{"id":6675,"date":"2019-11-08T11:05:06","date_gmt":"2019-11-08T10:05:06","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2019\/11\/08\/xerox-le-roi-de-la-photocopie-vient-de-demander-en-mariage-hewlett-packard-l-inventeur-de-la-silicon-valley_6018469_3234.html"},"modified":"2019-11-08T11:05:06","modified_gmt":"2019-11-08T10:05:06","slug":"xerox-le-roi-de-la-photocopie-vient-de-demander-en-mariage-hewlett-packard-linventeur-de-la-silicon-valley","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/xerox-le-roi-de-la-photocopie-vient-de-demander-en-mariage-hewlett-packard-linventeur-de-la-silicon-valley\/","title":{"rendered":"\u00ab\u00a0Xerox, le roi de la photocopie, vient de demander en mariage Hewlett-Packard, l\u2019inventeur de la Silicon Valley\u00a0\u00bb"},"content":{"rendered":"
Philippe Escande<\/p>\n<\/section>\n
<\/a> <\/section>\n
Le roi de la photocopie a demand\u00e9 en mariage l\u2019inventeur de la Silicon Valley. Tous les deux sont victimes de la mal\u00e9diction de la fin du papier, raconte Philippe Escande, \u00e9ditorialiste \u00e9conomique au \u00ab Monde \u00bb, en \u00e9voquant le destin de ces deux anciennes gloires de la high-tech am\u00e9ricaine.<\/p>\n
Publi\u00e9 aujourd\u2019hui \u00e0 11h05, mis \u00e0 jour \u00e0 11h11<\/span> <\/span> Temps de <\/span>Lecture 2 min. <\/span> <\/p>\n <\/span>Article r\u00e9serv\u00e9 aux abonn\u00e9s<\/p>\n<\/p><\/div>\n Chronique.<\/strong> Ce sont deux vieilles stars mondiales, perclues de rhumatismes qui pourraient bient\u00f4t se pr\u00e9senter devant monsieur le maire. Xerox, le roi de la photocopie, vient officiellement de demander en mariage Hewlett-Packard, l\u2019inventeur de la Silicon Valley. Feront-elles une union heureuse ? Elles auront en tout cas beaucoup de vieux souvenirs \u00e0 se raconter. Des victoires \u00e9clatantes et des rendez-vous rat\u00e9s.<\/p>\n Xerox a invent\u00e9 l\u2019imprimante et la photocopieuse. Elle a r\u00e9volutionn\u00e9 la vie de bureau dans les ann\u00e9es d\u2019apr\u00e8s guerre. On disait \u00ab to Xerox \u00bb au lieu de \u00ab photocopier \u00bb. Sa part de march\u00e9 avoisinait les 100 %. Les autorit\u00e9s anti-concurrence de Washington ont d\u00fb intenter une longue action antitrust pour laisser de la place \u00e0 la concurrence. Les Japonais sont arriv\u00e9s, puis le num\u00e9rique. La firme s\u2019est r\u00e9invent\u00e9e un destin, celui de la \u00ab document company \u00bb, sp\u00e9cialiste du passage du num\u00e9rique au papier. Elle avait constat\u00e9 qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e2ge de l\u2019ordinateur, on n\u2019avait jamais imprim\u00e9 autant. Alors elle a creus\u00e9 son sillon dans ces oc\u00e9ans de papiers qu\u2019\u00e9taient devenues les entreprises modernes.<\/p>\n Mais la conjonction d\u2019Internet et du t\u00e9l\u00e9phone mobile, ajout\u00e9e \u00e0 la mauvaise conscience \u00e9cologique, a fini par endiguer ce flot. Que faire quand sa raison d\u2019\u00eatre s\u2019\u00e9vapore progressivement ? On restructure et on rach\u00e8te la concurrence.<\/p>\n Hewlett-Packard est finalement victime de cette m\u00eame mal\u00e9diction de la fin du papier. Concurrenc\u00e9 de partout sur son m\u00e9tier de fabricant d\u2019ordinateurs, le groupe californien, autrefois deuxi\u00e8me groupe mondial du secteur derri\u00e8re IBM, a cru voir son salut dans les imprimantes pour particuliers. Avec un mod\u00e8le \u00e9conomique en b\u00e9ton, le m\u00eame que celui des rasoirs Gillette.<\/p>\n On vend \u00e0 prix co\u00fbtant le support de base et on se rattrape sur les consommables, en l\u2019occurrence les cartouches d\u2019encre qui repr\u00e9sentent pr\u00e8s des deux tiers des profits de la firme. Aujourd\u2019hui, le march\u00e9 baisse et les fournisseurs chinois de cartouches d\u00e9truisent cette belle architecture. La soci\u00e9t\u00e9 a annonc\u00e9 la suppression de 16 % de ses effectifs d\u2019ici deux ans. Trois fois plus grosse que Xerox, HP ren\u00e2cle \u00e0 se laisser passer la bague au doigt. Mais ses actionnaires pourraient l\u2019y pousser.<\/p>\n Il aurait pu en \u00eatre autrement. En 1970, Xerox au fait de sa gloire, implante un extraordinaire laboratoire de recherche sur le campus de l\u2019universit\u00e9 de Stanford, au c\u0153ur de la Silicon Valley. En dix ans ses chercheurs sortiront l\u2019imprimante laser, mais aussi les interfaces graphiques pour petits ordinateurs, la souris, le r\u00e9seau local Ethernet, c\u2019est-\u00e0-dire toutes les briques de base qui feront la r\u00e9volution de l\u2019informatique personnelle. Xerox n\u2019en comprend pas le potentiel. En novembre 1979, un certain Steve Jobs pousse la porte du labo et est \u00e9bahi par ce qu\u2019il d\u00e9couvre. Ce seront les briques de base du Macintosh, mais aussi celle du Windows de Microsoft.<\/p>\n<\/p><\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Philippe Escande Le roi de la photocopie a demand\u00e9 en mariage l\u2019inventeur de la Silicon Valley. Tous les deux sont victimes de la mal\u00e9diction de la fin du papier, raconte Philippe Escande, \u00e9ditorialiste \u00e9conomique au \u00ab Monde \u00bb, en \u00e9voquant le destin de ces deux anciennes gloires de la high-tech am\u00e9ricaine. Publi\u00e9 aujourd\u2019hui \u00e0 11h05, mis \u00e0<\/p><\/div>\nPr\u00e9servation de sa vache \u00e0 lait<\/h2>\n