{"id":6937,"date":"2020-02-06T08:00:07","date_gmt":"2020-02-06T07:00:07","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2020\/02\/06\/le-futur-du-travail-reste-une-idee-assez-decevante_6028587_3234.html"},"modified":"2020-02-06T08:00:07","modified_gmt":"2020-02-06T07:00:07","slug":"le-futur-du-travail-reste-une-idee-assez-decevante","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/le-futur-du-travail-reste-une-idee-assez-decevante\/","title":{"rendered":"\u00ab\u00a0Le futur du travail reste une id\u00e9e assez d\u00e9cevante\u00a0\u00bb"},"content":{"rendered":"
Tribune.<\/strong> Le futur du travail est un th\u00e8me \u00e0 la mode. Des s\u00e9minaires professionnels aux cabinets de conseil en transformation en passant par les \u00e9v\u00e9nements et m\u00e9dias qui lui sont consacr\u00e9s, impossible d\u2019\u00e9chapper au ph\u00e9nom\u00e8ne \u00ab future of work \u00bb. Pourtant, le futur du travail est rest\u00e9 jusqu\u2019ici une id\u00e9e assez d\u00e9cevante. Il suffit pour s\u2019en convaincre de penser aux nouvelles injonctions \u00e0 la cr\u00e9ativit\u00e9, \u00e0 la mode du \u00ab tout collaboratif \u00bb ou aux grands r\u00e9cits radicaux mais souvent inop\u00e9rants du \u00ab tout automatisation \u00bb ou de la soci\u00e9t\u00e9 du loisir et du revenu universel. Les rapports, analyses et travaux prospectifs sur le futur du travail se multiplient sans que l\u2019on puisse y voir clair : serions-nous tous vou\u00e9s \u00e0 devenir entrepreneurs, oisifs ou augment\u00e9s ?<\/p>\n En r\u00e9alit\u00e9, \u00e9videmment, l\u2019avenir reste r\u00e9solument incertain. N\u00e9anmoins, l\u2019impact sera majeur. De la mutation du monde professionnel (plates-formes, \u00ab slasheurs \u00bb, \u00ab makers \u00bb, \u00ab bore out \u00bb, travailleurs non salari\u00e9s\u2026), aux tendances lourdes et globales (d\u00e9mographie, mondialisation, environnement), en passant par les nouvelles formes d\u2019organisation et, bien s\u00fbr, la technologie et l\u2019automatisation, c\u2019est une r\u00e9volution massive et profonde qui est en cours et qui mettra en jeu l\u2019\u00e9quilibre m\u00eame de nos d\u00e9mocraties et le financement de l\u2019Etat providence.<\/p>\n Pour l\u2019instant, ces mutations multiples ont surtout tendance \u00e0 opposer les uns aux autres dans une comp\u00e9tition anxiog\u00e8ne. \u00ab Baby-boumeurs contre millennials \u00bb, \u00ab salari\u00e9s contre entrepreneurs \u00bb, \u00ab fin du mois contre fin du monde \u00bb, \u00ab hommes contre femmes \u00bb, \u00ab robots contre humains \u00bb\u2026 Pourtant, l\u2019Organisation internationale du travail le disait d\u00e9j\u00e0 il y a cent ans, dans le pr\u00e9ambule de sa constitution, \u00ab une paix durable et universelle ne peut \u00eatre fond\u00e9e que sur la base de la justice sociale<\/em> \u00bb. L\u2019urgence est donc de ne pas se r\u00e9signer, ni de subir, mais d\u2019agir, d\u2019exp\u00e9rimenter et se donner les moyens de construire le monde du travail que nous voulons pour demain.<\/p>\n A titre d\u2019exemple, deux oppositions actuelles sont appr\u00e9hend\u00e9es comme des tensions dont les polarit\u00e9s sont \u00e0 (r\u00e9) concilier.<\/p>\n L\u2019opposition st\u00e9rile entre l\u2019individu et le collectif, d\u2019une part. L\u2019\u00e9poque o\u00f9 l\u2019on travaillait \u00e0 des horaires homog\u00e8nes, au sein d\u2019un collectif de travail unique, sur un site de travail bien identifi\u00e9 est r\u00e9volue. Entre l\u2019\u00e9clatement des lieux de travail, l\u2019individualisation des horaires ou encore les nouveaux modes d\u2019organisation donnant plus de place \u00e0 l\u2019authenticit\u00e9 et la prise d\u2019initiative individuelle, l\u2019h\u00e9t\u00e9rog\u00e9n\u00e9it\u00e9 est devenue la norme. En r\u00e9alit\u00e9, loin d\u2019asseoir la primaut\u00e9 de l\u2019individu, la personnalisation renforce la n\u00e9cessit\u00e9 du collectif : il est plus que jamais indispensable de partager un projet commun, et avant cela, le d\u00e9finir, le partager, le faire vivre. Pour y parvenir, le chemin semble se trouver dans la recherche de syst\u00e8mes de gouvernance (de parole, de r\u00e9gulation) renouvel\u00e9s.<\/p>\n Connecter le travail et l\u2019environnement pour s\u2019inscrire dans le futur durable, d\u2019autre part. Travail et environnement ne sont souvent pas li\u00e9s. Sauf parfois quand il s\u2019agit de mettre en avant la pr\u00e9servation des emplois face \u00e0 certains choix \u00e9cologiques. Des r\u00e9fugi\u00e9s climatiques, au manifeste des \u00e9tudiants pour un r\u00e9veil \u00e9cologique en passant par les risques du stress thermique en termes de productivit\u00e9, les questions environnementales affectent pourtant directement celles du travail.<\/p>\n Il importe de ne pas se contenter d\u2019intentions en termes d\u2019externalit\u00e9s mais de se lancer dans la t\u00e2che \u2013 sans doute longue et besogneuse \u2013 visant \u00e0 comprendre comment chaque geste, chaque action de travail doit et peut permettre de transformer r\u00e9ellement l\u2019impact d\u2019une organisation. Et ainsi faire entrer ces discussions dans l\u2019entreprise, permettant \u00e9galement de voir \u00e9merger des pistes et solutions par les salari\u00e9s eux-m\u00eames, tout en accordant enfin une place plus importante au sujet de la transition \u00e9cologique dans le dialogue social.<\/p>\n Le futur est incertain mais il n\u2019est pas fig\u00e9. Alors qui travaillera demain ? Pour ne pas subir la r\u00e9ponse \u00e0 cette question, il importe de cr\u00e9er d\u00e8s aujourd\u2019hui les m\u00e9thodes, les projets et les formations qui permettront \u00e0 chacun de d\u00e9velopper une r\u00e9elle capacit\u00e9 \u00e0 se saisir et \u00e0 agir sur son environnement, ses pratiques de travail en commun, pour inventer et d\u00e9cider de son futur du travail souhaitable.<\/p>\n Une conf\u00e9rence en trois temps<\/p>\n Le Monde<\/em> et Courrier international<\/em> organisent, en partenariat avec Thecamp, la conf\u00e9rence \u00ab Qui travaillera demain ? \u00bb, le 6 f\u00e9vrier, de 17 heures \u00e0 20 h 30, \u00e0 La Ga\u00eet\u00e9-Lyrique, Paris 3e<\/sup>.<\/p>\n Les mutations technologiques et soci\u00e9tales du monde du travail en cours sont multiples, et elles ont tendance \u00e0 opposer humains et robots, femmes et hommes, salari\u00e9s et entrepreneurs, Nord et Sud. Pourtant, il est fondamental que chacun trouve sa place.<\/p>\n La soir\u00e9e s\u2019articule notamment autour de trois th\u00e8mes, et des intervenants de l\u2019\u00e9v\u00e9nement se sont exprim\u00e9s :<\/p>\n Voir le programme et s\u2019inscrire <\/a><\/p>\n<\/p><\/div>\n<\/section>\n <\/span>Olivier Mathiot est pr\u00e9sident du campus pour l\u2019innovation Thecamp<\/span><\/p>\n<\/section>\n <\/span>Ingrid Kandelman est responsable de l\u2019exploration \u00ab Futur(s) du travail \u00bb de Thecamp<\/span><\/p>\n<\/section>\n <\/span>Cette tribune est r\u00e9alis\u00e9e dans le cadre d\u2019un partenariat entre \u00ab Le Monde \u00bb, Thecamp et \u00ab Courrier international \u00bb \u00e0 l\u2019occasion de la conf\u00e9rence \u00ab Qui travaillera demain ? \u00bb<\/a> \u00e0 la Ga\u00eet\u00e9-Lyrique, \u00e0 Paris, le 6 f\u00e9vrier.<\/span><\/p>\n<\/section>\n Tribune. Le futur du travail est un th\u00e8me \u00e0 la mode. Des s\u00e9minaires professionnels aux cabinets de conseil en transformation en passant par les \u00e9v\u00e9nements et m\u00e9dias qui lui sont consacr\u00e9s, impossible d\u2019\u00e9chapper au ph\u00e9nom\u00e8ne \u00ab future of work \u00bb. Pourtant, le futur du travail est rest\u00e9 jusqu\u2019ici une id\u00e9e assez d\u00e9cevante. Il suffit pour s\u2019en convaincre<\/p><\/div>\nUne comp\u00e9tition anxiog\u00e8ne<\/h2>\n
L\u2019intelligence artificielle ou les humains ?<\/h2>\n
Les jeunes ou les seniors ?<\/h2>\n
Les coop\u00e9rateurs ou les comp\u00e9titeurs ?<\/h2>\n