{"id":7074,"date":"2020-03-11T10:31:41","date_gmt":"2020-03-11T09:31:41","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2020\/03\/11\/presstalis-au-bord-du-depot-de-bilan_6032593_3234.html"},"modified":"2020-03-11T10:31:41","modified_gmt":"2020-03-11T09:31:41","slug":"le-distributeur-de-presse-presstalis-au-bord-du-depot-de-bilan","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/le-distributeur-de-presse-presstalis-au-bord-du-depot-de-bilan\/","title":{"rendered":"Le distributeur de presse Presstalis au bord du d\u00e9p\u00f4t de bilan"},"content":{"rendered":"
L\u2019heure est grave pour les journaux fran\u00e7ais. Presstalis, qui distribue sur tout le territoire 75 % de la presse, est en grande difficult\u00e9. Malgr\u00e9 plusieurs plans de sauvetages<\/a>, l\u2019entreprise, d\u00e9tenue \u00e0 73 % par les magazines et \u00e0 27 % par les quotidiens, continue de subir de plein fouet la baisse des ventes au num\u00e9ro des journaux. Lest\u00e9es d\u2019une dette comprise entre 500 et 600 millions d\u2019euros, en d\u00e9ficit chronique, et en proie \u00e0 la concurrence f\u00e9roce de son concurrent, les Messageries lyonnaises de presse (MLP), les ex-Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP) seront confront\u00e9es, fin mars, \u00e0 des \u00e9ch\u00e9ances financi\u00e8res qu\u2019elles ne peuvent honorer.<\/p>\n Nomm\u00e9 \u00e0 la mi-f\u00e9vrier, son nouveau pr\u00e9sident, C\u00e9dric Dugardin, est charg\u00e9 d\u2019\u00e9laborer un \u00e9ni\u00e8me plan de redressement, sous la surveillance du comit\u00e9 interminist\u00e9riel de restructuration industrielle (CIRI), autrement dit de l\u2019Etat. Selon nos informations, M. Dugardin a d\u00e9j\u00e0 act\u00e9 que le d\u00e9p\u00f4t de bilan \u00e9tait in\u00e9vitable, et a construit un plan dont le montant atteindrait 100 millions d\u2019euros, reposant sur cette douloureuse \u00e9tape. Elle est loin d\u2019\u00eatre neutre, m\u00eame si ce type d\u2019op\u00e9ration permet d\u2019apurer une partie du passif. Une fois d\u00e9clar\u00e9 en faillite, Presstalis laissera une importante ardoise aupr\u00e8s des \u00e9diteurs, en particulier des magazines. Ces derniers vont perdre entre 120 et 140 millions d\u2019euros, selon les estimations. Ces sommes sont li\u00e9es aux derni\u00e8res semaines de ventes en kiosque, dont le produit est revers\u00e9 aux journaux avec un certain d\u00e9lai. Certains petits \u00e9diteurs ind\u00e9pendants pourraient ainsi ne pas survivre \u00e0 cette faillite. Autre population mise en difficult\u00e9 par cette d\u00e9faillance, les kiosquiers et autres maisons de la presse, cens\u00e9s recevoir 17 millions d\u2019euros en mars de la part de l\u2019entreprise.<\/p>\n Point le plus sensible du plan, la lourde restructuration \u00e0 venir cristallise les inqui\u00e9tudes. Plus de la moiti\u00e9 des 900 postes de Presstalis pourrait \u00eatre supprim\u00e9s. Les effectifs du centre de distribution situ\u00e9 \u00e0 Bobigny et du si\u00e8ge pourraient \u00eatre divis\u00e9s par deux. Les d\u00e9positaires, qui distribuent les titres en r\u00e9gion et perdent entre 20 et 30 millions d\u2019euros chaque ann\u00e9e, seraient ferm\u00e9s ou vendus.<\/p>\n Une saign\u00e9e sans pr\u00e9c\u00e9dent pour l\u2019entreprise. \u00ab On ne restera pas \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur du d\u00e9bat. L\u2019organisation syndicale est contre le d\u00e9mant\u00e8lement \u00bb<\/em>, pr\u00e9vient Laurent Joseph, de la CGT-SGLCE. Par le pass\u00e9, le syndicat a montr\u00e9 qu\u2019il \u00e9tait capable de perturber pendant plusieurs semaines la distribution de la presse pour se faire entendre. Il a rappel\u00e9 ces derniers jours sa capacit\u00e9 d\u2019action en bloquant un centre de distribution du Parisien<\/em>.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" L\u2019heure est grave pour les journaux fran\u00e7ais. Presstalis, qui distribue sur tout le territoire 75 % de la presse, est en grande difficult\u00e9. Malgr\u00e9 plusieurs plans de sauvetages, l\u2019entreprise, d\u00e9tenue \u00e0 73 % par les magazines et \u00e0 27 % par les quotidiens, continue de subir de plein fouet la baisse des ventes au num\u00e9ro des journaux. Lest\u00e9es<\/p><\/div>\nDeux nouvelles soci\u00e9t\u00e9s<\/h2>\n