{"id":8884,"date":"2021-03-29T10:30:14","date_gmt":"2021-03-29T08:30:14","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2021\/03\/29\/entreprises-en-difficulte-la-france-fait-mieux-que-ses-voisins-europeens_6074835_3234.html"},"modified":"2021-03-29T10:30:14","modified_gmt":"2021-03-29T08:30:14","slug":"entreprises-en-difficulte-la-france-fait-mieux-que-ses-voisins-europeens","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/entreprises-en-difficulte-la-france-fait-mieux-que-ses-voisins-europeens\/","title":{"rendered":"Entreprises en difficult\u00e9 : la France fait mieux que ses voisins europ\u00e9ens"},"content":{"rendered":"
C\u2019est une \u00e9tude qui tombe \u00e0 pic, en pleine crise \u00e9conomique et sur fond de transposition de la directive europ\u00e9enne de juin 2019 sur le droit des entreprises en difficult\u00e9. Le dispositif de pr\u00e9vention, de sauvegarde et de liquidation des entreprises en difficult\u00e9 en vigueur en France permet plus souvent que d\u2019autres de pr\u00e9server l\u2019activit\u00e9 et l\u2019emploi, selon une \u00e9tude men\u00e9e dans six pays europ\u00e9ens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pays-Bas) par un grand nom du conseil.<\/p>\n
Cette analyse comparative, r\u00e9alis\u00e9e \u00e0 la demande du Conseil national des administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires (CNAJMJ), que nous publions en exclusivit\u00e9, met en \u00e9vidence une forte sp\u00e9cificit\u00e9 du syst\u00e8me fran\u00e7ais, qui peut expliquer ses meilleurs r\u00e9sultats.<\/p>\n A commencer par le champ d\u2019action de la justice \u00e9conomique, qui \u00ab ratisse \u00bb<\/em> bien plus large qu\u2019ailleurs. En 2019, pr\u00e8s de 50 000 dossiers (49 915 pr\u00e9cis\u00e9ment) ont \u00e9t\u00e9 ouverts en France, contre 19 000 environ seulement en Allemagne et au Royaume-Uni, soit un ratio 2,6 plus \u00e9lev\u00e9. Ce chiffre s\u2019expliquerait, d\u2019une part, par le grand nombre de soci\u00e9t\u00e9s dites \u00ab imp\u00e9cunieuses \u00bb \u2013<\/em> d\u00e9nu\u00e9es de capitaux \u2013 qui sont prises en charge annuellement, mais d\u2019autre part, aussi, par l\u2019importance plus grande donn\u00e9e au volet \u00ab pr\u00e9vention \u00bb<\/em> des entreprises en difficult\u00e9.<\/p>\n Ce spectre tr\u00e8s large permet d\u2019obtenir, quantitativement en tout cas, des r\u00e9sultats plus concluants sur trois crit\u00e8res. A commencer par l\u2019emploi : les proc\u00e9dures collectives permettent en France de sauver 145 000 emplois par an, soit 68 % des emplois concern\u00e9s par des plans sociaux, contre 10 % en Allemagne. Elles permettent \u00e9galement de sauver davantage d\u2019entreprises : \u00e0 l\u2019issue des proc\u00e9dures, 39 % des dossiers \u00e9chappent \u00e0 la liquidation, contre 8 % seulement aux Pays-Bas, 5 % en Allemagne et 2 % au Royaume-Uni.<\/p>\n Pour autant, les cr\u00e9anciers ne sont pas plus mal trait\u00e9s en France que chez nos voisins europ\u00e9ens : le taux de recouvrement des cr\u00e9ances y est de 21 % contre 22 % en Allemagne et 13 % au Royaume-Uni. Le tout \u00e0 un prix comp\u00e9titif, puisque le ratio du co\u00fbt des proc\u00e9dures en pourcentage du recouvrement r\u00e9alis\u00e9 est largement inf\u00e9rieur en France (13 %) \u00e0 celui de nos voisins britanniques (26 %) ou germaniques (40 %).<\/p>\n \u00ab Les proc\u00e9dures dans les autres pays sont plus liquidatives et disposent de moins d\u2019outils pour maintenir le chef d\u2019entreprise \u00e0 la t\u00eate de la soci\u00e9t\u00e9 et pr\u00e9server l\u2019emploi \u00bb<\/em>, r\u00e9sume Christophe Basse, pr\u00e9sident du CNAJMJ. \u00ab Pourquoi ? Parce que nous anticipons \u2013 on intervient avant la cessation de paiements, <\/em>estime-t-il. On fait de la m\u00e9decine pr\u00e9ventive dans un cadre amiable et confidentiel. \u00bb<\/em> Un point essentiel pour les chefs d\u2019entreprise, qui redoutent plus que tout de voir leur signature entach\u00e9e aupr\u00e8s de leurs cr\u00e9anciers ou fournisseurs, et la confiance de leurs salari\u00e9s \u00e9branl\u00e9e.<\/p>\n Il vous reste 40.98% de cet article \u00e0 lire. La suite est r\u00e9serv\u00e9e aux abonn\u00e9s.<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" C\u2019est une \u00e9tude qui tombe \u00e0 pic, en pleine crise \u00e9conomique et sur fond de transposition de la directive europ\u00e9enne de juin 2019 sur le droit des entreprises en difficult\u00e9. Le dispositif de pr\u00e9vention, de sauvegarde et de liquidation des entreprises en difficult\u00e9 en vigueur en France permet plus souvent que d\u2019autres de pr\u00e9server l\u2019activit\u00e9 et<\/p><\/div>\nA un prix comp\u00e9titif<\/h2>\n