{"id":11708,"date":"2023-05-17T22:40:55","date_gmt":"2023-05-17T20:40:55","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2023\/05\/17\/au-royaume-uni-stellantis-menace-de-fermer-ses-usines-si-le-brexit-n-est-pas-renegocie_6173799_3234.html"},"modified":"2023-05-17T22:40:55","modified_gmt":"2023-05-17T20:40:55","slug":"au-royaume-uni-stellantis-menace-de-fermer-ses-usines-si-le-brexit-nest-pas-renegocie","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/au-royaume-uni-stellantis-menace-de-fermer-ses-usines-si-le-brexit-nest-pas-renegocie\/","title":{"rendered":"Au Royaume-Uni, Stellantis menace de fermer ses usines si le Brexit n\u2019est pas ren\u00e9goci\u00e9"},"content":{"rendered":"
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Pendant les quatre ann\u00e9es qu\u2019ont dur\u00e9 les tr\u00e8s difficiles n\u00e9gociations du Brexit, l\u2019industrie automobile \u00e9tait au c\u0153ur des discussions. Sachant que 80 % des v\u00e9hicules construits au Royaume-Uni sont export\u00e9s, la majorit\u00e9 dans l\u2019Union Europ\u00e9enne (UE), et qu\u2019une large partie des pi\u00e8ces d\u00e9tach\u00e9es vient de l\u2019UE, obtenir un accord pour exon\u00e9rer la fili\u00e8re des droits de douane relevait de sa survie. Fin 2020, \u00e0 l\u2019arrach\u00e9 et dans le soulagement g\u00e9n\u00e9ral de cette industrie, un compromis a \u00e9t\u00e9 trouv\u00e9 : aucun droit de douane n\u2019est impos\u00e9.<\/p>\n

Voil\u00e0 pourtant que deux ans et demi plus tard, la question revient sur le tapis. Stellantis, le quatri\u00e8me constructeur mondial, tr\u00e8s pr\u00e9sent au Royaume-Uni avec sa marque Vauxhall, menace de fermer ses usines si l\u2019accord sur le Brexit n\u2019est pas ren\u00e9goci\u00e9. Dans l\u2019urgence, la ministre des entreprises et du commerce, Kemi Badenoch, s\u2019est entretenue mercredi 17 mai par vid\u00e9oconf\u00e9rence avec des dirigeants du constructeur fran\u00e7ais. La r\u00e9union aurait \u00e9t\u00e9 \u00ab constructive \u00bb<\/em>, \u00e0 en croire une source cit\u00e9e par la BBC\u2026 Etant donn\u00e9 que Stellantis a deux usines et cinq mille employ\u00e9s outre-Manche, l\u2019enjeu politique est important pour le gouvernement britannique.<\/p>\n

Le probl\u00e8me vient de r\u00e8gles techniques mais essentielles comprises dans l\u2019accord du Brexit. Pour b\u00e9n\u00e9ficier de l\u2019exemption des droits de douane, il faut prouver que la marchandise est bien \u00ab made in UK \u00bb<\/em> (ou \u00ab made in EU \u00bb<\/em> s\u2019il s\u2019agit d\u2019une exportation dans l\u2019autre sens). Probl\u00e8me : avec des cha\u00eenes logistiques internationales et des composants qui viennent d\u2019un peu partout dans le monde, \u00e0 partir de quel moment peut-on consid\u00e9rer qu\u2019un v\u00e9hicule est \u00ab britannique \u00bb<\/em> ? L\u2019accord du Brexit a donn\u00e9 la r\u00e9ponse : il faut que 40 % de la valeur des pi\u00e8ces du v\u00e9hicule soient fabriqu\u00e9es soit au Royaume-Uni, soit dans l\u2019UE.<\/p>\n

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Lire aussi :<\/span> Article r\u00e9serv\u00e9 \u00e0 nos abonn\u00e9s<\/span><\/span> Au Royaume-Uni, la fabrication d\u2019automobiles au plus bas depuis 1956<\/a> <\/span> <\/div>\n<\/section>\n

\u00ab Les constructeurs vont relocaliser leurs usines \u00bb<\/h2>\n

Mais ces r\u00e8gles vont se durcir. En 2024, elles passent \u00e0 45 %, et en 2027 \u00e0 55 %. Pour les v\u00e9hicules \u00e9lectriques, c\u2019est encore plus compliqu\u00e9, avec une r\u00e8gle sp\u00e9cifique pour les batteries : en 2027, celles-ci devront \u00eatre \u00e0 70 % fabriqu\u00e9es soit au Royaume-Uni, soit dans l\u2019UE.<\/p>\n

Or, cet objectif est aujourd\u2019hui impossible \u00e0 atteindre, avertit Stellantis. \u00ab Il n\u2019y aura pas une production de batteries suffisantes au Royaume-Uni ou en Europe d\u2019ici 2025 ou 2030, bien que ce soit une exigence essentielle des r\u00e8gles d\u2019origine dans l\u2019accord <\/em>[sur le Brexit] \u00bb<\/em>, souligne Stellantis dans une note remise \u00e0 un comit\u00e9 parlementaire britannique en f\u00e9vrier, mais r\u00e9v\u00e9l\u00e9e seulement mardi. Le Royaume-Uni n\u2019a qu\u2019une seule grande usine de batteries en cours de construction, pr\u00e8s de l\u2019usine Nissan, dans le nord-est de l\u2019Angleterre. En Europe, les projets sont plus avanc\u00e9s, mais l\u00e0 encore insuffisants.<\/p>\n

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Pendant les quatre ann\u00e9es qu\u2019ont dur\u00e9 les tr\u00e8s difficiles n\u00e9gociations du Brexit, l\u2019industrie automobile \u00e9tait au c\u0153ur des discussions. Sachant que 80 % des v\u00e9hicules construits au Royaume-Uni sont export\u00e9s, la majorit\u00e9 dans l\u2019Union Europ\u00e9enne (UE), et qu\u2019une large partie des pi\u00e8ces d\u00e9tach\u00e9es vient de l\u2019UE, obtenir un accord pour exon\u00e9rer la fili\u00e8re des droits de<\/p><\/div>\n