de product designer ? Quels sont les boulots que l’on n’ose pas faire ? Et pourquoi certains n’ont pas de nom ? Notre genre influence-t-il le choix de notre activité professionnelle ? Le podcast « Into the Job », créé par Laura Pironnet, « donne la parole aux métiers loin de notre réalité » afin d’en saisir les dessous et les enjeux, ainsi que le rapport qu’on entretient avec eux. Des professionnels témoignent de leur parcours, tout tracé ou fortuit, de leur vocation aussi, des défis qu’ils ont dû relever, et de leur quotidien, parfois incongru ou mouvementé. Loin des normes, Xavier est animateur en pastorale, auprès de détenus et de personnes en situation de handicap, et prend à cœur son rôle d’ouverture dans ces milieux fermés. Après une formation à Sciences Po, Mathilde est devenue astrologue. « Non, mais, c’est quoi ton vrai métier ? », entend communément cette exploratrice du Zodiaque. Gestionnaire forestier, Florent, lui, touche du bois à longueur de journée, participant à l’entretien de propriétés privées. Analyses éclairées, ficelles du métier et jargon garantis.

31 épisodes à écouter sur podcast.ausha.co/into-the-job

Les voix de la passion avec « Caféine »

Sage-femme, directeur délégué, commissaire-priseur, digital nomad ou céramiste, ils ont en commun la passion de leur métier, de l’entreprise qu’ils ont créée ou de l’ONG qu’ils dirigent. Pour Sarah Conan, la créatrice de ce podcast, un bon nombre de métiers étaient absents de ses radars lorsqu’elle a dû choisir son orientation professionnelle. « Ce podcast a pour objectif de mettre en lumière des parcours inspirants pour vous animer et éventuellement vous guider vers une nouvelle voie », explique-t-elle pour introduire ses portraits sonores. Devenu céramiste autodidacte, Corentin dit de son métier qu’il y a « de bonnes surprises ». Son perpétuel sourire aux lèvres en dit long sur sa passion à tournazer et à émailler. On croise aussi Maud, runneuse invétérée, qui a créé son agence de voyages spécialisée dans le trail, ou encore Benoît, cinéphile de la première heure, qui est programmateur cinéma. Des voix à écouter avant d’explorer ces voies par soi-même.

22 épisodes à retrouver sur cafeinepodcast.fr

Franchir le pas avec « Pourquoi pas moi »

Envie de changer de vie professionnelle… Mais par quel bout commencer ? « Certains ont écouté leur petite voix et ne le regrettent pas », constate Charlotte Desrosiers Natral, la créatrice de ce podcast. Son objectif : donner des ailes à ceux qui sont dans le brouillard, qui ont peur ou qui sont à un battement de cils de passer à l’action. Les petites voix de ce podcast sont celles de personnalités ou d’inconnus qui ont franchi le pas. « Il ne faut pas avoir peur de tomber. Tout ça n’est pas grave, personne ne va mourir », relativise ainsi Hortense Harang, ex-reporter de guerre à la BBC qui a troqué ses théâtres d’opération pour la création de Fleurs d’ici, marque de fleurs éthiques et françaises. Tout comme Emilie, Olivier, Clémentine ou encore Sandie, mais aussi le journaliste musical Philippe Manœuvre et l’écrivaine Sophie Astrabie, qui ont opéré un 180 degrés professionnel dont l’émission livre les détails. Les écouter est une douce invitation à sortir de sa zone de confort.

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L’argot de bureau : « Full remote », au secours mon bureau a disparu !

Fini d’entendre à la machine à café qu’Enzo, le petit dernier de la DRH, sait jongler tout en récitant La Fontaine à 7 ans ; fini les débats passionnés sur le PSG dans l’open space ; fini les fameux « malaises voyageurs » qui expliquent l’arrivée au compte-gouttes à la réunion du matin, fini le métro-boulot-dodo ! On ne parle que de télétravail en cette année 2020 : et si on le poussait à l’extrême ? Bienvenue au pays du « full remote ».

Travailler « en remote », littéralement « éloigné, isolé », c’est travailler à distance. Mais davantage que du télétravail quelques jours de-ci de-là, il s’agit de faire le deuil du bureau. En français, on parlera de « télétravail systématique ». Avec le full remote, plus question de se rendre dans les locaux de sa boîte, puisque la plupart du temps… ils n’existent pas. Un salarié en full remote n’a pas de bureau, ou plutôt, il est partout.

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Pionnière dans les années 2000, la jeune start-up Automattic, société éditrice de WordPress, a ainsi dissous ses locaux dans la Silicon Valley. Ses 850 salariés travaillent désormais depuis cinquante pays. On parle alors d’« entreprise distribuée ». Alors que l’immobilier de bureau est le deuxième poste de dépenses d’une entreprise derrière celui de la masse salariale, se débarrasser des locaux tout en s’offrant l’occasion de recruter des talents aux quatre coins du monde a tout du casse du siècle pour l’employeur.

Réinventer les relations sociales

Le full remote est un mode de vie à part entière, à entendre ses adeptes : pour un cadre dynamique hyperactif, c’est la liberté de travailler depuis le fin fond de l’Ardèche, ou même de s’exiler sur une île des Caraïbes (à condition que la 4G soit de qualité) !

C’est le paradis des « digital nomades ». Un ordinateur et un smartphone à la main, ces travailleurs du futur changent de maison et de pays en permanence pour mieux s’ouvrir à la diversité du monde. « Les hommes sont faits pour être Vasco de Gama et pas employés de bureau ! », disait Jacques Brel.

Mais quid de la productivité ? Encore plus qu’ailleurs, il faut rendre des comptes réguliers à Vincent, ce manageur pas commode que l’on n’a jamais vu, et maîtriser une farandole d’outils. On se fait un Google Drive pour parler du dernier « process », un petit « meet » sur Zoom, une carte mentale sur Trello et le planning avec Doodle… Sans compter Slack, le Graal du « full-remoteur » : un espace de discussions organisées par « canaux », selon les sujets, qui accumulent 845 messages non lus dès le moindre quart d’heure de pause.

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Jean-Luc, éboueur en Guyane cité en exemple par Macron, réclame la prime pour les travailleurs de première ligne

Quelle ne fût pas sa surprise lorsque son téléphone s’est mis à vibrer, submergé de messages et d’appels. Jean-Luc Samos, 49 ans, n’avait pas suivi les vœux présidentiels du 31 décembre et ignorait qu’il venait d’être cité en exemple, parmi quinze Français, comme l’un de ces « héros » du quotidien « qui ont tenu notre pays dans l’épreuve ».

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« Jean-Luc est chauffeur-éboueur en Guyane. Avec ses collègues Anthony et Maxime, ils n’ont jamais cessé de travailler depuis le début de la pandémie. Au plus fort du confinement, ils constituaient cette deuxième ligne qui a permis au pays de continuer à vivre et à la vie de continuer », a déclaré le chef de l’Etat ce soir-là, rendant également hommage à Gérard, patron d’une usine de masques, à Romain, gendarme à Tende, ou encore à Mehdi, professeur dans les quartiers nord de Marseille.

La chaîne d’outre-mer Guyane 1re a retrouvé Jean-Luc Samos, chauffeur-éboueur depuis dix-sept ans en Guyane, dans son quartier de Balata, à Matoury. « Etonné » de l’hommage, l’homme originaire de Guadeloupe en a profité pour répondre à Emmanuel Macron, affirmant que ses collègues et lui n’ont pas perçu la prime, défiscalisée et d’un montant maximal de 1 000 euros, promise au début de l’épidémie de Covid-19 pour certains travailleurs « en première ligne » :

« Les primes de 1 000 euros que vous avez mises en ligne et qu’on devait toucher, je n’ai jamais touché ça. J’ai toujours assuré le service minimum. J’estime que mon équipe et moi, on devrait avoir ces primes-là. Je ne pense pas que ce soit une montagne pour vous ! »

Lui qui a continué sa mission au plus fort de l’épidémie, pendant que les Français étaient confinés, précise que si les éboueurs s’étaient arrêtés de travailler pendant les sept mois de crise, la situation aurait été catastrophique en Guyane.

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« Il n’y a eu aucun changement significatif depuis le précédent confinement, déclarait au Monde à la fin de novembre Fabrice Michaud, secrétaire général de la fédération CGT-Transports, qui représente les salariés du privé, à l’occasion d’un article sur les métiers de première ligne. Les éboueurs ont été reconnus d’utilité publique, mais cette reconnaissance ne se fait ni en monnaie sonnante et trébuchante ni en revalorisation des carrières, et encore moins en prise en compte de la pénibilité, qui reste l’une des revendications-phares du secteur. »

Lire notre article: « Les gens s’en foutent de nous » : éboueurs, livreurs, , manutentionnaires, caissières et tous les oubliés de la crise

Autre profession en première ligne : les aides à domicile. Quatre mois après la promesse d’Emmanuel Macron qu’une prime soit versée « avant Noël » à celles ayant continué à travailler pendant le confinement, la ministre déléguée à l’autonomie, Brigitte Bourguignon, s’était réjouie jeudi 17 décembre que 101 départements et collectivités départementales (sur 103) se soient « engagés » à le faire. « C’est un effet de communication qui fait croire que quasiment toutes les professionnelles ont touché une prime. Mais ce n’est pas la réalité du terrain », réagissait auprès du Monde Anne, assistante de vie et fondatrice du collectif national La force invisible des aides à domicile, qui s’est créé sur Facebook au printemps.

Lire notre article: « Prime Covid » pour les aides à domicile : des versements très inégaux selon les départements

Le Monde

Entreprises : « Les Etats ont un rôle crucial de “régulateur écologique” »

Tribune. Les grandes entreprises sauveront-elles la planète ? Non ! répondent les Français qui sont désormais 50 % à ne plus leur faire confiance. Face à cette défiance, les grands groupes sont-ils prêts à faire coïncider leurs intérêts privés avec l’intérêt général ? A quelles conditions peuvent-ils encore agir à grande échelle pour le bien de la cité ?

Le choix printanier de certains grands groupes de verser des dividendes à leurs actionnaires, est devenu en 2020 un sujet public et a largement choqué. En cause ? Le soutien de l’Etat, parfois massif, reçu par certains d’entre eux. Que l’on partage ou non cette indignation, il y a de la part de ces groupes une décision éminemment politique.

Soyons clairs : derrière chaque stratégie d’entreprise se fonde une vision du monde qui est politique. Choisir de rémunérer davantage des actionnaires ou bien d’investir dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre est politique.

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S’impliquer dans un tissu économique local ou faire le choix d’installer sa production à l’étranger est un choix politique. Servir les intérêts particuliers ou se préoccuper du bien commun l’est également. Toutes ces questions sont actuellement traitées loin des regards citoyens, dans des bureaux feutrés. Mais ne sont-elles pas trop importantes pour être confiées uniquement aux mains des grandes entreprises ?

95 % des insectes auront disparu

Soyons clair : le but premier des grandes entreprises, telles que nous les connaissons depuis la financiarisation de l’économie dans les années 1980, n’a jamais été de servir l’intérêt général. Pourtant l’heure n’est plus aux tergiversations.

En 2050, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le sud de l’Espagne sera un désert, on comptera 250 millions de réfugiés climatiques dans le monde, 95 % des insectes auront disparu tandis que près de 4 milliards de personnes manqueront quotidiennement d’eau sous les tropiques.

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Certaines entreprises portent une responsabilité directe dans ces crises, que l’on pense aux liens entre production alimentaire mondialisée et déforestation ou entre industrie textile et exploitation de minorités, dont le peuple ouïgour est la dernière victime visible.

Comment s’assurer que ces groupes parviennent à aligner leurs intérêts à ceux de la société ? Que l’intérêt général fasse son grand retour au milieu des actionnaires ? C’est toute l’ambition du statut de l’entreprise à mission, introduit récemment par la loi Pacte (2019), relative à la croissance et à la transformation des entreprises. L’idée ? Donner la possibilité aux sociétés d’inscrire une « raison d’être » dans leurs statuts pour préciser un projet collectif de long terme, au service du bien commun.

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Croissance, chômage, dette, inégalités : en 2021, une reprise à haut risque en Europe

Manifestation contre la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune (Pas-de-Calais), le 27 novembre.

Rarement l’Union européenne (UE) n’aura entamé une nouvelle année dans un tel brouillard. En ce début janvier, la liste des incertitudes donne le vertige : quelle sera l’ampleur de la troisième vague du Covid-19 ? La nouvelle souche du virus apparue au Royaume-Uni va-t-elle retarder la sortie de crise ? Combien de temps encore nos économies et le tissu social, sous perfusion, tiendront-ils ?

Dans les scénarios esquissés avec prudence par les économistes pour les mois à venir, l’évolution de la pandémie et sa maîtrise joueront un rôle clé.

Beaucoup redoutent de voir les inégalités se creuser entre les pays membres, les entreprises et les ménages. Parce qu’elle sera une année charnière entre la fin de la pandémie et l’éclaircie espérée, 2021 sera à haut risque. Avec, pour les Etats, un enjeu majeur : réussir les campagnes de vaccination, sans lesquelles ni la confiance ni l’activité ne pourront repartir. Mais aussi déployer les mesures susceptibles d’endiguer au mieux les dommages économiques et sociaux que la crise infligera à nos pays.

  • Un rebond de l’activité inégal selon les Etats

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Si les campagnes de vaccination ont débuté fin décembre 2020 dans l’UE, elles ne suffiront pas à éviter, sur les premiers mois de 2021, de nouvelles restrictions indispensables pour freiner la pandémie.

Dans le scénario central établi par le cabinet britannique Oxford Economics, sous réserve qu’aucune mutation du virus ne change la donne, l’UE devrait néanmoins être capable de vacciner les personnes vulnérables – environ 30 % de la population – d’ici à la fin du premier semestre. Ce qui ouvrirait la voie à une reprise solide, voire forte, sur la fin de l’année, avec un redémarrage de la consommation et de l’investissement.

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« Fin 2022, le produit intérieur brut [PIB] de la zone euro aura comblé son déficit de croissance par rapport à la fin 2019 (+ 0,7 %) », estiment les économistes du Crédit agricole. Mais cette reprise sera très inégale selon les pays : « Fin 2022, l’Allemagne et la France pourraient retrouver un PIB supérieur de 1,2 % et 0,5 % à celui de la fin 2019 ; en revanche, celui-ci serait encore inférieur de 0,7 % en Italie et de 3,3 % en Espagne. »

Et pour cause : selon le niveau de contamination, la dureté des restrictions et de la structure du tissu productif, la pandémie a affecté certains pays plus lourdement que d’autres, notamment au sud de l’Europe, très dépendant du tourisme. Selon la Commission européenne, le PIB espagnol devrait ainsi reculer de 12,4 % en 2020, contre − 9,4 % en France et − 5,6 % en Allemagne, avant de rebondir respectivement de 5,4 %, 5,8 % et 3,5 % en 2021.

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Gouvernement et chefs d’entreprises se mobilisent pour l’emploi des jeunes

La ministre du travail Elisabeth Borne, le 12 novembre lors d’une conférence de presse à Paris.

La ministre du travail Élisabeth Borne a annoncé, dimanche 3 janvier, la prolongation des aides pour l’emploi des jeunes de l’opération « un jeune, une solution », au-delà de fin janvier.

« La situation sanitaire va rester difficile dans les prochaines semaines et va nous conduire à prolonger (…) la prime de 4 000 euros (par an) pour l’embauche, en CDD de plus de trois mois ou en CDI d’un jeune de moins de 26 ans et les 5 000 ou 8 000 euros d’aides pour un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation », assure la ministre dans une interview au Journal du dimanche.

« Les chiffres montrent que notre plan porte ses fruits », estime-t-elle à propos d’une batterie de mesures lancée en juillet alors que la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a très durement touché l’emploi des jeunes.

Elle cite le chiffre d’1,05 million de jeunes « recrutés en CDD d’au moins trois mois ou en CDI », entre août et fin novembre, soit « presque autant qu’en 2019 ». « Plus de 220 000 primes ont déjà été distribuées », ajoute Mme Borne, rappelant le succès inédit de l’apprentissage avec 440 000 contrats signés en 2020, contre 353 000 en 2019.

100 000 offres d’emploi pour les jeunes

Parallèlement, une trentaine de chefs d’entreprise appellent à « une mobilisation collective pour la jeunesse française », avec l’objectif de proposer 100 000 offres d’emploi d’ici la fin janvier sur le site 1jeune1solution, dans une tribune également publiée dans Le Journal du Dimanche. « A l’heure de la relance, nous appelons à une mobilisation collective pour la jeunesse française, en nous appuyant sur le plan 1 jeune, 1 solution lancé en juillet dernier par le gouvernement », écrivent les auteurs de cette tribune.

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Plus de 50 000 offres d’emploi sont déjà disponibles sur le site, avec 1 000 entreprises déjà impliquées, selon le texte. « Faisons grimper ce chiffre. Notre objectif : pouvoir proposer plus de 100 000 offres d’emploi d’ici à fin janvier. »

Le texte est signé par 35 dirigeants de divers secteurs économiques : notamment les banques et assurances (BNP Paribas, Crédit agricole, Société Générale, Caisses d’épargne, AXA, La Mondiale), la distribution (Carrefour, Système U, Boulanger), l’énergie (Total, EDF, Engie), les transports (SNCF), ou encore l’industrie (Schneider Electric), et les technologies (Microsoft, Gameloft).

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Le Monde avec AFP