{"id":5794,"date":"2019-09-17T07:00:31","date_gmt":"2019-09-17T05:00:31","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/campus\/article\/2019\/09\/17\/a-saint-etienne-une-salle-d-hopital-numerique-pour-former-des-etudiants_5511300_4401467.html"},"modified":"2019-09-17T17:13:35","modified_gmt":"2019-09-17T15:13:35","slug":"une-salle-dhopital-numerique-pour-preparer-les-etudiants","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/une-salle-dhopital-numerique-pour-preparer-les-etudiants\/","title":{"rendered":"Une salle d\u2019h\u00f4pital num\u00e9rique pour pr\u00e9parer les \u00e9tudiants"},"content":{"rendered":"
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L\u2019\u00e9cole des Mines et le CHU de Saint-Etienne ont d\u00e9velopp\u00e9 la \u00ab\u00a0jumelle\u00a0\u00bb d\u2019une salle d\u2019urgence qui permet \u00e0 des \u00e9tudiants, munis de casques de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle, de comprendre la gestion des flux.<\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n

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Par centaines, les bless\u00e9s affluent. L\u2019attentat a eu lieu il y a moins d\u2019une heure et le service des urgences du CHU de Saint-Etienne est totalement satur\u00e9. A cet instant, la gestion des flux est difficile pour prendre en charge au plus vite toutes les victimes.<\/p>\n

Derri\u00e8re son casque de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle, J\u00e9mil tente de saisir au mieux ce qui se passe. Heureusement, cet attentat n\u2019est qu\u2019une simulation. En ce jour de rentr\u00e9e \u00e0 l\u2019\u00e9cole des Mines de Saint-Etienne (Loire), les \u00e9l\u00e8ves de deuxi\u00e8me ann\u00e9e sp\u00e9cialit\u00e9 ing\u00e9nierie biom\u00e9dicale s\u2019essaient \u00e0 une nouvelle pratique p\u00e9dagogique, sous la houlette de leur professeur en ing\u00e9nierie des syst\u00e8mes de sant\u00e9, Vincent Augusto.<\/p>\n

En\u00a02017, celui-ci a entrepris avec le CHU de Saint-Etienne un programme de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle dont les \u00e9l\u00e8ves vont s\u2019emparer pour la premi\u00e8re fois cette ann\u00e9e\u00a0: le \u00ab\u00a0jumeau digital\u00a0\u00bb de l\u2019h\u00f4pital, qui combine simulation et suivi en temps r\u00e9el du service des urgences. Objectif\u00a0: savoir diagnostiquer une situation, la retranscrire, la mod\u00e9liser et proposer des solutions d\u2019optimisation des ressources. Gr\u00e2ce aux indicateurs r\u00e9els fournis par le CHU, les \u00e9tudiants ing\u00e9nieurs savent parfaitement le nombre de patients en attente, leur heure d\u2019arriv\u00e9e, l\u2019\u00e9tat de surcharge de tel ou tel m\u00e9decin\u2026<\/p>\n

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Avec la m\u00e9decine, les technologies de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle semblent avoir trouv\u00e9 un solide point d\u2019entr\u00e9e dans l\u2019enseignement sup\u00e9rieur.<\/p>\n<\/blockquote>\n

\u00ab\u00a0C\u2019est vraiment tr\u00e8s r\u00e9aliste, je reconnais tout \u00e0 fait les lieux\u00a0\u00bb<\/em>, commente tout haut J\u00e9mil qui, inscrit dans un double cursus Ecole des Mines\/fac de m\u00e9decine, a pass\u00e9 deux mois en stage comme aide-soignant aux urgences. \u00ab\u00a0Il serait int\u00e9ressant de conna\u00eetre la raison de la venue des patients. On pourrait \u00e9valuer la dur\u00e9e d\u2019attente en fonction des affections d\u00e9clar\u00e9es\u00a0\u00bb, <\/em>observe-t-il. \u00ab\u00a0Pour l\u2019instant on ne s\u2019occupe que de la gestion des flux, <\/em>d\u00e9clare Vincent Augusto. Mais dans un second temps, nous demanderons l\u2019autorisation \u00e0 la <\/em>Commission nationale de l\u2019informatique et des libert\u00e9s (CNIL) d\u2019enrichir nos simulations avec les donn\u00e9es m\u00e9dicales.\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n

Avec la m\u00e9decine, les technologies de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle semblent avoir trouv\u00e9 une forte point d\u2019entr\u00e9e dans l\u2019enseignement sup\u00e9rieur. Pour Maxime Ros, neurochirurgien et pr\u00e9sident de la start-up de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle Revinax, les \u00e9tudiants y ont tout \u00e0 gagner. \u00ab\u00a0Tous les supports p\u00e9dagogiques s\u2019approchent de la r\u00e9alit\u00e9 mais pas suffisamment pour permettre de reproduire parfaitement une proc\u00e9dure<\/em>, explique-t-il. En neurochirurgie p\u00e9diatrique par exemple, les experts sont tr\u00e8s peu nombreux. Pour apprendre de nouvelles techniques, on s\u2019appuie surtout sur du compagnonnage, de l\u2019artisanat. Et lorsqu\u2019on a soi-m\u00eame \u00e0 r\u00e9aliser une op\u00e9ration peu de temps apr\u00e8s, il est difficile de compter sur sa seule m\u00e9moire, notre cerveau ayant per\u00e7u les gestes de mani\u00e8re biais\u00e9e.\u00a0\u00bb<\/em> Le cerveau commettrait ainsi jusqu\u2019\u00e0 50\u00a0% d\u2019erreurs quand il reproduit une proc\u00e9dure observ\u00e9e auparavant. Transmettre une technique, hors r\u00e9alit\u00e9 virtuelle, n\u2019est donc pas simple, malgr\u00e9 le temps que passent les \u00e9tudiants aupr\u00e8s de leurs enseignants. En revanche, \u00ab\u00a0le message transmis par la r\u00e9alit\u00e9 virtuelle pr\u00e9sente un atout \u00e9norme\u00a0: il est constant. Tout le monde le per\u00e7oit et est en mesure de le restituer de la m\u00eame fa\u00e7on, ce qui homog\u00e9n\u00e9ise la compr\u00e9hension et les pratiques\u00a0\u00bb<\/em>, d\u00e9clare Maxime Ros.<\/p>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

L\u2019\u00e9cole des Mines et le CHU de Saint-Etienne ont d\u00e9velopp\u00e9 la \u00ab\u00a0jumelle\u00a0\u00bb d\u2019une salle d\u2019urgence qui permet \u00e0 des \u00e9tudiants, munis de casques de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle, de comprendre la gestion des flux. Par centaines, les bless\u00e9s affluent. L\u2019attentat a eu lieu il y a moins d\u2019une heure et le service des urgences du CHU de<\/p><\/div>\n