Archive dans septembre 2020

Après l’arrêt du Covid-19, les offres d’emploi reviennent doucement

« Malgré la timide reprise amorcée à la fin du deuxième trimestre, les entreprises sont encore secouées par la crise sanitaire et ses conséquences économiques. »

Le chiffre vient s’ajouter à la longue liste des indicateurs qui éloignent un peu plus la perspective d’un retour à la normale. Selon une étude publiée par Pôle emploi mi-août, le nombre d’offres d’emploi diffusées par l’opérateur public en juin était inférieur de 15 % à son niveau du février : 1,4 million d’offres ont ainsi été diffusées au deuxième trimestre contre 2,1 millions au premier (un total qui approchait celui du dernier trimestre 2019, malgré les deux semaines de confinement de mars), soit des intentions d’embauches en retrait de 25,6 % d’un trimestre sur l’autre.

Les CDI, qui représentent deux tiers du total des annonces, étaient en recul de 19 % en juin par rapport à février (402 000 contre 494 000).

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Malgré la timide reprise amorcée à la fin du deuxième trimestre, les entreprises sont encore secouées par la crise sanitaire et ses conséquences économiques. Le total des offres ayant transité par Pôle emploi en juin (celles recueillies par l’opérateur public et celles de ses partenaires privés) est deux fois plus important que celui enregistré en avril, au plus fort de la crise. Mais le niveau du mois de janvier semble encore loin.

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Réduction drastique des CDD très courts

Au deuxième trimestre, les contrats très courts ont été en proportion les plus affectés par la baisse du volume d’offres. En juin, le nombre d’annonces concernant des CDD de moins d’un mois a ainsi diminué de moitié par rapport à février, passant de 10 000 à 5 000.

En revanche, les propositions de CDD de plus d’un mois voient leur nombre augmenter par rapport à février, d’environ 10 % (pour un total de 120 000 offres).

En ce qui concerne l’intérim et les contrats saisonniers, sur la même période, la baisse est de 17 %, mais elle s’applique sur une cohorte plus importante (141 000 offres en février, 117 000 en juin). Une chute spectaculaire due au fait que les secteurs fortement demandeurs de ce type de contrats (hôtellerie-restauration, tourisme, spectacles…) tournaient encore au ralenti en juin.

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Le secteur de la santé résiste

Si presque tous les secteurs ont été impactés par cette raréfaction des offres au 2e trimestre, tous ne l’ont pas été de la même manière. Ainsi, entre les premier et deuxième trimestres, la chute a été vertigineuse dans le secteur hôtellerie-restauration-tourisme (-54 %) et dans le spectacle (-46 %), tout comme dans la communication et les médias (-39 %) ou le commerce (-38 %)

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Covid-19 : « Le port du masque, comme préoccupation constante, parasite les ressources cognitives »

Tribune. Jeunes et moins jeunes, nous sommes tous amenés à porter un masque au travail et dans la salle de cours. Cela va avoir une répercussion sur notre efficience et notre efficacité professionnelle comme dans nos apprentissages. Pourquoi ? Ce n’est pas la gêne occasionnée par le masque lui-même qui est en jeu, même si la buée dans les lunettes, l’humidité récurrente, l’impression de manquer d’air ne nous facilitent pas la tâche.

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La cause de la baisse d’efficacité réside dans ce rappel permanent de la pandémie que provoque le port du masque et du fait de cette emprise sur notre mental, son impact sur notre capacité d’« autocontrôle ». Or, quand notre autocontrôle faiblit, nous sommes moins vigilants, moins capables de raisonner. Nos facultés intellectuelles sont amoindries, nos capacités à décider sont moins solides. Et toutes ces aptitudes sont des ingrédients de la performance qu’elle soit professionnelle ou d’apprentissage.

Une préoccupation constante

Quel est le processus à l’œuvre ? Notre cerveau n’est pas capable de gérer beaucoup d’informations à la fois. Contrairement à ce qu’on aimerait croire, nous ne sommes pas multitâches, et nos ressources mentales loin d’être illimitées. Une préoccupation constante nous encombre et affaiblit nos ressources cognitives.

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C’est ce qu’on appelle l’« épuisement du moi ». De nombreuses expériences l’ont montré. J’en retiens deux. La première est celle conduite par Vohs et Faber en 2007 auprès d’un public d’étudiants. Ces étudiants doivent remplir des questionnaires. Les expérimentateurs séparent la cohorte en deux groupes et demandent au premier groupe de ne surtout pas penser à des ours blancs, alors qu’on laisse le premier groupe y penser librement. Instruction est même donnée au premier groupe de faire une croix sur leurs papiers chaque fois qu’ils penseront à un ours blanc !

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A l’issue de cette expérience, on remet à l’ensemble des étudiants une petite somme (10 $) qu’ils peuvent garder ou avec laquelle ils peuvent acheter des bonbons, des snacks, des fruits, des cartes à jouer… Les analyses montrent que le groupe s’étant battu contre la pensée d’un ours blanc dépense beaucoup plus que l’autre groupe, préférant des aliments peu diététiques (un gâteau au chocolat plutôt qu’un fruit), abandonnant toute vigilance alimentaire. La préoccupation de « ne pas penser aux ours blancs » réduit leur capacité d’autocontrôle.

Plus influençables et moins de discernement

L’autre expérimentation menée par Baba Shiv et Alexander Fedorikhin consiste à demander à un groupe d’étudiants de mémoriser un nombre à deux chiffres pour aller le reporter sur un document à l’autre bout d’un grand bâtiment. Il est demandé la même chose à un autre groupe, mais le nombre a alors 7 chiffres. Les expérimentateurs disposent sur le chemin que doivent parcourir l’ensemble des étudiants, un stand de nourriture où ils peuvent se servir librement. Les étudiants qui doivent mémoriser les 7 chiffres choisissent massivement des aliments sucrés et gras, contrairement à ceux à 2 chiffres. L’explication est la même : la charge mentale de la mémorisation pèse sur leurs ressources cognitives, laissant libre cours à leurs pulsions gourmandes.

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Collaborateur, associé, salarié : quel statut pour mon conjoint ?

La protection sociale du conjoint diffère, notamment, en fonction des statuts.

Question à un expert

Quel statut doit choisir mon conjoint qui travaille avec moi ?

Le conjoint ou partenaire pacsé du chef d’une entreprise ou d’une société y exerçant une activité professionnelle peut opter pour un des statuts suivants : collaborateur, associé, salarié. A défaut, il est réputé salarié.

Pour bénéficier du statut de collaborateur, il ne faut percevoir aucune rémunération bien que l’activité soit régulière, et ne pas être associé. Sans revenu perçu, aucune déduction de charge le concernant n’est possible par l’entreprise. Le collaborateur peut réaliser les actes de gestion courante de l’entreprise, au nom et pour le compte de l’entrepreneur ou du dirigeant.

Cumul possible

Sur le plan social, il est couvert selon les même règles que les commerçants et artisans, sauf pour les frais de santé, au titre desquels il est ayant droit du chef d’entreprise. Plusieurs assiettes de cotisations sont possibles.

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Avec le statut, plus protecteur, de salarié, qui implique un lien de subordination, le titulaire jouit d’un salaire et de la protection du régime général de sécurité sociale (maladie, retraite, etc.). Il coûte donc plus cher en cotisations, mais le salaire est déductible du résultat de l’entreprise.

Le statut d’associé suppose, lui, un apport au capital. L’associé exerce alors les droits de vote attachés à ses titres et n’est rémunéré que par dividendes. Le cumul des statuts d’associé et salarié est possible.

Droit du travail : la CFDT craint de nouveaux reculs

Laurent Berger, secrétaire général, au siège de la CFDT, le 31 août.

Jusqu’où ira le choc de simplification voulu par le gouvernement pour faciliter la mise en place du plan de relance ? La question préoccupe les syndicats – dont la CFDT –, qui craignent de nouveaux reculs en matière de droit du travail.

Jeudi 3 septembre, Jean Castex a expliqué que le programme de 100 milliards d’euros pour replacer l’économie française sur les rails de la croissance sera assorti « d’un volet (…) très important » de mesures pour alléger de multiples procédures.

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Durant la crise sanitaire, des dispositions en ce sens avaient été prises, très souvent par ordonnances : « fondées sur l’urgence du moment », comme l’a rappelé le premier ministre, elles réduisaient les contraintes dans de nombreux domaines – urbanisme, marchés publics… –, pour une période qui était censée ne durer que quelques mois. Mais certaines de ces règles pourraient finalement être prolongées, voire devenir définitives ou être renforcées.

« Toutes les dérogations (…) qui ont été édictées (…), nous allons non seulement les proroger, mais amplifier leurs champs », a assuré M. Castex, en se prévalant de l’« urgence » qui « continue ».

A quelles normes faisait-il allusion ? Le chef du gouvernement ne l’a pas précisé, laissant seulement entendre que le Parlement serait appelé à légiférer. Mais le code du travail fait partie des thèmes qui sont dans le collimateur : des ordonnances, publiées au printemps, avaient, par exemple, raccourci – momentanément – les laps de temps prévus pour informer et recueillir l’avis des représentants des salariés dans les entreprises. Ces assouplissements pourraient perdurer.

De quoi inquiéter Laurent Berger, le numéro un de la CFDT : dans un courrier daté de jeudi, que Le Monde a pu consulter, il propose à la ministre du travail, Elisabeth Borne, une rencontre « très prochainement, afin d’échanger sur ce sujet ».

« C’est extrêmement regrettable »

« Pendant l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement n’a eu de cesse d’affirmer que ces mesures de simplification, dérogatoires au droit du travail et aux règles du dialogue social dans les entreprises, étaient provisoires, rappelle-t-il dans cette lettre. Nous comprenons aujourd’hui que [ses] intentions (…) ont changé. » Pour lui, « c’est extrêmement regrettable », d’autant plus que, depuis l’arrivée de M. Castex à Matignon, en juillet, « le gouvernement affirme vouloir placer le dialogue social au cœur de la méthode de construction des solutions pour répondre à la crise ».

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Aides aux entreprises : le débat monte sur l’absence de contreparties aux milliards du plan de relance

Barbara Pompili, Bruno Le Maire, Elisabeth Borne et Clément Beaune lors de la présentation du plan de relance, à Paris, le 3 septembre.

Faut-il imposer des contreparties directes aux entreprises, largement bénéficiaires du plan de relance du gouvernement ? Le débat est lancé. Sur les 100 milliards d’euros annoncés, jeudi 3 septembre, par le premier ministre, Jean Castex, un tiers (34 milliards) est alloué à la compétitivité. Dont une baisse de 20 milliards d’euros – 10 milliards en 2021, et autant en 2022 – des impôts de production, revendication de longue date du patronat.

Or, si le plan de relance a pour principaux objectifs de lutter contre le chômage et d’accélérer la transition écologique, l’exécutif n’a pas assorti ces mesures de conditions fermes en matière d’emploi ou d’environnement. De quoi hérisser les syndicats, une partie de l’opposition et même de la majorité.

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« Au moment où l’Etat fait un effort sans précédent pour aider les entreprises, il paraît logique de leur demander des contreparties sur la répartition des richesses au sein de l’entreprise, estime le député La République en marche (LRM) de Moselle Ludovic Mendes. A celles qui reçoivent de l’argent public, on aurait pu, par exemple, demander de s’engager sur un plan de revalorisation des salaires sur cinq ou dix ans, ou les contraindre à former leurs salariés. »

« Les entreprises ne font pas d’efforts »

L’épisode du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) est dans toutes les têtes. Lancé en grande pompe en 2013 sous François Hollande, ce dispositif de soutien aux entreprises, d’un montant de 20 milliards d’euros par an, a été largement critiqué en raison de l’absence de contreparties demandées et du faible nombre d’emplois qu’il avait in fine permis de créer.

Un souvenir qui pousse l’ancien député socialiste rallié à la Macronie Stéphane Travert à exiger aujourd’hui davantage d’engagements de la part du patronat. « J’essaie d’être cohérent. Je reprochais au CICE version Hollande l’absence de contrepartie des entreprises et le fait que l’on donne de l’argent public aux banques, à la grande distribution et pas aux coopératives. Dans le cas présent, je souhaite que l’Etat demande a minima des garanties pour le maintien dans l’emploi, la formation, les investissements », explique l’élu LRM de la Manche, ancien ministre de l’agriculture.

« On a vu ce qui s’est passé avec Hollande et le CICE : le Medef avait promis un million d’emplois sur cinq ans et on ne les a jamais atteints ! », abonde Ludovic Mendes, qui appelle à instaurer une stratégie du « donnant-donnant ».

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Le groupe parapétrolier CGG supprime un quart de l’effectif de son siège

«  L’entreprise qui avance une baisse de chiffres d’affaires de 30 % en 2020 devrait réorganiser sa stratégie globale dans les prochains mois. »

« La crise du Covid-19 n’est qu’un prétexte pour jeter les gens quand on n’a plus besoin d’eux » : Irène Huard, déléguée CGT de l’entreprise CGG, juge inacceptable la nouvelle réduction d’effectifs prévue par le groupe parapétrolier. Jeudi 3 septembre, à l’appel des syndicats majoritaires CGT et CFDT, près de 80 salariés de CGG étaient réunis devant le bâtiment Galileo de Massy (Essonne), à la fois siège social de l’entreprise et centre d’imagerie, pour protester contre un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui prévoit la suppression de 94 des 364 postes du site francilien.

L’ex-Compagnie générale de géophysique, qui emploie près de 4 000 personnes dans le monde, est un des pionniers de son secteur. Depuis sa création en 1931, elle est spécialisée dans l’exploration des sous-sols pour le compte de grandes compagnies pétrolières et gazières : via l’analyse de données sismiques, l’entreprise produit des images de puits d’hydrocarbure. Mais depuis une dizaine d’années, les grands groupes ont réduit leurs investissements, et CGG a abandonné ses activités maritimes.

Un marché du pétrole en crise

Alors que l’entreprise présentait à nouveau des signes économiques encourageants, avec des embauches en 2019, la crise sanitaire sonne comme un coup de grâce : la baisse de la demande et du prix du pétrole brut liée au Covid-19 a entraîné une réduction drastique de l’activité.

« Nous avions prévu d’être en croissance en 2020, mais les dépenses de nos clients ont baissé de 25 % », assure Christophe Barnini, directeur de la communication de CGG. Selon lui, la raison de ce PSE est conjoncturelle, puisque la « forte dégradation des activités du groupe » est liée à la chute des commandes des compagnies pétrolières. L’entreprise qui avance une baisse de chiffres d’affaires de 30 % en 2020 devrait réorganiser sa stratégie globale dans les prochains mois.

Les syndicats pointent du doigt une décision prématurée, et dénoncent des mesures qui, selon eux, témoignent davantage d’impératifs « purement financiers » de court terme que d’une réelle volonté de sauvegarder les emplois. Ils s’interrogent surtout sur la volonté de la direction de maintenir l’entreprise en France.

L’avenir du site menacé

« On se pose des questions sur la pérennité du site : il y a cinq ans, on était plus de 900, et nous ne serions plus que 270 après ce nouveau plan », s’inquiète Thierry Coléou, délégué CFDT de CGG. Le site de Massy a en effet déjà connu deux plans de restructuration en 2016 et 2018, qui ont coûté leur emploi à près de 500 salariés. Dans une clause de la dernière restructuration financière de l’entreprise en 2018, la direction s’était engagée auprès de l’Etat à maintenir sa gouvernance en France jusqu’en 2022 au moins.

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