{"id":9145,"date":"2021-06-02T14:00:20","date_gmt":"2021-06-02T12:00:20","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/emploi\/article\/2021\/06\/02\/a-wall-street-la-generation-pandemie-est-a-bout-de-souffle_6082528_1698637.html"},"modified":"2021-06-02T14:00:20","modified_gmt":"2021-06-02T12:00:20","slug":"a-wall-street-la-generation-pandemie-est-a-bout-de-souffle","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/a-wall-street-la-generation-pandemie-est-a-bout-de-souffle\/","title":{"rendered":"A Wall Street, la \u00ab\u00a0g\u00e9n\u00e9ration pand\u00e9mie\u00a0\u00bb est \u00e0 bout de souffle"},"content":{"rendered":"
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C\u2019est sur Twitter que l\u2019alerte a \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9e au mois de mars. Treize jeunes banquiers de Goldman Sachs \u00e9taient au bord de la crise de nerfs. Depuis le d\u00e9but de l\u2019ann\u00e9e, ils travaillaient en moyenne 98 heures par semaine, dormaient 5 heures et ne se couchaient pas avant 3 heures du matin.<\/p>\n

Les juniors ont imit\u00e9 une pr\u00e9sentation \u00e0 la Goldman Sachs, pleine de statistiques. Sur une \u00e9chelle de 1 \u00e0 10, ils ont auto-\u00e9valu\u00e9 leur sant\u00e9 mentale \u00e0 2,8 ; leur bien-\u00eatre physique \u00e0 2,3 ; et ont finalement estim\u00e9 leur degr\u00e9 de satisfaction au travail \u00e0 2. \u00ab A un certain moment, je ne mangeais plus, je ne me douchais plus, je ne faisais rien d\u2019autre que travailler \u00bb,<\/em> t\u00e9moigne l\u2019un d\u2019eux sous le couvert de l\u2019anonymat. \u00ab J\u2019ai connu l\u2019orphelinat<\/em>, dit un autre, c\u2019est pire. \u00bb \u00ab C\u2019est inhumain \u00bb<\/em>, ajoute un coll\u00e8gue, tandis que son camarade de souffrance avoue avoir des \u00ab id\u00e9es sombres \u00bb.<\/em><\/p>\n

Article r\u00e9serv\u00e9 \u00e0 nos abonn\u00e9s<\/span><\/span> Lire aussi <\/span> L\u2019argot de bureau : le \u00ab blurring \u00bb ou la journ\u00e9e qui ne s\u2019arr\u00eate jamais<\/a> <\/span> <\/section>\n

La complainte des d\u00e9butants de Wall Street n\u2019est pas nouvelle. Pour de nombreux observateurs des prestigieuses institutions financi\u00e8res de la place, elle rappelle le drame de 2013, lorsqu\u2019un jeune stagiaire de Merrill Lynch \u00e0 Londres, \u00e2g\u00e9 de 21 ans, est mort d\u2019\u00e9puisement.<\/p>\n

\u00ab Finie la camaraderie \u00bb<\/h2>\n

Huit ans plus tard, rien n\u2019aurait chang\u00e9 ? \u00ab Le Covid leur a donn\u00e9 encore plus de travail \u00bb<\/em>, affirme Daniel Beunza Ibanez, professeur de l\u2019\u00e9cole de commerce de la City University of London. Cet expert en finances suit l\u2019\u00e9volution du m\u00e9tier depuis plusieurs ann\u00e9es. En pleine crise, les banques n\u2019ont pas embauch\u00e9 et en demandent toujours plus aux d\u00e9butants, cens\u00e9s pr\u00e9parer les dossiers de fusions-acquisitions ou d\u2019introductions en Bourse\u2026 de leurs sup\u00e9rieurs.<\/p>\n

Cette part du travail pr\u00e9liminaire n\u2019a cess\u00e9 d\u2019augmenter. \u00ab Le banquier exp\u00e9riment\u00e9 s\u2019est retrouv\u00e9 \u00e0 la maison. Plus de voyage, plus de bureau,<\/em> raconte Karen Ho, anthropologue de l\u2019universit\u00e9 du Minnesota. Que faire de son temps libre ? Utiliser son <\/em>[fichier rotatif] Rolodex, encha\u00eener les r\u00e9unions sur Zoom et proposer de nouvelles affaires \u00e0 ses clients. \u00bb<\/em> Les petites mains qui interviennent en amont ont d\u00fb assurer depuis chez elles et r\u00e9agir vite quand leur chef ou le client a r\u00e9clam\u00e9 des \u00e9claircissements. D\u2019o\u00f9 le suppl\u00e9ment de travail, sans les \u00e0-c\u00f4t\u00e9s d\u2019autrefois, qui rendaient la besogne plus acceptable. \u00ab Finies les soir\u00e9es avec le patron quand un dossier se referme, les taxis gratuits, les sorties golf, la camaraderie entre jeunes banquiers \u00bb,<\/em> d\u00e9taille M. Beunza Ibanez.<\/p>\n

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C\u2019est sur Twitter que l\u2019alerte a \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9e au mois de mars. Treize jeunes banquiers de Goldman Sachs \u00e9taient au bord de la crise de nerfs. Depuis le d\u00e9but de l\u2019ann\u00e9e, ils travaillaient en moyenne 98 heures par semaine, dormaient 5 heures et ne se couchaient pas avant 3 heures du matin. Les juniors ont imit\u00e9 une pr\u00e9sentation<\/p><\/div>\n