2019 est un bon cru pour les salaires des cadres, 2020 s’annonce bien
La hausse des rémunérations a été supérieure aux prévisions et bénéficie à tous, indique l’étude annuelle Deloitte publiée lundi. Selon le baromètre APEC 2019 publié le 4 septembre, la hausse bénéficie aux cadres de moins de trente ans.
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Deux études à deux jours d’intervalle saluent 2019 comme une bonne année pour les cadres. Lundi 2 septembre, le cabinet de conseil Deloitte publiait son étude annuelle sur les rémunérations reflétant la situation d’1,2 million de salariés de plusieurs secteurs dont la distribution, l’assurance, les télécoms et l’industrie de la santé. Mercredi 4 septembre, c’est l’Association pour l’emploi des cadres qui publie son Baromètre de la rémunération des cadres du secteur privé sur la base de 16827 questionnaires envoyés en mars aux clients de l’association.
Deux principaux enseignements ressortent de ces études. D’une part, les cadres ont une solide confiance dans leur avenir proche. « 37 % des cadres [de l’APEC] jugent intéressantes, voire très intéressantes, les perspectives d’évolution de leur rémunération à l’horizon de trois à cinq ans. Ce sont 2 points de plus qu’en 2018 et 9 de plus qu’en 2017 », indique l’APEC. Les jeunes cadres étant les plus optimistes : 63 % des moins de 30 ans sont confiants dans l’évolution de leur rémunération, contre 21 % des 50 ans et plus.
Les cadres demandant une augmentation individuelle sont de plus en plus nombreux, même s’ils savent que tous ne l’obtiendront pas. Leur progression est constante depuis trois ans : ils étaient 48 % en 2019 contre 45 % en 2016. Les premiers bénéficiaires sont les jeunes: « au cours des cinq dernières années, les cadres de moins de trente ans ont vu leur rémunération augmenter le plus vite: +6% entre 2014 et 2018 », rappelle l’APEC.
D’autre part, selon l’étude Deloitte, les hausses de salaires générales et individuelles (mérite et promotion) versées ont été plus fortes qu’annoncées en 2019. L’augmentation médiane des rémunérations en 2019 a été de 2,8% pour les cadres, de 2,6% pour les cadres supérieurs et de 2,4% pour les non-cadres. « Tandis que les entreprises avaient programmé des hausses de l’ordre de 2% à 2,2% », précise Franck Chéron, associé capital humain chez Deloitte.
« Une majorité d’entreprise a souhaité jouer le jeu [de la prime Macron] afin d’accroître le pouvoir d’achat des salariés », indique le cabinet de conseil. 60% des 400 entreprises interrogées ont ainsi versé la prime pour un montant médian de 456 euros. Ce soutien au pouvoir d’achat masque toutefois une réalité très disparate entre les profils très convoités dont les rémunérations s’envolent, jusqu’à +30%, et les situations plus ordinaires.
Enfin les deux études font un zoom sur les inégalités femmes-hommes. Les campagnes de sensibilisation à la réduction des inégalités salariales commencent à se faire entendre. L’obligation de publication de l’index dans les grandes entreprises est passée par là. Dans les entreprises interrogées par Deloitte, les augmentations en 2019 ont été légèrement supérieures pour les femmes (+0,7 point). L’écart salarial reste de 3%. Il varie de 1,5% à 5,6% selon le niveau de responsabilité. « Au rythme actuel, il faudrait encore une dizaine d’années pour atteindre l’égalité salariale », estime M. Chéron.