{"id":8037,"date":"2020-10-02T01:12:58","date_gmt":"2020-10-01T23:12:58","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2020\/10\/02\/on-a-beau-etre-combatif-vient-un-moment-ou-on-s-ecroule-la-detresse-des-petits-patrons-face-a-la-crise_6054440_3234.html"},"modified":"2020-10-02T01:12:58","modified_gmt":"2020-10-01T23:12:58","slug":"on-a-beau-etre-combatif-vient-un-moment-ou-on-secroule-la-detresse-des-petits-patrons-face-a-la-crise","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/on-a-beau-etre-combatif-vient-un-moment-ou-on-secroule-la-detresse-des-petits-patrons-face-a-la-crise\/","title":{"rendered":"\u00ab\u00a0On a beau \u00eatre combatif, vient un moment o\u00f9 on s\u2019\u00e9croule\u00a0\u00bb\u00a0: la d\u00e9tresse des petits patrons face \u00e0 la crise"},"content":{"rendered":"
\"Ricardo<\/picture>\n

BRUNO FERT POUR \u00ab LE MONDE \u00bb <\/p>\n<\/p><\/div>\n

Par Camille Bordenet<\/a> <\/span> <\/p>\n

Publi\u00e9 aujourd\u2019hui \u00e0 01h12, mis \u00e0 jour \u00e0 10h18<\/p>\n

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<\/span>R\u00e9serv\u00e9 \u00e0 nos abonn\u00e9s<\/p>\n<\/section>\n

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T\u00e9moignages<\/span>Impuissance, culpabilit\u00e9, isolement, peur de tout perdre\u2026 La crise du Covid-19 a plong\u00e9 certains patrons de PME dans une grande d\u00e9tresse financi\u00e8re, mais aussi morale. Un dispositif de soutien psychologique tente de leur venir en aide.<\/p>\n<\/section>\n<\/section>\n<\/div>\n

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Des crises, ces chefs d\u2019entreprise en avaient pourtant travers\u00e9es. Mais aucun n\u2019aurait imagin\u00e9 conna\u00eetre pareille d\u00e9flagration. \u00ab Vous avez beau vous d\u00e9battre dans tous les sens, ne plus dormir, chercher toutes les solutions, vous ne pouvez rien contre une activit\u00e9 qui ne repart pas et des banques qui refusent de vous aider \u00bb<\/em>, l\u00e2che Roger (qui a souhait\u00e9 conserver l\u2019anonymat), visage marqu\u00e9, seul au milieu des scies \u00e0 panneaux et des plaqueuses empoussi\u00e9r\u00e9es, dans ses grands entrep\u00f4ts d\u00e9serts.<\/p>\n

Voil\u00e0 sept mois que les machines de sa soci\u00e9t\u00e9 d\u2019\u00e9v\u00e9nementiel, sp\u00e9cialis\u00e9e dans la conception de stands pour les foires et salons, sont \u00e0 l\u2019arr\u00eat, et que son \u00e9quipe de vingt et un salari\u00e9s est au ch\u00f4mage partiel. Avec l\u2019interdiction des grandes manifestations, son secteur est l\u2019un des plus sinistr\u00e9s par la crise li\u00e9e au Covid-19. Celle-ci a frapp\u00e9 \u00ab au pire moment \u00bb<\/em> : l\u2019entreprise r\u00e9alise 70 % de son chiffre d\u2019affaires entre f\u00e9vrier et juin. <\/strong>Sept mois que le dirigeant ni\u00e7ois de 58 ans frappe \u00e0 toutes les portes pour tenter d\u2019obtenir des aides et stopper cette descente aux enfers. En vain. Tr\u00e9sorerie exsangue, dettes qui s\u2019accumulent, refus du pr\u00eat garanti par l\u2019Etat (PGE) par les banques, assignation d\u2019expulsion du bailleur\u2026 Au pied du mur, Roger vient de d\u00e9poser le bilan.<\/p>\n

Une hausse des d\u00e9faillances se profile \u2013 de l\u2019ordre de 21 % d\u2019ici \u00e0 2021<\/h2>\n

Sur pr\u00e8s de quatre millions de petites et moyennes entreprises (PME), combien sont-ils, ces dirigeants qui, en ce moment, livrent une bataille \u00e0 corps perdu pour tenter de \u00ab sauver la bo\u00eete \u00bb ? Alors que peu de proc\u00e9dures ont \u00e9t\u00e9 engag\u00e9es durant le confinement et que les entreprises \u00e9taient assez prot\u00e9g\u00e9es de la faillite par diff\u00e9rents dispositifs, une hausse des d\u00e9faillances se profile \u2013 de l\u2019ordre de 21 % d\u2019ici \u00e0 2021, selon un rapport de l\u2019assureur-cr\u00e9dit Coface publi\u00e9 d\u00e9but juin. <\/a>Ev\u00e9nementiel, restauration, tourisme, artisanat\u2026 autour de lui, Roger ne compte plus ceux qui se pr\u00e9parent \u00e0 mettre la cl\u00e9 sous la porte. <\/b><\/p>\n

Lire aussi :<\/span> \u00ab Pr\u00e8s de 100 000 soci\u00e9t\u00e9s pourraient dispara\u00eetre d\u2019ici la fin de l\u2019ann\u00e9e \u00bb<\/a> <\/span> <\/section>\n

A Armenti\u00e8res (Nord), Rousselle Industrie, petite soci\u00e9t\u00e9 quasi centenaire qui fabrique des machines pour la chimie, y a \u00e9chapp\u00e9 de peu. Apr\u00e8s des mois \u00e0 remuer ciel et terre, Eric Plaisant a fini par arracher les accords de pr\u00eats qui conditionnaient le red\u00e9marrage de son activit\u00e9. Reste \u00e0 ce que les fonds soient vers\u00e9s. Soulag\u00e9, le patron de 59 ans est aussi \u00ab \u00e0 genoux \u00bb<\/em> : \u00ab Six mois comme \u00e7a, c\u2019est l\u2019\u00e9quivalent de trois ans. On a l\u2019impression qu\u2019on ne verra jamais le bout \u00bb<\/em>, dit-il. La soci\u00e9t\u00e9 se relevait \u00e0 peine de la crise de 2008 et d\u2019un plan de continuation sur dix ans. L\u2019homme, lui, a encore besoin de somnif\u00e8res pour trouver le sommeil.<\/p>\n

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BRUNO FERT POUR \u00ab LE MONDE \u00bb Par Camille Bordenet Publi\u00e9 aujourd\u2019hui \u00e0 01h12, mis \u00e0 jour \u00e0 10h18 R\u00e9serv\u00e9 \u00e0 nos abonn\u00e9s T\u00e9moignagesImpuissance, culpabilit\u00e9, isolement, peur de tout perdre\u2026 La crise du Covid-19 a plong\u00e9 certains patrons de PME dans une grande d\u00e9tresse financi\u00e8re, mais aussi morale. Un dispositif de soutien psychologique tente de<\/p><\/div>\n