{"id":8841,"date":"2021-03-24T06:00:07","date_gmt":"2021-03-24T05:00:07","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/idees\/article\/2021\/03\/24\/les-acquis-sociaux-des-conquetes-menacees_6074241_3232.html"},"modified":"2021-03-24T06:00:07","modified_gmt":"2021-03-24T05:00:07","slug":"les-acquis-sociaux-des-conquetes-menacees","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/les-acquis-sociaux-des-conquetes-menacees\/","title":{"rendered":"Les acquis sociaux, des conqu\u00eates menac\u00e9es"},"content":{"rendered":"
<\/div>\n

Histoire d\u2019une notion.<\/strong> Intangibles, immuables, intouchables, inattaquables, immortels, ils sont grav\u00e9s dans le marbre, arbor\u00e9s sur le fronton du syndicalisme. Ce sont les acquis sociaux, ces droits collectifs inscrits dans la loi, voire dans la Constitution, ou dans des accords d\u2019entreprise ou des conventions collectives, auxquels tous les gouvernements, de droite et m\u00eame de gauche, ont \u00e9t\u00e9 soup\u00e7onn\u00e9s de vouloir porter atteinte.<\/p>\n

Ils peuvent concerner tous les salari\u00e9s ou une partie d\u2019entre eux. Ils d\u00e9pendent d\u2019un contrat de travail \u00e0 dur\u00e9e d\u00e9termin\u00e9e ou ind\u00e9termin\u00e9e ou ils rel\u00e8vent d\u2019un statut, comme dans la fonction publique ou dans les entreprises publiques. Les syndicats en sont les gardiens intransigeants.<\/p>\n

Il y a deux cat\u00e9gories d\u2019acquis sociaux, ceux qui ont \u00e9t\u00e9 arrach\u00e9s de haute lutte par les syndicats, \u00e0 l\u2019issue d\u2019une gr\u00e8ve, de manifestations ou d\u2019une n\u00e9gociation qui permettra \u00e0 tous les salari\u00e9s, et pas seulement \u00e0 ceux qui sont syndiqu\u00e9s, d\u2019en b\u00e9n\u00e9ficier, et ceux qui ont \u00e9t\u00e9 octroy\u00e9s par la puissance publique, lorsqu\u2019elle prenait les devants pour \u00e9viter un mouvement social.<\/p>\n

Rapport de forces<\/h2>\n

Symboles des progr\u00e8s de la condition ouvri\u00e8re, ces troph\u00e9es font partie du patrimoine syndical. \u00ab Je crois \u00e0 la n\u00e9gociation perp\u00e9tuelle, aux petites am\u00e9liorations grignot\u00e9es chaque jour \u00bb, <\/em>assurait Andr\u00e9 Bergeron, ancien secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral de Force ouvri\u00e8re (1963-1989) et promoteur, durant les \u00ab trente glorieuses \u00bb, du \u00ab grain \u00e0 moudre \u00bb.<\/em><\/p>\n

Un bon nombre d\u2019acquis r\u00e9sulte d\u2019un rapport de forces favorable aux syndicats. Il en est ainsi de la loi de 1919 instaurant la journ\u00e9e de 8 heures de travail et la semaine de 48 heures<\/a>, revendication de la CGT, et, la m\u00eame ann\u00e9e, de la cr\u00e9ation de conventions collectives<\/a>. Certains droits sont le fruit d\u2019une conjonction entre des demandes syndicales et l\u2019orientation progressiste d\u2019un gouvernement comme sous le Front populaire avec les cong\u00e9s pay\u00e9s et la semaine de 40 heures. Toutes les avanc\u00e9es en mati\u00e8re de r\u00e9duction de la dur\u00e9e du travail, jusqu\u2019aux lois Aubry de 1998 et 2000 sur les 35 heures<\/a>, d\u00e9coulent, peu ou prou, de combats syndicaux.<\/p>\n

Il en est de m\u00eame pour ce qui touche \u00e0 la protection sociale, avec la cr\u00e9ation en 1945 de la S\u00e9curit\u00e9 sociale<\/a>, inscrite dans le programme du Conseil national de la R\u00e9sistance, \u0153uvre de tous les partis et des syndicats CGT et CFTC. M\u00eame si c\u2019est le r\u00e9gime de Vichy qui a mis en place, en 1941, la retraite par r\u00e9partition<\/a>, les syndicats ont agi avec constance pour l\u2019abaissement de l\u2019\u00e2ge de la retraite, leur principale victoire \u00e9tant la retraite \u00e0 60 ans<\/a>, en 1983, sous la pr\u00e9sidence de Fran\u00e7ois Mitterrand.<\/p>\n

Il vous reste 52.25% de cet article \u00e0 lire. La suite est r\u00e9serv\u00e9e aux abonn\u00e9s.<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Histoire d\u2019une notion. Intangibles, immuables, intouchables, inattaquables, immortels, ils sont grav\u00e9s dans le marbre, arbor\u00e9s sur le fronton du syndicalisme. Ce sont les acquis sociaux, ces droits collectifs inscrits dans la loi, voire dans la Constitution, ou dans des accords d\u2019entreprise ou des conventions collectives, auxquels tous les gouvernements, de droite et m\u00eame de gauche,<\/p><\/div>\n