Publi\u00e9 aujourd\u2019hui \u00e0 01h42<\/p>\n
<\/span>R\u00e9serv\u00e9 \u00e0 nos abonn\u00e9s<\/p>\n<\/section>\n
Enqu\u00eate<\/span>Les Bermudes, les Canaries, l\u2019Estonie ou encore la Croatie tentent d\u2019attirer les salari\u00e9s et entrepreneurs lass\u00e9s d\u2019\u00eatre confin\u00e9s dans leur pays. Si le ph\u00e9nom\u00e8ne reste modeste, ces pays veulent croire en l\u2019essor \u00e0 long terme du nomadisme num\u00e9rique.<\/p>\n<\/section>\n<\/section>\n<\/div>\n
Ce n\u2019est pas le paradis, mais \u00e0 l\u2019\u00e9couter, \u00e7a y ressemble. \u00ab Nous nous r\u00e9veillons avec le bruit des vagues et commen\u00e7ons la journ\u00e9e par une promenade sur la plage<\/em>, raconte Carole Reed. Puis nous encha\u00eenons les r\u00e9unions sur Zoom dans notre bungalow, mais nous nous astreignons \u00e0 refermer l\u2019ordinateur \u00e0 17 heures pour aller nager dans l\u2019oc\u00e9an. \u00bb <\/em><\/p>\n
Il y a un an, lorsque la pand\u00e9mie a commenc\u00e9, cette conseill\u00e8re artistique vivait \u00e0 New York avec son mari, responsable marketing, et leurs deux ados. En septembre 2020, face \u00e0 la perspective d\u2019\u00eatre \u00e0 nouveau confin\u00e9s \u00e0 quatre dans leur appartement, elle a choisi d\u2019embarquer sa famille aux Bermudes. Sa fille a int\u00e9gr\u00e9 le lyc\u00e9e local pour quelques mois, son fils suit les cours de son \u00e9tablissement new-yorkais en ligne.<\/p>\n
\u00ab Venir ici fut une d\u00e9cision un peu folle et tout n\u2019est pas simple, mais nous ne le regrettons pas une seconde \u00bb, <\/em>assure-t-elle. Puisque son job comme celui de son mari leur permettent de travailler \u00e0 distance, ils esp\u00e8rent profiter encore un peu de ce d\u00e9cor de carte postale avant de regagner les Etats-Unis.<\/p>\n
Carole et sa famille n\u2019ont pas choisi les Bermudes par hasard : l\u2019archipel, \u00e9galement connu pour son statut de paradis fiscal, se d\u00e9m\u00e8ne pour attirer les personnes en t\u00e9l\u00e9travail, comme eux. En juillet 2020, il a lanc\u00e9 \u00ab Work from Bermuda \u00bb, un certificat de r\u00e9sidence leur permettant de s\u2019installer jusqu\u2019\u00e0 un an sur son sol, \u00e0 condition de prouver qu\u2019ils travaillent \u00e0 distance pour une entreprise \u00e9trang\u00e8re.<\/p>\n
Depuis quelques mois, de plus en plus de pays et r\u00e9gions d\u00e9pendants du tourisme proposent le m\u00eame genre de programme : Hawa\u00ef, Montserrat et Aruba dans la mer Cara\u00efbes, l\u2019\u00eele Maurice, le Costa Rica, la G\u00e9orgie, Buenos Aires\u2026<\/p>\n
Certains Etats accueillent tous les t\u00e9l\u00e9travailleurs, sans distinction. D\u2019autres ciblent les plus ais\u00e9s : La Barbade, dans les Cara\u00efbes, accueille seulement ceux qui gagnent plus de 50 000 dollars (42 000 euros) par an. Seuls ceux touchant plus de 5 000 dollars (4 200 euros) par mois peuvent postuler au visa cr\u00e9\u00e9 par Duba\u00ef, qui leur offre au passage une exon\u00e9ration de l\u2019imp\u00f4t local sur le revenu.<\/p>\n
L\u2019Europe n\u2019est pas en reste : l\u2019Estonie, qui se targue d\u2019\u00eatre un pays ultra-connect\u00e9 \u00e0 d\u00e9faut d\u2019avoir du soleil, a plac\u00e9 la barre \u00e0 3 500 euros mensuels pour le sien. Et la Croatie, \u00e0 16 907,5 kunas par mois, soit 2 230 euros, pour pouvoir rester jusqu\u2019\u00e0 un an sur place \u2013 l\u00e0 encore avec une exon\u00e9ration d\u2019imp\u00f4t sur le revenu \u00e0 la cl\u00e9. \u00ab A terme, la Croatie pourrait attirer jusqu\u2019\u00e0 50 000 travailleurs \u00e0 distance toute l\u2019ann\u00e9e<\/em>, r\u00eave Jan de Jong, l\u2019entrepreneur n\u00e9erlandais qui a souffl\u00e9 au gouvernement l\u2019id\u00e9e de cr\u00e9er ce permis de r\u00e9sidence pour nomades num\u00e9riques. Pour un pays dont 20 % des revenus d\u00e9pendent du tourisme, cela repr\u00e9sente les pr\u00e9mices <\/strong>d\u2019une nouvelle activit\u00e9, plus durable. \u00bb<\/em><\/p>\n
Il vous reste 71.05% de cet article \u00e0 lire. La suite est r\u00e9serv\u00e9e aux abonn\u00e9s.<\/strong><\/p>\n<\/p><\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
Par Marie Charrel Publi\u00e9 aujourd\u2019hui \u00e0 01h42 R\u00e9serv\u00e9 \u00e0 nos abonn\u00e9s Enqu\u00eateLes Bermudes, les Canaries, l\u2019Estonie ou encore la Croatie tentent d\u2019attirer les salari\u00e9s et entrepreneurs lass\u00e9s d\u2019\u00eatre confin\u00e9s dans leur pays. Si le ph\u00e9nom\u00e8ne reste modeste, ces pays veulent croire en l\u2019essor \u00e0 long terme du nomadisme num\u00e9rique. Ce n\u2019est pas le paradis, mais<\/p><\/div>\n