Election présidentielle 2022 : la hausse des salaires et du pouvoir d’achat au cœur de la campagne
« Vivre dignement de son travail. » Revendication longtemps portée par les « gilets jaunes », notamment aux prémices du mouvement, à l’automne 2018, cette ambition figure désormais en bonne place des discours et des propositions des candidats à l’élection présidentielle.
La question de la hausse des salaires et du pouvoir d’achat revient en effet dans le débat en cette rentrée marquée par une reprise économique plus forte qu’anticipé, mais aussi par une inflation et des prix de l’énergie (gaz, électricité…) en nette hausse, grevant le budget des ménages.
« La question sociale a été éclipsée depuis deux ans »
Pour de nombreux candidats, il est donc temps que les salariés profitent du retour de la croissance après un an et demi de crise sanitaire qui a mis en lumière les « premiers de corvée », ces métiers indispensables dans la santé, le social ou l’éducation, tout en étant précaires et mal rémunérés. Une volonté affichée également par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, qui a réclamé, fin août, « une meilleure rémunération pour ceux qui ont les revenus les plus faibles ». « La croissance doit profiter à tout le monde, même les moins qualifiés », a-t-il prévenu à destination des chefs d’entreprise.
Mais si l’objectif est partagé par tous, les solutions divergent chez les postulants à l’Elysée : baisse des charges salariales pour Valérie Pécresse, hausse des salaires, notamment chez les enseignants, pour Anne Hidalgo, ou encore augmentation substantielle du smic pour Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon…
« La question sociale a été éclipsée du débat depuis deux ans. Ce n’est pas maintenant que les gens ont des difficultés, tient à rappeler Clémence Guetté, coordinatrice du programme de La France insoumise (LFI). On sait que huit millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire, dont beaucoup de femmes et d’enfants, donc, si la question sociale peut être remise au centre du débat, évidemment, nous, on a des propositions. »
Jean-Luc Mélenchon est le candidat qui a le programme le plus détaillé dans ce domaine à ce stade : passage du smic de 1 258 euros net à 1 400 euros, allocation d’autonomie de trois ans pour les 18-25 ans ou encore limitation de l’écart de salaires dans les entreprises dans une fourchette de un à vingt… Il défend également une « loi d’urgence sociale » à adopter dans la foulée de la présidentielle. « Il faut un choc de consommation populaire, poursuit Mme Guetté. Les gens qui ont un petit salaire se privent parfois de repas. Alors, si on les augmente, ils vont consommer davantage et on espère mieux. »
Il vous reste 67.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.