Archive dans septembre 2021

En zone euro, premiers signes de ralentissement de la croissance

L’économie européenne est-elle en surchauffe ou déjà en ralentissement ? La question peut sembler curieuse, tant ces deux diagnostics diamétralement opposés ne pourraient en temps normal pas cohabiter. Mais la pandémie provoque de tels à-coups économiques que les signaux les plus contradictoires coexistent. De quoi rendre le travail de la Banque centrale européenne, dont le conseil des gouverneurs se réunit jeudi 9 septembre, particulièrement acrobatique. L’institut de Francfort, qui achète actuellement sur les marchés financiers environ 80 milliards d’euros de dette par mois pour soutenir l’activité, va-t-il commencer à réduire son intervention, peut-être à 70 milliards d’euros par mois ? Ou est-il trop tôt pour enlever la perfusion ?

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Côté pile, le rebond de la croissance est évident. Il suffit de regarder autour de soi : les restaurants à travers la zone euro ont rouvert, les touristes sont souvent restés dans leurs pays respectifs mais ont été au rendez-vous cet été, les salariés reprennent le chemin de leurs bureaux en cette rentrée… Au deuxième trimestre, la croissance de la zone euro était de 2,2 %. Soit une hausse de plus de 14 % par rapport au deuxième trimestre 2020, au pire de la pandémie. Le troisième trimestre devrait poursuivre sur la même tendance. Pour la zone euro, dont la croissance se traîne depuis la grande crise financière de 2008, ce sont des statistiques qui semblent venir d’un autre temps.

Optimisme moins important

Côté face, il ne s’agit que d’un rattrapage. A la fin du deuxième trimestre, le produit intérieur brut de la zone euro demeurait 2,5 points en dessous de son niveau de fin 2019, avant la pandémie. L’emploi n’a pas retrouvé son niveau prépandémique, avec 2 millions de personnes en moins sur le marché du travail (sur un total de 159 millions actuellement). L’économie est en voie de cicatrisation, mais loin d’être entièrement guérie.

De plus, l’été a apporté de premiers signaux inquiétants. « Le rythme de croissance ralentit », note Silvia Ardagna, économiste chez Barclays. « Nous sommes en plein ralentissement », abonde Véronique Riches-Flores, qui a son propre cabinet d’analyses économiques, RF Research.

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Mardi 7 septembre, l’indice mensuel ZEW, qui est composé de l’opinion de trois cents experts du secteur financier, a enregistré une soudaine chute, indiquant un optimisme moins important que les mois précédents. Les indices PMI, qui sont composés de l’opinion des directeurs d’achats des entreprises, signalent de même que les carnets de commandes continuent à progresser, mais moins rapidement qu’au printemps.

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Modernisation à marche forcée, réduction d’effectifs… La douloureuse mutation de SNCF Réseau

Par Eric Béziat

Publié hier à 12h06, mis à jour à 09h10

C’est un petit immeuble anonyme non loin de la petite gare RER de Vigneux-sur-Seine (Essonne). Anonyme mais pas banal : double rangée de barbelés, surveillance vidéo vingt-quatre heures sur vingt-quatre, défense de filmer… Le lieu a droit au niveau de protection d’un site militaire alors qu’il n’est qu’un poste d’aiguillage. Mais, attention, pas n’importe lequel : il s’agit du centre de commandement centralisé de la gare de Lyon à Paris. Sa mission : faire circuler en toute sécurité 900 trains par jour – les RER D (plus de 600 000 voyageurs quotidiens), le plus gros trafic TGV du pays, les trains de banlieue, de marchandises, les intercités, les TER… En résumé, l’un des points névralgiques du train en France.

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Cette tour de contrôle ferroviaire symbolise la discrète mais irrésistible transformation de SNCF Réseau, la filiale de la SNCF qui gère les 33 000 kilomètres de voies ferrées françaises. Le centre de Vigneux a pris la place, en 2017, du vieux poste d’aiguillage, datant des années 1930, de la gare de Lyon dans le cadre du programme de commande centralisée du réseau (CCR), qui consiste à remplacer d’ici à 2030 les 1 500 postes d’aiguillage du pays par 15 hubs comme celui de Vigneux. Adieu les leviers manuels, bonjour les écrans d’ordinateur. Et quatre opérateurs suffisent, quand auparavant il en fallait dix.

Dans le centre d’aiguillage de Vigneux-sur-Seine (Essonne), qui régule la circulation de la gare de Lyon, le 2 septembre 2021.

Car on touche là au cœur de l’histoire : SNCF Réseau est prié de faire de la productivité à marche forcée, en particulier depuis l’application de la réforme ferroviaire de 2018. Le gestionnaire d’infrastructure, qui portait la fameuse dette de plus de 50 milliards d’euros issue des années d’extension de la grande vitesse, est devenu en 2020 une société anonyme, délestée par l’Etat de 35 milliards de dette (25 milliards fin 2020, puis 10 milliards fin 2021), en contrepartie d’efforts productifs devant conduire à un assainissement financier. SNCF Réseau, qui est en déficit permanent structurel depuis des décennies (ses revenus sont les péages payés par les trains qui roulent), ne doit plus perdre d’argent en 2024 et doit dégager un flux de trésorerie positif à cette date.

Mue numérique

La CCR est la vitrine de cette mue, essentiellement numérique, de la vieille branche « infra » (pour infrastructure). Un homme a été nommé en 2020, pour accélérer le processus : le PDG de SNCF Réseau, le Belge Luc Lallemand, recruté par le gouvernement et le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, justement parce qu’il a réussi ce tour de force sur le réseau ferroviaire belge lorsqu’il était patron d’Infrabel (sous sa houlette, la Belgique est passée de 365 à 9 postes d’aiguillage).

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Santé psychique : reprise à risque pour les télétravailleurs au long cours

« Le mal a rapidement été diagnostiqué : il était atteint du syndrome de la cabane, cette difficulté à réintégrer l’environnement social dont on s’est, un temps, soustrait.»

Le retour au bureau un jour par semaine avait été programmé courant juin dans l’entreprise de Bastien (le prénom a été modifié). Après quinze mois en télétravail intégral lié au Covid-19, la nouvelle a alors été un véritable choc pour ce cadre dans la publicité. Une angoisse l’a saisi à l’idée de reprendre contact avec un « monde extérieur » qu’il ne fréquentait plus. Le mal a rapidement été diagnostiqué : il était atteint du « syndrome de la cabane », cette difficulté à réintégrer l’environnement social dont on s’est, un temps, soustrait. Ce n’est qu’à petits pas et au prix d’efforts douloureux qu’il a finalement réussi à sortir de son isolement.

Trois mois plus tard, les choses vont mieux pour Bastien. Mais bien d’autres salariés vivent aujourd’hui une trajectoire similaire. Alors que la plupart des entreprises s’engagent dans une phase de reprise et de retour partiel au bureau, des phénomènes d’anxiété se font jour au sein des effectifs. Si elles sont minoritaires, ces pathologies sont parfaitement identifiées par les professionnels de santé. « Le retour sur site pose question, le sujet est fréquemment abordé lors de mes visites médicales », indique ainsi une médecin du travail francilienne.

Au cœur du problème, pour Olivier Coldefy, psychologue expert, « ce retour peut être vécu comme une régression. Les périodes de confinement ont été subies, mais elles ont pu apporter des bénéfices secondaires : plus de transport, plus de promiscuité, une redécouverte de la vie familiale… ». « Les gains sur le temps de sommeil ont également pu être considérables », relève la professionnelle de santé francilienne. Autant d’avantages auxquels les salariés vont devoir, au moins partiellement, renoncer. « Certains d’entre eux sont par ailleurs très angoissés face au risque épidémique, poursuit la médecin du travail. Et d’autres vivent douloureusement le retour dans des bureaux où ils vont à nouveau croiser des collègues ou des responsables qu’ils n’apprécient pas. »

Règles collectives

Le retour à la « vie d’avant » passe donc mal pour certains collaborateurs. D’autant qu’ils ont désormais la conviction qu’une alternative existe. « Beaucoup n’avaient jusqu’à la crise pas goûté à l’autonomie offerte par le télétravail, indique Jérôme Chemin, secrétaire général adjoint CFDT Cadres. Or ils ont constaté, à l’occasion des confinements, qu’ils étaient capables de travailler seuls. » Le choc provoqué par le retour au bureau peut donc inciter certains d’entre eux à chercher à obtenir un maintien en télétravail intégral. « Nous recevons ce genre de demande », reconnaît la médecin du travail.

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« De retour après un an et demi de désertion des bureaux, les salariés ont développé une intolérance au bruit »

Carnet de bureau. Les irritables se multiplient dans l’open space. En rendant obsolète l’obligation de télétravail, le 30 août, la ministre du travail a redonné la main aux entreprises pour organiser librement le retour sur site. Du côté des salariés, ce n’est pas le grand enthousiasme : dans un sondage Slack/OpinionWay publié le 31 août, 38 % affirment qu’ils préféreraient changer d’employeur plutôt que de revenir à 100 % en présentiel. Quoi qu’il en soit, le travail hybride est la nouvelle norme. Et depuis fin août, les open spaces reprennent doucement vie et bruissent à nouveau.

Mais les salariés, qui ont encore dans les oreilles le clapotis des vagues ou les voix familières de leur domicile, ont perdu l’habitude de supporter l’environnement de travail. De retour après un an et demi de désertion des bureaux, ils ont développé une nouvelle intolérance au bruit. « Les conversations intelligibles sont la gêne la plus intensément perçue », selon l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).

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Le bruit dans l’open space est évidemment encadré par la législation. La réglementation protège les salariés des niveaux de décibels excessifs et durables, mais pas des nuisances sonores qui les déconcentrent. Les papotages des voisins de bureau, le déclenchement de l’imprimante, le vrombissement de la climatisation, la lecture à haute voix des mails de Patrick, le grésillement de la musique qui s’échappe du casque d’Elodie ont un effet perturbateur que les salariés avaient oublié et qui n’est pas inoffensif.

Protection physiologique

La gêne induite peut générer stress, fatigabilité, troubles du sommeil et tension artérielle, indique Paul Avan, physicien de l’université Clermont-Auvergne et directeur de recherche de l’Institut de l’audition. « Le système auditif est certes capable d’extraire par filtrage les messages pertinents dans un paysage sonore complexe (l’effet cocktail party), mais une pollution sonore peut rendre cette tâche épuisante et induire un stress, préjudiciable non pas forcément à l’audition mais à la santé : le bruit a des effets nuisibles extra-auditifs », écrit-il dans le trimestriel Responsabilité & Environnement de l’Institut Mines-Télécom.

Et les défenses naturelles ne sont d’aucun secours. Si l’organisme a des dispositifs de protection physiologique contre des bruits continus, il en a moins contre les bruits discontinus. Dans une étude sur les bruits impulsionnels (« Bruits impulsionnels, un danger mal connu ? », 2020, de Jonathan Terroir), l’INRS explique que le réflexe de contraction des muscles de l’oreille moyenne pour réduire le nombre de décibels perçus intervient après un certain temps de latence, qui peut être dommageable à l’audition.

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Télétravail : le plébiscite des salariés, assorti de nombreux bémols

Les salariés qui ont goûté au télétravail depuis le début de l’épidémie de Covid-19 veulent continuer, mais dans des conditions moins éprouvantes pour eux et pour leurs proches. C’est l’un des principaux enseignements de l’étude publiée, lundi 6 septembre, par l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict) de la CGT. Pour ce syndicat, il est urgent d’encadrer plus strictement l’activité à distance, sous peine de porter atteinte à la santé des personnes concernées et à la cohésion des équipes dans les entreprises.

L’enquête s’appuie sur un questionnaire mis en ligne de la mi-mai à la mi-juin et qui a été rempli par un peu plus de 14 800 individus. Sans prétendre « à l’exhaustivité ou à la représentativité parfaite », elle a permis de recueillir des avis dans des « milieux professionnels divers », avec l’aide de statisticiens engagés à la CGT. De ce coup de sonde de très grande ampleur, il ressort une forte appétence pour le télétravail : 98 % des répondants aimeraient poursuivre leurs tâches ainsi, mais pour près des deux tiers d’entre eux, une telle organisation ne doit prévaloir que deux ou trois jours par semaine, au maximum. La principale raison de cet engouement tient à la diminution du temps passé dans les trajets entre le domicile et le bureau.

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Le télétravail est « bien vécu » par une écrasante majorité (83 %) des personnes ayant participé à l’enquête. Autre point positif : plus de la moitié d’entre elles se déclarent moins fatiguées en exerçant leur profession à la maison « qu’en présentiel », grâce – notamment – à la réduction du nombre de déplacements pour se rendre à leur poste. Au total, cette façon d’occuper son emploi est plébiscitée « comme vecteur de temps libéré et d’autonomie ».

Pression accrue

Toutefois, plusieurs zones d’ombre se dessinent. D’abord, le temps de travail et la charge de travail ont augmenté « depuis le début de la crise sanitaire » pour un peu plus de 46 % des répondants. La moitié des personnes ayant rempli le questionnaire expliquent, par ailleurs, qu’elles prennent « moins souvent de pauses dans la journée ». En outre, les sollicitations professionnelles en dehors des heures de travail sont relativement fréquentes, les deux tiers des sondés disant se trouver dans cette situation, ce qui engendre des déséquilibres au détriment de leur vie personnelle.

De telles dérives résultent en partie du comportement des employeurs : plus de 60 % d’entre eux, selon l’étude, se sont abstenus de formaliser des limites horaires, alors que celles-ci auraient permis de garantir le droit à la déconnexion dont bénéficient leurs collaborateurs.

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L’inflation pourrait provoquer une légère augmentation du smic

A mesure que la crise sanitaire reflue, le débat sur le pouvoir d’achat gagne en intensité. Avec des rebondissements un peu inattendus. Lundi 6 septembre, Bruno Le Maire a indiqué, sur BFM-TV et sur RMC, qu’« on peut envisager (…) une revalorisation automatique du smic au 1er octobre ». D’après le ministre de l’économie, une telle disposition pourrait être prise « au regard de l’inflation », qui s’accélère depuis plusieurs mois sous l’effet de la reprise de l’activité et du renchérissement du prix de certaines matières premières.

Si un tel geste se confirmait, il ne s’agirait pas d’un cadeau du gouvernement, au commencement d’une campagne présidentielle qui, comme les autres, propulse le sujet du revenu des ménages au cœur des préoccupations. Les propos de M. Le Maire renvoient, en réalité, à l’une des modalités prévues par la loi pour relever le niveau du smic. « L’Etat sera tenu de procéder à cette majoration si l’indice des prix en août a progressé d’au moins 2 % par rapport à celui de novembre 2020, qui avait servi de référence pour la précédente hausse du salaire minimum au 1er janvier 2021 », explique Gilbert Cette, professeur à Neoma Business School et président du groupe d’experts sur le smic.

Lire la chronique : « L’exception française du smic tire à sa fin »

L’hypothèse évoquée lundi par le ministre de l’économie a pris tournure car il se trouve que l’inflation a atteint 1,9 % sur un an en août, selon des données provisoires diffusées par l’Insee. Le chiffre définitif sera connu le 15 septembre. L’exécutif verra à ce moment-là s’il doit agir dès l’automne, en hissant le smic à un peu plus de 1 585 euros brut par mois (contre 1 554 euros à l’heure actuelle). « Ça fait partie des possibilités », confirme-t-on à Bercy. « Il faut remonter à 2012, au début du quinquennat de François Hollande, pour retrouver la trace d’un accroissement du smic en cours d’année, explique Gilbert Cette. La décision prise à l’époque compensait le relatif dynamisme de l’inflation et allait même un peu au-delà, par l’octroi d’un léger coup de pouce supplémentaire. »

« Un équilibre à trouver »

Mais, aujourd’hui, il n’est nullement question d’offrir une augmentation supérieure à l’évolution des prix. « Ce n’est pas dans notre intention », avait écarté fin août le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. « Donner un coup de pouce [au smic], c’est donner un coup de canif au redressement de l’emploi », a justifié, lundi, M. Le Maire.

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L’écologie entre les mains du dialogue social

« La transition énergétique n’est pas l’affaire des seuls employeurs ou actionnaires, mais aussi des citoyens salariés, directement affectés par cette transition qui pourrait vite se révéler très rude dans nombre de secteurs, créant de nombreux blocages. »

Droit social. Avec la loi contre le dérèglement climatique du 22 août 2021, la transition écologique a quitté la « soft law » pour entrer dans le « droit dur », en rejoignant le code du travail. Il est vrai que le « compromis fordiste » des « trente glorieuses » ignorant les externalités négatives d’industries très polluantes a vécu. Il s’agit donc de lancer un nouveau pacte pour trouver, en particulier en matière d’emploi et d’évolution des compétences, les bons équilibres entre la transition énergétique, l’économie et le social.

Comment ? Non pas en créant une instance spécialisée concurrente du comité social et économique (CSE), mais en l’intégrant dans l’information-consultation de ce dernier, associée à une négociation obligatoire avec les syndicats : question transversale, la transition énergétique doit irriguer l’ensemble du dialogue social.

La loi élargit ainsi d’abord la compétence générale du CSE : il « assure une expression collective des salariés permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts (…), notamment au regard des conséquences environnementales » des décisions patronales.

Trois problèmes

S’agissant des consultations ponctuelles (orientations stratégiques, conditions de travail et d’emploi), le CSE doit désormais systématiquement être « informé de leurs conséquences environnementales ». On imagine l’importance de cet ajout dans le secteur de l’automobile ou du pétrole. Mais aussi pour un plan de sauvegarde de l’emploi… et un banal déménagement ?

Ce qui pose trois problèmes du côté des représentants du personnel, mais aussi de la direction, et en particulier dans les PME.

– Où commencent et où s’arrêtent ces « conséquences environnementales » ?

– Les compétences nécessaires sont parfois très techniques, surtout si l’on veut éviter les idées reçues (exemple : le miracle écologique du télétravail) ou les actions médiatiques sans effet réel. La loi a donc élargi le programme des stages de formation économique ou syndicale destinés aux élus. Et l’expert-comptable nommé par le CSE lors de l’examen des orientations stratégiques pourra aussi analyser « les éléments d’ordre environnemental » : un expert à la compétence donc panoramique, et un marché qui s’ouvre.

– Le législateur n’a pas prévu d’heures de délégation supplémentaires, alors que depuis la fusion de 2017 nombre de délégués ont du mal à faire face.

Des travaux très, très pratiques

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Les aides pour l’apprentissage prolongées jusqu’au 30 juin 2022

La crise sanitaire dure, aussi le gouvernement maintient-il certaines aides. Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé, lundi 6 septembre, lors d’un discours au salon Global Industrie à Lyon, la prolongation jusqu’au 30 juin 2022 des aides de France Relance pour l’apprentissage.

La prime de 5 000 euros pour un mineur (8 000 pour un majeur) prévue dans le cadre du plan « un jeune, une solution », ce qui rend le coût de la première année quasi nul, avait déjà été reconduite au printemps jusqu’en décembre.

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« Les résultats sont là » en matière d’insertion professionnelle grâce à ce plan, s’est félicité le premier ministre, en soulignant un « record historique » de plus de 500 000 contrats d’apprentissage ou d’alternance signés (525 600 jeunes en 2020, soit 42 % de plus qu’en 2019, selon des données de la Dares).

« Nous croyons à l’apprentissage », a affirmé M. Castex en annonçant la prolongation du dispositif. Et d’ajouter : « 2,6 millions de jeunes ont à ce jour directement bénéficié d’aides de France Relance pour l’emploi, l’insertion ou la formation. »

Un dispositif efficace

Venu poser les jalons d’une réindustrialisation qui se voudrait respectueuse du climat, le chef du gouvernement est intervenu en clôture d’une séance plénière du conseil national de l’industrie (CNI), devant patrons et organisations syndicales des branches du secteur et des représentants de l’Etat.

La hausse des contrats est en partie la conséquence de la réforme de 2018 qui a libéralisé les conditions d’entrée en apprentissage et l’offre de formation. Accessible aux jeunes de 16 à 29 ans, l’apprentissage repose sur le principe de l’alternance entre enseignement théorique et formation au métier chez l’employeur avec lequel l’apprenti a signé son contrat.

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Le dispositif est jugé efficace pour l’insertion professionnelle – six mois après leur sortie d’un centre de formation des apprentis (CFA), 62 % des apprentis ont un emploi salarié –, mais il a longtemps souffert d’une image dégradée.

Le Monde avec AFP