La publication, mardi\u00a020\u00a0novembre, des r\u00e9sultats annuels d\u2019easyJet a illustr\u00e9 le grand \u00e9cart entre les compagnies low cost moyen-courriers et les petites nouvelles, qui tentent de se faire une place dans le secteur du long-courrier \u00e0 bas co\u00fbts.<\/p>\n
Selon les chiffres, publi\u00e9s par la compagnie a\u00e9rienne britannique, easyJet m\u00e8ne grand train. Lors de son exercice 2017-2018, elle a engrang\u00e9 un b\u00e9n\u00e9fice de 358\u00a0millions de livres, soit 400\u00a0millions d\u2019euros, en hausse de pr\u00e8s de 17\u00a0%. Une bonne fortune port\u00e9e par la progression de 10,2\u00a0%, d\u2019une ann\u00e9e sur l\u2019autre, du nombre de passagers transport\u00e9s, qui s\u2019est \u00e9tabli \u00e0 85\u00a0millions. Une performance qui se retrouve dans le taux de remplissage de 92,9\u00a0% (+ 0,3\u00a0%) des avions de la compagnie \u00e0 la livr\u00e9e orange. Au total, le chiffre d\u2019affaires du transporteur low cost britannique s\u2019est \u00e9lev\u00e9 \u00e0 6,6\u00a0milliards d\u2019euros, en hausse de pr\u00e8s de 17\u00a0%.<\/p>\n
Cette sant\u00e9 insolente ne doit rien au hasard. Pour gonfler encore plus ses revenus, la compagnie a tabl\u00e9 sur son habituel cocktail \u00e0 succ\u00e8s\u00a0: une billetterie en augmentation et des revenus annexes (choix du si\u00e8ge, bagages suppl\u00e9mentaires, alimentation \u00e0 bord) en progr\u00e8s constant. la compagnie \u00e0 bas co\u00fbts a aussi su \u00e9chapper aux mouvements sociaux, qui ont affect\u00e9 l\u2019activit\u00e9 de sa grande rivale Ryanair.<\/p>\n
Confront\u00e9e \u00e0 des gr\u00e8ves de ses pilotes et de ses personnels de cabine, cette derni\u00e8re a d\u00fb annuler des milliers de vols et rembourser plusieurs millions d\u2019euros \u00e0 ses passagers. Outre les rat\u00e9s de Ryanair, easyJet a su aussi tirer, ces derniers mois, profit de la disparition de deux concurrentes, la britannique Monarch Airlines et l\u2019allemande Air Berlin. Gr\u00e2ce \u00e0 la faillite de cette derni\u00e8re, easyJet a pu mettre le pied en Allemagne et \u00e9toffer sa flotte, avec la reprise de\u00a025\u00a0appareils et environ un millier de salari\u00e9s de l\u2019ex-compagnie.<\/p>\n
Les poches pleines, easyJet a pu confirmer une commande pour dix-sept Airbus A320neo, d\u2019une valeur, prix catalogue, de 1,9\u00a0milliard de dollars (environ 1,66\u00a0milliard d\u2019euros). Elle est m\u00eame assez riche pour avoir d\u00e9pos\u00e9 une des trois offres de reprise d\u2019Alitalia, la compagnie italienne en grande difficult\u00e9.<\/p>\n
Surtout, easyJet veut continuer son expansion en Europe, et principalement en\u00a0France. De fait, l\u2019Hexagone est le principal relais de croissance de la compagnie britannique. \u00ab\u00a0Nous y avons confort\u00e9 notre position de deuxi\u00e8me compagnie, derri\u00e8re Air France, avec 15,6\u00a0% de parts de march\u00e9 et 40\u00a0% du march\u00e9 du low cost, loin devant Ryanair, Transavia et les autres\u00a0\u00bb<\/em>, s\u2019est f\u00e9licit\u00e9 Fran\u00e7ois Bacchetta, directeur g\u00e9n\u00e9ral France d\u2019easyJet. Preuve de cette vitalit\u00e9, la compagnie compte ouvrir, au printemps, une septi\u00e8me base \u00e0 Nantes.<\/p>\n Pendant qu\u2019easyJet gonfle son bas de laine, ce sont les compagnies low cost long-courriers qui souffrent. Ce nouveau segment du march\u00e9 conna\u00eet m\u00eame un d\u00e9but d\u2019h\u00e9catombe. Presque coup sur coup, deux des fleurons du long-courrier \u00e0 bas co\u00fbts ont fait faillite.<\/p>\n En octobre, la compagnie danoise Primera Air, a, du jour au lendemain, mis un coup d\u2019arr\u00eat d\u00e9finitif pour une d\u00e9pense impr\u00e9vue d\u2019une trentaine de millions d\u2019euros. Quelques semaines plus tard, au d\u00e9but de\u00a0novembre, c\u2019est sa rivale islandaise WOW Air qui a, \u00e0 son tour, rendu les armes, en se faisant racheter par sa compatriote Icelandair.<\/p>\n Enfin, c\u2019est la pionni\u00e8re du genre, Norwegian, qui para\u00eet souffrir d\u2019une sant\u00e9 plus que chancelante. La low cost long-courrier norv\u00e9gienne a d\u00fb annoncer la revente de la moiti\u00e9 des avions qu\u2019elle avait command\u00e9s pour se d\u00e9velopper. Affect\u00e9e par plus de 2\u00a0milliards d\u2019euros de dettes, la compagnie a, en outre, vu sa facture de carburant augmenter dangereusement ces derniers mois.<\/p>\n Quelques ann\u00e9es apr\u00e8s son lancement, en Europe, le long-courrier \u00e0 bas co\u00fbt n\u2019a toujours pas fait la preuve de la solidit\u00e9 de son mod\u00e8le \u00e9conomique. Preuve de cette incertitude, les Ryanair et autres easyJet, qui poss\u00e8dent pourtant tout le savoir-faire pour se lancer, se sont pour l\u2019instant toujours refus\u00e9s \u00e0 s\u2019y aventurer.<\/p>\n Au contraire, easyJet veut renforcer son d\u00e9but d\u2019alliance commerciale, \u00e0 Londres, avec la compagnie de Duba\u00ef, Emirates. Les passagers de la compagnie du Golfe pourront acheter leur billet pour poursuivre leurs vols sur les destinations moyen-courriers d\u2019easyJet en\u00a0Europe. La compagnie britannique \u00e0 bas co\u00fbts pourrait renouveler cette op\u00e9ration, mais, cette fois, au d\u00e9part de Roissy-Charles-de-Gaulle.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" La publication, mardi\u00a020\u00a0novembre, des r\u00e9sultats annuels d\u2019easyJet a illustr\u00e9 le grand \u00e9cart entre les compagnies low cost moyen-courriers et les petites nouvelles, qui tentent de se faire une place dans le secteur du long-courrier \u00e0 bas co\u00fbts. Selon les chiffres, publi\u00e9s par la compagnie a\u00e9rienne britannique, easyJet m\u00e8ne grand train. Lors de son exercice 2017-2018,<\/p><\/div>\nLa pionni\u00e8re Norwegian en souffrance<\/h4>\n