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Après l’attaque de Nicolas Sarkozy contre le temps de travail des enseignants, un tollé et un soutien ministériel jugé tardif

Les enseignants guettaient une réaction de leur ministre de tutelle depuis quatre jours. Depuis que l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a porté une violente charge contre le temps de travail des enseignants, vendredi 8 novembre, à l’occasion d’une conférence organisée à Saint-Raphaël (Var). « Le statut de professeur des écoles, (…) c’est vingt-quatre heures par semaine » et « six mois de l’année », a lancé l’ancien chef de l’Etat, estimant que « nous n’avons pas les moyens d’avoir un million d’enseignants ». Avant d’ajouter ironiquement, sous les rires de l’assistance : « Alors, je sais bien, il faut préparer les cours… Maternelle, grande section… »

Ces déclarations ont immédiatement provoqué un tollé parmi la communauté enseignante, et de vives condamnations à gauche et au centre quant au « mépris » de l’ancien président et sa « méconnaissance abyssale » du travail en maternelle. La ministre de l’éducation nationale, elle, s’est finalement positionnée mardi 12 novembre.

Interrogée sur le sujet par l’Agence France-Presse, Anne Genetet a refusé de « juger » ces propos, mais elle a affirmé son « soutien » aux enseignants, qui « travaillent beaucoup » et « dans des conditions difficiles ». « Je ne suis pas d’accord. Je ne comprends pas ses propos », a-t-elle ensuite déclaré en marge d’un déplacement à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). « J’ai vu qu’ils [les enseignants] ne ménagent pas leurs horaires, loin de là, leur volume horaire est très important, il faut cesser de se restreindre au temps devant élève », a insisté la ministre, souhaitant « remettre les pendules à l’heure ».

Douloureux retour en arrière

Un soutien attendu mais jugé tardif par les représentants des 850 000 enseignants, aussi révoltés par les propos dénigrants du 8 novembre que par le silence des membres du gouvernement ou de leurs soutiens parlementaires. « Quand les policiers sont visés, le ministre de l’intérieur se positionne tout de suite pour les défendre ; là, les enseignants subissent une attaque en règle par un ancien chef d’Etat et notre ministre ne dit rien avant d’être interrogée », déplore Guislaine David, du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.

A l’heure où les gouvernements successifs ne cessent de proclamer la nécessaire « revalorisation du métier de professeur », le discours de Nicolas Sarkozy a fait l’effet d’un douloureux retour en arrière. L’assertion selon laquelle leur temps de travail se résumerait à leur temps de présence obligatoire devant les élèves est une vieille rengaine de l’ancien président, qui usait déjà des mêmes termes en 2007, en 2012, ou encore en 2016.

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Les salariés allemands, champions des arrêts maladie

LETTRE DE BERLIN

Un patient à l’hôpital St.Johannes de Dortmund (Allemagne), le 10 mai 2023.

L’Allemagne est l’homme malade de l’Europe, littéralement. Selon les statistiques officielles, les Allemands sont de plus en plus souvent malades, et s’arrêtent de plus en plus longtemps lorsqu’ils le sont : quatre jours de congé maladie de plus en moyenne en 2023 qu’en 2021, soit 15,1 jours contre 11,1 deux ans plus tôt, selon l’Office fédéral des statistiques (qui ne compte que les arrêts de plus de trois jours). Et la tendance s’accélère, puisqu’un record est attendu cette année, la fédération de caisses d’assurance-maladie, l’Allgemeine Ortskrankenkasse (AOK), ayant averti qu’un nouveau pic avait été atteint dès le mois d’août, avant même l’arrivée de l’hiver.

Dans un pays en récession, le sujet n’a rien d’anecdotique. La publication de ces chiffres a eu un fort retentissement en Allemagne, générant une inhabituelle vague d’introspection. « Sommes-nous tous devenus des tire-au-flanc ? », titrait ainsi le Tagesspiegel il y a quelques jours. « Sommes-nous paresseux ou simplement finis ? », s’interrogeait même le tabloïd Bild, tandis que le Handelsblatt parle de « la République malade ».

Les commentaires avancent volontiers que le pays est devenu le champion européen des arrêts maladie. Pourtant, les comparaisons internationales, complexes voire impossibles du fait des écarts de réglementation, conduisent à des conclusions souvent divergentes.

Les sondages menés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auprès des employés ne sont pas si affirmatifs, même si ses experts admettent observer une augmentation récente. A titre indicatif (les données n’étant pas directement comparables), un rapport de l’inspection des finances, paru en juillet, affirme que les salariés du secteur privé en France se sont absentés en moyenne 11,7 jours pour des raisons de santé en 2022, et les agents publics en moyenne 14,5 jours.

Un pilier de l’Etat social

Outre-Rhin, les réactions à ces statistiques en diraient ainsi presque plus long que les chiffres eux-mêmes : l’Allemagne, pays de l’éthique protestante du travail, serait-elle en train de vivre un changement de culture ?

Les économistes y voient un frein à la reprise de la croissance, certains avancent même que le manque à gagner lié à ces absences suffirait à combler le demi-point de produit intérieur brut (PIB) qui permettrait de sortir de la récession. « Le taux d’absentéisme élevé constitue un risque supplémentaire pour les chances de réussite des entreprises à surmonter la faiblesse de la croissance », assure le responsable d’une des principales caisses d’assurance maladie (DAK), Andreas Storm, dans le Bild du 28 octobre. La droite et les libéraux y lisent, quant à eux, le symptôme de la trop grande générosité de l’Etat social dont le coût entraverait le redémarrage de l’Allemagne.

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Paris 2024 : un ancien salarié du Comité d’organisation obtient en appel la nullité de son licenciement

Deux mois après la fin de l’été olympique et paralympique, la justice a donné raison à un ancien salarié du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop), qui contestait son licenciement. Par un arrêt du 31 octobre, la cour d’appel de Paris condamne l’organisateur des JO pour licenciement nul « en raison de la violation de la liberté d’expression » de Sébastien Chesbeuf, détaille Thomas Hollande, l’avocat du plaignant, dans un communiqué publié mercredi 6 novembre.

Ancien responsable des relations institutionnelles du Cojop, M. Chesbeuf avait été licencié pour faute le 5 février 2020, après avoir alerté un cadre du Comité international olympique (CIO) de dysfonctionnements présumés (problèmes de gouvernance, risques budgétaires, manque de transparence de la direction avec les pouvoirs publics) au sein de Paris 2024, alors que sa fonction imposait, selon le Comité d’organisation, un devoir de loyauté.

L’ancien cadre du Cojop avait alors saisi le conseil des prud’hommes de Paris pour faire reconnaître la nullité de son licenciement. La justice prud’homale avait condamné le Cojop en juillet 2021 pour licenciement « abusif » et « sans cause réelle et sérieuse », mais avait débouté Sébastien Chesbeuf de sa demande de licenciement nul.

Dommages réputationnels

Ce dernier avait alors décidé de faire appel pour faire reconnaître son statut de lanceur d’alerte. Dans son arrêt, la cour d’appel infirme le jugement prud’homal, reconnaît la liberté d’expression du salarié et reproche à Paris 2024 « d’avoir tenté de réduire au silence Sébastien Chesbeuf en le licenciant pour avoir rendu public ses alertes et en avoir directement fait part à un membre du CIO, Pierre-Olivier Beckers », fait valoir Me Hollande.

Coauteur, avec les journalistes Jean-François Laville et Thierry Vildary, de La Face cachée des JO (JC Lattès, 216 p, 20 euros), un ouvrage publié quelques semaines avant les Jeux olympiques et dans lequel il détaille ses alertes sur la gestion du Cojop, Sébastien Chesbeuf affirme avoir, depuis son licenciement, subi des dommages aussi bien professionnels que réputationnels.

« Paris 2024 ne fera pas de commentaire », a, de son côté, répondu au Monde, mercredi, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

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« 60 millions de consommateurs » ne passera « pas l’année 2025 » sans aide de l’Etat, selon les salariés du magazine

Les représentants des salariés de l’Institut national de la consommation (INC), qui édite le magazine 60 millions de consommateurs, ont demandé l’aide urgente du gouvernement de Michel Barnier, sans quoi l’INC « ne passera pas l’année 2025 », affirment-ils dans une lettre consultée vendredi 8 novembre par l’Agence France-Presse (AFP).

« Le 2 mai nous apprenions par la voix de la ministre déléguée chargée des entreprises, du tourisme et de la consommation » de l’époque, Olivia Grégoire, « qu’un scénario de rebond de l’INC avait enfin été choisi », écrivent des représentants de salariés dans ce document adressé à la nouvelle équipe gouvernementale, consultée vendredi.

Or, cela semble « remis en cause », poursuivent-ils. Ils demandent au premier ministre, Michel Barnier, au ministre de l’économie, Antoine Armand, et à la secrétaire d’Etat chargée de la consommation, Laurence Garnier, s’il leur est possible de « compter sur l’abondement financier de l’Etat à hauteur de 3,2 millions d’euros comme promis ? »

« Si non, considérant l’état de notre trésorerie, il est certain que l’INC ne passera pas l’année 2025 », s’alarment les représentants de la cinquantaine de personnes travaillant au sein de l’établissement public basé à Malakoff, dans les Hauts-de-Seine.

« Baisse progressive du montant de subvention »

Selon Bertrand Loiseaux, un membre du CSE, le budget de l’INC pour 2025 doit être présenté en CSE mardi 19 novembre, avant un conseil d’administration prévu à la fin du mois. Faute de visibilité sur l’aide accordée par l’Etat notamment au titre de la mission de service public effectuée par l’INC, la situation de l’Institut peut devenir rapidement « extrêmement périlleuse » en raison d’une trésorerie « qui se réduit comme peau de chagrin », selon M. Loiseaux.

En mars, les représentants des salariés avaient appelé à « sauver » 60 millions de consommateurs, journal né en 1970 et « en péril » en raison d’investissements insuffisants selon eux. Un rapport parlementaire en 2022 mentionnait une « baisse progressive du montant de subvention » à l’INC entre 2012 et 2020, passé de 6,3 millions d’euros à 2,7 millions d’euros.

Créé en 1966, l’établissement est chargé de la bonne information des consommateurs et de « promouvoir une consommation responsable ». Il regroupe un centre d’essais comparatifs de produits et de services ainsi qu’un département d’études juridiques et économiques, détaille-t-il sur son site Internet. Sollicitée vendredi par l’AFP, sa direction n’a pas immédiatement réagi.

Le Monde avec AFP

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SCOP-TI, dix ans après, les victoires des ex-Fralib : « On est toujours là, alors qu’on était voués au Pôle emploi »

Sur la chaîne de production des boîtes de thé de la marque 1336 de SCOP-TI, à Gémenos (Bouches-du-Rhône), le 4 janvier 2023.

Ils ont suivi à distance, et avec sympathie, l’annonce de la reprise par ses salariés de l’usine de verres Duralex au milieu de l’été. Comme une réminiscence de leur propre victoire, il y a dix ans, face à la multinationale Unilever, ses thés Lipton et ses tisanes Eléphant. Un combat à la David contre Goliath, souvent cité en exemple dans les luttes ouvrières. « Chaque histoire est unique. On n’a aucune leçon à donner », précise d’emblée Olivier Leberquier, depuis les bureaux de l’ex-usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône), devenue la société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions SCOP-TI.

Aujourd’hui, il en est le président ; en 2014, il en était le délégué CGT. A l’époque, alors que les Fralib venaient d’obtenir le droit de reprendre leur usine en SCOP après quatre ans d’une lutte acharnée, il déclarait : « La lutte va se poursuivre, puisqu’il va falloir pérenniser notre activité. » Dix ans après, ils tiennent enfin leur vraie victoire. Celle d’avoir « réussi à faire perdurer le projet dans le temps », résume-t-il. « On est toujours là, alors qu’on était voués au Pôle emploi. [En 2024], nous allons faire notre meilleur chiffre d’affaires en dix ans, en hausse de 30 % ou 35 %, et nous serons bénéficiaires, sans artifice ni aide extérieure, juste grâce à notre activité. »

Intarissable dans sa description passionnée du projet de l’entreprise, Nasserdine Aissaoui, qui prépare les commandes passées par Internet, ne dissimule rien de la réalité des dix années : « Jusqu’à aujourd’hui, ça a été compliqué, il n’y a rien qui est facile. » Les SCOP-TI ont su dès la reprise qu’ils partaient avec un sévère handicap : contrairement aux Duralex, ils n’ont pas obtenu de conserver la marque Eléphant. « Ça représentait un volume de 450 tonnes, alors qu’aujourd’hui on tourne autour de 300 tonnes, donc ça aurait été tout de suite gagné ! », explique Olivier Leberquier.

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Pour les salariés, la requête était d’autant plus légitime que la marque est née à Marseille, créée par les frères Pétrus et Lazare Digonnet à la fin du XIXe siècle, les aromates (verveine, tilleul, menthe…) étant alors issus du terroir local. Unilever rachète l’entreprise, qui devient Fralib (Française d’alimentation et de boissons) à la fin des années 1970. Avec l’ouverture des marchés, les plantes locales sont remplacées par des plantes « du bout du monde » et l’activité se réduit peu à peu au seul conditionnement, jusqu’en 2010, lorsque Unilever décide de la délocaliser en Pologne. Il reste alors 182 salariés. Cela marque le début de quatre ans d’occupation de l’usine. « Au bout du compte, on a réussi à garder les machines, rappelle Olivier Leberquier. Mais, sur la marque, Unilever n’a pas lâché ! »

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Du Pareil au même, Sergent Major et Natalys partiellement sauvées, annonce leur direction

Devant l’entrée d’un magasin Du Pareil au même à Paris, le 28 juin 2023.

Les marques de vêtements pour enfants Du Pareil au même (DPAM), Sergent Major et Natalys, qui avaient été placées en redressement judiciaire, ont été partiellement sauvées par un plan de continuation accepté par la justice, a annoncé leur direction jeudi 7 novembre, confirmant une information de L’Informé.

« Nous avons perdu entre 400 et 500 emplois depuis le début de la pandémie », a regretté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Paul Zemmour, le fondateur et dirigeant de l’entreprise qui emploie environ 1 500 personnes et possède 520 magasins en France.

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Du Pareil au même, Sergent Major et Natalys, ainsi que leur maison mère, Générale pour l’enfant (GPE), avaient été placées en redressement judiciaire, parce qu’elles ont été affectées par « les crises sociales, la pandémie de Covid-19, la crise énergétique et l’inflation », avait déclaré le groupe en 2023 à l’AFP.

Une source proche du dossier avait alors précisé que GPE avait subi un recul de 100 millions d’euros de son chiffre d’affaires pendant la pandémie de Covid-19 « en raison de la fermeture des magasins ». Le chiffre d’affaires avait atteint 275 millions d’euros en 2022, avait ajouté cette source.

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Dans le monde, 250 magasins fermés

« Après dix-huit mois de combat et avec l’approbation du tribunal (…), nous repartons d’un bon pied en espérant que les choses se passent le mieux possible et qu’on soit moins tributaires des événements négatifs », a déclaré M. Zemmour à l’AFP.

Dans le monde, 250 magasins ont déjà été fermés, « principalement en France », a chiffré M. Zemmour, qui a rappelé que Générale pour l’enfant employait au total 2 000 personnes et possédait 650 points de vente.

Camaïeu, Kookaï, Gap France, Don’t Call me Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, Kaporal, IKKS… Le prêt-à-porter traverse une violente crise depuis plus d’un an.

Elle a été fatale pour certaines marques, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2 100 salariés qui avait fortement marqué les esprits. Certaines entreprises ont coupé dans les effectifs et fermé des magasins, comme Pimkie. D’autres avaient été placées en redressement judiciaire, comme Naf Naf ou Kaporal. Outre Camaïeu, la liquidation a été prononcée pour San Marina et Burton of London plus récemment.

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Le Monde

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Des ouvriers chinois à Sochaux chez Stellantis

C’est une rumeur qui circule entre Sochaux et Montbéliard dans le Doubs. Stellantis serait prêt à faire appel à de la main-d’œuvre chinoise pour son usine. L’industriel, par l’intermédiaire d’une société lyonnaise, qui elle-même travaille pour un prestataire italien, serait à la recherche de logements et même d’un cuisinier chinois. Vérification faite, une société s’est bien mise en quête d’hébergements pour « célibataires » et « pour un an », concernant « au minimum une centaine de salariés chinois, voire 200, entre mars 2025 et janvier 2026 pour un transfert de compétences aux usines Stellantis de Sochaux », indique un document que Le Monde a pu lire.

Lire aussi le reportage (2022) : Article réservé à nos abonnés Compacte, frugale, l’usine rêvée de Stellantis à Sochaux

Il ne s’agirait donc pas d’ouvriers pour la ligne de montage des 3008 et 5008, mais de techniciens venant installer de nouvelles machines, fabriquées en Chine. Stellantis investit dans un nouvel atelier de peinture, pour diminuer de 30 % sa consommation d’énergie et de moitié sa consommation d’eau, et le groupe confirme qu’une telle installation « requiert une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée ». Elle a été confiée à une société italienne, Fidia. Le nouvel atelier utilisera, pour un tiers, des technologies françaises, pour un autre des machines venant d’usines Stellantis qui n’en ont plus l’usage, et pour le dernier tiers, des technologies chinoises.

« Visas d’un an »

« A ce jour, un peu moins de 30 demandes de visa d’un an [janvier 2025 à janvier 2026] ont été faites pour des travailleurs chinois, indique un porte-parole. Ceux-ci seront destinés au montage et à la mise en service du process de cataphorèse [le traitement de la surface métallique des pièces à peindre]. » Il en faudra sans doute davantage, mais devant la difficulté d’obtenir ces visas, l’entreprise italienne « pourrait se tourner vers d’autres travailleurs », précise Stellantis.

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L’arrivée de machines chinoises pour équiper une usine automobile occidentale n’est pas une première. Les presses géantes de l’atelier d’emboutissage de l’usine de Sochaux, refait il y a quatre ans, sont elles aussi chinoises. Tout comme une grande partie des équipements de l’usine de batteries ACC, dont Stellantis est actionnaire, dans le Pas-de-Calais. « Les autres entreprises intervenant sur cet atelier de peinture sont françaises », insiste le groupe, qui cite : « Sames et Clid pour l’intégration des robots, la PME EPI, présente à Montbeliard, 2MCP pour une partie de la manutention et Clemessy, Spie et Firac pour l’automatisme ». Le démantèlement de l’ancienne ligne est confié à une entreprise allemande et le génie civil à une dizaine d’entreprises régionales.

Le japonais Nissan annonce une restructuration massive

Chaîne de production de l’usine Nissan Motor Tochigi, à Kaminokawa, au Japon, le 8 décembre 2023.

Après Volkswagen, Nissan a, à son tour, annoncé une restructuration massive. Le groupe japonais, dans lequel Renault détient encore une participation de 35,71 %, compte supprimer 9 000 postes sur un effectif de 133 580 à travers le monde. Insistant sur la gravité de la situation, son PDG, Makoto Uchida, qui a succédé à Carlos Ghosn en 2019, veut réduire de 20 % les capacités de production du groupe pour s’adapter à une nette dégradation des ventes. « Nous avons de quoi produire 5 millions d’unités, mais nous en vendons 3,4 millions par an », a-t-il expliqué. Le patron du troisième constructeur japonais et son comité exécutif réduiront leur rémunération mensuelle de moitié, avec effet dès maintenant.

Au dernier trimestre, le groupe accuse une perte de 9,3 milliards de yens (58 millions d’euros ) pour un chiffre d’affaires en recul de 5 % sur un an. Ses prévisions annuelles ont été fortement révisées à la baisse. Le PDG de Nissan veut « réduire ses coûts fixes de 300 milliards de yens [1,8 milliard d’euros] par rapport à l’exercice 2024-2025 et ses coûts variables de 100 milliards de yens », sans couper dans les dépenses de recherche et développement. Il a créé un nouveau poste de patron de la performance, confié au français Guillaume Cartier, jusqu’alors responsable de Nissan Europe.

Le constructeur est pris à revers sur deux grands marchés, qui pourraient être les premiers concernés par les restructurations : en Chine, où face aux constructeurs locaux en pointe sur l’électrique, ses ventes ont baissé de 13 % au dernier trimestre, et aux Etats-Unis, où il n’a pas anticipé la hausse de la demande de voitures hybrides ou hybrides rechargeables.

« Nous sommes trop lents »

Ni le Japon ni l’Europe, marché plus petit pour Nissan, ne permettent d’inverser la tendance. « Nous sommes trop lents pour répondre aux demandes du marché », a assumé Makoto Uchida. Les menaces de Donald Trump d’instaurer de nouveaux droits de douane créent par ailleurs une incertitude pour l’usine mexicaine.

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Les déboires du groupe de Yokohama sont une mauvaise nouvelle pour Renault, qui cède progressivement sa participation. Depuis le début de l’année, l’action Nissan a perdu 27 % de sa valeur. Après la reconfiguration de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, en février 2023, le constructeur français a toutefois beaucoup desserré ses liens avec son partenaire japonais. Nissan s’est alors rapproché de Honda pour travailler sur la voiture électrique. Il va par ailleurs réduire sa participation dans Mitsubishi Motors de 34 % à 24 % pour dégager de la trésorerie.

Travail à temps partagé : le Parlement prolonge l’expérimentation du dispositif malgré les critiques

Un CDI spécifique conçu pour les personnes très éloignées du marché du travail : un dispositif expérimental d’emploi à « temps partagé » a été prolongé mercredi 6 novembre par un vote du Parlement, malgré les craintes du secteur de l’intérim.

« Contrat de travail à temps partagé à des fins d’employabilité », plus communément appelé « CDI-FE ». Ce dispositif méconnu, lancé en 2018 à titre expérimental, a été prolongé pour quatre ans par un ultime vote du Sénat.

Dévolu à un public bien précis, en voie d’insertion ou de réinsertion (jeunes, seniors, chômeurs longue durée…), ce type de contrat permet à un salarié d’être embauché par une entreprise spécialisée dans le travail partagé, qui peut ensuite le mettre à disposition d’autres structures en vue de l’exécution de missions.

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L’expérimentation du CDI-FE ayant pris fin en 2023, la proposition de loi du député MoDem Nicolas Turquois, adoptée à l’identique en janvier à l’Assemblée nationale, entend la relancer pour quatre ans, tout en réajustant son périmètre. « Proposer une pérennisation du CDI-FE en l’état aurait été imprudent. Abandonner l’expérimentation aurait été un gâchis », a résumé la ministre déléguée aux personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, favorable au texte.

« Vent debout »

Plusieurs parlementaires ont tout de même relevé la « controverse » entourant ce dispositif en raison des difficultés à l’évaluer : seuls 5 000 CDI-FE auraient été signés depuis 2018, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) datant de 2023, mais publié seulement ces derniers jours.

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Le secteur de l’intérim est vent debout contre ce contrat spécifique. Dans une lettre envoyée aux sénateurs mardi soir, consultée par l’Agence France-Presse, la plupart des syndicats du secteur ont ainsi épinglé les « avantages » du dispositif, qui « le rendent très attractif pour les entreprises utilisatrices et susceptible de déstabiliser » les salariés disposant d’un autre type de contrat, le CDI intérimaire (CDII).

La gauche, minoritaire au Sénat, a repris à son compte ces arguments, la socialiste Monique Lubin dénonçant « un coup de canif porté au droit du travail pour satisfaire à des politiques managériales discutables ».

La droite et les rangs centristes ont au contraire défendu ce modèle, qui « offre des souplesses aux entreprises dans un environnement économique incertain », selon la sénatrice Les Républicains Frédérique Puissat. Cette dernière s’est voulue rassurante sur le texte voté par le Parlement, qui resserre les critères d’éligibilité pour « mieux cibler » les publics concernés et renforce les droits des salariés par rapport à l’expérimentation initiale.

Le Monde avec AFP

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Michelin va fermer ses usines de Cholet et de Vannes

Dans l’usine Michelin de Saint-Doulchard (Cher), le 27 octobre 2022.

Le couperet est tombé. Le fabricant de pneumatiques Michelin a annoncé mardi 5 novembre à neuf heures aux salariés des usines de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan) l’arrêt de la production sur ces sites « au plus tard début 2026 ». Avant leur fermeture, l’entreprise s’engage à aider les 1 254 employés – 955 à Cholet, 299 à Vannes – à retrouver un emploi pérenne.

Compte tenu de l’âge des salariés, il n’y aura pas beaucoup de préretraites, indique la direction. Depuis le 16 octobre, l’intersyndicale de Michelin, agacée par le silence des dirigeants sur l’avenir de ces usines au ralenti, s’était retirée de toutes les réunions de travail du groupe.

Comment Florent Menegaux, le président de Michelin, en est-il arrivé à cette décision ? « Nous avons cherché, mais nous n’avons pas trouvé d’alternative pour ces deux sites, explique-t-il au Monde. Nous avons en revanche trouvé une possibilité pour viabiliser encore quelque temps l’activité à Joué-lès-Tours. » Le patron de Clermont-Ferrand ne s’engage pas à long terme. Depuis la pandémie de Covid-19, puis la guerre en Ukraine, « la seule ligne stable chez Michelin, c’est que ça bouge en permanence », prévient-il.

Marché atone

Les difficultés s’expliquent par un marché automobile atone mais aussi et surtout par la concurrence asiatique. Le site de Cholet, spécialisé dans les pneus pour camionnettes et SUV, a été un temps soutenu par les exportations, « mais en cinq ans, sa compétitivité s’est dégradée », estime le dirigeant. « Pour qu’il monte en gamme et produise des pneus plus larges, il aurait fallu changer tout l’outil de production, mais d’autres sites du groupe déjà équipés étaient sous-chargés », poursuit M. Menegaux. Sur ce segment des pneus pour camionnettes et poids lourds, Michelin a déjà annoncé, fin 2023, la fermeture de trois usines en Allemagne, une en Pologne et même deux en Chine.

« En 2019, nos coûts de production en Asie étaient de 100, tandis qu’ils étaient de 140 en Europe et 135 en Amérique, détaille le patron, toujours un peu technique. En 2024, ces mêmes coûts sont toujours de 100 en Asie, alors qu’ils sont passés à 195 en Europe et 190 en Amérique. Aujourd’hui l’Europe est deux fois plus chère que la Chine, au sein du groupe Michelin. Elle l’était même quatre fois avant la baisse du prix de l’électricité. Les gains de productivité ne permettent pas de compenser une telle différence. » Pour les constructeurs automobiles, le prix de l’énergie pèse assez peu dans le coût de revient, mais pour une société comme Michelin, qui transforme la matière en la chauffant, c’est essentiel.

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